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du Roi à cet égard. Il m'a dit qu'il y avait d'autant plus lieu d'y croire, que l'Empereur Nicolas avait manifesté l'intention positive de se concerter avec la Prusse et avec l'Autriche, comme puissances intéressées, sur les mesures à prendre pour la pacification de la Pologne. (Vive sensation.) »

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Discours du général Lafayette, prouvant par les documents authentiques que la Pologne, pouvait être sauvée si la France intervenail en temps opportun. Discours prononcé à la Chambre des députés, le 20 septembre 1831. 31 rp, Shotsbart 2 wast

Messieurs,

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La Pologne a excité le plus vif intérêt en France; il est très-simple que ses malheurs, la prise de Varsovie,, , aient remp rempli la France et tous les amis de la liberté, en Europe, de douleur, de sympathie et de crainte qu'on n'eût pas fait tout ce qu'on devait faire pour empêcher ces malheurs. Ces craintes ont été naturelles à ceux qui avaient proposé de reconnaître la Pologne

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On a dit que c'était chose impossible; je ne le pense pas. Je pense que la reconnaissance de la Pologne, à l'époque où nous l'avons demandée, n'était pas une occasion de guerre: je vois qu'alors l'insurrection de la Lithuanie étant plus complète, des bâtiments français étant dans la Baltique, on aurait pu faire passer des secours à la Pologne par ce port dont on a parlé avec quelque mépris, et qui est réellement peu considérable, et par un autre port, celui de Liebau, dont les Lithuaniens auraient, t pu s'emparer. Malheureusement cela ne peut

plus faire l'objet de nos discussions!

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Hier, un reproche grave m'a été adressé. Il semblerait, d'après ce que j'ai entendu, que samedi j'avais fait une interpellation à M. le ministre des affaires étrangères, qui, dans les circonstances actuelles, pouvait avoir des inconvénients. Je ferai observer, pour ma justification, que j'étais tellement pénétré des malheurs de la Pologne et si plein de susceptibilité pour son honneur, que j'ai pu craindre que des dépèches fussent parvenues qui auraient paralysė les moyens de défense de la Pologne, et je ferai observer de plus, que j'avais prévenu de mon intention de demander ces explications,

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J'ai demandé simplement à M. le ministre ce qu'il en savait, ce qui en était, et il m'a objecté que toutes ces réponses devaient avoir lieu lundi, et même cette réponse a paru piquante à quelques membres de cette Chambre. J'ai demandé alors pourquoi on ne répondait pas sur-le-champ, et si on l'avait dit alors, peutêtre aurait-on épargné une grande partie de cette discussion.

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Je dois lui expliquer aujourd'hui, ainsi qu'à vous, messieurs, ce qui a amené cette question de ma part.

Le bruit public de Varsovie était que la recommandation des Cabinets de Londres et de Paris avait pu influer sur la détermination prise par les Polonais sur leur système et leur plan de défense.

Outre ce que je voyais à ce sujet dans les correspondances particulières de Varsovie, je trouvais dans les publications officielles, du 15 août, ces expressions de l'ancien gouvernement de Czartoryski:

.... Mais nous nous sommes reposés sur la noblesse et la sagesse des Cabi« nets; en nous y fiant, nous n'avons pas tiré partie de toutes les ressources « qui s'offraient intérieurement et extérieurement; pour gagner l'approbation des Cabinets, mériter leur confiance et obtenir leur appui, nous ne nous som

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ANNEE 1831.

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mes jamais écartés de la plus stricte modération, qui a paralysé bien des << efforts qui nous auraient secondés, nous aurions pu frapper un coup qui, << peut-être, eût été décisif; mais nous crûmes qu'il fallait temporiser, ne rien << laisser au hasard, et nous avons la certitude aujourd'hui qu'il n'y a que le << hasard qui puisse nous sauver. »

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On a dit que ce n'était là qu'un article de gazette. J'ai demandé des explications à la légation polonaise, et voici ce que le général Kniaziewicz et le comte Louis Plater m'ont répondu: « 1° Que c'est M. le ministre des affaires étrangères qui nous à engagé, le 7 juillet, à envoyer un messager à Varsovie, au« quel il a donné les frais de route; que le but de cet envoi était, comme nous « l'a dit Son Excellence M. le comte Sébastiani, de porter notre gouverne<< ment å tenir encore deux mois, parce que c'était le temps nécessaire pour les << négociations. 2o Que la circulaire diplomatique du 15 août signée par André & Horodyski, ainsi que

• mêmes circulaires que nous

celle du du 23 Sabot signée par Théodore Morawski, nous & sont parvenues par la voie de fa poste poste le 14 septembre; que ce sont les nous avons d'abord communiquées au comte Sébas<«<tiani, avec notre office du 15 septembre, et que nous avons adressées ensuite « aux journaux, où elles ont paru le 17 et le 18; et que ces deux circulaires « enfin expliquent l'effet que l'envoi du messager susdit a produit à Var & sovie. 1 1 81 96 must5976 167 98/97790% af

On pourrait se tromper, mais vous avouerez qu'il n'y avait pas là sujet de prétexter de mauvaises intentions; et, pour out en finir's sur ce courrier, on dit qu'il a été arrêté sous prétexte de quarantaine. Mais, messieurs, on arrête pour raison de quarantaine les gens qui viennent des pays infectés, et non ceux qui viennent des pays qui ne sont pas atteints de la a contagión.

D'ailleurs, M. le ministre des affaires étrangères avait en sa possession une lettre de ce courrier, qui se plaint de la a manière dont il a été arrêté, des fausses quarantaines qui lui ont été imposées, dont une notamment a été relevée le lendemain du jour où il passait à une autre. D'ailleurs, était-ce par mesure de quarantaine qu'on l'a eufermé dans sa cliambre avec un factionnaire à sa SIRTEL INSIEHe up 2997769 119/201 29159996 porte? Voilà l'explication que j'ai cru devoir donner à mes collègues. Quelques-uns, par amitié pour moi, m'ont pu croire embarrassé d'expliquer les paroles que J'avais avancées vendredi.

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Pai toujours cru dans les premiers jours qui ont suivi juillet. Est-il

messieurs, que l'on pouvait imposer à la Prusse, en parlant

le langage qui a

vrai, M. le ministre peut nous le dire, que dans une Note diplomatique il a été énoncé la Prusse que si elle n'avait pas agi à main armée contre la Pologne, c'est qu qu'elle avait jugé que la Russie suffisait pour réduire une poignée qu'elle continuerait à fournir ir aux Russes des secours

de factieux révoirait elle-même, s'il en était besoin, contre les

de toute espèce, et

rebelles Polonais, expression, au reste, de

dont je ne m'offenserai point, m'étant

fait pendant longtemps un honneur de me la voir appliquée par les Anglais, dans un autre hémisphère.

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N'était-ce pas le cas, messieurs, de déclarer å la Prusse qu'elle ne devait pas s'immiscer dans une cause qui n'était pas la sienne? Messieurs, la nation polonaise Subsistera; elle peut être accablée, vaincue, elle subsistera néanmoins, je n'en pas, la noble nation polonaise deviendra encore une fois une bar rière pour la civilisation.

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M. le ministre nous a donné quelques espérances sur les dispositions de

l'Empereur de Russie; j'aime à croire qu'elles se réaliseront, j'aime à croire que ses paroles seront plutôt des décrets de la Providence, que lorsqu'il disait : « Les nobles seront décapités, les roturiers envoyés en Sibérie, les enfants con• duits en Russie pour y être élevés. » Certes, ce n'était pas la Providence qui lui inspirait ce langage!

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Dépêche diplomatique de lord Heytesburg à lord Palmerston, annonçant les changements qui vont être opérés en Pologne par la Russie, et que les puissances étrangères ne sauraient s'y opposer, parce que les actes et les stipulations de Vienne de 1811 sont bien vagues à l'endroit de la Pologne.

(Extrait.)

Saint-Pétersbourg, 1 octobre 1831'. Comme le temps approche rapidement où l'on doit s'attendre à ce que la décision de l'empereur Nicolas soit prise à l'égard de l'état futur de la Pologne, je suis naturellement impatient de recevoir de Votre Seigneurie des instructions d'un caractère plus précis et plus positif que celles contenues dans la dépêche que Votre Seigneurie m'a fait l'honneur de m'adresser le 22 mars dernier.

Dans cette dépêche, je suis informé « que si je trouvais qu'il existât de la part du gouvernement russe quelque intention d'apporter des changements matė«riels à la condition politique de la Pologne, je devrai surveiller ces change<< ments avec l'attention la plus particulière et faire des représentations en ter<< mes énergiques contre toute mesure de ce genre qui ne serait pas en stricte << conformité avec les stipulations du traité de Vienne. »

Mais les stipulations du traité de Vienne sont d'une nature si vague et si gënérale qu'un changement complet et radical pourrait être apporté à la condition politique de la Pologne sans qu'aucune de ces stipulations ait été violée.

Le traité de Vienne dit simplement «Le duché de Varsovie est réuni à l'empire de Russie. Il y sera lié irrévocablement par sa constitution, pour être « possédé par S. M. l'empereur de toutes les Russies, ses héritiers et succes«seurs à perpétuité. S. M. I. se réserve de donner à cet état, jouissant d'une < administration distincte, l'extension intérieure qu'elle jugera convenable. Elle << prendra avec ses autres titres, celui de Tzar, roi de Pologne, conformément << au protocole usité et consacré par les titres attachés à ses autres possessions. « Les Polonais, sujets respectifs de la Russie, de l'Autriche et de la Prusse, << obtiendront une représentation et des institutions nationales réglées d'après « le mode d'existence politique que chacun des gouvernements auxquels ils α appartiennent jugera utile et convenable de leur accorder. >>

Dans la quantité de documents relatifs aux négociations de Vienne que Votre Seigneurie m'a fournis, je trouve en effet beaucoup de discussions sur d'autres points, mais aucun engagement positif pris à l'égard du royaume de l'ologne au delà de l'octroi d'une constitution qui le lierait à l'empire de Russie et du maintien de son administration séparée.

Le maintien d'une administration séparée est facile à comprendre: il ne peut se présenter aucun doute à cet égard; dans ce cas, une remontrance deviendrait nécessaire. Mais une constitution dont les formes particulières ne sont spécifiées nulle part, c'est une expression de la signification la plus vague. Le

1. Archives d'Angleterre.

.

mot lui-même ne signifie pas nécessairement même une forme représentative de gouvernement, quoiqu'on ait voulu dire représentation, si l'on en juge par l'introduction de ce terme dans le dernier paragraphe de l'article qui se rapporte plus particulièrement aux provinces polonaises non comprises dans le royaume. Mais le seul mot constitution signifie tout ou rien. Il demande d'être défini pour être compris.

Il ne paraît pas que les autres puissances aient été parties participantes à la constitution donnée à la Pologne après la conclusion du traité de Vienne, ou l'aient garantie. En effet il pourrait être impossible, pour des puissances étrangères, de garantir une forme particulière et fixe de gouvernement à un pays. L'empereur Alexande se réserva le droit de donner à la Pologne cette constitution spéciale qu'il considérerait lui-même comme étant la plus convenable pour le pays. Il donna cette constitution, qui étant une fois donnée, nous donne peutêtre le droit de la considérer comme étant la forme particulière de gouvernement projetée par le traité et uniquement placée plus ou moins sous notre protection. Mais alors, d'un autre côté, il paraît que cette constitution a été déjà changée et modifiée dans plusieurs circonstances, sans le moindre appel aux puissances étrangères, et sans la moindre remontrance de leur part, d'abord par l'Empereur et plus récemment et plus radicalement par les Polonais eux-mêmes depuis qu'ils ont refusé toute obéissance à leur souverain. Dans ces circonstances, il ne m'est pas possible de déterminer, sans que j'en réfère de nouveau à Votre Seigneurie, jusqu'à quel point des modifications peuvent être portées sans qu'elles soient considérées par le gouvernement britannique comme une violation des engagements existants. of soft għated grate

Au sujet d'une armée nationale en Pologne, après tout ce qui s'est passé, je suis complétement convaincu que ni l'Autriche ni la Prusse ne s'opposeront à sa dissolution, d'autant plus que la continuation de son existence ne fait point partie des stipulations du traité de Vienne, La France peut être plus inquiète à ce sujet, mais cela rendra certainement la Russie plus inébranlable dans sa détermination de licencier cette armée.

La manière de voir générale du gouvernement britannique à l'égard de la question polonaise est parfaitement connue à Saint-Pétersbourg. Les conversations de Votre Seigneurie avec le prince de Liéven, et les communications que j'ai été chargé de faire ici, ne peuvent laisser aucun doute à ce sujet. On m'a toujours assuré en réponse que les stipulations du traité de Vienne seraient strictement observées, mais cette assurance se réduit à peu de chose ou à rien, car les stipulations elles-mêmes se réduisent à peu de chose et à rien: cependant je ne suis pas autorisé à demander davantage, surtout avec mes instructions actuelles; et en conséquence, si Votre Seigneurie jugeait nécessaire d'aller plus loin, il serait à propos que vos intentions me fussent connues avant qu'aucun arrangement n'ait été fait d'une manière définitive. Ce que le gouvernement russe peut avoir l'intention de faire après la complète pacification de la Pologne, je crois que personne ne peut le dire exactement, et rien n'est peutêtre encore arrêté. Mais, d'après les bruits qui circulent, je suis porté à croire que, quoique le royaume continue à garder son intégrité avec une administration distincte et séparée, néanmoins l'armée sera entièrement licenciée et la constitution considérablement modifiée. De telles mesures ne violeraient point le traité de Vienne, mais seraient cependant en contradiction avec l'esprit dans lequel ce traité a été négocié.

J'ai, etc.

Heytesbury.

Ordonnance de l'Empereur Nicolas 1 contre le corps d'armée

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polonaise, commandé par Jérome Ramorino.........

Tzarskoïé-Siélo, le 20 septembre 2 octobre 1831

« Nous, Nicolas, par la grâce de Dieu, Empereur de toutes les grand-duc de Finlande, etc. a

Russies, Roi de Pologne, grand de

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Considérant qu'après la prise de Varsovie par nos troupes, et nonobstant la soumission pleine et entière de l'armée polonaise, annoncée au feld-maréchal comte Paskévitsch d'Erivan par le comte Krukowiecki, dans sa lettre en date du 26 août (7 septembre) dernier le corps commandé par un étranger, nommé Ramorino, a conservé une attitude hostile à l'égard de l'autorité légitime qui venait d'être rétablie ub stoly £í f st : Considérant que sans avoir égard, soit aux événements généralement connus qui ont amené la soumission de la Pologne, buruzabuton sh, zw229b-6,91069289506200 soit aux avertissements que lui avait adressés le général adjudant baron Rosen pour le déterminer à se rendre, Ramorino a manifesté Pintention aè Call 910 9 29 299ries 129. un combat que la noblesse elle-même regardait comme étant désormais inutile; que de plus, Ramorino s'est réellement battu avec nos troupes et a causé une nouvelle effusion de sziform whi nat sang jusqu'au moment où il se réfugia sur le territoire autrichien, et y fut désa et y fut désarmé par les troupes de Sa Majesté Impériale;?

- (*) Considérant enfin, que par cette tentative doublément criminelle, ce corps d'armée améprisé tous les moyens qui lui avaient été offerts d'obtenir notre pardon par une prompte soumission, et s'est ainsi rendu indigne du bénéfice d'une amnistie. - Avons décidé et décidons ce qui suit! 9mgolo4 96 29an

Les officiers de tous les rangs qui ont fait partie du corps de Ramorino pendant la guerre de l'insurrection, et qui se sont ré-fugiés avec ce corps sur le territoire autrichien, ne pourront rentrer ni dans l'Empire de Russie, ni dans le royaume de Pologne. Cependant nous nous réservons de prendre une décision ultérieure à l'égard de ceux qui, par des motifs particu liers, pourraient être exceptés de la présente résolution! T equito 2si me Legávpong eiusfod 29), 5 Nicolas.

Par l'Empereur et Roi, le ministre secrétaire d'Etat,
« Étienne Grabowski. »

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1. Archives de Russie.

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