Impressions de théâtre ...: sér. Aristophane. Racine. A. de Musset. E. Renan. Ibsen. J.-J. Weiss. Sarcey. L. Bouilhet. Meilhac et Halévy. É. Zola. H. Lavedan. Pouvillon. Gandillot. De Curel. P. Hervieu. M. Bouchor

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Société française d'imprimerie et de librairie, 1896

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Page 142 - ... je ne saurais faire un pas sans marcher sur mes pas d'hier; eh bien! mon cher ami, cette ville n'est rien auprès de ma cervelle. Tous les recoins m'en sont cent fois plus connus; toutes les rues, tous les trous de mon imagination sont cent fois plus fatigués; je m'y suis promené en cent fois plus de sens, dans cette cervelle délabrée, moi son seul habitant!
Page 142 - ... en cent fois plus de sens, dans cette cervelle délabrée, moi son seul habitant! je m'y suis grisé dans tous les cabarets; je m'y suis roulé comme un roi absolu dans un carrosse doré; j'y ai trotté en bon bourgeois sur une mule pacifique, et je n'ose seulement pas maintenant y entrer comme un voleur, une lanterne sourde à la main.
Page 71 - Et la grosse gaîté de l'épaisse opulence ; Tant de petits talents où je n'ai pas de foi ; Des réputations on ne sait pas pourquoi ; Des protégés si bas ! des protecteurs si bêtes !... Des ouvrages vantés qui n'ont ni pied ni tètes ; Faire des soupers fins où l'on périt d'ennui ; Veiller par air ; enfin , se tuer pour autrui...
Page 104 - Y at-il quelque part deux jeunes gens qui passent leurs dimanches à lire ensemble les poètes, à se communiquer ce qu'ils ont fait, les plans des ouvrages qu'ils voudraient écrire, les comparaisons qui leur sont venues, une phrase, un mot, — et, bien que dédaigneux du reste, cachant cette passion avec une pudeur de vierge? Je leur donne un conseil: Allez côte à côte dans les bois, en déclamant des vers, mêlant votre âme à la sève des arbres et à l'éternité des chefsd'œuvre; perdez-vous...
Page 107 - Quoi ! tu mentais aussi, pauvre fille !... A quoi bon Tu ne me trompais pas, tu te trompais toi-même : Pouvant avoir l'amour, tu n'as que le pardon ! Garde-le, large et franc, comme fut ma tendresse; Que par aucun regret ton cœur ne soit mordu : Ce que j'aimais en toi, c'était ma propre ivresse, Ce que j'aimais en toi, je ne l'ai pas perdu. Ta lampe n'a brûlé qu'en empruntant ma flamme ; Comme le grand convive aux noces de Cana, Je changeais en vin pur les fadeurs de ton âme, Et ce fut un...
Page 143 - Par l'éternel amour. La main qui les suspend dans l'espace n'a écrit qu'un mot en lettres de feu. Ils vivent parce qu'ils se cherchent, et les soleils tomberaient en poussière si l'un d'entre eux cessait d'aimer.
Page 71 - Oh! non , en vérité; Mais c'est que je vois tout assez du bon côté : Tout est colifichet, pompon , et parodie ; Le monde , comme il est , me plaît à la folie. Les belles tous les jours vous trompent, on leur rend; On se prend , on se quitte , assez publiquement; Les maris savent vivre , et sur rien ne contestent; Les hommes s'aiment tous; les femmes se détestent Mieux que jamais : enfin c'est un monde charmant; Et Paris s'embellit délicieusement.
Page 142 - Eh bien donc! où veux-tu que j'aille? Regarde cette vieille ville enfumée; il n'ya pas de places, de rues, de ruelles où je n'aie rôdé trente fois; il n'ya pas de pavés où je n'aie traîné ces talons usés, pas de maisons où je ne sache quelle est la fille ou la vieille femme dont la tête stupide se dessine éternellement à la fenêtre; je ne saurais faire un pas sans marcher sur mes pas d'hier; eh bien, mon cher ami, cette ville n'est rien auprès de ma cervelle. Tous les recoins m'en...
Page 250 - ... soutenir, Mette d'un côté ! Jane de l'autre, les deux sœurs me portaient, m'aidaient à faire mes dix pas dans la cour. J'étais heureux alors; heureux comme un enfant. Nous étions toujours ensemble à bavarder, à rire. Toujours tous les trois. J'avais de l'amitié pour l'une autant que pour l'autre. Quel malheur que je sois arrivé à en préférer une ! Et pourquoi Jane? Mette est aussi jolie que sa sœur, et nos âges sont mieux assortis. Elles se ressemblent d'ailleurs, les cheveux,...
Page 33 - Impossible de sortir de ce triple postulat de la vie morale : Dieu, justice, immortalité! La vertu n'a pas besoin de la justice des hommes; mais elle ne peut se passer d'un témoin céleste, qui lui dise : « Courage ! courage ! » Mort que je vois venir, que j'appelle et que j'embrasse, je voudrais au moins que tu fusses utile à quelqu'un, à quelque chose, fût-ce à la distance des confins de l'infini...

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