Images de page
PDF
ePub

ie. Ces vanités impertinentes sont aussi mépri " communes : mais un peuple ose-t-il se dire n que des peuples qui ont eu des villes et des lus de vingt siècles avant lui ?

62. La loi (de Juifs) est tout ensemble la ienne loi du monde, etc.

t très faux que la loi des Juifs soit la plus anpuisqu'avant Moïse, leur législateur, ils demeuen Egypte, le pays de la terre le plus renommé ssages lois, selon lesquelles les rois étoient jugés la mort. Il est très faux que le nom de Lor n'ait été qu'après Homère; il parle des lois de Minos dans ssée. Le mot de loi est dans Hésiode; et quand le de loi ne se trouveroit ni dans Hésiode, ni dans Are, cela ne prouveroit rien. Il y avoit d'anciens mes, des rois et des juges: donc il y avoit des lois. s des Chinois sont bien antérieures à Moïse. 1 est encore très faux que les Grecs et les Romains nt pris des lois des Juifs. Ce ne peut être dans les mencements de leurs républiques; car alors ils ne uvoient connoître les Juifs. Ce ne peut être dans le nps de leur grandeur; car alors ils avoient pour ces rbares un mépris connu de toute la terre. Voyez mme Cicér

[blocks in formation]

traite en parlant de la prise de Jérulon avoue qu'avant la traduction ucune nation n'a connu leurs

he sincérité qui n'a point onde, ni sa racine dans la

out des exemples, et n'a sa racine

dra un libérateur pour tous ; qu'ils sont au monde pour l'annoncer.

Peut-on s'aveugler à ce point et être assez fanatique pour ne faire servir son esprit qu'à vouloir aveugler le reste des hommes! Grand Dieu! un reste d'Arabes voleurs, sanguinaires, superstitieux et usuriers, seroient le dépositaire de tes secrets! cette horde barbare seroit plus ancienne que les sages Chinois, que les bracmanes qui ont enseigné la terre, que les Égyptiens qui l'ont étonnée par leurs immortels monuments! cette chétive nation seroit digne de nos regards pour avoir conservé quelques fables ridicules et atroces, quelques contes absurdes infiniment au-dessous des fables indiennes et persanes! et c'est cette horde d'usuriers fanatiques qui vous en impose! ô Pascal! et vous donnez la torture à votre esprit, vous falsifiez l'histoire, et vous faites dire à ce misérable peuple tout le contraire de ce que ses livres ont dit! vous lui imputez tout le contraire de ce qu'il a fait! et cela pour plaire à quelques jansénistes qui ont subjugué votre imagination ardente et perverti votre raison supé

rieure. V.

Page 61. Ce peuple (les Juifs), quoique si étrangement abondant, est sorti d'un seul homme.

Il n'est point étrangement abondant. On a calculé qu'il n'existe pas aujourd'hui six cent mille individus juifs. V.

Page 61. Ce peuple est le plus ancien qui soit dans la connoissance des hommes.

Certes ils ne sont pas antérieurs aux Égyptiens, aux Chaldéens, aux Perses, leurs maîtres; aux Indiens, inventeurs de la théologie. On peut faire comme on veut

sa généalogie. Ces vanités impertinentes sont aussi mépri sables que communes : mais un peuple ose-t-il se dire plus ancien que des peuples qui ont eu des villes et des temples plus de vingt siècles avant lui?

Page 62. La loi (de Juifs) est tout ensemble la plus ancienne loi du monde, etc.

Il est très faux que la loi des Juifs soit la plus ancienne, puisqu'avant Moïse, leur législateur, ils demeuroient en Egypte, le pays de la terre le plus renommé par ses sages lois, selon lesquelles les rois étoient jugés après la mort. Il est très faux que le nom de Loi n'ait été connu qu'après Homère; il parle des lois de Minos dans l'Odyssée. Le mot de loi est dans Hesiode; et quand le nom de loi ne se trouveroit ni dans Hésiode, ni dans Homère, cela ne prouveroit rien. Il y avoit d'anciens royaumes, des rois et des juges : donc il y avoit des lois. Celles des Chinois sont bien antérieures à Moïse.

Il est encore très faux que les Grecs et les Romains aient pris des lois des Juifs. Ce ne peut être dans les commencements de leurs républiques; car alors ils ne pouvoient connoître les Juifs. Ce ne peut être dans le temps de leur grandeur; car alors ils avoient pour ces barbares un mépris connu de toute la terre. Voyez comme Cicéron les traite en parlant de la prise de Jérusalem par Pompée. Philon avoue qu'avant la traduction imputée aux Septante, aucune nation n'a connu leurs livres. V.

Page 63. C'est une sincérité qui n'a point d'exemple dans le monde, ni sa racine dans la

nature.

Cette sincérité a partout des exemples, et n'a sa racine

que dans la nature. L'orgueil de chaque Juif est intéressé à croire que ce n'est point sa détestable politique, son ignorance des arts, sa grossièreté, qui l'ont perdu; mais que c'est la colère de Dieu qui le punit: il pense, avec satisfaction, qu'il a fallu des miracles pour l'abature, et que sa nation est toujours la bien-aimée du Dieu qui la châtie. Qu'un prédicateur monte en chaire, et dise aux François : « Vous êtes des misérables qui n'avez ni cœur, « ni conduite; vous avez été battus à Hochstet et à Ra«< millies, parce que vous n'avez pas su vous défendre,» il se fera lapider. Mais s'il dit : « Vous êtes des Catho« liques chéris de Dieu. Vos péchés infâmes avoient ir« rité l'Éternel, qui vous livra aux hérétiques à Hochstet «et à Ramillies: et quand vous êtes revenus au Seigneur, <«< alors il a béni votre courage à Denain.» Ces paroles le feront aimer de l'auditoire. V.

Page 75. La création du monde commençant à s'éloigner, Dieu a pourvu d'un historien contemporain.

Contemporain : ah! V.

Page 76. Si Moïse eût débité des fables, il n'y eût point eu de Juif qui n'en eût pu reconnoître l'imposture.

Oui, s'il avoit écrit en effet ces fables dans un désert, pour deux ou trois millions d'hommes qui eussent eu des bibliothèques. Mais si quelques lévites avoient écrit ces fahles plusieurs siècles après Moise, comme cela est vrai semblable et vrai!....

De plus, y a-t-il une nation chez laquelle on n'ait pas debité ces fables? V.

Page 76. Au temps où il écrivoit ces choses,

la mémoire en devoit encore être toute récente dans l'esprit de tous les Juifs.

Les Egyptiens, Syriens, Chaldéens, Indiens, n'ontils pas donné des siècles de vie à leurs héros, avant que la petite horde juive, leur imitatrice, existât sur la terre? V.

Page 122. Ce n'est pas de cette sorte que l'Écriture, qui connoît mieux que nous les choses qui sont de Dieu, en parle.

Et qu'est-ce donc que le Cœli enarrant gloriam Dei? V.

Page 135. Lorsque j'ai considéré d'où vient qu'on ajoute tant de foi à tant d'imposteurs, etc., et tout le reste de ce long paragraphe.

La solution de ce problème est bien aisée. On vit des effets physiques extraordinaires; des fripons les firent passer pour des miracles. On vit des maladies augmenter dans la pleine lune; et des sots crurent que la fièvré étoit plus forte parce que la lune étoit pleine. Un malade qui devoit guérir se trouva mieux le lendemain qu'il cut mangé des écrevisses; et on conclut que les écrevisses purifioient le sang, parce qu'elles sont rouges étant cuites,

Il me semble que la nature humaine n'a pas besoin du vrai pour tomber dans le faux. On a imputé mille fausses influences à la lune, avant qu'on imaginât le moindre rapport véritable avec le flux de la mer. Le premier homme qui a été malade a cru sans peine le premier charlatan; personne n'a vu de loups garoux ni de sorciers, et beaucoup y ont cru; personne n'a vu de transmutation de métaux, et plusieurs ont été ruinés par la créance de la pierre philosophale; les Romains, les Grecs

« PrécédentContinuer »