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XXIII.

P. R. déférée

nc.

ne chose mauvaise, doit être appellé fermeté' quand il s'agit d'une bonne chofe.

Parmi tous ces Ecrits celui qui fit le plus Apologie de d'éclat, & qui en effet incommodoit davantage. à la Sorbon-la cabale Molinienne, fut l'Apologie des Reli-gieufes de P. R. en quatre Parties. Elle fut déférée à la Faculté de Théologie en Sorbonne par M. Denyau Doyen d'Angers, appuyé de M. Chamillard en 1665. L'affaire ne s'engagea point ce jour-là; mais au prima menfis de Juin 1666. le Syndic propofa le Livre à la cenfure. On fit ce qu'on put pour détourner le coup en faifant diverfion par d'autres ouvrages dénon cés: mais plufieurs Docteurs bien intentionnés, s'étant retirés par une timide politique,à la plu-ralité des voix il fut conclu qu'on nommeroit des Députés pour examiner la piéce. Les points: für lefquels les adverfaires du Livre vouloient le faire cenfurer, étoient articulés fur un Indicule, dont une partie fut diftribuée imprimée aux Docteurs.

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Ces points étoient dans la premiére Partie de l'Apologie à la page 42. depuis ces mots : j'ai: toujours, jufqu'à des SS. Peres: à la même page, depuis, quand il s'agit, jufqu'à nouvelle. A la pag. 49. depuis que l'Eglife jufqu'à tous les autres. A la pag. 17. de la troifiéme Partie, nombre 21. dans la marge le Roi a trop: & dans la quatrième Partie (tout ce qui fuit, étoit dans l'indicule imprimé) Préface P. 3. La Conception immaculée eft traitéé de que ftionfort peu utile,p. 6. dont il n'y a pas la moin-dre ombre dans l'Ecriture & dans la Tradition, p. 8. Une opinion très-incertaine & nouvelle P. 4. Le peuple y est entré... par une dévotion fuperftitieufe, &c. p. 7. Les Fêtes & les Confré ries ne font point preuve pour la vérité de la do-

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&trine de l'Immaculée Conception. Dans la même: Partie p. 5. Les Rois font portés par politique même à favorifer les dévotions populaires. Troifiéme Partie p. 17. de la Lettre de M.de Paris à M.d'Angers, note 21. Le Roi a de trop grandes affaires pour s'inftruire à fond de ce différend; il croit ce qu'on lui en dit. Premiére Partie, p. 115. qu'on a obtenu du Roi ce qu'on a voulu; &que S. M. étant une fois engagée, fon engage ment lui fervira de raifon, & fon autorité fuppléra à tout. On prétend que tout cela eft contre l'honneur du Roi. On ajoute plufieurs autres endroits qu'on prétend injurieux à M. de. Paris, où il eft taxe, dit-on, d'injuftice & de violence, accufé de l'héréfie de la domination ́de l'héréfie de l'égalité des péchés, déclaré non trop bon garant, pour rifquer fur: fa caution

fon falut,

&c.

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Au prima menfis de Juillet, les députés fi rent leur rapport, & opinérent à cenfurer toutes ces propofitions, & à en qualifier même quelques-unes d'hérétiques. L'Affemblée ne fe rendit pas fur le champ, & on demanda. du tems pour que chaque Docteur examinât: les propofitions fur l'Indicule. L'affaire manqua par-là, & n'eut point de fuite, à ce qui paroît.

XXIV.

Une autre espéce d'Ecrits compofés pour les Religieufes de P. R. fone des Ecrits inftructifs Ecrits inftra'atifs pour les pour régler leur conduite dans les rencontres Religieufes occurrentes pendant la crife de la perfécution. dans le teinss Les plus confidérables font 19. les Avis donnés de la perfécupar la Mere Agnès, 2°. plufieurs Traités de M. tion. Avis de Hamon, fur les diverfes épreuves par où les la M. Agnès, Religieufes pouvoient paffer.

1. Avis donnés par la Mere Catherine-Agnès de S. Paul Arnauld aux Religieufes de P. R

fur la conduite qu'elles devoient garder, ancas qu'il arrivât du changement dans le gouvernement de la maison, au mois de Juin 1663. On trou vera en lifant ces Avis que tout avoit été prévu par cette fage Religieufe ; & on verra en lifant Hiftoire, comment tout s'eft fait en conformité. J'en ferai des précis auffi-bien que de tous les Traités de M. Hamon, pour l'édifica

tion des Lecteurs.

La Mere Agnès établit d'abord qu'il y a un milieu à prendre, que dans certaines occafions il faudra fouffrir fimplement en regardant Dieu: qui permet les événemens, & que dans d'autres il faudra faire quelque réfiftance, & prendre certaines mesures pour ne pas fe laiffer opprimer.

1. Si on veut enlever l'Abbeffe, & que ce foit l'autorité féculiére qui l'entreprenne, il faudra laiffer enfoncer les portes plutôt que d'y confentir. Si l'entreprife vient de l'Arche-vêque, il n'y aura rien à faire que de lui repréfenter fa douleur par des larmes &. par des pa

roles d'humilité.

II. Si le Roi nommoit une Abbeffe perpé-tuelle, il faudroit le fouffrir, & fe foumettre: à fon gouvernement dans les chofes indifféren- tes: mais on ne lui obéiroit pas en ce qui feroit: contre les Conftitutions de la maifon & contre la confcience, comme de figner aux contrats pour la réception des filles à la Profession ; ce qui eft expreflément défendu par les SS. Ca-nons & par les Conftitutions; de faire des ouvrages qui ne feroient que pour la vanité, &c.

III. Si on introduit des étrangères dans la maifon pour gouverner, on proteftera, & on laiffera faire. Si ces étrangères ufurpoient la place & les fonctions de l'Abbeffe, on n'y con-

fentira point, mais on n'ufera pas de violence. Dans tout le refte on leur obéira, fuppofé que ce qu'elles ordonnent ne bleffe pas les réglemens. Mais on n'aura point de recours à elles pour ce qui regarde la direction de la confcience, de crainte que des perfonnes qui ne font pas envoyées de Dieu, ne faffent trafic des ames qui fe commettroient à leur conduite: IV. Si on donne à la maifon des Confeffeurs en qui on n'ait point de confiance pour de bonnes raisons, on s'addreffera à eux avec fimplieité & avec une forte de refpect, mais on ne leur dira que fes péchés fans leur parler de la conduite de la maifon. Si les étrangères interdifent la communion quelquefois, on se foumettra à cette privation.

V. On fouffrira patiemment les répréhenfions de la part des étrangères, en confidérant Favantage qu'il y a de fouffrir à l'exemple de J. C. qui s'eft livré à celui qui le jugeoit injustement. On fera en garde contre les careffes que ces étrangères pourroient faire. On n'au ra pas d'entretien long avec elles, S. Benoît défendant d'en avoir avec les hôtes, à plus forte raison avec des hôtes qui font envoyés non par J. C. mais par une permiffion de la Provi dence qui préfide à tous les événemens.

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VI. Pour maintenir & fortifier l'union de la charité, on ne prendra point défiance les unes des autres: on ne foupçonnera pas aisément les fœurs de s'affoiblir: l'opinion avantageufe qu'on laiffera entrevoir aux foibles les engagera à être fermes. Si l'on avoit quelque marque qu'une fœur fût changée, on sera fur fes gardes pour ne pas communiquer de certaines chofes avec elle; mais on confervera toujours à son égard une véritable cordia-

lité. L'efprit de divifion dans le tems des attaques que fait le Démon à la maison, eft la plus forte batterie qu'il puiffe dreffer : mais l'union perfévérante, le fupport des foibles, & la patience au milieu de leurs imperfections feront que fi le Monaftére a produit le foixantiémet dans la paix, il produira le centiéme en tems de guerre.

VII. On fouffrira volontiers le manquement de plufieurs chofes, qui femblent néceffaires par l'habitude où l'on eft d'être affifté abondamment. On profitera de cette occafion pour pratiquer plus réellement qu'on n'a fait le vœu de la pauvreté. On réparera ainfi lest fautes qu'on a commifes par le paffé en ne voulant manquer de rien. On ne demandera rien à fes parens ; on ne s'informera pas s'ils ont donné: On ne fe plaindra point de la nourriture, &c.

VIII. On ne cherchera pas à fe décharger de fes peines avec des parens ou des amis, foit par converfation, foit par Lettres. Ce font des confolations humaines qu'on ne doit pas défirer. On acceptera au contraire en efprit de pénitence d'autres compagnies, avec lesquelles on ne fera pas libre de s'ouvrir.

IX. Au parloir on parlera peu & avec difcrétion, parce qu'on fera obfervé. On ne témoignera pas fes mécontentemens aux perfonnes du dehors; ce qui feroit contre le mérito de la patience on ne témoignera pas non plus qu'on eft content, ce qui feroit contre la fin cérité. On évitera auffi de parler à mots cou verts, ce qui blefferoit la foeur qui affifte, & donneroit lieu à l'amour propre de fe fatisfaire par la peine qu'il feroit à autrui.

X. Dans Labfence des véritables Supérieu

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