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commodement équivoques, &c. Elle obferva encore combien peu tout cela importoit à la foi & au falut des perfonnes, puifqu'on n'exigeoit rien de femblable des Seurs Converses, qui cependant penfoient comme les Religieufes de Choeur. Le bon homme ne répondit à tout cela que par les ordres qu'il avoit reçus de M. l'Archevêque, lequel avoit, comme il le falloit croire, de bonnes raifons pour en agir ainfi.

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Réflexions

Le Lecteur équitable excufera tous ces menus détails dans lefquels j'entre, de malades, de fur tous ces refus de Sacremens, de dialogues entre les ma- refus de Sa lades & les Prêtres, entre les Religieufes & cremem. ceux qu'on leur envoie. J'aurois pu réduire tous ces événemens & les raffembler fous une courte mention que j'en aurois faire, & trancher en deux mots : Telles & telles moururent cette année, & les Sacremens leur furent refufés. Il femble en effet que ce ne font que des faits tout pareils qui fe répétent toujours fur le même ton & fous les mêmes points de vue. Voici la raifon qui m'a déterminé à parcourir tous ces événemens avec quelque particularité, & à les préfenter tous féparément. J'ai cru comme je l'ai déja dit en commençant le récit de la perfécution de P. R. que la jufteffe d'efprit & lechriftianifme qui brilloient dans toutes les réponses des Religieufes, inéritoient bien qu'on n'en retranchât rien foit pour l'honneur des Religieufes & de la caufe qu'elles foutenoient, foit pour l'inftrution des Lecteurs qui comprennent mieux par ces détails le foible & le faux de tous les raifonnemens qu'on employoit contre elles. D'ailleurs il n'eft pas tout-à-fait vrai que ce foient des faits qui ne font que fe répéter. Il y a pref

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que toujours du nouveau tant dans les tourna res qu'on prend pour attaquer les Religieufes, que dans la manière dont elles favent fe tirer d'affaire Ce, qui peut fervir infiniment dans la fpéculation & dans la pratique: on se met ainfi au fait de ces difputes qui ne font nullement indifférentes, même pour le tems préfent, & on apprend auffi à fe conduire dans des rencontres qui peuvent être femblables. Le Sieur Longval que nous venons de voir Changemens commencer for perfonnage à Port-Royal à frequeus de l'occafion d'une Religieufe malade, voulut Chapelains & de Gardes. le foutenir de la même façon en traitant avec les Meres. Il demanda quelques jours après à les entretenir au parloir. La Mere Prieure & la Sour Angélique s'y rendirent. Elles écoutérent tout ce qu'il voulut leur dire. Il répéta› une partie de ce qu'il avoit dit dans la premiére féance, & voyant que tout cela n'entroit pas dans l'ame de celles qui l'écoutoient, il voulut les gagner par des éloges ampoulés de la vertu & de la conduite édifiante des Religieufes. Enfuite il témoigna être un peu fcandalife d'une chofe, qui étoit de voir fouvent communier les Sœurs Converfes qui ce! pendant n'alloient pas à confeffe. Il s'offrit de les confeffer & de ne leur demander rien, finon qu'elles fuffent dans une fimple neutralité & qu'elles ne jugeaffent ni pour nicontre les Meres. On lui répondit que les Converses ne fe foumettroient jainais à cette condition, & qu'il ne leur étoit pas même pof fible de s'y rendre, après l'évidence qu'elles avoient fur tout ce qui fe paffoit. En finiffant l'entretien, la Sœur Angéliqué voulur lui donner l'éclairciffement d'une chofe qu'il avoit reprochée à la Maifon dans une occa

fon: c'étoit que lorsqu'on étoit à P. R. de Paris on avoit trouvé l'invention de fe confeffer par un trou, & que l'on avoit même pratiqué plufieurs de ces trous par où on pouvoit faire bien des chofes très-fufpectes. L'explication étoit toute naturelle. On lui ditqu'il ne tenoit apparemment cette anecdote que de la Sour Flavie, & qu'il étoit indécent à elle & de très-mauvaife foi d'envenimer aujourd'hui une action très-innocente qui d'ailleurs étoit de fon invention dans l'ori gine, & qui avoit été exécutée sur fes folli-. citations preffantes: qu'au furplus on n'avoit jamais fait un crime à des prifonniers de fe procurer des fecours dans une néceffité urgente par dès moyens qui hors de-là ne feroient pas tout-à-fait convenables. Ce M. Longval environ un mois après fe retira, fans prendre congé de la Communauté; & dans la femaine Sainte il arriva un autre Eccléfiaftique de Paris qui n'a pas voulu dire fon nom, & qui demeura peu de tems.

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Nouveaux

Gardes auffi peu indulgens que les pre

Ce fut auffi dans ce tems que M. de S. Laurent, Exempt des Gardes qui faifoient le blocus de P. R. fe retira. Il fut remplacé par un M. de la Burie à qui le premier avoit vendu fa charge. La Mere Abbeffe preffa fort l'Offi-miers. cier, nouvellement venu, de leur laiffer le jardin libre, & de fe contenter de faire la garde par le dehors. Mais il répondit avec franchise & le plus poliment qu'il put, qu'il étoit trèsfaché de ne pouvoir pas déférer à fes défirs; qu'il avoit des ordres. Il fe comporta de la même maniére quelque tems après dans une rencontre qu'il eft bon de favoir.

La Mere Abbeffe fçut que M. Colbert devoit paffer par P:R. en allant a Dampierre. Elle s'a

vifa d'écrire une lettre adreffée à ce Miniftre; & voulut la lui faire préfenter par M. de la Burie à fon paffage. La lettre étoit conçue en forme de Requête, pour fupplier M. Colbert de jetter les yeux en paflant fur leurs bâti-: mens, & de remarquer que de la maniére qu'ils étoient difpofés, le féjour des Gardes dans leur jardin étoit incompatible avec la bienféance qui convient à une maison Religieufe; parce que toutes les fenêtres des cellules & des falles baffes étant ouvertes fur le jardin, il étoit impoffible que les Religieufes ne fuffent vues de ces Gardes dans toutes leurs démarches, & qu'elles n'euffent auffi toujours ces Gardes devant les yeux : que d'ailleurs le petit logis où ces Meffieurs couchoient étoit en perfpective à l'appartement des Sours. On fupplioit le Miniftre de représenter au Roi un inconvénient de cette importance, dont peutêtre S. M. n'étoit pas informée, & d'obtenir qu'elle daignât y apporter le reméde, en faifant placer les Gardes au dehors de la maison & non dans le dedans. La Requête finit par un petit éloge de M. Colbert très-finement, tourné. L'Exempt s'étoit d'abord chargé fort volontiers de préfenter le paquet: mais, réflexion faite, il le rapporta à la Mere, & s'excufa de s'acquitter de la commiffion fur la défenfe qu'il avoit de laiffer paffer aucune lettre. Ainfi la lettre ne fervit de rien.

Les nouveaux Gardes qui étoient avec l'Exempt, n'avoient pas tant de politeffe que lui. Un d'entre eux fit un jour une avanie à M. Hamon des plus groffiéres. Il s'avifa de l'arrêter, lorfqu'il emportoit fon fouper dans fa chambre; il vifita les plats, le fouilla ensuite par tout, lui fit retourner fes poches, &

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alla jufqu'à lui dire infolemment qu'il lui faifoit grace de ne lui pas faire mettre pourpoint bas. Ce trait m'en rappelle un autre qui eft de l'année précédente. Ces Mrs les Gardes du Corps étoient fi vigilans & fi littéraux pour fuivre les ordres qu'ils avoient, qu'une Sœur en tombant s'étant demis le poignet, & le Chirurgien étant venu pour la panfer, jamais ils ne voulurent permettre qu'il entrât, parce qu'il lui manquoit la permiffion de M. l'Archevêque pour entrer, de forte que la pauvre Sour bleffée ne pût être panfée qu'à travers la grille, c'eft-à-dire par le petit guichet. Ils ne fouffroient pas non plus que perfonne reftât dans l'Eglife fans eux, enforte qu'auffitôt que la Meffe étoit finie, il falloit fortir. Cela déplaifoit fort à M. Hamon, furtout les jours qu'il avoit communié.

Cette année les cierges ne furent point diftribués à la grille, non plus que l'année précédente, pour la cérémonie de la Chandeleur. Les cendres ne furent point données à cause des voiles que M. du Saugey vouloit levés & que les Meres vouloient baillés. Le Sieur du Saugey étoit autorifé cette fois-ci par M. le Grand-Vicaire qui lui avoit écrit, & qui décidoit pour les voiles levés. Ainfi il ne donna des cendres à la grille qu'aux féculiéres. Il voulut bien cependant que la récitation des fept Pfeaumes fe fit à deux choeurs, les Eccléfiaftiques faifant le premier, & les Religieufes le fecond.

Quelques jours avant la Semaine-Sainte on

fe hazarda de faire demander à M. l'Archevê- Communion que par M. Hilaire la permiffion de faire la de Pâques recérémonie de l'adoration de la Croix le Ven- fufée,

dredi-Saint, qu'il n'avoit pas voulu accorder

Tome II.

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