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Près d'Henri IV en mignature.

(Le marq. de Villette, cité par le Moniteur de l'armée du

1er mai 1868.)

Vous n'avez, Dieu merci, contraire

Que vous ne veignez au-dessus.

(Mist, du S. d'Orl. vs. 181.)

Et vous, qui portez grans codières,
Cotulle, aumusse de travers,
Delessez totes vos magnières,

Car vous estes viande à vers.

(Epitaph. de J. de Morainville, dans l'église de l'abbaye de Beaugency, 1420.)

RÈGLE I.

Des labiales B, P.

B.

Toutes les fois que b est suivi de deux consonnes

dont la première est un s, il ne se prononce pas; Ex.: obscur, obstiné, abstention, pron. oscur, ostiné, astention.

La nuit est mult laide e oscure.

(Chr. des ducs de Norm. t. III. p. 349.)

Quant a aucunes choses que ceux qui avoient son pooir disoient que elles estoient oscures. (Lettr. de Marg. de France à Phil. le Hardi.) (') Nonostant je suis celuy...

(M. du S. d'Orl. vs. 18962.)

Substance, pron. sustance. (Palsgr. ch. XXVI, règle 5.)

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RÈGLE II. B suivi des fortes t ou c, ou de la sifflante s, sonne p; Ex.: abcès, absence, obtenir pron. apcès, apsence, optenir. (2)

(1) L'original de cette lettre se trouve aux archives de l'empire, Trésor des chartes, J. 408, n° 2. Cf. Ampère, Hre de la Form. etc. p. 319.

(2) Cf. l'Epit. de L. C. Scip. Barb. opsidesque abdoucit.

Evesque furent li dui fil

De mult cler sens et de suptil.

(Chr. des ducs de Norm. III, pag. 237.)

Vous me commandez de vous dire comment l'on en euze, quand je suis apsent. (Lettre de St Mars à Louvois; Correspond' du 25 janvier 1870.) Fors seulement d'optempérer.

RÉGLE.

(La complainte de l'âme dampnée, p. 64.)

P.

1o Dans les mots psaume, psautier, le p ne sonne

pas: saume, sautier.

Il a commencé son sautier

Par toz les moz a verseillier;
Ceste sept siaume disoit plus
Miserere mei, Deus.

(R. du Renart, vs. 7495 et suiv.)
"Ol savet luire dans les sesiaumes. »

(Le Péd. joué, acte II, sc. 2.)

Je donne à ma niepce mes boines heures et mes boins sautiers.

(Testament de Gilles Lameline, 1412, aux arch. de l'hôtel-de-ville de Valenciennes,)

C'est par un phénomène analogue que ptisane, que l'on trouve encore dans Nicot, est devenu définitivement tisane, au commencement du XVII siècle. Du reste le p ne s'y est jamais prononcé; pourquoi? parce que les Français, dit Palsgrave, ne peuvent pas donner à ps, qui est une lettre grecque, son véritable son.

RÈGLE. 2o P devant c et t sonne b; Ex.: opter, soupçonner, pron. obter, soubçonner. On dit de même tribe, tribler, coube, accoubler pour triple, couple, etc.

« Le vicomte de S'-Aignan et Rob. Stuart, soubconnez d'estre complices de la conspiration d'Amboise, etc. » (Archiv. curieuses, tom. IV. Lettre du roy au connestable de Montmorency.)

Une en deité simplement

E en personnes est triblée.

(God. de Paris, dans Gérusez, I, 181.)

V. Amyot, Plut. p. 750, quadruble.

Des Dentales D. T.

D.

-

RÈGLE. 1° Dans les terminaisons des futurs et conditionnels en drai, drais, dont le d initial est immédiatement précédé d'un n, ce d ne sonne pas. Ex.: Je prendrai, tu viendras, pron. je prenrai, tu vinras. On dit de même je vourais pour je voudrais, ça vaurait pour cela vaudrait.

Dans je viendrai, je vaudrai, je voudrai, le d est euphonique comme dans gendre, dans vendredi, et dans le grec ävdpos.

Quelquefois même le d se supprime dans les terminaisons en dre. On dit très souvent prenre pour prendre, son genre pour son gendre, mais dans les autres mots terminés en dre, c'est la plupart du temps l'r qui disparaît.

Et à noz fins nous parvenrons.

(M. du S. d'Orl. vs. 191.)

Se n'estoit chevalerie,

Petit vaurait no signorie.

(Ordene de Chevalerie, pag. 76.)

Il venra joennes et vieulx

Jugier en fin.

Nous ne vaurrons pas deux boutons.

(Un m. de S' Ignace, Buchon, p. 266 et 268.)

Attendez lo, que ja venra praici.

(Le M. des vierg. sag. et des v. foll. Buchon, p. 4.)

Qui ensevelir le voulra,

Prengne-le.

(Un mir. de St Ignace, Buchon, p. 293.)

Va moi par tout semonre

Gaians et queneliex.

(J. Bodel, Buchon, p. 168.)
Qar ele est moult et grasse et tenre

Et je qui ne voil pas tôt pranre.
(R. du Ren. vs. 6085.)

V. tenras. (R. du Ren. v. 72.)

RÉGLE.

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2o D se prononce comme g toutes les fois qu'il est suivi de deux ou plusieurs consonnes dont la première est un i; Ex.: Dieu, diable, étudier, pron. guieu ou guiou (ce dernier surtout dans les jurons), guidbe, étuguer.

RÈGLE.

J'ay esté Beguiau ; j'ai esté guieu et guiebe.

(Le Pédant joué, acte II. sc. 2.)

Ma foi, j'n'avons point étugué comme vous.
(Les femmes savantes.)

T.

1° T suivi de deux ou plusieurs voyelles dont la première est un i et la seconde un e, un o ou un a prend le son de k ou de qu; Ex.: chrétien, étiage, métier, tabatière, pron. chréquien, méquier, équiage, tabaquière. Rateau, fouteau, très usités sous les formes ratiau, foutiau deviennent souvent en vertu de cette règle rákiau, foukiau. (')

« J'esquions tout comme deux frères ;... je paraissy un sot basquié (bâté);... l'en diset que Monsieu le curé avet bien trampé souvent son goupillon dans son benaisquié (bénitier.) » (Le Pédant joué, acte II, sc. 2.)

(1) En revanche qu se change en t dans cinquième, pron. cintième. Cf. le journ. le Temps du 12 août 1873, chron. p. 2, col. 2.

<< Des observateurs attentifs nous disent qu'au Canada les gens du peuple ont coutume de confondre t et k et disent mėkier, et moikié au lieu de métier et moitié. » (M. Muller, Nelles leçons, p. 212; voir la page précèd. et la note du traducteur.)

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RÈGLE. 2o T se change en c dans le verbe se tapir; pron. se capir; en f'dans cotir, pron. cofir.

La se quati; li chien l'outrerent.

(R. du Renart, vs. 8117.)

Des Gutturales C, G. GN.

REGLE.

C.

1° C se prononce comme g dans un certain nombre de mots, comme canif, faculté, difficulté, second, seconder, secret et ses composés, rac'moder pour raccommoder, et quelquefois dans cabinet et dans cheval.

Nabugodonosor.

(Rois, p. 432.)

Depuis que fu nez en la greche

Diex de Marie.

(Rutebeuf, dans Gerusez, 1, 138.)

On donneroit au diable et plumes et ganifs.

(Du Lorens, sat. XII.)

Grâce à votre copulatif

Qu'a rendu fort imperfectif

Le cruel tranchant d'un ganif.

(Le Péd. joué, act. I. sc. 1.)

J'abandonnay Belinde, en miracles féconde,

Et pour qui je brulois d'une ardeur sans segonde.
(Ménage à Mr Chapelain, Elég. II, p. 244.)

Voir passim dans l'histoire de Sablé par Ménage segond, segret

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