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POST-SCRIPTUM.

Depuis l'époque où ce discours a été composé, la réforme est devenue de plus en plus urgente.

L'administration universitaire, malgré ses lumières incontestables et ses excellentes intentions, ne cesse d'accroître le mal en appliquant aux écoles normales primaires des mesures qui ne conviennent qu'aux colléges.

Ainsi, assez récemment, une circulaire additionnelle au règlement général des écoles normales, exige que les élèves aient des correspondants en ville; qu'on accorde aux élèves des sorties assez fréquéntes chez ces correspondants, et que ces sorties aient lieu le jeudi.

D'abord, est-il sage de provoquer à sortir ces jeunes gens qui n'y pensaient pas ? est-il prudent d'établir des sorties pour des élèves à qui il ne faut que laisser entrevoir la ville, afin qu'ils conservent l'amour de la vie simple des campagnes?

Qui ne voit ensuite que la création des correspondants ne peut avoir que des résultats déplorables? vu la condition sociale des élèves et de leurs familles, ces correspondants appartiendront nécessairement à la classe ouvrière des villes, classe de laquelle il faut

bien plutôt éloigner une jeunesse qui doit être religieusement et chastement élevée.

Qui ne voit, en outre, que pour de telles sorties le jeudi est un jour très-malheureusement choisi? Ce jour-là les ouvriers honnêtes s'occupent de leur travail, et ne pourront surveiller les élèves qu'on leur confie; les autres vont au cabaret et les y conduiront.

Une telle direction donnée aux écoles normales primaires doit avoir des résultats funestes; ces résultats ne se sont pas fait attendre.

Déjà, dans la session d'août 1840, plusieurs conseils généraux viennent de mettre en question le maintien de l'école normale de leurs départements. Deux d'entre eux, celui de la Loire-Inférieure et celui des Vosges, en ont déjà voté la suppression. Cette suppression s'effectuera dès 1841 pour une moitié du personnel, et en 1842 elle sera complète.

Un tel fait en dit plus que tous les raisonnements. Il faut donc se hâter d'entrer dans une autre voie, si l'on ne veut que la direction de l'instruction primaire échappe bientôt à l'État, et appartienne désormais à une influence ennemie.

FIN.

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

No Jer

LOI SUR L'INSTRUCTION PRIMAIRE.

LOUIS-PHILIPPE, roi des Français,

A tous présents et à venir, salut.

Nous avons proposé, les chambres ont adopté, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

TITRE PREMIER.

DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE ET DE SON OBJET.

Article premier. L'instruction primaire est élémentaire ou supérieure.

L'instruction primaire élémentaire comprend nécessairement l'instruction morale et religieuse, la lecture, l'écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures.

L'instruction primaire supérieure comprend nécessairement en outre : les éléments de la géométrie et ses applications usuelles, spécialement le dessin linéaire et l'arpentage; des notions des sciences physiques et de l'histoire naturelle, applicables aux usages de la vie; le chant, les éléments de l'histoire et de la géographie, et surtont de l'histoire et de la géographie de la France.

Selon les besoins et les ressources des localités, l'instruction primaire pourra recevoir les développements qui seront jugés convenables.

Art. 2. Le vœu des pères de famille sera toujours con

BARRAU.

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