Images de page
PDF
ePub

res, quelques fœurs feront nommées pour être le confeil des autres, afin que chaque particuliére ne se conduife pas par fon propre efprit..

nera,

XI. On refufera donc dans les peines qu'on aura, de communiquer avec des Peres fpirituels qui viendroient fe préfenter au parloir; parce que felon les apparences, ceux qu'on donbien loin d'être utiles, pourroient être fort dangereux. Les troubles & les obfcurités qui furviendront, s'évanouiront par la lumiére de la grace, fi on a foin de regarder toujours Dieu & la promeffe qu'il a faite d'être avec fes Serviteurs dans la tribulation.

On n'acceptera point des livres de piété compofés par les J... pour en faire fa lecture particuliére. Si on en fait la lecture publique du réfectoire, on le fouffrira.

[ocr errors]

ou:

XII. On affistera aux inftructions & aux: Conférences des perfonnes mêmes ennemies: de la maison: fi cependant il s'y débitoit des chofes contraires aux bonnes maximes diffamatoires des gens de bien, on s'en abfentera. On écoutera en filence les inftructions. qui fe donneront fur de menues pratiques qui n'ont pas beaucoup de folidité, & on n'en témoignera pas un mépris affecté, afin de ne bleffer perfonne.

XIII. On ne rendra pas compte de fon

oraison.

XIV. On ne fera point de pénitences extraordinaires, afin de conferver au corps les for-ces dont il a befoin pour porter l'affliction. Les privations multipliées que l'on éprouvera tiendront lieu de toute autre mortification.

[ocr errors]
[ocr errors]

XV. On fouffrira avec peine mais fans. trouble, la privation de la Ste Euchariftie ;) & on penfera que J. C. peut auffi-bien nous

fanctifier par lui-même, que quand les Prêtres le diftribuent; qu'en le recevant par la main des Prêtres, il arrive fouvent qu'on ne reçoit pas la grace; mais qu'en fupportant la privation du Sacrement avec foumiffion aux ordres de la Providence, on communiera plus utilement par la communion aux fouffrances de J. C. & par l'impreflion de fa mort fur tout l'homme.

Il faudra cependant ne pas demeurer à jeun, & fubftituer au pain de Dieu la parole de Dieu même , par la lecture & la méditation des Ecritures.

XVI. Si on ôte les Livres faints, il faudra fe nourrir des paffages qu'on a retenus, du Pater nofter, où il y a bien de quoi s'occuper.

Pour les Exilées.

XVII. Si on eft tranfporté dans des maifons étrangères, il n'y aura qu'à fe taire & fouffrir; fouffrir, fi on eft mal; témoigner fa reconnoiffance, fi on reçoit quelque bien.

XVIII. On obéira avec grand refpect à la Su-périeure. Pour l'intérieur de fa conscience, on ne s'ouvrira pas à elle..

XIX. On dira le Bréviaire de Paris. Si cependant on peut être utile dans les Offices d'Eglife à la maifon dans laquelle on fera, ne redira pas après l'Office commun, celui de

Paris.

on'

XX. On fe regardera dans ces maifons comme les derniéres de toutes, en qualité d'exilées que Dieu humilie.

[ocr errors]

XXI. Si la communion eft permife on fuivra l'ufage de la maifon où on fera, pour La faire plus ou moins fréquente. Dans le cas

de communion moins fréquente, on fe repréfentera qu'on eft en pénitence, & on penfera qu'une feule communion peut produire un effet durable & non limité par le tems.

XXII. S'il eft permis d'aller à confeffe, on ira au Confeffeur de la maifon mais on ne s'ouvrira pas à lui de fes peines; se souvenant de la maxime de S. Paul, Ne croyez pas à tout efprit, & de la parole du Prophéte, Ma force fera dans le filence & dans l'espérance.

XXIII. On ne donnera pas la peine aux fœurs de la maifon de préparer du maigre.Si on Le porte bien , on essaiera de vivre de pain pendant quelques jours, ou l'on fe contentera de pain avec des œufs. On ne dira point aux Supérieurs les petites infirmités qui furviendront: mais on leur déclarera les maladies de quelque conféquence.

XXIV. On travaillera des mains pour le fervice de la maison, avec plus d'affection encore que fi c'étoit pour celui de fa propre maifon : afin qu'il paroiffe que ce n'eft que pour Dieu qu'on travaille.

[ocr errors]

XXV. Dans les maladies on recevra avec reconnoiffance les fecours qui feront donnés. On fera fobre à demander des foulagemens pour faire pénitence d'avoir été trop bien foigné dans fa maison. On fouffrira volontiers d'être devenu inutile dans la maison, afin d'être moins confidéré & d'avoir tout le mérite du banniffement.

XXVI. Si on eft avec des perfonnes dures de qui on fera maltraité, il faudra mettre fa confiance en Dieu, & fe fouvenir que fouffrang pour la vérité, on fera délivré par la vérité. Si ces traitemens durs alloient jufqu'au mo ment de la mort, & qu'on le vit obligé de

Rexcommu

mourir dans le délaiflement & fans aucune confolation de la part des perfonnes avec qui l'on eft, on s'unira à J. C. qui à bien voulu paffer par cette épreuve, & qui a dit: Mon Dieu,mon Dieu,pourquoi m'avez-vous abandonné? On redoublera fa confiance en Dieu, qui fera d'autant plus pure, qu'elle ne fera plus partagée avec les créatures.

XXVII. On penfera durant la captivité que Dieu l'a peut-être permife pour notre bien. On n'a pas profité dans la paix ; la guerre sera plus utile. On fera jetté comme Jonas dans le ventre de la baleine; & de ce lieu fi profond, comme d'un faint Temple, on criera au Seigneur. On éprouvera ce que le Prophête promet de la part de Dieu: Je te menerai en Babilone, & la je te guérirai. Dans ces maifons étrangères l'amour propre y fera plus mort; la fouffrance y produira l'œuvre parfaite de la patience; les graces couleront plus abondamment, parce qu'il y aura moins d'obstacles, du côté de la recherche de foi-même. La mort y fera plus douce, dans la confiance, que puifque Dieu nous aura rejetté pour un tems ce fera pour nous recevoir plus amoureufement dans un autre, & que l'on aura déja fait icibas une partie du Purgatoire.

[ocr errors]

XXV. Les petits Traités de M. Hamon contiennent Ecrits de M. non pas tant des régles de conduite dans le Hamon fur détail, que des fentimens de piété convenables nication, la à chaque efpéce d'épreuve qui peut arriver, inprivation de terdiction des Sacremens, excommunication, fépulture,&c. &c. Les extraits qui vont fuivre, font des morceaux copiés morà mot.

Analife de ces

Traités.

Avant que de commencer, je ne puis paffer fous filence une réflexion de M. de Saci für M. Hamon. Il dit qu'il ne pouvoir affez admirer

la conduite de Dieu fur les Religieufes de P. R. à l'égard defquelles ayant permis que tout l'ordre des chofes humaines fût renversé pour les purifier, il avoit auffi renversé en même tems en leur faveur l'ordre commun établi dans l'Eglife, en voulant qu'un Laïque Médecin des corps fortifiât leur foi, & leur donnât par fes Ecrits des inftructions auffi folides, que celles qu'elles auroient pu recevoir de la part de leurs Directeurs qu'on leur avoit ôtés.

1. De la conduite qu'on doit tenir, quand on eft menacé de perfecution, ou que be bruit Court qu'elle n'eft pas éloignée.

Dieu permettant ces bruits, fait comme un Capitaine qui fe léve quelquefois la nuit pour voir par lui-même fi l'on fait bonne garde; & qui fe plaît à donner de fauffes allarmes, pour juger par la contenance de fes foldats de leur courage & de leurs difpofitions. Dieu de même fe fert de ces bruits vagues pour nous éprouver, afin que ne nous trouvant pas affez forts, nous ayons foin de remédier à notre foibleffe pendant qu'il en eft tems.

P 3.

Lorfqu'on vint à dire à J. C. Hérode a ré- Ibid. folu de vous faire mourir, il répondit: Allez dire à ce Renard: Je chaffe les démons, & je rends la fanté aux malades aujourd'hui & demain ; & le troifiéme jour je ferai confommé : cependant il faut que je continue à marcher aujourd'hui & demain.Grande inftructionqui nous apprend à perfévérer avec plus de foin dans l'exercice de la pénitence & des bonnes œuvres, ....à ne nous point relâcher, à ne pas perdre un feul des momens que Dieu laiffe en notre difpofition pour faire le bien.

« PrécédentContinuer »