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munauté par une charité vraiment catholique & univerfelle s'intéreffoit à tout ce qui arrivoit dans l'Eglife au proche & au loin.

Dans le mois de Juillet on fit élection d'une Abbeffe, & la M. de Fargis fut continuée pour la troifiéme fois. Il y eut un petit contretems. La Supériorité de M. le Curé de S. Benoît étoit finie, fon tems étant expiré. Il falloit la renouveller pour qu'il pût préfider à l'élection. M. l'Archevêque refufa de lui donner une fe-conde nomination, fur ce que la fupplique des Religieufes portoit qu'il le nommoit à leur requête, & que cette claufe étoit infolite & ne fe trouvoit point dans les actes précédens fous M. de Péréfixe. L'Archevêque trouva un tempérament. Il commit fpécialement le Curé de S. Benoît pour faire l'élection fans le nommer Supérieur; en forte que celui-ci agit enqualité de Commiffaire & non de Supérieur. Il le fut cependant dans la fuite.

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Année 1676.

que

Ce fut en cette année que M. de Tillemont fut ordonné Prêtre. Il dit fa premiére Meffe folemnelle à P. R. après laquelle il impofa les mains à tout le monde tant du dedans du dehors. On fçait que c'étoit alors l'ufage de recevoir l'impofition des mains du nouveau Prêtre qui venoit d'offrir pour la premiére fois Je S. Sacrifice. M. de Tillemont faifoit fa de meure au Moûtier proche S. Lambert.

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XX. Stations du

Cette année il y eut deux Jubilés tout de fuite, celui de l'année Sainte & apparemment Jubilé faites

avec un grand celui de l'exaltation d'un nouveau Pape. Les goût de pieté. ftations que faifoient les Religieufes dans leur Eglife & dans leur maifon s'exécutoient avec un beau choix de prières qu'on trouve rappor tées dans les Journaux. Les gens de la Maison faifoient auffi les leurs d'une maniére fort touchante. M. de Sainte-Marthe qui condui foit la cérémonie, lifoit à chaque ftation une Oraifon en François, différente à chacune.

XXI,

Année 1678.

Il arriva cette année deux reliques de Rome, c'eft-à-dire, deux corps faints dont le Pape faifoit préfent à l'Abbeffe de P. R. Elles furent dépofées fur une crédance, en attendant qu'on eût la permiffion de M. l'Archevêque pour en faire l'ouverture. Cette permiffion ayant été obtenue, on fit la cérémonie avec beaucoup de folemnité : les châffes furent ou vertes & les reliques reconnues. On chanta de grands Offices, après quoi elles furent placées dans une chapelle qui fut depuis ce tems-làappellée la Chapelle des Reliques.

Le troifiéme triennat de la Mere Abbeffe étant fini, on fit une élection, & ce fut la Mere Angélique de S. Jean qui fut nommée

d'Août. Nous allons déformais la voir dans tout fon beau, la place qu'elle occupera donnant lieu à la fupériorité de fon génie & à l'éminence de fes vertus de fe manifefter amplement.

Année 1679.

Cette année eft remarquable par un évé Belle fettre fement critique très-affligeant pour la Maifon, Angélique de & qui fut un triste pronostic de tous les maux

dé, la Mere

culte de la Ste

qu'elle alloit fouffrir dans la fuite jufqu'à la s. Jean pour totale deftruction. Ce fut l'expulfion des No-juftifier la vices, & des penfionnaires après la mort de maifon fur le Madame deLongueville. Avant que de rapporter Vierge & des cet événement, je rendrai compte d'une lettre Saints. qui fe trouve dans les Journaux au commencement de cette année, qui eft de la Mere Abbeffe Angélique de Saint-Jean, par laquelle il paroît que la Communauté toujours vexée de calomnies, étoit alors calomniée fur le point de la dévotion à la Ste Vierge & du culte des Saints. Comme elle eft fort judicieufe & forte en preuves pour la juftification de la Maifon, je vais la rapporter en entier.

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» Je fouhaite de tout mon cœur que Dica » pardonne à ceux qui publient & à ceux qui » donnent créance à des calomnies auffi faufses que celles que vous m'apprenez, Monfieur, >> que l'on continue de répandre contre nous » quoiqu'elles aient été ruinées tant de fois, » & qu'elles le puiffent être tous les jours par l'évidence des fens, fi l'on daignoit le mettre en peine d'en fçavoir la vérité. Mais pour >> vous obéir, Monfieur, je vous donnerai ici des preuves qui fuffiront pour détromper toutes » les perfonnes que la paffion n'a pas prévenue, » & qui ne font entrées dans ces foupçons que » par ignorance. Puifqu'il s'agit de fçavoir fi

nous invoquons la Sainte Vierge & les » Saints, il fuffiroit de répondre que nous te» nons le Bréviaire de Paris. On fçait que cette Eglife a une dévotion particulière à la Sainte Vierge, qui eft la patrone de fa Ca thédrale ; & tout ce qu'elle fait pour l'hono>> rer à toutes les fêtes & dans tout le cours de » l'année, tant par fes priéres que par les cérémonies eccléfiaftiques, nous le faifons avce

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elle. Il en eft de même du culte des Saints » faifant l'office de tous ceux qui font dans le » Bréviaire de Paris, & nous y ajoutons encore » quelques Saints de notre Ordre de Cîteaux.

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2. Comme Religieufes de l'Ordre de Cî»teaux qui eft particuliérement confacré à la » Sainte Vierge, nous gardons encore toutes les pratiques & dévotions particuliéres par lefquelles on l'y honore, comme de jeûner les vigiles de toutes fes fêtes, d'observer une >> cérémonie qu'on appelle Enclin, quand on >> annonce ces mêmes fêtes la veille au Martyrologe, de faire encore à ces fêtes des proceffions avec ftation & folemnité ; de chan>>ter en note chaque jour avant la Messe Sub > tuum, & tous les foirs à la fin de Complies Salve Regina ou une autre antienne de la Sainte Vierge felon le tems, & quantité d'autres pratiques & cérémonies qui marquent dans cet Ordre un culte spécial envers la Sainte Vierge.

» 3. Comme Religieufes & filles du S. Sacrement par notre Inftitut particulier, il nous >> eft recommandé dans nos Conftitutions d'a

voir un refpect fingulier pour la fainte Vier»ge, & de célébrer les fêtes avec beaucoup de » dévotion en confidération de ce que ce divin » corps que nous adorons continuellement fur les » autels, appartient particulièrement à la fainte Vierge, comme ayant été tiré de fa fubftance & formé de fon fang très-pur.

» Nous chantons même fouvent à la mémoi» re du S. Sacrement que nous faisons tous les » jours après Laudes & après Vêpres l'Oraifon

fuivante qui nous eft particuliere, qui peut » fervir de preuve de la confiance que nous » avons en l'interceffion de la fainte Vierge:

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» Domine Jefu, qui de beatiffima Virgine carnem fumere voluifti, quam fidelibus tuis in hoc Sacramento veraciter exhibes, fac nos tantis » dignos myfteriis per fanctiffima matris inter» ceffionem qua tibi vitam largita, panem vita » nobis impertiit; qui cum Patre vivis &c.

» Dans la Formule de nos vœux où nous » avons ajouté quelque chofe depuis l'Inftitut » du S. Sacrement, nous y exprimons le nom

de la fainte Vierge qui n'eft point dans la » Formule ancienne de la Régle de faint Be»noît, en difant: Coram Deo, beatiffima Virgine matre & omnibus fanétis quorum reliquie

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» hic habentur.

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4. Outre toutes ces pratiques qui nous font d'obligation, nous fommes entrées dans plufieurs autres par une dévotion volontaire. Il » y a bien 25. ans que nous nous fommes mifes » de la Confrairie du Rofaire perpétuel, en>>forte qu'il y a toutes les nuits deux Religieufes qui depuis minuit jufqu'à une heure difent le Rofaire devant le S. Sacrement.

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Depuis plus de 18. ans nous avons toutes » les années un vœu à la fainte Vierge, pour > nous mettre fous fa protection, par lequel > nous nous obligeons de faire dire tous les » Samedis une Meffe de la Ste Vierge où toute » le Communauté affifte, de faire tous les pre» miers Samedis du mois une proceffion en fon honneur, de dire toutes les femaines le Chapelet, & de lui faire tous les jours une prière

5ɔ en commun.

» Pour toutes les priéres & dévotions parti> culiéres que nous lui faifons en l'invoquant >> fans cette dans tous nos befoins, il est superflu d'en dire autre chofe, finon que nous avons en ce point le fentiment de tous les

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