Enfin, pour en parler avec plus d'évidence C'est la très mince lieutenance D'un fort d'assez peu d'importance., Qui ne sera jamais bloqué, Mais dont le grenadier qui s'offre à sa défense Rendroit bon compte un jour si, contre l'apparence, Il pouvoit se voir attaqué Sur cette chétive éminence. Encor voulons-nous moins que cette jouissance Par ce mémoire présenté; Ce n'est pour le moment qu'un titre sans séance, D'actuelle réalité Que dans notre reconnoissance, Jusqu'à l'instant qu'il plaise au maître souverain Dont nous briguons la survivance. Que sait-on ? hélas ! le vieux reître, Très choyé, très soigneux des restes de son être, Empaqueté, fourré, le nez sur ses tisons, Entre son major et son prêtre, Et quand il aura tout conté Sur Hochstet et sur Ramillies, Comment on eût mieux fait, ce qu'on eût emporté De gloire, d'immortalité, Et de moustaches ennemies, Quand il aura bien exalté Les antiques chevaleries, Des maréchaux défunts dépeint les effigies, La perruque et l'austérité, Ses campagnes et ses orgies, Des sieges où peut-être il n'a jamais été, Enfin quand le bon homme aura bien répété Les ennuyeuses litanies Du temps passé, seul temps par lui toujours vantė; Après qu'il aura joint à cette kyrielle Ce que dans sa baraque il compte faire un jour, Ses projets assez longs pour la vie éternelle, Les mémoires qu'il doit présenter à la cour, Le roi mon maître, mon canon » ; Nous l'endormir chrétiennement, Pour son bonheur et pour le nôtre ! Toute la pompe des batailles; Que pour mieux décorer son convoi, son tombeau, On empruntera de la yille Ce qui peut manquer au château, Que vers son dernier domicile Qui végetent dans le pays Que tous les vieux fusils ce jour-là sortiront Et, s'ils le peuvent, tireront, Pour annoncer au loin sa marche funéraire, Que son large écusson, sa croix, son cimeterre, Et qu'enfin au sein de la terre Qu'avec les honneurs de la guerre. ROMANCE. ADIEU, paisible indifférence, Dont j'ai tant chéri les attraits; Soyez sûre que ma constance Sera de vous fuir désormais. Voici l'instant de ma défaite ; Pourrai-je ne pas m'enflammer; Je vois bien que je vais aimer, Le cœur me bat près de Colette. Dès le matin je suis Colette, |