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ARBATE.

Peut-on savoir, seigneur, par où votre espérance....

EURIALE.

Tu le vas voir. Allons, et garle le silence.

Jusqu'au revoir.

MORON.

FIN DU PREMIER ACTE.

PREMIER INTERMÈDE.

SCÈNE I.

MORON, seal.

Pour moi, je reste ici, et j'ai une petite conversation à faire avec ces arbres et ces rochers.

Bois, prés, fontaines, fleurs, qui voyez mon teint blême,
Si vous ne le savez, je vous apprends que j'aime.
Philis est l'objet charmant

Qui tient mon cœur à l'attache,

Et je devins son amant

La voyant traire une vache.

Ses doigts tout pleins de lait, et plus blancs mille fois, Pressoient les bouts du pis, d'une grâce admirable. Ouf! cette idée est capable

De me réduire aux abois.
Ah, Philis, Philis, Philis!

SCÈNE II.

MORON, UN ÉCHO.

L'ÉCHO.

PHILIS.

MORON.

Ah!

L'ÉCHO.

Ah!

MORON.

Hem.

L'ÉCHO,

Hem.

MORON.

Ah! ah!

L'ÉCHO.

Ah.

MORON.

Hi, hi.

L'ÉCHO.

Hi.

MORON.

Oh.

L'ÉCHO.

Oh.

MORON.

Oh.

L'ÉCHO.

Oh.

MORON.

Voilà un écho qui est bouffon.

L'ÉCHO.

On.

MORON.

Hon.

L'ÉCHO.

Hon.

MORON.

Ah!

L'ÉCHO.

Ah!

MORON.

Hu.

L'ÉCHO.

Hu.

MORON.

Voilà un écho qui est bouffon.

SCÈNE III.

MORON, seul, apercevant un ours qui vient à lui,

AH! monsieur l'ours, je suis votre serviteur de tout mon cœur. De grâce, épargnez-moi. Je vous assure que je ne vaux rien du tout à manger, je n'ai que la peau et les os, et je vois de certaines gens là-bas qui seroient bien mieux votre affaire. Eh, eh, eh! monseigneur, tout doux, s'il vous plaît. (Il caresse l'ours, et tremble de frayeur.) La, la, la, la. Ah! monseigneur, que votre altesse est jolie et bien faite! Elle a tout-à-fait l'air galant et la taille la plus mignon ne du monde. Ah! beau poil! belle tête ! beaux yeux brillans et bien fendus! Ah! beau petit nez! belle petite bouche! petites quenottes jolies! Ah! belle gorge! belles petites menottes! petits ongles bien faits! (L'ours se lève sur ses pattes de derrière.) A l'aide, au secours, je suis mort. Miséricorde! Pauvre Moron! Ah, mon Dieu! Hé, vite, à moi, je suis perdu. (Moron monte sur un arbre. )

SCÈNE IV.

MORON, CHASSEURS.

MORON, monté sur un arbre, aux chasseurs.

Eн, messieurs! ayez pitié de moi. (Les chasseurs combattent l'ours.) Bon, messieurs, tuez-moi ce vilain animal-là. O ciel! daigne les assister. Bon, le voilà qui fuit. Le voilà qui s'arrête, et qui se jette sur eux. Bon, en voilà un qui vient de lui donner un coup dans la gueule. Les voilà tous à l'entour de lui. Courage, ferme, allons, mes amis ! Bon, poussez fort, encore. Ah! le voilà qui est à terre, c'en est fait, est mort! Descendons maintenant pour lui donner cent coups. (Moron descend de l'arbre.) Serviteur, messieurs; je vous rends grâce de m'avoir délivré de cette bête. Maintenant que vous l'avez tuée, je m'en vais l'achever, et en triompher avec vous.

(Moron donne mille coups à l'ours qui est mort. .)

ENTRÉE DE BALLET.

il

LES Chasseurs dansent pour témoigner leur joie d'avoir remporté la victoire.

FIN DU PREMIER INTERMÈDE.

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