SCENE IV. ARISTE, LISETTE. LISETTE. Ah! que votre retour nous étoit nécessaire, ARISTE. Que veux-tu que je fasse ? Géronte n'entend rien: ce que je vois me passe : Dont je l'ai soupçonné, graces à son talent. LISETTE. Le soupçonner! comment, c'est là que vous en êtes ? Ma foi, c'est trop d'honneur, monsieur, que vous lui faites; Croyez d'avance, et tout... ARISTE. Il s'en est peu fallu Que pour ce mariage on ne m'ait pas revu : A les remercier. LISETTE. Pourquoi ? ARIST E. C'est une horreur, Dont je veux dévoiler et confondre l'auteur; Et tu m'y serviras. LISETTE. A propos de Valere, Où croyez-vous qu'il soit? ARIST E. Peut-être chez sa mere Au moment où j'en parle; à toute heure on l'attend. ARISTE. Mais quelle étourderie! LISETTE. Oh! toutes ses mesures Sembloient, pour le cacher, bien prises et bien sûres : Il n'a vu que Cléon; Dans le bois près d'ici Valere s'est perdu, Et je l'y crois encor: comptez que c'est lui-même, ARIST E. Quel embarras extrême! Que faire ? L'aller voir, on sauroit tout ici : LISETTE. J'y vais... J'entends, je crois, quelqu'un qui nous arrive. SCENE V. ARISTE, seul. Ce voyage insensé, d'accord avec Cléon, Sur la lettre anonyme augmente mon soupçon: Par eux-mêmes souvent les méchants sont trahis. SCENE V I. VALERE, ARISTE. VALERE. Ah! les affreux chemins, et le maudit pays! (à Ariste.) Mais, de grace, monsieur, voulez-vous bien m'apprendre Où je puis voir Géronte ? ARISTE. Il seroit mieux d'attendre: En ce moment, monsieur, il est fort occupé. VALERE, Et Florise. On viendroit, ou je suis bien trompé : Et quand un gendre arrive, on n'a point d'autre affaire. Quoi! vous êtes... ARISTE. VALERE. Valere. ARISTE. Eh quoi! surprendre ainsi! Votre mere vouloit vous présenter ici, A ce qu'on m'a dit. VALERE. Bon! vieille cérémonie : D'ailleurs, je sais très bien que l'affaire est finie, Est aujourd'hui chez moi maître de la maison: ARISTE. Sur l'amitié d'Ariste, et sur sa bonne foi... Ce n'est point sur ce qui me regarde Que je me plains des traits que votre erreur hasarde; VALER E. Vous me faites ici les honneurs de ma mere, |