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illi's
pro opere hoc. Soyez béni, Dieu mort
devant qui les morts vivent, & qui reffufciter
les morts. Vous qui êtes le Dieu de nos Sœurs
mortes dans votre paix, & pour votre paix
quoique hors de votre paix à l'extérieur, pour

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cette malédiction rendez-leur vos bénédictions. Souvenez-vous de Margueritte, de Françoife, d'Antoinette, de Catherine & d'Anne, & donnez-leur récompenfe pour cette œuvre.

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Voici l'éloge par lequel M. d'Andilli finit la courte Rélation qu'il a faite de la vie de Madame de S. Ange. On peut dire de cette fainte femme, que foit qu'on la confidére comme » fille, comme mariée, comme mere, comme » veuve, ou comme Religieufe, elle a été » éminente en vertu dans tous ces divers états. » Jamais fille ne révéra davantage fes pa>> rens; jamais femme n'eut plus de refpect » pour fon mari; jamais mere n'eut plus de » foin de fes enfans, & ne fouhaita leur falut avec plus d'ardeur; jamais veuve ne renonça de meilleur cœur à toutes les chofes » du fiécle, pour ne penfer qu'à fervir Dieu; jamais Religieufe ne fut plus exacte dans l'accompliffement de tous les devoirs. » On pourroit ajouter : Jamais malade ne fut plus édifiante, plus foumife, plus filencieuse, plus humble & plus reconnoiffante des fervices qu'on lui rendoit.

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XXIII.

dame la Duchefle de Longueville auPape Clément

Une feconde digreffion qu'on me permettra de faire, c'eft pour rendre compte de deux let- Lettre de Ma~ tres fort intéreffantes & pour les Religieufes de P. R. par la part qu'elles y ont, & pour le Lecteur par les chofes qu'elles contiennent. La premiere eft une lettre de S. A. S. Madame deix. Bourbon Ducheffe Douairiére de Longueville écrite au Pape Clément IX. à fon exal

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tation fur le S. Siége. Cette Princeffe dit d'abord qu'il n'y a que la charité & la compaf» fion qu'elle doit à de pauvres filles affligées → dont l'innocence & la vertu lui font connues, qui l'engagent à faire la démarche qu'elle fait, puifqu'il feroit, dit-elle, difficile d'imaginer quel autre intérêt une perfonne de la forte pourroit avoir dans l'affaire dont elle veut parler à fa Sainteté. Elle repréfente enfuite au S. Pere que l'on fait paffer les filles de P. R. pour des filles inquiétes, qui ont nourri leur curiofité des Livres nouveaux de conteftation, qui fe font remplies d'opinions extraordinaires, & qui enfuite les foutiennent opiniâtrement par un entêtement de filles mais que toutes ces idées font ab→ folument fauffes, qu'il n'y a peut-être point de Monaftére en France où on ait moins lu ces fortes d'écrits, & que fi maintenant elles » font forties un peu de l'entiére ignorance où » elles étoient des difputes, elles n'en font in» ftruites que parce qu'on les a forcées d'y prendre part, contre la nature de leur état &

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» la condition de leur fexe. Elle ol ferve enfuite qu'une Compagnie ennemie de cette mai»fon & jaloufe du bien qui s'y fait, n'ayant pas réuffi depuis 20. ans qu'elle effaie de toutes les calomnies imaginables, à faire perdre à cette maifon fa réputation, lui a tenda un piége par l'exaction de la fignature d'un Formulaire qui ne regarde nullement des Religieufes que fi ces filles refufent de figner fans quelque explication, ce n'eft que » l'effet de la confcience timorée de ces Vier"ges qui craignent d'offenfer Dieu par un parjure, depuis qu'elles n'ont pu ignorer que plufieurs perfonnes graves avoient de grands

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» doutes fur le Fait dont il s'agit ; & que d'ailleurs prefque tout le monde convient que des »filles ne font point obligées à croire ce Fait; » d'où elles concluent qu'ayant quelque dou» te fur la chofe, elles ne peuvent attefter par leur fignature & jurer qu'elles la croient. » Elle fait obferver à S. S. que l'Archevêque de » Paris qui exige des filles de P. R. la figna»ture du Formulaire avec tant d'inflexibilité, » n'en use pas de même envers quantité d'au"tres Religieufes qu'il laiffe tranquilles, ou > dont il reçoit la fignature avec explication; » que même dans P. R. il n'inquiéte nullement → les Sœurs Converfes qu'il fait bien penfer » comme les Meres, & ne leur demande rien : qu'on porte la vexation contre ces faintes » filles à la derniére rigueur, qu'on les tient depuis plufieurs années fans Sacremens & à » la vie & à la mort : qu'on va jusqu'à leur refufer un Prêtre pour enterrer celles qui meu"rent; que les Prêtres qu'on envoie au Cou» vent n'ont que des malédictions à prononcer » contre ces Vierges; que dans leur temporel elles font traitées auffi inhumainement; qu'on » les a chaffées de leur Maifon de Paris, & » qu'on les tient prifonniéres dans celle de la » campagne, qu'elles font investies jour & nuit » de gens de guerre, qui fans aucun égard pour

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la loi de la clôture & pour les bienséances les "plus indifpenfables, couchent dans leur jar» din & fous leurs fenêtres. Elle conclut que » comme il eft vifible que ce n'eft que par une » fuite de l'engagement pris par M. l'Archevê» que fort mal à propos, que ce Prélat va tou»jours en avant & ne veut point reculer » fera une œuvre digne de la piété du S. Pere » d'ouvrir une porte honnête à M. l'Archevê

ce

XXIV.

>>que pour fortir de ce mauvais pas ; & de luf· faire entendre qu'il doit avoir pitié de ces pauvres filles, qui, fi elles péchent, cen'eft après tout que par délicateffe de conscience ; » & dont la faute, s'il y en a, eft d'ailleurs » affez punie parce qu'elles ont fouffert jusqu'ici.

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La feconde Lettre eft de M. l'Abbé de PontchâLettre de M. teau à M. l'Archevêque de Paris, Péréfixe. Elle eft l'Abbé de certainement écrite dans quelqu'une de ces anM. de Péréfi nées de captivité: mais comme elle n'a point

Pontchâteau à

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de date, on ne peut pas en marquer précifés
ment le tems. Je la place donc ici à la fin de
1667. M. de Pontchâteau dans cette longue
lettre demande à M. de Paris la liberté de M.
de Saci prifonnier à la Baftille, & des Relis
gieufes de P. R. captives dans leur propre mai
fon. C'eft un morceau précieux pour la noble
liberté avec laquelle il parle à M. de Péréfixes
& pour la force des moyens qu'il emploie pout
toucher ce Prélat, furtout en faveur des Relis
gieufes. Après un court préambule modefte
fur la démarche qu'il fe hazarde de faire, &
des excufes faites par avance fur quelques vé-
rités fortes qui pourront couler de fa plume,
fans autre intention que de lui marquer le zés
le qu'il a pour les véritables intérêts, il entre
en matiére. Il lui repréfente l'extrême tort qu'il
» se fait à lui-même, en tenant à la Bastille un ·
Eccléfiaftique tel que M. de Saci,... un homs
me qui dans un autre tems auroit été recher-
ché pour la capacité & pour fa piété, & à la
modeftie duquel on auroit fait violence pour
» lui donner un rang dans l'Eglife qu'il mérite
d'autant plus qu'il a été toujours très-éloigné
»de le défirer......, C'est une grace, dit-il,
» un homme de bien de fouffrir; mais c'eft.

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دو

une grande marque de la colére de Dieu que l'Eglife foit profanée par les dérégle mens & par l'ambition d'une infinité d'Eccléfiaftiques, en même tems que les prifons >> font fanctifiées par la préfence des Serviteurs de Dieu. Il dit enfuite que lorfqu'il pense à » M. de Saci, il demanderoit volontiers au Prélat raifon de fa conduite, & fur quels principes il ne veut pas lui permettre ni de dire » la Meffe, ni de communier, fans l'avoir >>trouvé coupable de quoique ce foit ; oubliant » ce qu'il doit à la juftice, à fa propre répu->>tation & à fa confcience. Il ajoute qu'en parlant ainfi, il ne fait que lui repréfenter ce que » le public penfe à ce fujet. Il n'y a point, con» tinue-t'il, de fi miférable Prêtre que vous ne >> renvoyiez à fon Bénéfice après trois mois

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d'une retraite beaucoup moins dure que celle » de la Baftille; je le dis avec confufion, trai » tez, Monseigneur, un des plus faints Prê> tres de votre Diocèfe comme vous traitez les plus déréglés, & on croira vous avoir beaucoup d'obligation.

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11 paffe enfuite aux Religieufes qu'il reléve furtout par la maniére dont elles portent une telle épreuve. » C'est une chose fi extraordinaidit-il, de voir un fi grand nombre de fil» les conferver la paix, l'union, la régularité » dans une tentation auffi effroyable, qu'il n'y » a perfonne qui ne les admire. Je fouhaite >rois volontiers, felon la pensée de S. Bafile; que leurs fouffrances augmentaffent, pour » rendre leur charité plus parfaite, fi cela fe pouvoit faire fans que ceux qui en font les >> auteurs en devinffent plus criminels devant : » Dieu. Il repréfente au Prélat que de fon pav.eu il ne s'agit point ici ni d'erreur, ni d'hé

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