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Réponse du cardinal-secretaire d'État, Bernetti, à la lettre de Wladislas Ostrowski, maréchal de la Diète, du 1er mars 1831, en lui annonçant que le pape, Grégoire XVI, ni son gouvernement temporel et spirituel ne peuvent rien pour la Pologne.

Monsieur,

Rome, juillet 1831'.

Je me suis fait un devoir de mettre sous les yeux de Sa Sainteté les documents que Votre Seigneurie m'a confiés, avec toute la diligence qu'exigeaient leur objet et les circonstances.

Vous pouvez vous représenter, sans peine, combien le Saint-Père a été profondément touché de la confiance que la nation polonaise a mise en lui dans sa situation actuelle, et comme il a été satisfait d'apprendre qu'une partie si chère du troupeau catholique apprécie, à un si juste degré, le vif intérêt qu'il lui porte. Néanmoins, les circonstances sont loin de permettre que Sa Sainteté puisse effectuer l'œuvre qui lui est demandée. Le Saint-Père renonce volontiers à considérer si la démarche à laquelle il est invité eût pu être risquée par lui avant le terme actuel, et avec qu'elle efficacité elle l'eût été, parce que d'autres réflexions, d'une importance plus immédiate, sont suffisantes pour lui faire sentir qu'il n'y aurait plus lieu de la tenter aujourd'hui, même en le voulant. Il ne peut vous être inconnu, monsieur, que plusieurs des puissances du premier ordre ont récemment entrepris, de leur propre impulsion, d'amener, selon les convenances, soit dans un congrès de représentants des Cours européennes, soit par la voie d'une intervention officieuse, la fixation du sort futur de la Pologne à la satisfaction commune des parties et sans qu'il soit versé plus de sang. Il n'est pas nécessaire que j'ajoute quel a été le résultat de ces tentatives encore peu connues, et qui peut-être ne vous sont plus cachées à cette heure. Il est évident d'ailleurs que, ou bien ces ouvertures auront obtenu en Russie l'accueil désiré, et, en ce cas, il n'y a plus lieu d'espérer que les Cabinets abandonnent la voie adoptée, ou bien qu'elles auront été reçues avec peu de faveur, et alors comment le Saint-Père pourrait-il davantage prendre l'initiative désirée, lorsque quelques-unes des principales Cours de l'Europe se sont déjà interposées?

Les réponses ne peuvent pas rester stériles; les Cabinets qui les ont provoquées d'un commun accord ne peuvent s'abstenir de procéder à de nouvelles communications entre eux. Je ne saurais deviner quel en sera le résultat, qui, assurément, sera digne de leur habileté et de leur prudence; mais je puis avancer, sans crainte de hasarder un jugement précipité, que quiconque voudrait en proposer un nouveau, non-seulement s'y serait pris tard, mais ne pourrait recevoir qu'une réponse justifiée par l'importunité d'une initiative tardive et déplacée. A quoi donc servirait de le tenter? Mais si le Saint-Père, mû par des raisons si évidentes, ne peut se prêter à seconder les désirs qui lui ont été exprimés au nom de la nation polonaise, il ne laissera pas, toutefois, de faire tout ce qui lui sera possible pour concourir au bien d'un peuple valeureux, qui mérite, par l'éminence de son esprit religieux, l'attention la plus bienveillante du père commun des fidèles.

Le Saint-Père propose d'exciter, le plus tôt possible, quelqu'un des plus puissants souverains catholiques à s'y intéresser, et de le prier d'entamer les démarches conciliatrices et de médiation amicale, que le Chef de la religion 1. Archives du Vatican.

commune ne peut pas préférer à tout autre qui sortirait uniquement de considérations politiques, auxquelles il aime à demeurer étranger, et par devoir et par penchant naturel.'

Je ne doute point que vous ne sentiez toute la force des motifs exprimés ici, et ne soyez persuadé que, dans des circonstances moins contraires, les ent trailles du père commun des se seraient bien plus tendrement ouvertes

en faveur d'une nation qu'au nombre de celles qui ont le plus mérité

envers notre sainte religion.1b6 2007 2001

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De tout ce que j'ai eu l'honneur de vous exposer (Votre Seigneurie saura titer ce qu'il convient, le Saint-Père aurait voulu Vespectables commettants apprennent combien

communiquer directement avec eux, en réponse à la

lettre qu'ils lui ont adressée, 91199 1091 208b 19niting 226

Vous avez trop de perspicacité pour ne pas comprendre que Sa Sainteté n'aarait pu

la.

tion des choses publique manière sans s'éloigner des égards que la situa

fait un devoir

respecter.

9 Je saisis avec empressement cette circonstance pour assurer Votre Seigneurie de mon estime particulière et distinguée.191 264 100 2007 941 20222, NGA 19 .enis229b elaiminɔ sb tasmedons Le cardinal Bernetti. -bq nsmita92, 29.1 illi90906 2007 6 1979 97009 200 -ing 2000,aïDĮ + DD

Proclamation de l'Empereur Nicolas Ier aux Polonais.

Polonais! .b169 971d7apskoïé-Siélo le 13/29 juillet 1831 '..7. Notre proclamation du 5/17 décembre vous a fait connaître nos intentions. Elles ont été méconnues jusqu'à présent. Votre souverain vous offrait les moyens d'expier l'erreur d'un moizzim at ment par un prompt retour au devoir l

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Loin d'écouter sa voix, vous avez suivi fes perfides suggestions de quelques ambitieux, qui se jouent de la destinée des peuples. Ces hommes de malheur ont voulu rendre toute réconciliation impossible. Ils ont provoqué des actes qui devaient vous compromettre sans retour et vous fermer à jamais le chemin du pardon. Ils ont prêté à votre roi des intentions qui étaient loin de sa pensée. banon 290 61914 ok

1.

o golmalgo suon na-oqya'b yoqgod's ruo Cependant une lutte sanglante et opiniâtre s'est engagée, D'affreuses calamités ont désolés votre patrie. Des milliers de vos braves ont péri victimes d'un funeste égarement.

·༄་།།

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Mais la Providence divine n'a pas permis que les vues ambi tieuses de ceux qui prodiguent votre sang let les richesses de votre pays s'accomplissent. Déjà les provinces de l'empire, qu'ils cherchaient à soulever, sont rentrées dans l'ordre et l'obéissance. Les corps destinés à y porter le trouble et la dévastation, ont été ou détruits ou refoulés sur les territoires

1. Archives de Russie.

étrangers. Les troupes envoyées, pour les combattre, vont renforcer l'armée principale. Celle-ci a franchi la Vistule, que vous regardiez comme un obstacle insurmontable. Elle marche sur Varsovie. De nouveaux combats se préparent. Ils ne sauraient avoir que des conséquences désastreuses.

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OMARCA UK Jon Tap es160 900 1 Dans ce moment décisif, nous vous adressons encore des paroles de paix et de clémence. Puissiez-vous mieux les comprendre aujourd'hui! Ceux qui ont voulu vous associer à leurs Fiskars 189 190 19nt crimes et vous entraîner dans leur perte, se sont efforcés de faire naître parmi vous la conviction zu que vous n'aviez de choix qu'entre la mort du désespoir et le supplice de l'exil. le supplice de l'exil. N'ajoutez aucune foi à de si odieuses suggestions. Les événements qui se sont passés ne vous ont pas fermé le chemin du salut. Revenez à votre devoir, abjurez franchement de criminels desseins, et nous serons encore prêt à vous accueillir. Les sentiments paternels qui ont dicté l'oukase d'amnistie du 4 juin, nous guideront dans nos déterminations à votre égard. Taisnofo¶

p

Mais une soumission prompte et entière peut seule vous y donner des droits'upaui 29uпom 15 to 29 Nicolasпstni 201 om nub 109779'I 191qz9'b 20970m 291 tisto znov пis19700Z Rapport de la commission organique, polonaise sur la motion d'appel aux peuples, faite par Alexandre, Jelowicki, nonce de ¡ Hayssyn.blob Jaguoj 92 iup Varsovie, leaoût 1831 noit tolle (1831)14) 5 -1 to 97bп91 Chambre des nonces et députésson 290 21 proq Les commissions de chargées de Die partie diplomatique, ont examiné‹ l'objet, la proposition du tendante à ce que la Chambre des nonces fasse une autre unonce de Hayssyn,, aux représentations nationales des peuples, dont les institutions politiques & analogues aux nôtres, I semblent nous unir à ces nations d'une manière plus intime. Au nom de ces commissions, j'aurai l'honneur d'exposer notre

avec toute

que

monarchie constitutionnelle ne présentent pas d'exemple que les Chambres législatives!! aient jamais eu des rapports immédiats avec les parlements des autres pays.! La cause en est simple; c'est parce que la forme de monarchie,

Respectables collègues, les fastes des The Qunex

nelle, adoptée aujourd'hui par la majeure partie de l'Europe, Constitution

et particulièrement par les peuples que la motion patriotique du nonce de Hayssyn semble spécialement avoir en vue, en distribuant la souveraineté du peuple entre plu sieurs corps différents, ne peut admettre qu'un d'eux savoir, le Corps législatif s'exprime arbitrairement au hom de tous les autres. Nos Chambres, il est vrai, sont les seules qui à la suite de notre glorieuse révolution, se trouvent dans ce cas extraordinaire; elles réunissent, pour le moment, tous les pouvoirs, 1. Archives de la Diète.

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et conséquemment, ont le droit de s'énoncer au nom de toute la nation. Mais, si nous nous adressions à un autre parlement, nous pourrions très-bien être soupçonnés de l'intention de la séparer des autres parties de la souveraineté du peuple, et particulièrement du pouvoir exécutif, du gouvernement même.

Ce n'était pas, sans doute, l'intention du nonce de Hayssyn, et elle n'aurait pas été non plus d'accord avec l'opinion de la Chambre. Nous avons hérité des vertus de nos pères que l'histoire nous a déjà reconnues; nous sommes fort éloignés de vouloir, par de fausses démarches, favoriser l'influence ennemie sur la conduite des peuples étrangers. Nous n'abandonnerons pas ce principe dans la carrière glorieuse de l'indépendance politique, carrière que nous ont ouverte aujourd'hui les vertus civiques et le courage de nos braves. En outre, une mesure de ce genre resterait pour nous sans effet. Dans les monarchies représentatives, la volonté du gouvernement qui est le pouvoir exécutif, doit récessairement être celle des chambres législatives, car elle se fonde sur la majorité de ces dernières, sans quoi le ministère ne pourrait pas, un moment, garder le pouvoir. Nous demanderions donc en vain aux parlements ce que les cabinets croiraient devoir nous refuser. Les discours éloquents des membres de l'opposition prouvent les sentiments nobles et généreux de qelques individus; et quand même ils seraient l'organe de l'opinion de toute une nation, on ne pourrait pas, pour cela, préjuger les décisions que prendrait la Chambre entière. La Diète de Pologne a déjà, dans son manifeste du 20 décembre 1830, à jamais mémorable, déclaré au monde la grandeur de la cause polonaise et le tonnerre de nos foudres de guerre répète sans cesse cette invocation noble, adressée à toute la civilisation.

Si le gémissement de cent mille victimes, immolées sur l'autel de notre indépendance, devait ne pas se faire entendre des coeurs généreux, que pourrions-nous attendre de nos faibles paroles? Mais, n'en doutons pas, notre cause est la cause des peuples et des gouvernements; ni les peuples, ni les gouvernements ne l'envisagent d'un œil indifférent. Pour l'appuyer dans la Chambre des députés en France, les premiers orateurs de cette nation n'ont pas attendu que nous les réclamions; espérons qu'ils n'oublieront pas de défendre l'honneur de la France elle-même. Dans le parlement anglais, avant que le nom polonais ait brillé de cette gloire que lui décerne notre incomparable révolution, déjà les Grey, les Brougham, les Holland, proclamaient la nécessité de notre existence. Soyons donc convaincus que partout où la tribune est libre, la cause polonaise y trouvera des défenseurs. Et quand même, à la honte des nations et des gouvernements, nous devrions être privés de ce puissant secours (ce que pourtant nous sommes bien loin d'admettre), nous ne désespérerions pas encore du sort de notre patrie; il est entre les mains qui ne trompent jamais, il est conlié à ses braves enfants!

Dixième circulaire diplomatique du gouvernement national de Pologne, présidé par A. G. Czartoryski, adressée à ses agents à l'étranger, relative à la motion du nonce de Hayssyn, ayant pour but de faire un appel aux peuples de l'Europe, en faveur de la Pologne.

Varsovie, le 2 août 1831'. Nous nous faisons un devoir de vous annoncer que la motion du nonce de 1. Archives de Pologne.

Hayssyn, qui avait pour but d'engager la Diète à faire un appel aux peuples, et à leur demander appui et secours, a été rejetée par la commission diplomatique, l'examen de cette motion étant dans le cercle des attributions de ladite commission. Je n'ai pas besoin de vous dire quelles ont été les considérations qui ont influé sur cette décision, vous les trouverez amplement développés dans le rapport de la commission organique et diplomatique que nous vous envoyons ci-joint, et que vous ne manquerez pas de porter à la connaissance du Cabinet français. Vous tâcherez de relever autant que possible cette nouvelle preuve de la modération de notre Diète, qui prend soin d'éviter tout ce qui pourrait la faire soupçonuer de favoriser l'esprit de démagogie, dont nos ennemis se plaisent à nous accuser. Nous croyons que, sous ce rapport, nous avons déjà fait nos preuves, et que ceux qui osent encore nous reprocher des principes dangereux ne font que recourir à la mauvaise foi, pour masquer leur coupable indifférence pour la plus belle et la plus juste des causes. André Horodyski.

Onzième circulaire diplomatique du gouvernement national de Pologne, présidé par A. G. Czartoryski, adressée à ses agents à l'étranger, sur la situation de la Lithuanie, sur la marche du général Henri Dembinski et l'arrivée de ce dernier à Varsovie.

Varsovie, le 5 août 1831'.

C'est avec la joie la plus vive, c'est avec un sentiment d'enthousiasme que la capitale reçut hier dans ses murs le général Henri Dembinski et ses braves compagnons d'armes. Ce général intrépide ayant refusé de suivre l'exemple des généraux Antoine Gielgud et Désiré Chlapowski, se porta vers le nord de la Lithuanie, pour mieux tromper l'ennemi. Mais, se trouvant trop faible pour tenir dans un pays occupé par neuf mille Russes, il retourna sur ses pas, battit trois corps qui, successivement, étaient venus l'entamer dans sa marche sur Varsovie, leur enleva leurs caisses, leurs chevaux, leurs munitions de bouche et de guerre, jeta des corps de partisans dans les districts où ils pouvaient tenir, et, après avoir fait, dans l'espace de vingt jours, deux cents lieues au milieu d'immenses difficultés, il se trouve aujourd'hui au milieu de ses compatriotes, qui l'accueillent avec toute l'exaltation de l'admiration et de la reconnaissance.

Le général Dembinski vient de remplir une des plus belles pages de notre histoire militaire. Sa marche fut presque miraculeuse. Il sauva à la patrie cinq mille combattants, et ajouta un nouveau fleuron à la couronne de la gloire nationale. Les résultats que les revers du corps de Lithuanie a amenés, n'ont donc pas été aussi avantageux pour nos ennemis, ni aussi désastreux pour nous qu'on aurait pu supposer.

Nous voulons nous abstenir encore de juger la conduite des généraux Gielgud et Chlapowski. Nous aurions certainement voulu qu'ils eussent suivi l'exemple du général Dembinski; il est cependant à remarquer que le corps de Lithuanie, en cherchant son salut en Prusse, n'a cédé qu'à des forces quadruples, que le général Tolstoï était parvenu à réunir sur ce point, et il ne les a réunies qu'en employant toutes les troupes échelonnées en cordons sanitaires depuis

1. Archives de Pologne.

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