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est; et il faut être bien maladroit, si on n'y trouve quelque jour.

XLV.

La charité n'est pas un précepte figuratif. Dire que JÉSUS-CHRIST, qui est venu ôter les figures pour mettre la vérité, ne soit venu que pour mettre la figure de la charité, et pour en ôter la réalité qui étoit auparavant cela est horrible.

XLVI.

Combien les lunettes nous ont-elles découvert d'êtres qui n'étoient point pour nos philosophes d'auparavant? On attaquoit hardiment l'Ecriture sur ce qu'on y trouve, en tant d'endroits, du grand nombre des étoiles. Il n'y en a que mille vingt-deux, disoit-on : nous le savons.

XLVII.

L'homme est ainsi fait, qu'à force de lui dire qu'il est un sot, il le croit; et, à force de se le dire à soi-même, on se le fait croire. Car l'homme fait lui seul une conversation intérieure, qu'il importe de bien régler: Corrumpunt mores bonos colloquia mala (I Cor. 15, 33). Il faut se tenir en silence autant qu'on peut, et ne s'entretenir que de Dieu; et ainsi on se le persuade à soi-même.

XLVIII.

Quelle différence entre un soldat et un chartreux, quant à l'obéissance? Car ils sont également obéissants et dépendants, et dans des exercices

comme les Juifs: Nous n'y marcherons pas : nous voulons suivre les pensées de notre cœur, et étre comme les autres peuples.

LII.

Il y a trois moyens de croire : la raison, la coutume et l'inspiration. La religion chrétienne, qui seule a la raison, n'admet pas pour ses vrais enfants ceux qui croient sans inspiration : ce n'est pas qu'elle exclue la raison et la coutume; au contraire, il faut ouvrir son esprit aux preuves par la raison, et s'y confirmer par la coutume; mais elle veut qu'on s'offre par l'humiliation aux inspirations, qui seules peuvent faire le vrai et salutaire effet: Ut non evacuetur crux Christi. (1 Cor. 1, 15)

LIII.

Jamais on ne fait le mal si pleinement et si gaiement que quand on le fait par un faux principe de conscience.

LIV.

Les Juifs, qui ont été appelés à dompter les nations et les rois, ont été esclaves du péché; et les Chrétiens, dont la vocation a été à servir et à être sujets, sont les enfants libres.

LV.

Est-ce courage à un homme mourant d'aller dans la foiblesse et dans l'agonie affronter un Dieu tout-puissant et éternel ?

est; et il faut être bien maladroit, si on n'y trouve quelque jour.

XLV.

La charité n'est pas un précepte figuratif. Dire que JÉSUS-CHRIST, qui est venu ôter les figures pour mettre la vérité, ne soit venu que pour mettre la figure de la charité, et pour en ôter la réalité qui étoit auparavant cela est horrible.

XLVI.

Combien les lunettes nous ont-elles découvert

d'êtres qui n'étoient point pour nos philosophes d'auparavant? On attaquoit hardiment l'Ecriture sur ce qu'on y trouve, en tant d'endroits, du grand nombre des étoiles. Il n'y en a que mille vingt-deux, disoit-on : nous le savons.

XLVII.

L'homme est ainsi fait, qu'à force de lui dire qu'il est un sot, il le croit; et, à force de se le dire à soi-même, on se le fait croire. Car l'homme fait lui seul une conversation intérieure, qu'il importe de bien régler: Corrumpunt mores bonos colloquia mala (I Cor. 15, 33 ). Il faut se tenir en silence autant qu'on peut, et ne s'entretenir que de Dieu; et ainsi on se le persuade à soi-même.

XLVIII.

Quelle différence entre un soldat et un chartreux, quant à l'obéissance? Car ils sont également obéissants et dépendants, et dans des exercices

comme les Juifs: Nous n'y marcherons pas nous voulons suivre les pensées de notre cœur, et être comme les autres peuples.

LII.

Il y a trois moyens de croire : la raison, la coutume et l'inspiration. La religion chrétienne, qui seule a la raison, n'admet pas pour ses vrais enfants ceux qui croient sans inspiration ce n'est pas qu'elle exclue la raison et la coutume; au contraire, il faut ouvrir son esprit aux preuves par la raison, et s'y confirmer par la coutume; mais elle veut qu'on s'offre par l'humiliation aux inspirations, qui seules peuvent faire le vrai et salutaire effet: Ut non evacuetur crux Christi. (I Cor. 1, 17;

LIII.

Jamais on ne fait le mal si pleinement et si gaiement que quand on le fait par un faux principe de conscience.

LIV.

Les Juifs, qui ont été appelés à dompter les nations et les rois, ont été esclaves du péché; et les Chrétiens, dont la vocation a été à servir et à être sujets, sont les enfants libres.

Est-ce courage

LV.

à un homme mourant d'aller dans la foiblesse et dans l'agonie affronter un Dieu

tout-puissant et éternel ?

LVI.

Je crois volontiers les histoires dont les témoins se font égorger.

LVII.

La bonne crainte vient de la foi; la fausse crainte vient du doute. La bonne crainte porte à l'espérance, parce qu'elle naît de la foi, et qu'on espère au Dieu que l'on croit la mauvaise porte au désespoir, parce qu'on craint le Dieu auquel on n'a point de foi. Les uns craignent de le perdre, et les autres de le trouver.

LVIII.

Salomon et Job ont le mieux connu la misère de l'homme, et en ont le mieux parlé ; l'un le plus heureux des hommes, et l'autre le plus malheureux; l'un connoissant la vanité des plaisirs par expérience, l'autre la réalité des maux.

LIX.

:

Les païens disoient du mal d'Israël, et le prophète aussi : et tant s'en faut que les Israélites eussent droit de lui dire Vous parlez comme les païens, qu'il fait sa plus grande force sur ce que les païens parlent comme lui. (Ezéchiel.)

LX.

Dieu n'entend pas que nous soumettions notre croyance à lui sans raison, ni nous assujettir avec

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