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culaire, puis rejoignent leurs camarades pour tirer le filet à terre.

Toutes les pêches à la senne se faisant en traîne, on ne peut les pratiquer que sur des fonds unis, et elles détruisent beaucoup de frai et de menuise, parce que la plombée bouleverse le fond et écrase aussi une grande quantité de petits poissons, quand la chaleur les attire dans les endroits qui ont peu de profondeur. Cette destruction est d'autant plus considérable, que les mailles sont plus petites.

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Quelques pêcheurs préfèrent traîner un tramail au lieu d'une nappe simple; et presque tous ceux qui traînent la senne tendent, par le travers de la rivière, un tramail dormant, à l'endroit où ils se proposent de terminer leur traînée. Ils arrivent dessus en traînant la senne; et le poisson qui est effrayé, tant par le filet que par les pêcheurs, se prend dans le tramail.

Tels sont les différens filets dont on fait le plus communément usage. Il en existe cependant d'autres, mais dont nous avons négligé de parler, parce que les uns sont prohibés par les lois comme étant nuisibles à la conservation des poissons; et les autres étant

spécialement destinés à la pêche particulière d'une espèce, trouveront leur place lorsque nous en traiterons: d'ailleurs leur forme et leur composition les différencient peu de ceux que nous avons décrits ; c'est quelquefois un fil plus fin, ou des mailles plus petites, qui font cette différence.

TROISIÈME PARTIE.

DE LA CONNAISSANCE DES POISSONS, ET LE LEUR PÊCHE PARTICULIÈRE.

CHAPITRE PREMIER.

Notions générales sur les Poissons.

LORSQUE nous nous sommes proposé, dans cette troisième partie, de traiter particulièrement la pêche de chacun des poissons d'eau douce, nous avons senti la nécessité de faire connaître en même temps chaque espèce, et d'indiquer ses caractères distinctifs d'une manière assez précise pour pouvoir la reconnaître. Mais avant, il était nécessaire de donner une idée exacte des parties extérieures des poissons, de leurs habitudes générales, et de quelques moyens d'économie que l'art a développés à leur égard.

Loin de nous la pensée de présenter ces notions comme nous étant propres; seulement

habiles dans l'art de la pêche, notre curiosité nous a portés à chercher à connaître les individus que cet art mettait en notre pouvoir, et nous avons eu recours aux excellens ouvrages de ces illustres naturalistes dont l'œil exercé, perçant la profondeur des mers et sondant les fleuves de leur source à leur embouchure, a dévoilé les secrets de la nature, qui semblait sourire à leurs nobles travaux. C'est dans Buffon, Sonnini, Lacépède et Block, que nous avons puisé, et nous nous sommes efforcés de ne rien omettre de ce qui peut intéresser les économes et les amateurs de la pêche.

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Les poissons en général sont remarquables par leur beauté, la vivacité de leurs mouvemens, la rapidité de leur natation, leur fécondité, la durée prolongée de leur existence, la nourriture abondante, saine et délicate qu'ils nous offrent, et l'étendue des lieux qu'ils peuplent.

La multiplicité des espèces, leur longévité, la variété et l'éclat des écailles, tout en annonçant l'intarissable source de laquelle ils sortent, prouvent également que le fluide qu'ils habitent est plus abondamment pourvu à leur égard de principes conservateurs, que l'air à l'é

gard des animaux qui vivent sur les continens.

La forme des poissons est généralement ovale, allongée, et quelquefois ronde comme l'anguille et la lamproie. Le corps se divise en trois parties; la première est la tête, la seconde est le corps proprement dit, et la troisième la queue, qui commence à l'ouverture de l'anus.

Les poissons n'ont point de col, la têté est unie immédiatement au corps. L'ouverture de la bouche est, chez ceux dont nous nous occupons, placée sur le devant de la tête. Dans les poissons voraces on remarque des dents aux mâchoires, quelquefois même au palais et à la langue; quelques-uns ont les lèvres garnies de plus ou moins de barbillons ou appendices vermiformes.

Les yeux sont placés, chez la plus grande partie, aux deux côtés de la tête, et plus ou moins rapprochés; ils se composent d'une prunelle, de l'iris et du cristallin; ce dernier est rond: ils ne sont garantis par aucune paupière.

De chaque côté de la tête on voit les opercules des branchies, composées de lames osseuses ou membraneuses, suivant les espèces. Les branchies pénètrent dans la gueule, partie située entre la bouche et la membrane des ouïes. Les branchies se composent, dans le plus grand nombre des espèces, de quatre

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