Images de page
PDF
ePub
[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

Il fe peut faire que nous n'aurons point d'autre part à la perfécution, que la nouvelle que nous en apprenons.... Si nous la recevons dans des difpofitions dignes de Dicu, il nous récompenfera, comme ayant en effet fouffert perfécution pour fon faint Nom.

Ces nouvelles font utiles en donnant occafion de fe préparer à tout, & de commencer fon facrifice: ainfi on commence à jouir des fruits de la victoire avant le tems même du combat.

Quand nous aurions un faint Cyprien à notre tête, ou que la perfécution même nous trouveroit en la compagnie des Apôtres, fi nous ne renoncions à notre amour propre, nous fuccomberions. Judas a fuccombé fans perfécution.

Qui craint comme il faut de perdre Dieu, ne craint plus rien. On ne se plaint pas d'un autre bruit, lorsqu'il tonne, & que le tonnerre eft fi fort qu'il fait tout trembler.

Ces menaces ne nous font-elles pas bien avantageufes, puifqu'elles nous font une occafion de recourrir à Dieu avec plus d'ardeur par la priére de la foi? C'eft ainfi que le fage Roi Ezéchias, au lieu de s'affoiblir par les menaces infolentes de Sennacherib, porta fes Lettres dans le Temple, & les préfenta à Dieu. Il ne s'arrêta pas à répondre à ce fuperbe qui étoit le plus fort, mais il le confondit devant Dieu, où il étoit le plus foible.

II. De la feparation des perfonnes qui nous étoient utiles pour notre falut, & des dif pofitions dans lesquelles il faut la fouffrir.

La foi eft des chofes qui ne fe voient pas, le

lon

lon l'Apôtre. Il eft clair que l'abfence des perfonnes que nous aimons en Dieu, augmente l'union de la foi, en la détachant des fens.... L'union qu'on peut avoir par les fens avec les plus grands Saints, eft bien défectueufe: Vanité, jaloufie, amour propre, mécontentement,

&c.

Qui peut nous empêcher de nous préfenter p. 65. devant Dieu avec ces perfonnes, & de lui demander encore notre pain par l'entremise de leurs priéres?.... Nous parlons d'eux à Dieu, & ils lui parlent de nous.

Auparavant ils étoient entre Dieu & nous; dans l'abfence, c'eft Dieu même qui est entre

eux & nous.

P. 67.

Si nous voulons des paroles, nous pouvons P. 7% nous fouvenir de celles que nous avons entendues d'eux en plufieurs rencontres. Tirons-en le fruit.

C'eft lorfque nous n'avons plus de meres que p. 76. nous avons plus d'ardeur à recourir à notre Pere, qui fait par lui-même avec une plus grande abondance de fon efprit, ce qu'il faifoit par elles avec moins de perfection à caufe de leur indigence... Il nous dit ce qu'Elcana difoit à Anne: Ne vous fuis-je pas meilleur que dix enfans; meilleur que dix meres?

Dans le corps, lorfqu'il fe porte bien, il n'y P. 78, a point d'abfence entre les parties même les plus reculées, parce qu'elles demeurent toutes dans l'union. Les pieds font loin du cœur par le dehors, ils en font bien proches par le dedans.... Chaque mouvement du cœur eft pour eux... A plus forte raison il n'y a rien d'absent dans le corps de J. C. En quelque lieu que nous foyons, étant de ce corps, nous fom mes enfemble,

Tome II.

D

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Ufons du monde comme n'en ufant pas, dit S.Paul; quand nous fommes enfemble, foyons comme n'y étant pas: foyons abfens, comme ne l'étant pas.

[ocr errors]

Elles demeurent avec nous, de même que les Anges font avec nous de même que Dieu y demeure, d'une manière d'autant plus efficace, qu'elle eft moins fenfible.

III. De la privation du Sacrement de Péni

tence.

Comme la fainteté de Dieu paroît, en ce qu'il peut nous fanctifier par les moindres pratiques & les moindres cérémonies de l'Eglife, ainfi fa puiffance ne paroît pas moins en ce qu'il peut fe paffer des chofes même qui paroiffent les plus néceffaires, n'ayant befoin de rien pour nous fauver, quand il le veut..... Si le baptême fe trouve dans la Croix de J. C. (pour les Catécumenes qui fouffrent le martyre) il n'y a point de Sacrement qui ne s'y

trouve.

Nous avons moyen de nous confeffer avec plus d'humilité que fi nous nous confeflions à un Prêtre; confeffons-nous à nos freres, puifque nous ne pouvons plus nous confeffer a nos

Peres.

Dieu est juste, & en permettant qu'on nous prive de la confolation de confeffer nos péchés à fes Miniftres, il nous empêche d'abufer de ce reméde; parce qu'il n'y a rien de fi ordinaire que de voir des perfonnes qui font à Dieu, fe confeffer très-fouvent de leurs fautes fans aucun amendement.

Au même tems qu'on nous ôte la confeffion, on nous impofe la même pénitence qu'on

impofoit autrefois pour les plus grands crimes (l'interdiction des SS. mystéres.) Il eft donc certain que nous ne pouvons pas être humiliés davantage... En nous confeffant, nous nous humilierions devant un Prêtre: nou svoilà humiliés devant toute la terre.

La condamnation que nous porterions contre nos péchés aux pieds d'un Prêtre, ne seroit que pour nous : au lieu que celle que nous portons à préfent, eft utile à nos freres, & peut fervir à toute l'Eglife. Dieu fe fert de nous, pour faire voir que c'eft un crime énorme que d'offenfer la vérité..... Je ne confeffe pas mes péchés à un Prêtre, mais je confeffe la vérité.

P. 119.

Si la prière de l'Eglife ( pendant la prifon de P. 144. S. Pierre) peut ouvrir les prifons vilibles; il ne faut pas douter qu'elle n'ouvre à plus forte raifon les prifons invifibles.

On vous refuse l'abfolution, & votre Epoux P. 163. vous ouvre fes plaies, & verfe fon fang dans votre cœur par de grands canaux qu'il eft impoffible aux hommes de vous fermer: parce qu'il n'y a que lui qui ferme, de même qu'il n'y a que lui qui ouvre.

Je ne fçais comment il arrive que la confian- p. 177. ce qu'on a dans l'abfolution facramentelle, fait qu'on gémit moins en la préfence de Dieu. Mais fi une ame fidelle ne peut s'approcher du Sacrement, & fi elle n'a plus d'autre moyen de fe purifier de fes taches que d'en gémir: on ne peut dire combien elle s'appliquera à confidéTer leur difformité, avec quelle douleur elle fe jettera aux pieds de fon Sauveur.

IV. De la privation de l'Euchariftie.

C'est être avantageufement privé de l'Eucha P. 207.

P. 209.

P. 216.

P. 224.

P. 128.

riftie, que de s'oppofer comme une forte mu→ raille pour la maifon d'Ifraël... Il est glorieux de fe lever de la Table de J. C. pour aller à la tête de fes troupes. Il ne faut pas craindre d'abandonner les délices de l'Eucharistie pour fouffrir quelque chofe pour fon Nom.... C'est monter & faire un glorieux progrès dans l'Evangile, que de fortir du Cénacle pour aller au Calvaire.

pour

Il me femble que j'entends J. C. qui nous dira: Vous ne pouviez rien faire moi; & je vous mets un moyen entre les mains de faire pour moi ce que j'ai fait pour vous, & de me rendre ce que je vous ai donné de plus grand. Je vous ai donné mon propre corps ; & vous me le redonnez, lorfque vous en êtes féparés pour mon fervice.

l'Eu

C'est l'exercice de la foi, de croire que chariftie peut être fuppléée par la foi ; & que J. C. qui fait fubfifter miraculeufement les accidens du pain fans la fubstance nous peur faire recevoir l'efficace de fon corps, fans que nous le recevions. Il exerce davantage notre foi, quand il entre dans notre cœur les portes fermées, que quand il y entre de la maniére ordinaire.

[ocr errors]

Jesus-Chrift ne demeure pas long-tems fur la langue & dans l'eftomach, quand on communie: au lieu qu'il doit toujours demeurer dans le cœur & dans les mains.... Qui nous féparera de cet autel invifible de notre cœur & de ce facrifice continuel dont nous fommes nous-mêmes les Prêtres ?

pas

pour

Ne l'avons-nous pas reçu bien des fois, & cela ne doit-il fuffire reveiller notre foi? Reffufcitons en nous la grace de nos Communions paflées..... Nous avons une trop

« PrécédentContinuer »