PSYCHÉ. Mes volontés suivent les vôtres; Je n'en saurais plus avoir d'autres : Réduit tous trois à me pleurer. Pour dissiper l'erreur dont leur ame accablée L'AMOUR. Vous ne me donnez pas, Psyché, toute votre ame; Que je veux toutes pour ma flamme. N'ayez d'yeux que pour moi, qui n'en ai que pour vous : Ne songez qu'à m'aimer, ne songez qu'à me plaire; Et, quand de tels soucis osent vous en distraire... PSYCHÉ. Des tendresses du sang peut-on être jaloux? L'AMOUR. Je le suis, ma Psyché, de toute la nature. rayons du soleil vous baisent trop souvent; Vos cheveux souffrent trop les caresses du vent; Dès qu'il les flatte, j'en murmure: Les L'air même que vous respirez Avec trop de plaisir passe par votre bouche; Je ne sais quoi, qui m'effarouche, Craint, parmi vos soupirs, des soupirs égarés. Mais vous voulez vos sœurs; allez, partez, Zephyre; Psyché le veut, je ne l'en puis dédire. (Zephyre s'envole.) SCÈNE IV. L'AMOUR, PSYCHE L'AMOUR. Quand vous leur ferez voir ce bienheureux séjour, De ces trésors faites-leur cent largesses, Prodiguez-leur caresses sur caresses; Et du sang, s'il se peut, épuisez les tendresses, Je n'y mêlerai point d'importune présence ; PSYCHÉ. Votre amour me fait une grace, Dont je n'abuserai jamais. L'AMOUR. Allons voir cependant ces jardins, ce palais, Il se fait une entrée de ballet de quatre Amours et quatre Zéphyrs, interrompue deux fois par un dialogue chanté par un Amour et un Zéphyr. L'AMOUR, PSYCHÉ. LE ZEPHYR. Aimable jeunesse, Suivez la tendresse; 1LS CHANTENT ENSEMBLE. Chacun est obligé d'aimer A son tour; Et plus on a de quoi charmer, Plus on doit à l'Amour. LE ZEPHYR SEUL. Un cœur jeune et tendre Est fait pour se rendre; Il n'a point à prendre De fâcheux détour. |