et leurs composés segonder, segrétaire, écrits constamment par g, et dans Rabelais, Pantagruel V, X, bragmarts pour braquemarts. REMARQUE. C'est ainsi que cras, de crassus, est devenu gras, (Cf. acer, macer, devenus aigre, maigre.) Je voroie que fust plus cras. (R. du Ren. vs. 15671.) et que nécromancien a conservé jusqu'au XVIIIe siècle la forme négromancien. Fallaciant comtes, marquis et princes, Sut par son art le Négromancien En imposer à plusieurs gens de bien. (Richer, l'Heureux astrologue dans les Amus. du cœur et de l'esprit, tom. I, pag. 63 ) Et me rend main plus pesant que une englume. (Les 7 dam. de Rhétor.) Presque tous les grammairiens du XVI, du XVII et du XVIII siècle ont noté cette prononciation de c en g. << C a le son du g de goguenard dans second; l'usage est partagé pour segret et ses composés. Plusieurs personnes prononcent de même le c de Claude, mais il vaut mieux prononcer autrement. » (Gr. de Wailly, 1754.) << C takes the articulation of g in calice, Claude and Claudine, czar, second, secret et leurs composés, and in the second syllable of cicogne, and the third of difficulté. » (L. Chamb. p. 53, 1775.) L'autorité du prince en cette matière aurait plus de succès que n'en ut celle de l'empereur Glaude. (Bibliot. des Enf. p. 208.) Cf. lat. hemicranium; gr. mod. puuzpávia; anc. fr. micraine; fr. mod, migraine. RÈGLE II. De même que c, ch prend souvent devant e le son de g Dimange, prendre sa revenge, ajeter, etc., pour dimanche, prendre sa revanche, acheter. Le diemenge après l'Asimption Nostre-Dame. (Lett. de Rois, tom. I, ann. 1278.) « Je ne sais si MM. de l'Académie approuvent qu'on prononce le ch comme le j consonne dans les mots cheval, cheveux, acheter, etc. Du moins le peuple lettré de Paris semble prononcer jeval, jeveux, ajeter dans le discours familier, car on n'oseroit prononcer ainsi dans le discours soutenu.» (Bibl. des Enf. p. 194.) G G se prononce comme c dans gangrène, pron. can On prononce vagabond comme vacabond et gangrene comme cangrène. » (Bibliot. des Enf. p. 227. — Cf. Rec. S, p. 109; le Péd. joué, p. 26 et Palsgr. p. 758. gatouiller et catouiller.) RÈGLE. GN. GN sonne comme n simple dans un certain nombre de mots, signer et ses composés, compagnie, magnifique, maligne, etc. Cette prononciation paraît avoir été générale au moyen âge. « Quandocumque n sequitur i in mediâ diccione, in diversis syllabis, debet interponi ut certaignement, benignement, sed g non debet sonari. » (Gramm. de Colyng., règl. 92.) Ainsi le g ne sonne pas, non seulement dans certaignement, où il est intercalé en vertu de la règle, mais encore dans bénignement où il se trouve en vertu de l'étymologie. 1° EXEMPLES DE MOTS OÙ LE G PLACÉ EN VERTU DE LA RÈGLE NE SONNE PAS. Monseigneur le duc de Bourgoigne De ce n'en faites nul esloigne. (1) Je jure Dieu, qui est lassus, Si je n'y vois en ma personne Et sa mort vengeray sus et jus Contre François, qui que en groigne. (Id. vs. 4040.) «Mon tres redoubté seigneur monseigneur le régent.... pron. : moun trè redouté segnieur mounseynicur le réjant. » (Palsgr., p. 56.) C'est ainsi qu'on rencontre constamment moigne pour moine dans le roman du Renart et dans une foule d'œuvres du moyen âge; de même campaigne (de campana) montaigne (de montana) et même plaigne pour plaine, fontaigne, etc. 2o EXEMPLE DE MOTS OÙ LE G, MÊME ÉTYMOLOGIQUE, Del otroier li a fait signe Et dant Brichemer li encline. (R. du Ren. vs. 8877.) Tant pour le bien de la ronde machine, (Pasquier, la Puce.) Enlumine, guigne (Ol. Basselin); assigne, rumine (La Condamnat. de Banquet); laline, signe (Mtre P. Pathelin); signes, ruynes (M. du S. d'Orl.); divine, digne (Bon. des Périers, quête d'amité); buccine, signe (Id. des Roses); digne, divine; origine, insigne (J. de Montlyard, pag. 55 et 230), etc. Voir la lettre de Racine où il raconte que dans ses armes, un rat et un cigne (racine), il a supprimé le rat. (1) Cf. Cl. Marot, ps. CVII, M, ivrongne, eslongne. 3o EXEMPLE DE MOTS OÙ LE G, MÊME PRÉCÉDÉ D'UNE LETTRE AUTRE QUE I, NE SONNE PAS. Et pour un peu de gloire vaine, Ont-ils perdu Dieu et son règne. (R. de la Rose, tom. I, p. 16.) (Les 7 dames de Rhétoriq.) Un seigneur qui régne Prend de l'œil son conseil, comme le temps le meine. (Pasquier, Poés. div., p. 918.) Régne, esperne (Chron. des ducs de Norm. 11, p. 421), chesne, règne Marot, II, p. 284), régnes, raines (J. de Montlyard, p. 55.) Ceux qui pourraient douter de la non-prononciation du g dans ces rimes et les suivantes : Iceu fut fait par tout le regne N'i ont esperne enfant ne femme. (Chr. des ducs de Norm. II, p. 419.) n'éprouveront plus le moindre doute à la lecture de celles-ci: Puille ont Roger Borse et le renne Qui fu de la secunde femme. (Chr. des ducs de Norm. III, p. 160.) 4° EXEMPLES DE MOTS OÙ LE G, MÊME ÉTYMOLOGIQUE, EST SUPPRIMÉ DANS L'ORTHOGRAPHE, COMME IL L'ÉTAIT DANS LA PRONONCIATION. La sousquanie qui fu blanche Senefioit que douce et franche Estoit celle qui la vestoit. (Th. fr. au moyen âge, Buchon, note, p. 103.) Les eulz cliniez, vos beserai, Cliniez donc. Il a clinié. (R. du Ren. vs. 1767.) La face li a gratinée. (Id. vs. 2591.) Et si autre asinasionz vous estoiet depuis faitez. (Lett. autogr. de Ch. V. à P. Scalisse, 1367.) Esgratinent (Gar. le Loherain, Pref., p. LXXXV.); séněfie (R. du Ren. vs. 105, 119, 129, 173, etc.); esparniant (Chr. des d. de Norm. II, p. 453.); Cyprine, benine (J. de Montlyard, p. 358.); maline, s'ostine (Desportes, ps. 35.); maline, voisine; maquinons (Vauq. de la Fresn. art poét.) Elle avait évité la perfide machine Lorsque, se rencontrant sous la main de l'oiseau, (La Fontaine, VI, 15.) L'auberge enfin de l'Hyménée Lui fut pour maison assinée. (Id. VI, 20.) Au XVIe siècle une double prononciation se dessine; les uns font sonner le g, les autres non, s'il faut s'en rapporter à G. du Guez: « Le gn, dit-il, se prononce devant une voyelle, Ex. : gagna, saigna, ligne, pigne, vigne, tigne, compagne, laigne, mignon, mignarde, excepté dans plusieurs (many) mots où il s'écrit sans se prononcer comme digne, cigne, magnanime, etc. » La plupart des poètes confirment cette règle par leurs rimes. Claude de S'-Lien écrivait 40 ans après: Dans les mots cognoistre, cigne, regnard, signe, le g est tout à fait muet. » Au XVIIe siècle on ne trouverait plus, si ce n'est dans les premières années, de traces de cette prononciation dans les œuvres poétiques ('). On en surprendrait encore beaucoup dans la conver |