Images de page
PDF
ePub

cours, et demandons avec ardeur et supplication au Dieu à la fois tout-puissant et tout miséricordieux, d'accorder bientôt à son Église, depuis longtemps souffrante, l'assistance qu'elle attend. (Ici suit l'exposé.)

Acte de renouvellement de la frontière entre le royaume de Ga licie et le royaume de Pologne, depuis la Vistule jusqu'à b rivière du Bug, signé le 25 août 6 septembre 1845.

(Voir Neumann, t. IV, p. 735.)

Supplique des États de Galicie, à l'empereur Ferdinand Ier, en lui demandant qu'il permette aux nobles et aux propriétaires, d'accorder aux paysans toute la liberté et la propriété, afin de prévenir de prochaines catastrophes.

Léopol, le 26 septembre 1845'.

Sire, l'année dernière, si fatale par les intempéries du ciel, avait déjà porté atteinte au travail et aux espérances des cultivateurs, et les inondations extraordinaires ont détruit leurs ressources et gravement compromis leur avenir. Dans l'année courante, les récoltes ont été médiocres; la récolte des pommes de terre est incertaine et les malheurs s'accroissent et s'étendent sur tout le sol. Dans beaucoup d'endroits, la grêle a fait des ravages; le bétail est atteint par les maladies épidémiques. Les bas-fonds de nos contrées montagneuses out été détruits et les pauvres paysans sont sans asile, sans vêtements, sans betail, sans chevaux; et ceux qui, depuis si longtemps, arrosaient de leurs sueurs les terres de leurs ancêtres, se dispersent et se livrent à la mendicitė, Les an ciennes ressources s'épuisent, et il y a peu d'espoir pour l'avenir : on n'a donc en perspective que la cherté et la famine.

Au milieu de ces malheurs si grands et si universels, vos fidèles États sont toujours prêts à supporter tous les sacrifices dont il est question dans vos suprêmes communications. La noblesse ne demande rien pour elle, mais elle demande avec instance tout ce qui peut porter de prompts et efficaces secours aux paysans qui ont le plus souffert. Nous soumettons humblement cette question à la décision de Votre Majesté impériale et royale. Les sacrifices que le gouvernement pourra faire momentanément seront secondés par nous avec tout le zèle possible, et ces sacrifices seront facilement récompensés dans un avenir prochain, avec les nouvelles récoltes. Votre Majesté ajoutera ainsi un bienfait de plus à sa paternelle sollicitude.

Nous attendons surtout d'heureux effets pour le pays d'une mesure tendant à améliorer et à fixer définitivement la situation des paysans et leurs rapports avec les propriétaires, et remercions Votre Majesté impériale et royale d'avoir permis qu'une commission des États fût chargée d'examiner et de mûrir cette question.

1. Gazette officielle polonaise de Léopol, de 1846. De la Pologne, de son passé et de son avenir, par Aurélien de Courson. Paris 1846. La conjuration du panslavisme et l'insurrection polonaise, par Cyprien Robert. Paris 1846. Mémorial polonais, par Léonard Chodzko, 1846. Et Massacres de Galicie, par le même, 1861.

Loin de nous la pensée de porter atteinte à la propriété de qui que ce soit ou à aucun droit légitimement acquis! Nous ne voulons éveiller ni craintes ni espérances d'une nature qui aurait pour effet de jeter la perturbation dans la gestion de toutes les fortunes territoriales, de diminuer la production et de compromettre la tranquillité publique; au contraire, le vœu des Etats est de donner à tous les droits des garanties nouvelles, mais, en même temps, d'écarter les entraves qni en paralysent la jouissance, et de rendre ainsi désormais possibles les arrangements amiables également avantageux aux propriétaires et aux paysans, leurs fermiers. Une telle mesure aurait pour effet certain d'améliorer la condition de tous et d'augmenter la richesse nationale, en faisant disparaître toute cause et tout prétexte même d'impatience et de trouble, elle assurerait à l'avenir la tranquillité du pays.

La commission des Etats se voit toutefois renfermée dans des attributions trop restreintes pour qu'il soit possible de réaliser ses vænx. Comme preuve du sentiment universel de la nécessité et de l'urgence de cette mesure et des moyens qui doivent l'amener, nous supplions Votre Majesté de remarquer que les membres des États, pour la plupart propriétaires fonciers, se sont réunis pour présenter à Votre Majesté cette requête dans un nombre beaucoup plus grand que de coutume.

Réponse royale à la septième diète provinciale du grand-duché de Posen, au sujet de la restitution audit duché, des limites qui lui furent assignées par le congrès de Vienne. (1846.)

(Extrait).

D'après la patente d'occupation du 15 mai 1815, les districts de Kulm et de Michalow, ainsi que la ville de Thorn avec son territoire, ont été annexés à la Prusse occidentale; nous sommes décidés à nous y tenir. Quant aux anciens districts de Krone et de Kamin, la proposition de les incorporer dans le grand-duché de Posen a déjà été repoussée par la réponse que nous avons faite le 14 février 1832, et elle saurait d'autant moins être accueillie qu'elle n'est point appuyée par de nouveaux moyens; au surplus, nos fidèles Etats auraient dû voir eux-mêmes l'impossibilité de les satisfaire sous ce rapport.

Circulaire du gouverneur général de Galicie, adressée aux starostes (préfets) des cercles de Tarnow, Wadowice, Yaslo, Sandecz, Rzeszow, et Sanok à l'occasion des mouvements qui peuvent éclater en Galicie..

Léopol, le 18 février 1846'.

Deux communes du cercle de Bochnia, effrayées par les bruits d'un prétendu prochain soulèvement des nobles, se sont armées de faux et de haches pour la 1. Lesur, p. 103, dans les documents.

défense et le maintien de l'ordre, et par conséquent dans de bonnes et louables intentions; toutefois, ces hommes sont retournés paisiblement chez eux, anssitôt l'arrivée d'une force militaire envoyée à leur secours et après les exhortations du commissaire de cercle qui l'accompagnait, et qui leur a fait comprendre que leurs craintes n'avaient aucun fondement. Pour éviter les abus qui peuvent en résulter, il est important d'obvier à de pareilles occurrences. Vous chargerez donc tous les commissaires de cercle et autres fonctionnaires en tournée, qui possèdent parfaitement la langue du pays, d'engager, pendant leurs tournées, les autorités des lieux et quelques propriétaires bien disposés, à travailler à la tranquillité des paysans, en les exhortant et les désabusant, partout où l'état des choses l'exigera. Les autorités feront comprendre aur communes, dans un langage convenable et bref, que l'excitation actuelle provient de quelques malintentionnés qui cherchent à troubler le repos et l'ordre. à répandre des bruits mensongers au sujet de la prochaine explosion de la rérolution, pour inquiéter et effrayer la population du pays, l'exciter à des actes de violence, afin de profiter ensuite du désordre; que le gouvernement a ději pris des mesures efficaces pour arrêter le mal; qu'un grand nombre de perturbateurs ont déjà été saisis et que l'instruction judiciaire a commencé; que le gouvernement se fait un devoir de protéger, par l'intervention prompte et efficace de la force armée, les gens bien intentionnés de toutes les conditions et principalement les sujets, contre tous les excès possibles, bien qu'improbables. C'est en s'abandonnant avec confiance à la protection du gouvernement que. les sujets peuvent rester dans leurs maisons et se livrer tranquillement à leurs Occupations ordinaires sans se laisser séduire par quelques bruits ou fausses apparences, à sortir armés et en masse. Et si quelque chose de pareilles trames arrivait à leur connaissance, ils en instruiront, selon les circonstances, les autorités du cercle ou le poste militaire le plus voisin. Si cependant des paysans se montraient quelque part en armes, le président du cercle enverrait immédiatement sur les lieux un commissaire de confiance, connaissant bien la langue du pays et accompagné d'une force militaire convenable, mais pas trop nombreuse, afin d'en opérer le désarmement et de les tranquilliser par la persuasion et des exhortations convenables.

Notification du sénat de Krakovie, relative aux mouvements qui peuvent éclater à Krakovie, et à cet effet, la ville vient d'être orcupée par les troupes autrichiennes..!

[ocr errors]

Krakovie, le 18 février 1846'.

Le concours de circonstances extraordinaires qui menacent la sûreté des personnes et la propriété des citoyens et des habitants de la ville libre de Krakovie, a impérieusement exigé l'augmentation de la force armée de ce pays. Le secours dont il avait besoin à cet effet a été fourni à la ville libre de Krakovie par une division des troupes de l'une des trois hautes puissances protectrices, qui est entrée aujourd'hui dans la ville.

Cette mesure n'a été prise que par précaution, pour maintenir l'ordre légal et détourner de la ville les attentats dont elle est menacée.

Le sénat, en portant ceci à la connaissance du public, a l'espoir que les citoyens et les habitants ne regarderont cette mesure que comme une preuve de sollicitude pour le bien-être du pays, et qu'ils sauront apprécier ce bien

[merged small][ocr errors]

fait; le sénat espère également que par leur conduite paisible et loyale ils soutiendront le gouvernement dans les efforts qu'il fait pour maintenir l'ordre légal.

t

[blocks in formation]

Dépêche diplomatique du prince de Metternich, au comte d'Appony, ambassadeur d'Autriche en France, en lui annonçant les événements de Krakovie et de la Galicie, et joignant à sa dépêche un précis particulier.

(Extrait.)

Vienne, le 20 février 1846'.

Je vous expélie le présent courrier pour vous mettre à même de prévenir le Cabinet français d'un fait qui semble devoir se réaliser, sì, à l'heure où je vous écris, il ne l'est dėjå.

Vous verrez par les annexes qu'une occupation militaire de la ville de Krakovie est devenue d'une nécessité indispensable et urgente. La vaste conspiration communiste qui couvre les territoires polonais paraît avoir fait choix de le cette ville libre, véritable port placé pour les aventuriers et les conspirateurs, pour frapper un coup depuis longtemps médité et préparé par l'émigration polonaise. Les arrestations qui, dans ces derniers temps, ont eu lieu dans le grand-duché de Posen et en Galicie, ont été provoquées par des découvertes qui mettent hors de doute l'existence d'une conspiration dont l'étendue n'est pas encore appréciable. Ce n'est que depuis peu que le point de Krakovie paraît avoir été choisi par les directeurs de l'entreprise. Le sénat et les habitants honnêtes de Krakovie sont, ainsi que vous le verrez en prenant connaissance de l'annexe, menacés de mort et de pillage, et, si l'entreprise porte le caractère de la démence, elle n'en est pas moins la conséquence pratique des plans que poursuivent les conjurés.

[ocr errors]
[ocr errors]

La conspiration avance évidemment dans les voies du communisme, et elle appelle à son aide les armes de la terreur. L'émigration polonaise, qui longtemps était divisée en deux fractions, aristocratique et démocratique, éprouve aujourd'hui le sort commun des révolutions; ce n'est pas le parti modéré qui peut l'emporter sur celui qui est plus avancé, et ce dernier, à son tour, subira la loi de ceux qui voudront aller encore plus loin. Ce qui peut surprendre, c'est que les chefs du parti aristocratique aujourd'hui trempent dans les entreprises des communistes. Les idées démocratiques n'étant point applicables à une population Slave, telle que celle de la Pologne, ces idées mises en avant par une fraction de l'émigration ont dû nécessairement tourner en communisme, c'est-à-dire en vue de pillage des propriétés et de meurtre des propriétaires.

Veuillez porter, sans perdre de temps, la présente dépêche à la connaissance de M. Guizot, et l'assurer qu'il ne courra aucun risque si, en réponse à des interpellations qui lui seront faites, il se rend garant que, dans l'occupation militaire de la ville libre de Krakovie, les trois puissances protectrices n'agissent pas d'après des vues politiques, mais uniquement par suite du sentiment de

1. Archives d'Autriche.

leur devoir, d'empêcher la population paisible et le gouvernement de cette ville de devenir la victime d'une conspiration dont l'un des premiers éléments est la soif du pillage.

P. S. Le 18, au matin, un bataillon d'infanterie, un escadron et demi de cavalerie, et une demi-batterie d'artillerie ont passé la Vistule et ont occupé Krakovie. L'ordre public n'a point été troublé dans cette ville.

Recevez, etc.

ANNEXE.

Précis joint à la dépêche de M. le prince de Metternich, du 20 février 1846. Vienne, le 20 février 1846.

Depuis quelque temps déjà, les rapports de Krakovie parlaient d'un mouvement sourd qui se manifestait dans cette ville entre les adhérents du parti révolutionnaire, les jeunes gens, même de la meilleure extraction, et un grand nombre d'individus de la basse classe. Ce mouvement gagnait de jour en jour en intensité; personne ne doutait plus qu'il se tramait quelque coup à Krakovie qui servirait de signal pour les révolutionnaires des provinces avoisinantes, dont la connexité avec ceux de Krakovie ne ressortait que trop des dépositions qu'on avait déjà recueillies en Galicie et dans le grand-duché de Posen. Les hommes de bien, ceux qui possédaient quelque fortune à Krakovie, n'osaient plus se montrer, de crainte que ce serait sur eux que commenceraient les attentats. Les autorités mêmes et les hommes en place furent intimidés par les menaces que proféraient publiquement et que leur adressaient directement des individus connus par leurs sentiments révolutionnaires, que ce serait sur eux que se porterait la vengeance du peuple s'ils osaient résister ou prèter la main à des mesures pour empêcher le mouvement préparé. 1

Cet état de choses répandait une terreur panique dans toute la ville, et paralysait même l'activité du gouvernement de Krakovie, qui ne pouvait se faire illusion sur l'insuffisance de ses moyens de répression.

Les résidents des Cours protectrices à Krakovie, toujours informés de ces menées, reçurent en dernier lieu l'avis positif que deux chefs du parti révolutionnaire polonais se trouvaient cachés à Krakovie, pour se mettre à la tête du mouvement qui devait éclater le 20 février et les derniers jours du carnaval; que tous les jeunes gens à Krakovie, et même ceux qui appartiennent aux familles les plus distinguées, avaient reçu des sommations de se tenir prêts afin de pouvoir se joindre, au premier signal, aux chefs de la révolution qui allaient se montrer, en même temps qu'on menaçait d'ignominie ceux qui manqueraient à cet appel, et de mort ceux qui oseraient en donner avis aux autorités.

1

Des données aussi positives et d'une nature aussi inquietante ne permettaient plus aux résidents des Cours protectrices de rester spectateurs tranquilles de ce qui se passait sous leurs yeux et de ce qui se préparait pour un très-prochain avenir.

Ils s'adressèrent en conséquence au sénat de Krakovie, avec la demande s'il croyait ses propres forces suffisantes pour réprimer le mouvement révolutionnaire qui paraissait imminent, et pour maintenir la sûreté publique et l'ordre légal; et ce n'est que sur la déclaration du sénat qu'il n'en avait pas le moyen, et qu'il devait abandonner, par conséquent, aux Cours protectrices le soin de prendre des mesures qu'elles jugeraient les plus convenables à cet effet, que les représentants des trois Cours protectrices invitèrent le commandant des troupes

« PrécédentContinuer »