Images de page
PDF
ePub

l'égard de Krakovie. J'ajoutai que, n'ayant reçu aucune instruction de Votre Seigneurie, je ne pouvais émettre aucune opinion au sujet de la décision qu'il m'annonçait avoir été prise, seulement j'avais l'honneur de lui rappeler l'espoir qu'avait exprimé Votre Seigneurie dans sa dépêche du 4 août que j'avais communiquée au baron de Schleinitz, que rien ne serait décidé en ce qui regardait l'Etat de Krakovie qui serait contraire au traité de Vienne. Le baron de Canitz parut désireux de me faire comprendre qu'il n'avait pu me donner plus tôt communication de la mesure qui avait été adoptée, les trois puissances ayant pensé qu'il appartenait à elles seules de décider ce qui serait nécessaire pour garantir à l'avenir dans leurs propres Etats, l'ordre et la tranquillité, sans cesse menacés par l'État de Krakovie, et qu'en conséquence elles ne pouvaient admettre le droit d'un tiers de discuter cette question avec eux; les ministres des trois puissances avaient décidé en conséquence que ce ne serait que quand une résolution définitive aurait été prise, qu'ils la feraient connaître aux autres parties contractantes du traité de Vienne, dans lequel l'arrangement que ces trois gouvernements avait adopté à l'égard de Krakovie avait été simplement inséré et enregistré.

Westmoreland.

Dépêche diplomatique de lord Bloomfield à lord Palmerston, lui annonçant que le langage du cabinet russe a changé complétement et que le comte de Nesselerode lui a déclaré que le septième partage était consommé par l'incorporation de Krakovie à l'empire autrichien.

Saint-Pétersbourg, le 19 novembre 18461.

Dans une entrevue que j'ai eue il y a quelques jours avec le comte de Nesselrode, j'ai demandé à Son Excellence si elle n'avait rien à me communiquer au sujet des négociations qui ont eu lieu à Vienne pour Krakovie. Le comte de Nesselrode m'a répondu que ces négociations étaient closes, et qu'au moment où nous parlions, la décision des trois puissances était connue de Votre Seigneurie, à savoir que Krakovie devait revenir à l'état où elle était avant 1809 et être incorporé à l'empire d'Autriche. J'exprimai mon étonnement à cette nouvelle, en disant que j'étais naturellement informé qu'il avait été question entre les trois puissances protectrices d'introduire quelques changements dans la constitution de Krakovie, à l'effet d'empêcher ce pays d'être une source d'inquiétude pour ses voisins, mais j'ajoutai que je ne m'attendais pas à apprendre qu'une mesure aussi radicale que celle de rayer de la carte de l'Europe l'Etat de Krakovie avait été adoptée, puisque je considérais qu'un semblable procé lé était inconciliable avec l'acte final du congrès de Vienne, auquel la Grande-Bretagne avait pris part.

Le comte de Nesselrode me dit alors que des communications avaient été adressées de Vienne aux représentants des trois puissances à Londres pour expliquer les raisons qui avaient amené cette décision, et que l'incorporation de Krakovie à l'Autriche était aujourd'hui un fait accompli. J'exprimai mon regret d'apprendre cette nouvelle qui causerait, je le craignais, beaucoup de surprise et de mécontentement en Angleterre.

Le comte de Nesselrode vient de m'envoyer, pour en prendre lecture, les

1. Archives d'Angleterre.

dépêches dont j'ai parlé plus haut, et qui ont été envoyées de Vienne pour être communiquées à Votre Seigneurie. Je les ai retournées à Son Excellence.

Dépêche diplomatique de M. Guizot au comte de Jarnac, envoyé de France en Angleterre, lui annonçant la conduite violente des trois puissances copartageantes de la Pologne, à l'égard de Krakovie.

Paris, le 19 novembre 18461. Monsieur le comte, le chargé d'affaires d'Autriche est venu me communiquer une dépêche du prince de Metternich, en date du 6 de ce mois, annonçant la résolution prise en commun par les Cours de Vienne, de Berlin et de SaintPétersbourg, de mettre fin à l'existence indépendante de la république de Krakovie; de joindre cette ville et son territoire à la monarchie autrichienne, e exposant les motifs de cette résolution.

Je ne suis entré, sur cette communication, dans aucune discussion imme diate. Je me suis borné à dire à M. de Thom que j'en rendrais compte au roi dans son conseil, et à remettre textuellement sous ses yeux le langage que j'ai tenu, le 2 juillet dernier, à la Chambre des pairs, sur la situation de la république de Krakovie et sur notre propre situation à son égard. J'ai ajouté que les idées que j'avais ainsi exprimées seraient nécessairement la base de ma conduite.

La même communication doit être faite, et sera probablement déjà faite, quand cette lettre vous parviendra, au gouvernement anglais. Je vous invite à vous rendre auprès de lord Palmerston, et à lui demander, de notre part. quelle conduite il se propose de tenir dans cette circonstance, et s'il est dispose à s'en entendre avec nous. Il nous importe, et il importe évidemment à la grave question ainsi élevée, que nous soyions promptement informés à cet égard.

Remettez aussi sous les yeux de lord Palmerston mon discours du 2 juillet dernier, dont je joins ici un exemplaire.

Je désire recevoir sans retard votre réponse.

Guizot.

Dépêche diplomatique de lord Palmerston à lord Ponsonby, ambassadeur anglais en Autriche, lui témoignant les regrets et la surprise du gouvernement anglais sur la conduite des trois puissances copartageantes de la Pologne, à l'égard de Krakovie.

Foreign-Office, le 23 novembre 1846.

Milord, le comte Dietrichstein, le chevalier Bunsen et le baron Brunnow m'ont communiqué des dépêches identiques de leurs gouvernements respectifs. avec un memorandum inclus dans chacune d'elles, annonçant à Sa Majesté l'intention des gouvernements d'Autriche, de Russie et de Prusse, de mettre fin à l'existence indépendante de l'État libre de Krakovie et d'incorporer cette ville et son territoire dans les États de l'empereur d'Autriche.

1. Archives de France.
2. Archives d'Angleterre.

Les fondements sur lesquels repose cette intention sont l'allégation que l'Etat de Krakovie a été créé et constitué en mai 1815 par le triple traité entre l'Autriche, la Russie et la Prusse; que ces trois puissances étant les créatrices, elles ont aussi le droit, de leur propre autorité, de mettre fin à son existence; qu'elles se reconnaissent présentement justifiées en agissant ainsi, parce que cet Etat libre a, pendant un long espace d'années, manqué à son devoir envers les puissances protectrices; que, durant l'insurrection polonaise, en 1830, Krakovie a donné assistance aux forces des insurgés dans le royaume de Pologne, et fourni une retraite à un grand nombre de réfugiés lorsque l'insurrection a été calmée; que depuis cette époque jusqu'à ce jour, Krakovie a été le centre d'intrigues politiques tendant à troubler la tranquillité des trois Etats voisins; que récemment sa population a envahi à main armée la province de la Galicie, pillé le trésor des mines de sel de Wieliczka, et que, son gouvernement ayant été dissous par des discussions intestines, la question actuellement à décider par les trois puissances protectrices est de savoir si l'on doit reconstruire un gouvernement qui n'existe plus ou changer entièrement la condition de l'existence de Krakovie et de son territoire. Elles déclarent qu'elles ont préféré ce dernier parti, et ont résolu que Krakovie retournera à l'Autriche, à qui elle appartenait avant 1809, et qu'elle fera désormais partie intégrante des Etats autrichiens.

Le gouvernement de Sa Majesté a reçu cette communication avec un profond regret et beaucoup de surprise. Les communications qui ont eu lieu récemment avec les représentants des trois puissances près de cette Cour ont conduit le gouvernement de Sa Majesté à attendre que quelque proposition fût faite par ces trois puissances pour quelque modification dans la condition politique où le traité de Vienne a placé l'État libre de Krakovie, afin de mieux garantir le territoire des trois puissances contre le risque d'être troublé par des complots tramés à Krakovie; mais le gouvernement de Sa Majesté n'était point préparé à une communication de la nature de celle qu'il vient de recevoir; le gouvernement de Sa Majesté se voit donc obligé de protester contre l'exécution de l'intention ainsi annoncée.

Le gouvernement de Sa Majesté considérera d'abord les motifs sur lesquels on cherche à justifier la mesure proposée, et en second lieu, le droit que les puissances réclament pour le mettre à exécution de leur propre autorité.

Après les événements de 1830 à 1836, il est à remarquer que les trois puissances ont eu recours à des mesures qu'elles ont jugées suffisantes pour le sécurité de leurs Etats respectifs. Il serait difficile de citer maintenant ces événements comme un motif de justifier de nouvelles mesures de sévérité contre Krakovie. Quant à l'invasion faite par le peuple de Krakovie sur le territoire de Galicie, il y a environ un an, et la dissolution du gouvernement de Krakovie par ses propres actes, le gouvernement de Sa Majesté fait observer que si le général Collin, qui a été appelé à Krakovie par le gouvernement de cet Etat afin d'y maintenir l'ordre, n'avait pas subitement retiré ses troupes, il est probable qu'aucune invasion des Krakoviens n'aurait eu lieu en Galicie; et comme ce général emmenait avec lui toutes les autorités de la ville, et la laissait, ainsi que son territoire, dans une entière anarchie administrative, on ne saurait dire que la dissolution de ce gouvernement ait été l'œuvre des habitants de Krakovie elle-même.

Mais on prétend que Krakovie a été longtemps, et que si elle reste indépendante, elle continuera d'être le centre d'intrigues ayant pour but de troubler la

tranquillité des territoires võisihsæt que la question est de savoir jusqu'à quel, point la constitution politique de Krakovienoffre deŝnfacilités pour commnetice. de pareils actes; eh bien! de telles intrigues, de semblables complots ont dé ourdis soit par des étrangers venus MacKratkoviegssoit par des babijants noms eur-mêmes. Mais aucun étranger ne peut arriverà Krakoviessans traverser uns vaste étendue de territoire appartenant à l'umé ou à l'autre des trois puissances, et il est difficile d'imaginer qu'aucun exiléspolonais ouiconspirateur, venagh d'un pays étranger, puisse éluder às ce pointy la vigilance de da police d'ase puissance dont il faudrait frånchie de territoire avant de parvenir à Krakovia, La population de Krakovie n'est pas très nombreuse; nontseulement l'arrivée, d'un étranger suspect serait bientôt commue deda police, mais il ne serait guèra possible que cet étranger ou tout autre habitant domicilié dans l'État pâleure tenir longtemps une correspondance avec la population des environs poury exciter des troubles, sans que cette correspondanceo fût connue du gouverner ment et sans s' qu'il en instruisît les trois résidents. De tels faits une fois révélés, les lois de Krakovie suffiraient certainement pour les réprimer efficacement roi sh ansprom up motaromin¶ brol sh supramolah sihinal Mais si les règlements de police de se procurer de pareilles informations,

ne sont

assez

e de Kr 509 21 Rovie ne donnent pas

si les 'de'

au gouvernement le pouvoir d'empêcher un tel abus de l'hospitaine libre, ce règlement de police doit être amélioré et des Holstdoivent être chìngées; les trois puissances obtiendraient toute sûreté sous ce rapport sars détruire l'existence de l'Etat. 10-1970

"C'est sans contredit pour Krakovie un devoir de donner aux trois spuissandes cette pr garantie, car la liberté et Pindépendance sont accordées,ði Krakovie pour le bien-être et le bonheur de ses propres citoyens, et now pour séxciter les troubles et la confusion dans les pays voisinage zisi sup unoqst 18 il st

Il paraît donc au gouvernement de Sa Majesté qu'on ne lui a pas donné juse qu'ici des preuves suffisantes que l'on ne pouvait garanti la sécurité més rieure des trois puissances sans détruite existence séparée et indépendante des l'Etat de Krakovie reiT ab M sb noiteoinummos SH MOST SIEVE JUF

Mais le gouvernement de Sa Majesté doit a tout événement décliner la come pétence des trois puissances pour prendre et pour exécuter une pareille mesures de leur seule autorité et sans le concours des altres puissances qui ont été parties au traité de Vienne de juin 1815, toob enuoseib nu anab,191,796 tailing a

Il n'est pas douteux que l'érection de Krakovie et de son territoire en Elat libre et indépendant avec plusieurs détails de son organisation sont des choses d'abord fixées par le traité du 3 mai 1818: mais ce traité énonçait simplement une partie des divers arrangements du congrès dés puissances européennes, et avec la même force et valeur que s'il avait été inséré mot pour mot dans le traité général. Je, notcoinumos si sb insieme si n9JA N Mais, de plus, les principales stipulations sur Krakovie, contenues dans le traité séparé du 3 mai entre les trois puissances, sont littéralement reproduites dans le traité général auquel ont concouru toutes les puissances; ces stipulations constituent les art. 6, 7, 8, 9 et 10 du traité générálno izdanq pulty usua Il est donc démontré que n'importe avec qui a été arrêté le plan sa'erigen Krakovie et son territoire en État libre et indépendant, ce plan a été exécuta par des stipulations auxquelles toutes les puissances ont également concouru > il n'appartient donc à aucune de ces trois puissances de rompre de leur propre autorité ce qui a été établi d'un commun accord. Il est évident que le droit

spécial que se sont imposé les trois puissances de protéger l'indépendance de l'Etat ne saurait leur conférer celui de renverser et de détruire cette indépendance.

Par ces raisons, le gouvernement de Sa Majesté est d'avis que l'exécution des intentions annoncées par les trois puissances ne serait justifiée par aucune nécessité et que cette mesure impliquerait la violation des stipulations positives contenues dans le traité général de Vienne. Le gouvernement de Sa Majesté, profondément convaincu de l'importance extrême d'observer fidèlement et en tout temps les engagements des traités, espère fermement que l'on pourra aviser aux moyens de préserver les territoires des trois puissances contre les dangers indiqués dans leurs communications identiques, sans faire aucune infraction au traité de 1815.

Votre Excellence lira cette dépêche au prince de Metternich, et lui en transmettra officiellement une copie.

Palmerston.

Dépêche diplomatique de lord Palmerston au marquis de Normanby, ambassadeur anglais en France, en réponse à la communication d'une dépêche de M. Guizot, qui lui a été faite par le comte de Jarnac à l'égard de Krakovie.

Foreign-Office, le 23 novembre 1846'. Milord, je viens annoncer à Votre Excellence que j'ai reçu, dans la matinée du 21 de ce mois, une Note du comte de Jarnac où il me demandait un rendezvous dans le courant de la journée.

Je lui ai répondu que j'étais appelé de bonne heure à une réunion de Cabinet, mais que je fixerais le moment où je pourrais le voir. Pendant la séance du Cabinet, j'ai reçu de lui une seconde Note, avec une dépêche datée du 19, qu'il avait reçue le matin même de M. Guizot. Dans cette dépêche, M. Guizot disait qu'il avait reçu une communication de M. de Thom, chargé d'affaires d'Autriche à Paris, annonçant l'intention des trois puissances relativement à Krakovie; que ses opinions à lui, M. Guizot, au sujet de Krakovie, étaient maintenant les mêmes que celles qu'il avait exprimées dans les Chambres françaises, le 2 juillet dernier, dans un discours dont il m'a fait parvenir par M. de Jarnac un exemplaire imprimé.

Il priait le comte de Jarnac de conférer immédiatement avec moi sur ce sujet, et de m'exprimer le désir du gouvernement français d'arriver à une entente avec le gouvernement de Sa Majesté sur cette matière. Immédiatement après, la séance ayant été levée, j'ai renvoyé au comte de Jarnac la dépêche de M. Guizot, en le remerciant de la communication, et en lui disant que le gouvernement de Sa Majesté avait reçu une semblable notification, par rapport à Krakovie, quelques jours auparavant; que j'avais préparé une réponse au nom du Cabinet et que je devais soumettre, dans l'après-midi, à la reine, pour recevoir l'approbation de Sa Majesté. Je lui dis que si Sa Majesté l'approuvait, la réponse serait envoyée dans la soirée du 23, et que j'avais l'intention d'en faire parvenir une copie à Votre Excellence, afin que vous en fissiez connaître le contenu à M. Guizot. J'ajoutai que le gouvernement britannique se tiendrait

1. Archives d'Angleterre.

« PrécédentContinuer »