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Puis-je ainsi triompher de toute ma tendresse?
Et quoique avec ardeur je veuille vous haïr,
Trouvai-je un cœur en moi tout prêt à m'obéir?
( à Éliante et à Philinte. )

Vous voyez ce que peut une indigne tendresse,
Et je vous fais tous deux témoins de ma foiblesse.
Mais, à vous dire vrai, ce n'est pas encor tout,
Et vous allez me voir la pousser jusqu'au bout,
Montrer que c'est à tort que sages on nous nomme,
Et que dans tous les cœurs il est toujours de l'homme.
(à Célimène.)

Oui, je veux bien, perfide, oublier vos forfaits,
J'en saurai, dans mon âme, excuser tous les traits,
Et me les couvrirai du nom d'une foiblesse,
Où le vice du temps porte votre jeunesse ;
Pourvu que votre cœur veuille donner les mains
Au dessein que j'ai fait de fuir tous les humains,
Et que dans mon désert, où j'ai fait vœu de vivre,
Vous soyez, sans tarder, résolue à me suivre.
C'est par là seulement que, dans tous les esprits,
Vous pouvez réparer le mal de vos écrits,
Et qu'après cet éclat qu'un noble cœur abhorre,
Il peut m'être permis de vous aimer encore.

CÉLIMÈNE.

Moi, renoncer au monde avant que de vieillir,
Et dans votre désert aller m'ensevelir!

ALCESTE.

Et s'il faut qu'à més feux votre flamme réponde,
Que vous doit importer tout le reste du monde?
Vos désirs avec moi ne sont-ils pas contens?

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CÉLIMÈNE.

La solitude effraie une âme de vingt ans.

Je ne sens point la mienne assez grande, assez forte,
Pour me résoudre à prendre un dessein de la sorte.
Si le don de ma main peut contenter vos vœux,
Je pourrai me résoudre à serrer de tels nœuds;
Et l'hymen....

ALCESTE.

Non. Mon cœur à présent vous déteste, Et ce refus lui seul fait plus que tout le reste. Puisque vous n'êtes point, en des liens si doux, Pour trouver tout en moi, comme moi tout en vous,' Allez, je vous refuse; et ce sensible outrage, De vos indignes fers pour jamais me dégage.

SCÈNE VIII.

ÉLIANTE, ALCESTE, PHILINTE.

ALCESTE, à Éliante.

19

MADAME, cent vertus ornent votre beauté,
Et je n'ai vu qu'en vous de la sincérité;
De vous, depuis long-temps, je fais un cas extrême;
Mais laissez-moi toujours vous estimer de même,
Et souffrez que mon cœur, dans ses troubles divers,
Ne se présente point à l'honneur de vos fers;
Je m'en sens trop indigne, et commence à connoître
Que le ciel, pour ce nœud, ne m'avoit point fait naître;
Que ce seroit pour vous un hommage trop bas,
Que le rebut d'un cœur qui ne vous valoit pas :
Et qu'enfin....

ÉLIANTE.

Vous pouvez suivre votre pensée,
Ma main de se donner n'est pas embarrassée;
Et voilà votre ami, sans trop m'inquiéter,
Qui, si je l'en priois, la pourroit accepter.

PHILINTE

Ah! cet honneur, madame, est toute mon envie, Et j'y sacrifierois et mon sang et ma vie.

ALCESTE.

Puissiez-vous, pour goûter de vrais contentemens,
L'un pour l'autre, à jamais, garder ces sentimens!
Trahi de toutes parts, accablé d'injustices,
Je vais sortir d'un gouffre où triomphent les vices,
Et chercher sur la terre un endroit écarté,
Où d'être homme d'honneur ont ait la liberté.

PHILINTE.

Allons, madame, allons employer toute chose le dessein que son cœur se propose.

Pour rompre

FIN DU MISANTHROPE.

SUR

LE MISANTHROPE.

ACTE PREMIER.

SCÈNE I.

Page 368, vers 14. CoMME il se nomme; la plupart auroient préféré comment.

P. 369, v. 20. Un peu bien située, pour un peu bien placée, a paru impropre.

Ib. v. 22. A des régals peu chers, mauvaise expression. P. 370, v. 7. Que l'on rende quelques dehors civils, pour dire rendre des politesses extérieures, ne se dit

pas.

SCÈNE II.

P. 381, v. 3. Mal propre, pour peu propre, ne se dit plus. P. 384, v. 7. Je lui mettois aux yeux, pour dire je lui faisois sentir, ne se dit pas.

Ib. v. 18. Dans la cour; on diroit aujourd'hui à la cour.

ACTE II.
SCÈNE I.

P. 390, v. 24. En faisant votre esclave, pour dire en se rendant votre esclave, ne se dit pas.

P. 392, v. 1. D'un semblable souci ; on diroit aujourd'hui un. Ib. v. 21. Voyons d'arréter; on diroit aujourd'hui à.

SCÈNE III.

P. 393, v. 4. Un seul moment de tous ; de tous a

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SCÈNE V.

P. 400, v. 19. On doit partout se prendre ; on diroit aujour

d'hui s'en prendre.

P. 401, v. 14. Il est véritable que; on diroit aujourd'hui il

est vrai que.

Ib. v. 24. On a tort..... qu'on y bláme; il paroît que on a ici deux acceptions, ce qui est une irrégularité.

P. 403, v. 3. La malpropre sur soi, de peu d'attraits chargée; ce vers n'a pas paru heureusement exprimé,

ACTE III.

SCÈNE I.

P. 408, y. 19. Ce qu'on nie, pour ce qu'on refuse, ne se dit

pas.

P. 410, v. 5. Pour ajuster nos vœux, mauvaise expression. Ib. v. 7. Qui pourra.... l'autre ; plusieurs ont trouvé ici un défaut de construction, d'autres n'y ont vu qu'un gallicisme.

Tb. v. 9. Au vainqueur prétendu, pour au vainqueur reconnu, est impropre.

P. 411, V. 12.

SCÈNE III.

Couvrir.... d'un voile de prude ce que chez elle on voit d'affreuse solitude; ce tour de phrase a paru peu naturel.

P. 412, v. 3. Son dépit..... contre moi se détache, a paru im

propre.

SCÈNE V.

P. 413, v. 13. Ce que je pus pour vous pouvoir, a paru né

gligemment écrit.

P. 416, v. 20. N'est pas d'un si grand cas, pour n'est pas considérable, a paru impropre.

si

P. 418, v. 8. Vous pouvez arréter, pour vous pouvez rèster, ne se diroit plus.

SCÈNE VII.

P. 420, v. 16. Vous nous fassiez les mines ; mauvaise expres

sion.

P. 422 v. 1. Oui, toute mon amie, elle est, et je la nomme;

l'ellipse a paru un peu forte.

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