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tera pas à notre enterrement, puifque nous avons cette grande confolation, en demeurant fidéles à Dieu, que les: Anges y chan

teront.

Rachel, la bien-aimée de Jacob, mourut hors de fa maifon, & fut enterrée fur un chemin. Mais Jacob dreffa un titre, un monument fur fon fépulcre; erexit titulum... Cette privation de fépulture en terre bénite, eft un. titre pour Jefus-Chrift, qui confirme fa vérité... C'est un acte formel qui fe verra dans toute la postérité, qu'on a fouffert pour rendre témoignage à la vérité.

Ce Dieu veut que nous fouffrions que pour fon fervice, nous ne le fouffrirons que dans: un tems où l'on ne fent pas ce que l'on fouffre. Il fera content de nous, fi nous confen-tons que notre corps foit enterré fans aucune cérémonie, ou même privé de fépulture, pour rendre un témoignage à fa vérité qui foit autentique, & qui ayant quelque chofe d'éclatant, foit capable de réveiller plufieurs de fes ferviteurs qui font dans l'affoupiffement.

C'eft un bonheur d'être inhumé en terre fainte... Mais peut-on douter que s'il étoit queftion de défendre la fainteté de l'Evangile, il ne valût pas beaucoup mieux n'être pas mis: en terre fainte & être faint. Tâchons d'acquérir la véritable fainteté, & toute terre nous fera fainte.. Puifque S. Bernard ne craint pass de dire que nos temples font faints à cause de: la fainteté de nos corps, on peut dire auffi que la terre devient fainte, quand on y met le corps des faints..

XI. Que l'on ne doit jamais tant efpérer de
Dieu, que quand tout eft défefpéré du côté

des hommes.

Pourquoi ne difons - nous pas comme ces peuples de l'Evangile, Il a bienfait toutes chofes? Eft-ce qu'on penfe qu'on gouverneroit mieux l'Eglife que Jefus - Chrift ne la gou

verne?

P. 443.

Dieu eft plus près de nous fecourir quand p. 447. il n'y a perfonne qui nous fecoure, parce qu'il eft dit de lui, qu'il délivre le pauvre qui n'a perfonne qui vienne à fon fecours, pauperem cui non erat adjutor... Ce qui eft arrivé jufqu'ici à notre égard, étoit comme un fiége ; ... mais ce qui eft arrivé depuis, nous annonçant comme une bataille, qu'on eft prêt de nous livrer, nous devons reconnoître Dieu approche de nous davantage.

que

P. 419.

Qui a jamais entendu parler d'un sembla- P. 44. ble raifonnement: Votre armée, dit Dieu à Gédéon, eft trop nombreufe; vous ne vaincreg pas? Mais c'eft le raifonnement de Dieu, & non des hommes..... Dieu avoit résolu de donner la victoire à fon peuple; mais il vouloit qu'il fût perfuadé que c'étoit Dieu feul qui avoit vaincu.... Graces à Dieu, nous fommes fans aucune protection de la part des hommes; nous n'avons point d'armes, comme les foldats de Gédéon n'en avoient pas : & par conféquent nous voilà en état de vaincre, fi las trompette de la vérité fe fait entendre dans notre cœur, fi la lampe de la charité eft dans nos mains par les bonnes œuvres, & fi nous ne faifons non plus d'état de nos corps, que de pots de terre, pour les brifer, en les facri fiant à Jefus-Chrift..

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La mefure eft certaine. Dieu nous aime, au tant qu'on nous hait pour l'amour de lui.

L'ouvrage de la patience eft toujours parfait, foit qu'elle mette fin à la perfécution, foit que la perfécution mette fin à notre vie.

XII. Qu'il ne fert de rien de s'approcher des Sacremens, ou d'en être privé, même pour la caufe de Jefus Chrift, fi l'on n'a d'ailleurs une folide & véritable piété qui feule eft utile:

à tout..

Lorfque faint Cyprien écrivoit à ces illuftres Confeffeurs du nom de J. C. qui étoient enfer més dans les cachots, il joint toujours à la gloire de la féparation des faints myftéres, la gloire de toutes les vertus..... Il ne leur dit pas feulement qu'il ne leur manquoit rien du culte de la Religion; il leur dit auffi qu'ils doivent travailler à fe rendre agréables à Dieu en renonçant parfaitement au monde, &c.

XIII. De la fimplicité qu'il faut garder dans la vérité.

Si Balaam avoit eu le cœur bien droit, ik! n'y avoit pas à balancer fur les offres que le Roi de Moab lui faifoit pour le porter à ve→ nir maudire le peuple d'Ifraël... Il ne laiffa pas de confulter, fans doute avec une fecrette duplicité, comme pour engager Dieu à l'autorifer dans fa cupidité... Il confulte Dieu en- -core une fois ; & enfin Dieu lui permet de · faire ce qu'il fouhaite, & l'Ange lui repro che encore fa duplicité: perverfa eft via tua.

Rien de fi ailé que de trouver des raifons quand on en cherche; mais c'est. l'amour pro

pre qui nous les fournit : elles ne peuvent que nous éloigner de Dieu.

XIV. De la fin & de l'ufage légitime de la Puiffance.

Nous devons refpecter nos Supérieurs, leur p-11obéir, les imiter. Le refpect cft du au miniftére l'obéiffance eft due à la juftice: l'imitation eft due à la vertu. Il ne faut pas les imiter, quand leur vie eft contraire à l'Evan→ gile: il ne faut pas leur. obéir, quand le commandement eft injufte : mais il faut toujours les refpecter, parce que le ministére est toujours faint.

nous

De quelque lieu que Jefus-Chrift us fassë p. 3:. l'honneur de nous parler, il faut l'écouter avec refpect & lui obéir. De quelque lieu que le Démon puiffe nous parler, il ne faut pas même l'écouter, s'il fe peut ; mais du moins il ne faut jamais lúi obéir.

XV. Du refpect & de la foumiffion envers les
Supérieurs, lors même qu'ils font des fautes.

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Lorfque nos Supérieurs nous commandent quelque chofe d'injufte, ne pourroit-on pas du moins leur promettre le ref et pour cet or dre, en même tems qu'on refufe d'y obéir? Tout ce qu'on accorde à la Puissance qui vient de Dieu, ne peut être mauvais ; mais tout ce qu'on accorde à l'abus de la Puiffance, tel qu'eft l'ordre injufte, ne peut être bon... Nous ne devons rien à l'injuftice, ni obéiffance, ni refpect, ni foumiffion... Si on doit quelque- p. 344fois garder le filence fur les injuftices, par vues de charité & de prudence, on ne doit jamais promettre de le garder: car ce feroit à

des

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l'injuftice qu'on le promettroit... Il eft certain que s'il ne fe trouvoit perfonne qui voulût avoir la moindre déférence pour l'injuftice, il ne s'en commettroit pas tant : & par conféquent ce font les foumiffions faites à contre-tems qui fouvent y donnent lieu.

Saint Paul pouvoit permettre que Tite fût circoncis... La chofe étoit bonne & permise en foi c'étoit d'ailleurs très peu de chofe en apparence. En l'accordant, il eut pu appaiser des troubles & des divifions dont les fuites étoient infinies; en le refufant, il ne pouvoit manquer d'aigrir un très-grand nombre de Juifs... Enfin la chofe étoit autorisée par faint Pierre même, par le grand nombre que fon exemple: avoit entraîné. Cependant parce qu'en accor→ dant la Circoncifion de Tite, il eût rifer l'erreur de ceux qui croyoient la Circoncifavoparu fion néceffaire,... non feulement il ne voulut rien accorder, mais il fe crut obligé de résister en face au Chef de l'Eglife.

Nous avons trois chofes à éviter felon S.. Auguftin. Nous ne devons pas confentir au mal en l'approuvant : nous ne devons pas le négliger en ne le reprenant pas : nous ne de-vons pas nous élever nous-mêmes en le reprenant avec infulte: neque confentientes fitis: malis, ut approbetis ; neque negligentes, ut non: arguatis; neque fuperbientes, ut infultanter fa

ciatis.

Lorfque notre pere nous porte à bleffer le refpect que nous devons à notre mere, il faut être extraordinairement circonfpect pour ne les bleffer ni l'un ni l'autre. Nous fommes redevables à l'Eglife, qui eft notre mere, & nous ne devons jamais abandonner les intérêts.. Nous fommes redevables à nos Pafteurs qui font

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