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Le Maître, Docteur de Le Pere Salmon, de

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Ces pieux Laïques portoient le dais & les flambeaux aux proceffions du S. Sacrement, & quoiqu'il y en eût parmi eux de très-diftin

XVI.

gués par la naiffance, il ne fe faifoient au cune peine cependant de porter eux-mêmes les corps des défunts à qui on donnoit la fépulture au dehors; ils les apportoient même de la ferme des Granges où ils étoient morts jufqu'au Couvent qui étoit au bas de la hauteur.

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Le même efprit de piété & de prière dont P. R. étoit rempli tant au dedans qu'au dehors, fe manifeftoit encore par l'ufage qu'on avoit dans cette maifon, & auquel on n'a jamais manqué, de bénir folemnellement tout ce qui fe conftruifoit de nouveau fans exception: nouveau cloître, nouvelle infirmerie logis des enfans, chambre par chambre, nouvelles caves, Cimetiere, lavoir, four, cour grande porte de clôture & vestibule, réfectoire, cuifine, dépenfe, chambre aux fruits, greniers, galerie, terraffe du jardin, vitrerie, parloirs, chambre de Madame de Liancourt, chambre de Mademoiselle de la Rocheguyon, appartement de Mademoiselle de Vertus, fes chambres & celles de fes filles ou femmes de chambre. Les Journaux font mention de la bénédiction de tous ces lieux que je viens de nommer, au jour qu'elle s'eft faite.

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Ce fut en cette même année 1671. que la Aumône fin- maison reçut une aumône finguliére, moins guliére faite à confidérable en elle-même, que par sa finguP. R. Quellarité. Un pauvre manœuvre du Diocèfe de vénemens. Beauvais, fans connoître la Maifon de P. R.

ques autres é

autrement que par la renommée & par les récits qu'il avoit entendu faire tant de la vertu que des défaftres de cette Communauté vexée, lui fit don de 207. liv. qu'il avoit amaffées de fon travail. Ce fut à M. Bridieu Archidiacre de Beauvais que ce bon homme s'adreffa dans le cours des vifites qu'il faifoig

dans fon Archidiaconé. On peut bien croire que celui-ci fit grande difficulté d'acquiefcer à une générofité qui pouvoit paroître exceffive. Mais il fe crut à la fin obligé de céder aux fortes follicitations du pieux manœuvre; ne doutant plus, après l'avoir entendu, que ce ne fût l'efprit de Dieu qui le faifoit parler & agir. Le bon homme ajouta qu'il s'étoit feulement réfervé 4. écus, que peut-être ces 4 écus lui en produiroient d'autres, & qu'il lui en rendroit compte ; qu'au furplus il exigeoit abfolument de lui qu'il ne le fît point connoître en aucune façon. C'eft M. Bridieu qui rapporte toutes ces circonstances dans la lettre qu'il écrivit à P. R. en y envoyant ladite fomme.

Le 6. Août, jour anniversaire de la mort de la Mere Angélique, on fit la cérémonie d'enterrer fon cœur. On l'avoit toujours confervé dans un cœur de cuivre doré, & par le grand refpect qu'on avoit pour la perfonne, on le portoit tous les ans en proceffion le jour de l'anniversaire de fa mort. Comme le corps étoit demeuré à P. R. de Paris où il avoit été inhumé dix ans auparavant, on voulut que pour accompagnement du corps de la Mere Agnès qui étoit dans le Choeur au bas de la stalle de la Prieure, le cœur de fa Sœur Angélique fût de l'autre côté au bas de la stalle de l'Abbeffe, afin que ces deux Meres tinffent encore en quelque forte après leur mort la place d'Abbeffe & de Prieure qu'elles avoient fi digne. ment & fi longtems remplie pendant leur vie. Ainfi on enterra ce précieux coeur avec une grande folemnité.

XVII.

viennent fere

nouveller à P.

R.

Année 2672.

L'année fuivante 1672. au mois de Mai fut confommée l'intrufion de la Sœur Dorothée dans l'Abbaye perpétuelle de P. R. de Paris. Car le 20. de ce mois M. l'Archevêque de Paris fit la cérémonie publique de fa béné diction en présence d'une nombreuse compagnie de Jéfuites & de Prêtres de S. Nicolas du Chardonnet, qui avoient à leur tête le fameux M. Chamillard qui fembloit triompher. Un ami écrivit le lendemain à P. R. des Champs, & fit aux Religieufes le détail de la cérémonie dont il avoit été témoin.

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M. l'Evêque de Meaux vint à P. R. le 15. Plufieurs Re- Février, y fit la cérémonie des cendres & ligieufes é- parla enfuite à la Mere Abbeffe d'une chotrangeres fe que défiroit fort l'Evêque de Cirâlons M. Vialart. C'étoit qu'on voulût bien recevoir pour fix mois ou un an une Religieufe de S. Dizier, afin qu'elle fe formât pour travailler à la réforme que l'Evêque & l'Abbeffe vouloient mettre dans ce Couvent. L'Evêque de Châlons avoit d'abord demandé quelques Sœurs de P. R. qui vinffent paffer quelque tems à S. Dizier ; & c'étoit fur le refus qu'on en avoit fait, qu'il demandoit cette feconde grace. Il repréfentoit, pour engager les Religieufes à lui accorder ce qu'il fouhaitoit que cette fille de St-Dizier dont il leur parloit, étoit dans de très-bonnes difpofitions, qu'elle avoit été quelque tems fous la conduite de M. Feydeau dans une abfence qu'elle fit.

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de fon couvent pour caufe de maladie, & que l'Abbeffe de fon côté avoit été conduite par M. l'Abbé le Roy. Nonobftant toutes ces bonnes vues & ces préjugés favorables, la Communauté fit grande difficulté de confentir à la demande, craignant extrêmement le mélange d'étrangères. Les Religieufes ne diffimuloient pas qu'en cela elles tenoient une conduite différente de la Mere Angélique qui avoit accordé une infinité de fois ce qu'elles refufoient mais elles difoient qu'il y avoit une grande différence entre la Mere Angélique & elles qu'elle pouvoit bien des chofes que les autres ne pouvoient pas, par la fingularité du don qu'elle avoit. M. de Meaux promit de parler de nouveau à M. de Châlons, pour fçavoir de lui s'il connoiffoit bien la fille qu'il propofoit & s'il répondoit de fon carac tére. L'année fuivante l'Abbeffe elle-même accompagnée de deux autres Religieufes, nommées Mefdames de Roche, qui étoient deux Sœurs à l'une defquelles elle avoit réfigné fon Abbaye, vint à P. R. y paffer quelque tems fous la direction de M. Arnauld. Elles y furent fix femaines ; & la Religieufe dont M. de Châlons avoit parlé, y vint auffi enfuite', & y demeura un tems confidérable. L'ancienne Abbeffe édifia beaucoup par fa ferveur & par fon humilité; car elle voulut paffer les fix femaines entieres dans le Noviciat, soumife à toutes les obfervances des Novices. Il en fut de même de l'autre Religieufe derniére venue, qui fe nommoit Lutdgarde de S. Genis. Elle demanda en plein chapitre l'habit de Converse qu'on lui accorda & qu'elle porta, faifant tous les ouvrages & les exercices qui y font attachés avec une fimplicité & un

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