Auprès de leurs troupeaux, dans un bocage sombre, Que n'ai-je pour Philis brûlé des mêmes feux! Leurs graces, il est vrai, n'égalent point vos charmes, Un jour les peut flétrir, un jour flétrit les fleurs : Lors même que l'hiver glace et l'air et les ondes ; Mon air ne cede rien aux graces de Mirtyle. Ne craignez point, Iris, d'habiter nos forêts; Les plaisirs y naîtront de vos tendres attraits: Les sinceres amours, peu connus dans les villes, Sous nos tranquilles toits ont choisi des asiles. Souvent, joignant nos voix aux chansons des oiseaux, Nous irons éveiller les folâtres échos: Nos chants égaleront la douce mélodie Des chants dont le dieu Pan sait charmer l'Arcadie; De former sur la flûte un son harmonieux; Je vous garde un hautbois qui semble fait pour vous ; D'une longue amitié m'offrit ce dernier gage. Je vous destine encor deux chevreaux qu'avec peine Tout s'embellit pour vous, tout pare nos campagnes; D'une moisson de fleurs les chemins sont semés; Des fruits de mon verger vous aurez les prémices, Mais que dis-je? insensé! formé par la tristesse, L'Amour, ce dieu cruel, a troublé mes beaux jours; Ingrate! estimez mieux nos demeures champêtres; Les déesses souvent ont touché nos pipeaux; CORIDON NOTES. se plaint de l'insensibilité d'Iris, bergere d'un hameau étranger; il veut inutilement l'attirer dans ses campagnes. Dans les champs qu'Aréthuse enrichit de ses eaux. Fontaine de Sicile. Des chants dont le dieu Pan sait charmer l'Arcadie. Belle contrée du Peloponnese, consacrée autrefois aux déités champêtres, et dont les habitants, tous pasteurs, passoient pour les maîtres de la poésie bucolique. |