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Elle est le guide et le modele ;
Sur le tour un essai nouveau
Chaque jour lui promet mon zele.

Si je cultive, dès l'aurore,

Ces jasmins, ces myrtes, ces fleurs,
C'est pour offrir l'encens de Flore
Et les plus brillantes couleurs-
A l'immortelle que j'adore.

Quand cette vigne dont mes mains
Guident la seve vagabonde
Répond au soin qui la féconde
Et se couronne de raisins :
Croissez, leur dis-je avec tendresse,
Fruits heureux, embellissez-vous;
Que sur vous l'automne s'empresse
Et vous livre au sort le plus doux!
Défendus par ma vigilance
De mille insectes renaissants,
Garantis de la violence

Et du sagittaire et des vents,
Dans votre fraîcheur la plus pure,
Au sein des hivers dévorants,
Vous irez porter mon encens
Et l'hommage de la nature

A la déesse du printemps.

Ces dons de l'amour et des arts,

Présentés sous le nom du zele,

Seront offerts à ses regards.

Dieux! ils seront touchés par

Avant que de m'en détacher,

elle!

Que des pleurs, des baisers de flamme, Fassent passer toute mon ame

Dans ces dons qu'elle doit toucher !

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VERS

A LA VILLE D'ARRAS,

Où l'auteur avoit accompagné M. DE CHAUVELIN, intendant de Picardie.

RESPECTA

CTABLE séjour de ces vertus antiques,

Et de ce goût du vrai, l'honneur des premiers temps, Terre où vont refleurir les arts les plus brillants,

Et qui verras ton nom aux fastes poétiques

Parmi les temples des talents;

Si quelques succès dus à la seule indulgence
M'ont pu mériter les regards

De ceux de tes enfants qu'unit l'amour des arts,
Jouis de ma reconnoissance,

Et contemple avec moi, dans ces mêmes succès,
Les monuments de tes bienfaits.

L'un de tes citoyens * aux lux de ma naissance

Daigna former, instruire et guider mon enfance.

Il m'apprit à penser: il m'apprit encor plus ;
En ouvrant à mes yeux les routes du génie,

* Le P. Lagneau,

Il éclairoit mes pas du flambeau des vertus.
Mon ame enfin est son ouvrage :

Ses talents et ses mœurs avoient été le tien.

Ce titre et tes lauriers t'assurent mon hommage; Et sur le plus lointain rivage

Je porterai pour toi le cœur d'un citoyen.

RÉPONSE A UN AMI

Qui avoit donné des louanges à l'auteur.

DE votre gracieuse épître

Je n'adopte que la moitié :

De tout éloge vain j'ai rayé le chapitre,
Et je n'ai lu que l'amitié.

Ce sentiment sincere et tendre

A mes sentiments étoit dû :

A votre cœur j'avois droit de prétendre ;
Le mien vous avoit prévenu.

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