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naux conservés chez les Oratoriens de Clermont. Du reste, on en retrouve une copie à peu près complète dans le мs., no 176, Supplément français, à la Bibliothèque du roi, et aussi dans le Petit MS. in-8° dont nous parlerons plus loin. Bossut en a donné une partie dans le troisième volume de son édition. Nous n'avons pas cru devoir comprendre dans celle-ci la partie encore inédite que nous avons recueillie dans les MSS. du P. Guerrier. Ces discussions sur la grâce, à la fois froides et subtiles, ont aujourd'hui peu d'intérêt, et, il faut bien le dire, l'on a peine à y reconnaître le style des Provinciales et des Pensées. Elles ne pourraient trouver place que dans une nouvelle édition des œuvres complètes de Pascal.

Quant aux Abrégés de la vie de Jésus-Christ, il est possible que le Ms. autographe en renferme quelques pages, par exemple, le fragment que Pascal a intitulé le Mystère de Jésus. Nous n'en avons du reste retrouvé aucune trace dans les recueils du P. Guerrier.

2o COPIES DU MANUSCRIT AUTOGRAPHE. L'une, provenant du fonds de Saint-Germain, nous parait être la copie originale dont il est fait mention dans la préface d'Etienne Perier, et d'après laquelle on fit la première édition des Pensées. Nous

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avons eu plus haut occasion de remarquer qu'elle porte des notes et des corrections écrites par Nicole, Arnauld et Étienne Perier. Cette copie, faite évidemment avant que les feuilles manuscrites de Pascal eussent été fixées dans le grand registre in-folio, ne reproduit pas ces fragments dans le même ordre. Ils y sont disposés dans un arrangement qui n'est pas un ordre véritable, mais qui vaut mieux que la confusion qui règne dans le Ms. autographe. La collation entre ce мs. et la copie serait donc fort difficile, si des chiffres de renvoi n'avaient été tracés au crayon dans l'un et dans l'autre.

La copie ne contient pas, à beaucoup près, tout ce que renferme le мs. autographe; d'un autre côté, on y trouve quelques fragments qui ne sont pas dans le мs., et qui sans doute auront été perdus. On sait que les manuscrits posthumes de Pascal passèrent en bien des mains, et il est à croire que plus d'une page des Pensées a été perdue, et que le мs. autographe et la copie ne contiennent pas tout ce qui fut trouvé après la mort de Pascal.

La copie dont il est ici question fut donnée par Marguerite Perier, avec la bibliothèque qui avait appartenu à Pascal, au bénédictin dom Jean Guerrier, allié de sa famille'.

Dom Jean Guerrier, naquit à Clermont en Auvergne, de parents

A la mort de Jean Guerrier, ce Ms. fut transmis à la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés, conformément à la recommandation suivante, qui se trouve écrite sur la première page de la copie : « S'il arrivait que je viens (sic) à mourir, «< il faut faire tenir à Saint-Germain-des-Prés ce «< présent cahier pour faciliter la lecture de l'ori«<ginal qui y a été déposé.

<«< Fait à l'abbaye de Saint-Jean-d'Angély, ce «1er avril 1723.

« Signé FR. JEAN GUERRIER. »

distingués... Après avoir fait ses humanités, il entra dans la congrégation, et prononça ses vœux dans l'abbaye de Saint-Augustin de Limoges, le 9 juillet 1694. Il y professa la théologie pendant sept ans.

Il fut nommé prieur de Bassac, en 1713. Peu de temps après, messire Charles de Drouères, archiprêtre et curé de la ville de St-Jeand'Angély, lui résigna cette cure importante... La diète annuelle de la congrégation, tenue en 1715, nomma dom Guerrier prieur de l'abbaye de St-Jean-d'Angély... Il enrichit le monastère de bons livres. Ayant engagé mademoiselle Perier, nièce du célèbre Pascal, à lui céder ceux de la bibliothèque de son oncle, il les fit transporter à St-Jean-d'Angély; mais il envoya les manuscrits au père général à Paris. Il se réserva le manuscrit (a) des Pensées de M. Pascal, parce qu'il en contenait qui n'avaient pas pu être imprimées. Il renvoya ce recueil à dom Alaydon, général de la congrégation, quelques jours avant sa mort. Afin de ne rien perdre de ce qui venait de la bibliothèque de mademoiselle Perier, dom Guerrier fit faire des recueils d'une infinité de brochures, et de feuilles volantes et autres écrits qui se trouvaient parmi les livres. Il les fit relier proprement, et comme la bibliothèque ne pouvait contenir tous les livres qu'il avait ajoutés à ceux du monastère, il en fit construire une magnifique, en faisant continuer le corps de logis où sont les infirmeries. - Dom Guerrier mourut le 31 octobre 1731. (Bibliothèque générale des écrivains de l'ordre de St-Benoît (supplément), 1 vol. in-4°, et Histoire littéraire de la congrégation de St-Maur, ordre de St-Benoît, 4 vol. in-4°, 1770.)

a) C'est-à-dire la Copic.

La seconde copie ' a été faite évidemment sur la précédente; elle est écrite de la même main et sur le même papier. Seulement les divers cahiers dont elle se compose ont été reliés dans un ordre un peu différent. Cette seconde copie avait été donnée par Marguerite Perier au P. Pierre Guerrier, dont elle porte la signature 2. A la fin du volume se trouvent diverses pièces, telles que le procès-verbal concernant l'affaire de l'ex-capucin Saint-Ange", la correspondance de Pascal avec le P. Noël, jésuite, sur la question du vide, etc.

Cette copie, à la mort du P. Guerrier, passa dans la bibliothèque de M. Guerrier de Bezance, qui, en 1779, la communiqua à l'abbé Bossut, et ensuite en fit cadeau à la Bibliothèque du roi.

Quelque utiles que soient ces copies pour faciliter la lecture des parties du мs. autographe qu'elles contiennent, il faut bien se garder cependant de leur accorder une entière confiance, et

'No 176. Suppl. franc., à la Bibliothèque royale.

'Le P. Pierre Guerrier appartenait à la communauté des Oratoriens de Clermont. Il étoit neveu de Fr. Jean Guerrier, et oncle de M. Guerrier de Bezance, maître des requêtes, puis avocat général à la cour des aides de Clermont.

Cette pièce est originale et porte la signature de Pascal. L'excapucin Saint-Ange se trouvait à Rouen, en 1647, en même temps que Pascal, qui fut, avec deux de ses amis, appelé à témoigner devant l'autorité ecclésiastique, sur ce qu'il savait de certaines doctrines imputées à ce religieux.

elles ne sauraient remplacer l'étude patiente et minutieuse du мs.; car elles contiennent des fautes de transcription graves et nombreuses.

Un autre défaut à signaler, c'est que les divers fragments qui dans l'autographe forment autant de papiers distincts, se trouvent transcrits dans la copie à la suite les uns des autres, sans aucun signe de séparation qui serve à les distinguer.

3o RECUEILS MANUSCRITS DU P. GUERRIER.

Après le мs. autographe des Pensées, les recueils du P. Guerrier sont certainement les plus importants de tous les мss. dont j'ai fait usage J'ai déjà dit que Bossut en avait eu communication, mais il n'en a point parlé, et ils seraient encore inconnus, sans l'heureux hasard qui me les a fait découvrir.

On m'avait dit qu'il y avait à Clermont un ancien juge au présidial de cette ville, M. Bellaigue de Rabanesse, qui passait pour avoir en sa possession des papiers relatifs à Pascal; mais il avait toujours refusé de les communiquer même à ses plus proches, et personne n'en avait jamais rien vu. Je fis le voyage de Clermont. M. Bellaigue habitait un village au pied des montagnes. C'était un vieillard plus qu'octogénaire qui m'accueillit d'abord avec réserve mais la confiance vint à mesure que la conversation s'engagea, et elle fut complète quand M. Bellaigue sut que j'avais écrit un Eloge

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