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LE COMMISSAIRE. Holà! messieurs, holà! Tout doucement, s'il vous plaît. Qui me paiera mes écritures?

HARPAGON. Nous n'avons que faire de vos écritures.

LE COMMISSAIRE. Oui! mais je ne prétends pas, moi, les avoir faites pour rien.

HARPAGON, montrant maître Jacques. Pour votre paiement, voilà un homme que je vous donne à pendre.

MAITRE JACQUES. Hélas! comment faut-il donc faire? On me donne des coups
de bâton pour dire vrai, et on me veut pendre pour mentir!
ANSELME. Seigneur Harpagon, il faut lui pardonner cette imposture.
HARPAGON. Vous paierez donc le commissaire?

ANSELME. Soit. Allons vite faire part de notre joie à votre mère.
HARPAGON. Et moi, voir ma chère cassette.

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ÉRASTE, UNE MUSICIENNE, DEUX MUSICIENS CHANTANTS, PLUSIEURS AUTRES JOUANT DES INSTRUMENTS; TROUPE DE DANSEURS.

ÉRASTE, aur musiciens et aux danseurs. Suivez les ordres que je vous ai donnés pour la sérénade. Pour moi, je me retire, et ne veux point paroître ici.

11.

24*

SCÈNE II.

UNE MUSICIENNE, DEUX MUSICIENS CHANTANTS, PLUSIEURS AUTRES JOUANT DES INSTRUMENTS; TROUPE DE DANSEURS.

(Cette sérénade est composée de chant, d'instruments et de danse. Les paroles qui s'y chantent ont rapport à la situation où Éraste se trouve avec Julie, et expriment les sentiments de deux amants qui sont traversés dans leurs amours par le caprice de leurs parents.)

UNE MUSICIENNE.

Répands, charmante nuit, répands sur tous les yeux

De tes pavots la douce violence;

Et ne laisse veiller en ces aimables lieux

Que les cœurs que l'amour soumet à sa puissance.
Tes ombres et ton silence,

Plus beaux que le plus beau jour,

Offrent de doux moments à soupirer d'amour.

PREMIER MUSICIEN. Que soupirer d'amour

Est une douce chose,

Quand rien à nos vœux ne s'oppose!

A d'aimables penchants notre cœur nous dispose:
Mais on a des tyrans à qui l'on doit le jour.

Que soupirer d'amour

Est une douce chose,

Quand rien à nos vœux ne s'oppose!

SECOND MUSICIEN. Tout ce qu'à nos vœux on oppose,

Contre un parfait amour ne gagne jamais rien;
Et pour vaincre toute chose,

TOUS TROIS ENSEMBLE.

Il ne faut que s'aimer bien.

Aimons-nous donc d'une ardeur éternelle :
Les rigueurs des parents, la contrainte cruelle,
L'absence, les travaux, la fortune rebelle,
Ne font que redoubler une amitié fidèle.
Aimons-nous donc d'une ardeur éternelle :

Quand deux cœurs s'aiment bien,

Tout le reste n'est rien.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, ACTE I, SCENE 11. 575

PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET.

Danse de deux maîtres à danser.

DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET.

Danse de deux pages.

TROISIÈME ENTRÉE DE BALLET.

Quatre curieux de spectacles, qui ont pris querelle pendant la danse des deux pages, dansent en se battant l'épée à la main.

QUATRIÈME ENTRÉE DE BALLET.

Deux Suisses séparent les quatre combattants, et, après les avoir mis d'accord, dansent

avec eux.

SCÈNE III.

JULIE, ÉRASTE, NÉRINE.

JULIE. Mon dieu! Éraste, gardons d'être surpris. Je tremble qu'on ne nous voie ensemble; et tout seroit perdu, après la défense que l'on m'a faite.

ERASTE. Je regarde de tous côtés, et je n'aperçois rien.

JULIE, à Nérine. Aie aussi l'œil au guet, Nérine; et prends bien garde qu'il ne vienne personne.

NÉRINE, se retirant dans le fond du théatre. Reposez-vous sur moi, et dites hardiment ce que vous avez à vous dire.

JULIE. Avez-vous imaginé pour notre affaire quelque chose de favorable? et croyez-vous, Éraste, pouvoir venir à bout de détourner ce fâcheux mariage que mon père s'est mis en tête?

ÉRASTE. Au moins y travaillons-nous fortement; et déjà nous avons préparé un bon nombre de batteries pour renverser ce dessein ridicule.

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