Chefs-d'œuvre dramatiques de Voltaire..: Oreste

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De l'Imprimerie de Mame, Frères, Rue du Pot-de-Fer, N0 14., 1810
 

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Page 185 - C'est d'ailleurs au théâtre seul que la nation se rassemble ; c'est là que l'esprit et le goût de la jeunesse se forment : les étrangers y viennent apprendre notre langue; nulle mauvaise maxime n'y est tolérée, et nul sentiment estimable n'y est débité sans être applaudi : c'est une école toujours subsistante de poésie et de vertu.
Page 187 - II ya encore dans cette pièce une autre nouveauté qui me paraît mériter d'être perfectionnée; elle est écrite en vers croisés. Cette sorte de poésie sauve l'uniformité de la rime ; mais aussi ce genre d'écrire est dangereux, car tout a son écueil.
Page 83 - Ah ! dans le désespoir où mon âme se noie, Mon cœur ne peut goûter une funeste joie. Non, je n'insulte point au sort d'un malheureux, Et le sang innocent n'est pas ce que je veux. Sauvez ces étrangers : mon âme intimidée Ne voit point d'autre objet, et n'a point d'autre idée.
Page 130 - Egaux par la nature, égaux par le malheur, Tout mortel est chargé de sa propre douleur; Sa peine lui suffit, et, dans ce grand naufrage, Rassembler nos débris, voilà notre partage. Où serais-je, grand dieu! si ma crédulité Eût tombé...
Page 25 - Quoi! j'ai vu Clytemnestre, avec lui conjurée, Lever sur son époux sa main trop assurée! Et nous, sur le tyran nous suspendons des coups Que ma mère à mes yeux porta sur son époux ! 0 douleur! ô vengeance! ô vertu qui m'animes, Pouvez-vous en ces lieux moins que n'ont pu les crimes?
Page 130 - J'en ai chargé soudain cette esclave fidèle, Qui soutient de son lait ses misérables jours , Ces jours qui périssaient sans moi, sans mou secours. J'ai conservé le sang du fils et de la mère , Et, j'ose d'ire encor, de son malheureux père.
Page 175 - L'homme était-il donc né pour tant de dépendance ? De nos voisins altiers imitons la constance; De la nature humaine ils soutiennent les droits , Vivent libres chez eux, et meurent à leur choix; Un affront leur suffit pour sortir de la vie ; Et plus que le néant ils craignent l'infamie. Le hardi Japonais n'attend pas qu'au cercueil Un despote insolent le plonge d'un coup-d'œil.
Page 50 - J'ai prié , j'ai puni , j'ai pardonné sans fruit : Va , j'abandonne Electre au malheur qui la suit. Va , je suis Clytemnestre , et surtout je suis reine ; Le sang d'Agamemnon n'a de droits qu'à ma haine. C'est trop flatter la tienne , et de ma faible main Caresser le serpent qui déchire mon sein. Pleure, tonne, gémis, j'y suis indifférente. Je ne verrai dans toi qu'une esclave imprudente , Flottante entre la plainte et la témérité , Sous la puissante main de son maître irrité.

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