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elle..... Nous fommes dans l'impuiffance d'a →vancer encore un feul pas, ne voyant plus à nos pieds que des précipices. En l'état où font les chofes, dit encore la Sœur Angélique » dans fa XVII. lettre à M. Arnauld,” je di>> rois quafi que nous ne fçaurions être mieux, පා puifque les chofes mêmes dont on nous pri» ve (les Sacremens) nous deviennent un mé»rite pour obtenir de Dieu la grace que nous >> aurions efpéré recevoir par ces moyens-là » même. On vit dans l'union ; on meurt dans la paix; & ainfi on ne voit pas bien pourquoi fe difpenfer de ce précepte du S. Elprit, fuftine fuftentationes Dei..... Conjungere Deo » & fuftine: Supportez les délais du Seigneur..... Tenez-vous unis à Dieu & attendez. Voilà

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quels font nos fentimens, & nous y ajouterions de bon cœur une très-humble prière, que vous n'engageaffiez pas une nouvelle » propofition qui ne fçauroit réuffir dans le peu de difpofition qui y paroît de toute part. Elle s'explique ailleurs plus de fang froid en raifonnant par principe. » Pour nous > », dit-elle dans fa VII. lettre, la régle que >> nous tâchons de fuivre pour examiner ce que nous pouvons faire en matiére d'accomnio» dement, c'eft de fuppofer 10. que nous ne fi Dieu veut que nous foyons fçavons pas » délivrées; 20. Que s'il le veut, il peut » faire & a dans fa main tous les moyens; 30. Que quand on nous ouvre quelque voie qui n'eft pas tout-à-fait droite, cela veut di» re que ce n'eft pas lui qui nous l'offre, & > nous ne voulons point de falut qui ne vien»›ne de lui; 4o. Que Dieu ayant fes tems & fes >> momens que nous ne connoiffons point, c'est une marque que fon heure n'eft pas encore

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venue, quand lui-même n'ouvre pas la porte » de notre prifon, & qu'il en faut rompre la >> ferrure pour nous en tirer, en violant quel» que point.

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On ne s'étonnera pas après cela d'entendre cette même Religieufe parler avec tant de vigueur à M. Arnauld fon oncle, fur les bruits qui avoient couru depuis quelque tems d'une démarche qu'il devoit faire pour fe rendre à quelque conciliation. Je ne fçais, dit-elle lettre XIX. ce que c'eft qu'une Requête ou l'on dit que votre nom doit paroître. Cela » me fait peur; car fi c'eft pour tenter quelque » accommodement, il n'y en a point qui ne » foit ruineux dans toutes les circonftances de l'état de cette affaire. Pour vous parler de >> l'abondance de mon cœur, lettre XX. rien » ne fera capable de me confoler, quand je fçaurai que vous faites un pas que vous n'a»vez pas fait jufqu'ici, & qui n'eft pas fort » affure, puifque plufieurs de ceux qui ai»ment la vérité appréhendroient de le faire.... » La fuite d'un accommodement où l'on feroit >> entré, emporteroit fans doute la promesse de fe taire fur le Fait, de peur de rallumer la difpute: & pendant ce filence de la vérité, » la voix du menfonge fe feroit entendre..... >> Car enfin, Mon Pere, y avez-vous bien penfé? Yeut-il jamais un pareil fcandale pour les foibles & peut-être pour les forts? ɔ.............. Je ferois téméraire, lettre XXI. si je ne parlois comme vous-même qui n'avez point eu d'autre langage jufqu'à préfent. Je n'en dirai pas davantage, puifqu'auffi bien ne pourrois-je pas exprimer la douleur où je fuis. Nous allons voir inceffamment quelle réfiftance les amis trouvérent dans ces Filles

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XXXV.

France.

ainfi difpofées, à la fignature de l'Acte des IV. Evêques, & combien il fallut batailler avec elles pour les y amener.

La Paix de l'Eglife ayant été publiée, comPrécautions me je l'ai dit, fut, pour ainfi dire, fcellée par prifes à P. la grace que le Roi voulut bien faire à M. de pour préparer Saci de le mettre en libetté, & l'honneur les voies à la paix de la qu'il lui fit de l'admettre en fa préfence pour reMaifon, en-cevoir fon remerciment. Ce fut M. de Pomfuite de celle ponne fon coufin qui l'introduifit. Pareille fade l'Eglife de veur fut accordée à M. Arnauld. M. le Nonce fut auffi curieux de voir ce Docteur dont la réputation étoit fi brillante. On le conduifit chez ce Prélat qui lui fit un accueil des plus favorables. Cependant M. l'Archevêque ne fe preffoit point de finir l'affaire de P. R. Dans l'intervalle on prit quelques mefures dans la Maifon pour préparer les voies à l'arrangement des chofes,, de quelque maniére que cela tournât. On fit trois démarches. La premiére fut de tenter auprès du Roi le rétablissement de l'Abbaye triennale, ou du moins la confirmation de la Mere Agnès dans fa qualité d'Abbeffe titulaire qui lui appartenoit de droit. M. de Meaux qui dirigeoit toutes les opérations avec les amis fecrets de P. R. fut d'avis que ce fut la Mere Agnès elle-même qui écrivit au Roi. Elle le fit. Voici le contenu de la lettre.

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» Sire, Le profond refpect que nous devons » aux ordres de Dieu & à ceux de votre Majefté, nous a réduites depuis fept ans à fouffrir dans le filence l'accablement de toute forte d'afflictions qui nous ont rendues un fpectacle de douleur à toute la France, & fi je l'ofe dire, à toute l'Eglife, fans avoir ofé implorer dans une extrémité fi grande la clémence de votre Majefté quoique ce

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foit une qualité commune à tous les grands » Princes qui font comme vous, Sire, l'image » de la bonté ausfi-bien que de la puiffance de » Dieu, que d'être l'afile de leurs fujets, quand » leur innocence a befoin de leur royale pro»tection. Quoique nous fuffions perfuadées que la juftice de votre Majefté ne nous re» fuferoit pas cette grace, fi elle étoit infor

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» mée de notre innocence

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nous n'avons ofé » nous la promettre, pendant que les contefta» tions qui troubloient la paix de l'Eglife, » obfcurciffoient fi fort le fond de cette grande >> affaire, qu'il étoit facile à des perfonnes mal » affectionnées de prévenir contre nous l'ef»prit de votre Majesté.

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» Mais maintenant que fa lumiére & fon »équité ont diffipé ce nuage & rendu le cal» me à l'Eglife de France, ce feroit, Sire >> diminuer quelque chofe de ce qui eft du à la piété de votre Majefté de craindre qu'elle » voulût exclure de la participation de la Paix » une Communauté fi affligée, que l'on n'a pris fujet d'inquiéter jufqu'ici, que parce qu'elle étoit devenue fufpecte pour avoir été » conduite par les mêmes perfonnes que votre » Majefté vient d'honorer du témoignage de fon approbation & de fa bienveillance. C'eft pourquoi ne pouvant plus douter que les rai» fons qui ont, Sire, perfuadé votre Majefté >> de leur obéissance à l'Eglife, ne la perfuadent auffi de la nôtre ;.... J'ai cru ne devoir » plus appréhender de me jetter aux pieds de votre Majefté pour lui préfenter avec un profond refpect les larmes & les priéres de 80. filles dont Dieu m'a rendu en quelque forte ɔɔ la Mere, n'y en ayant pas une que je n'aie re>> çue dans cette maifon depuis plus de foixan Tome II.

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te ans qu'il y a qu'il me fait la grace de → le fervir.

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» Nous ne faurions, Șire, nous adresser qu'à votre Majefté pour qu'elle revoque par fa juftice ce que l'on a obtenu d'Elle

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furprise manifefte, quand on l'a portée à > donner le brevet de cette Abbaye à une de nos Religieufes qui s'étoit déja intrufe dans » la charge d'Abbeffe triennale par une élection irrégulière..... Le refpect que je dois à votre Majefté ne me permet pas de lui expofer ici toutes les nullités qui fe rencontrent dans les Bulles que cette Religieufe vient d'obtenir de Rome.... Mais ce que j'ofe, Sire, repréfenter à V. M. eft que le droit d'élire notre Abbeffe, dont nous jouiffons il y a près de 40. ans, étant une dont nous grace fommes redevables à la piété du feu Roi votre pere de glorieufe mémoire, qui nous l'avoit accordée à la prière de la Reine Mere aïeule de V. M. laquelle nous avoit fait l'honneur de fe déclarer fondatrice de notre ɔɔ Monastére de Paris; nous ne faurions croire que V. M. ait voulu empêcher l'effet de leurs pieufes intentions, mais bien plutôt qu'on lui a mal expofé l'état véritable de cette affaire puifqu'on ne lui a pas fait entendre que, quand même on auroit voulu nous inquiéter dans notre droit d'élection' on n'auroit pu, Sire, établir une Abbesse titulaire durant ma vie, puifque le Roi votre pere m'ayant honorée de la nomination pour la Coadjutorerie de cette Abbaye, dont j'avois obtenu les Bulles & pris poffeffion dès l'année 1620. je n'ai donné ma démiffion en faveur du droit d'élection.... que fous la condition & pour autant de tems que cette

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