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mandoit à l'Affemblée les priéres de la Communauté pour la défunte. Et l'Abbeffe faifoit dans cette occafion l'éloge de la perfonne, our quelque exhortation.

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Je finirai par deux petites obfervations. La premiére, que comme dans le Cérémonial tout étoit réglé pour ce qui concerne l'Office du Choeur dans le plus grand détail, & toujours dans un goût de fimplicité & de fageffe, on y trouve jufqu'aux régles qu'il faut fuivre dans le cas d'une intonation faite mal à propos : y eft marqué quand il faut laiffer paffer la faute, & quand il faut au contraire la relever. C'eft un certain milieu qu'on y prend, pour éviter le trouble & l'éclat. La feconde obfervation eft, que dans tous les Offices de dévotion extraordinaires qu'on faifoit à P. R. Neuvaines, Proceffions, &c. les priéres y étoient choifies ou compofées dans le meilleur goût, & parfaitement afforties au fujet, Antiennes, Répons, Oraifons, Pfeaumes. On trouve le plan de plufieurs rapporté tout au long dans les Journaux manufcrits de P. R.

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XXX.

de P. R. extraits des Con ftitutions.

Je vais maintenant expofer quelques traits des Conftitutions de P. R. de même que j'ai Réglemens fait pour le Cérémonial, afin de donner un de difcipline échantillon de la conduite de ce Monaftére en toutes chofes. Le peu que j'en rapporterai suffira; d'autant plus que dans la fuite de cette Hiftoire il s'eft trouvé plufieurs occafions del rapporter les pieux ufages de la Maison, & d'expofer l'efprit qui animoit cette Ste Com

munauté.

L'Abbeffe étoit en droit, même aux Communions générales, de rayer les noms de celles à qui elle croyoit plus convenable qu'elles fet retiraffent de la Ste Table. Elle marquoit auffi

fur le Tableau de la Communion celles qu'elle jugeoit devoir approcher plus fouvent de la fainte Euchariftie, & qui s'en éloignoient trop.

Tous les jours les Sœurs devoient faire en particulier une demi-heure de lecture. La Supérieure marquoit à chacune le livre qui lui convenoit.

Le filence étoit extrêmement recommandé. On ne devoit parler que pour une preffante néceffité. Mais tous les jours il y avoit l'Assemblée, c'eft-à-dire, un tems où toute la Communauté affemblée, on donnoit des avis; les Sœurs difoient ce qu'elles croyoient devoir repréfenter; & à la fin les Officiéres reftoient pour écouter les Sœurs qui avoient quelque chofe à leur communiquer.

L'âge ordinaire pour la prife d'habit, étoit dix-neuf ans. Il y avoit cependant des exceptions.

Les Sœurs Converfes ne devoient jamais être employées au fervice d'aucune des Sceurs du Chour, non pas même à l'infirmerie : de peur que les Sœurs ne s'accoutumassent à exiger les fervices avec hauteur, fi elles les recevoient de perfonnes qu'elles regarderoient fur le pied de domeftiques.

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On ne recevoit pas plus de dix petites penfionnaires au deffous de dix ans afin de ne pas trop furcharger les Sœurs du foin que demandent de petits enfans. On pouvoit par efprit de religion fe charger d'une ou de deux innocentes, pour leur faire charité, dit-on, par refpect pour leur prédeftination, & en l'honneur du Fils de Dieu, qui fe rabaiffe à demeurer dans des ames dont l'extérieur eft fi défec

tueux.

L'élection de l'Abbeffe fe faifoit d'une ma

niére fimple & par une voie abrégée. Toutes
les Sœurs mettoient leur billet dans la boëte
que tenoit le Supérieur. Toute la Communauté
enfuite fe retiroit dans l'avant-choeur, pendant
que le Supérieur ouvroit les billets en préfence
de trois Religieufes qui étoient reftées. Il fal-

loit
pour être élue, avoir deux voix au dessus
de la moitié. Si au premier scrutin l'affaire n'é-
toit pas confommée, on en fecommençoit un;
mais le Supérieur nommoit les deux qui
avoient eu plus de voix, & on ne pouvoit
point en nommer d'autres que l'une de ces
deux. Si à cette feconde fois il y avoit égalité,
le Supérieur avoit droit de choifir des deux, &
de nommer celle qu'il jugeoit à
propos ; &

tout étoit ainfi fini.

Dans les réceptions des filles, on ne devoit recevoir rien, de celles-là même qui avoient du bien, fi le nombre des Numéraires n'étoit pas rempli. Si on étoit forcé de recevoir, ce qui étoit donné devoit être diftribué tout entier aux pauvres.

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Ce qui reftoit à la fin de l'année des revenus de la Maifon, toute dépenfe faite, & toute dette acquittée, devoit être donné aux pauvres.

Sur toutes les aumônes faites à la Maison, on devoit en prendre la dixme, c'eft-à-dire, le dixième pour les pauvres.

Le vêtement devoit être d'étoffes très-communes; & il étoit dit qu'on les acheteroit plus cher s'il le falloit, plutôt que d'en prendre de plus belles qui feroient à meilleur marché.

Fin du fecond Volume.

TABLE

DES SOMMAIRES

Contenus dans ce fecond Volume.

PREMIÉRE PARTI Ë.

LIVRE SEPTIEM E.

CE qui est arrivé à P. R. à la fin dé

1664. &au commencement de 1665. Ecrits divers pour les Religieufes.

1. M. de Péréfixe va à P. R. des Champs le 15. Novembre 1664. Son entretien avec la Mere Prieure. page 3 II. M. de Péréfixe fait la vifite du Couvent & prononce une fentence d'interdiction des Sacremens, &c. III. Les Confeffeur, Chapelain & Sacristain chaffés par lettre de cachet. M. Hamon s'échappe.

1

7

9

II

IV. Lettres & Requêtes des Religieufes envoyées à M. de Péréfixe. V. Réponse de M. de Péréfixe, & réplique des Religieufes.

13

VI. Grande union des filles de P. R. de Paris avec celles de P. R. des Champs, avec les Evêques oppofés au Formulaire, avec les amis de la maison.

&

Is

VII. Affauts continuels de la part de M. Chamillard, des filles fainte Marie & de M. de Péréfixe.

18.

VIII. Fermeté des Religieufes, malgré les peines d'efprit qu'elles éprouvent & les affauts qu'on leur livre.

19

IX. Projet de difperfion générale concerté entre la Mere Eugénie & la Sœur Flavie. 227 X Vues pour faire une autre Prieure que la Sœur Flavie. XI. Conduite dure & pleine de petiteffes des filles de fainte Marie & de M. Chamillard.

27

28

XII. Projet d'un nouvel accommodement par le Pere Efprit.

XIII. Nouvelles chutes.

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34

XIV. Demande des Sacremens aux grandes fêtes, lefquelles fe paffent en gémillemens & en pleurs.

36

XV. Voyage perdu de M. Chamillard à P. R. des Champs.

XVI. Formulaire d'Alexandre VII.

39

42

XVII. Billet de M. de Péréfixe préfenté à figner à la place du Formulaire.

44

XVIII. M. de Péréfixe vient à P. R. pour faire figner le Formulaire.

45

46

XIX. Acte capitulaire de désaveu anticipé en cas de fignature extorquée. XX. La Mere Agnès confent à demander la réunion dans P. R. des Champs, & la Communauté refufe.

48 XXI. M. de Péréfixe décide la Tranflation & la réunion de toutes à P. R. des Champs.

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XXII. Ecrits juftificatifs des Religieufes. Extraits de ces Ecrits.

52

62

XXIII. Apologie de P. R. déférée à la Sorbonne. XXIV. Ecrits inftructifs pour les Religieufes dans le tems de la perfécution. Avis de la Mere Agnès.

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