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LA FLÈCHE, IMPRIMERIE BESNIER-JOURDAIN.

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COUDRET-MARÇAIS, libraire, Anc. Librairie FRANCK, VIEWEG, propr.

RUE DU COLLége.

67, RUE RICHELIEU, 67.

1874

Bayerische Staatsbibliothek

München

AVANT-PROPOS

C'est une chose extraordinaire combien au milieu de la diversité des dialectes, qui se partageaient la France au moyen-âge, il est difficile de démêler d'une manière certaine la véritable prononciation de notre vieille langue. L'embarras s'accroît encore de la variété et de l'incertitude de l'orthographe, de l'ignorance l'on est de l'origine des copistes, et même souvent de la multitude des manuscrits. Des érudits qui ont touché avant moi à cette intéressante question, le plus grand nombre, à mon avis, a commis des erreurs, quelquefois très graves ('). D'autres l'ont traitée avec une impardonnable légèreté. Mon but ici n'est point de l'envisager tout entière. Je ne veux m'occuper dans ce travail que du dialecte Blaisois, et quand l'occasion s'en présentera (et elle s'offrira souvent), de sa conformité avec l'ancienne langue française. Qu'on ne cherche donc point dans cet ouvrage une étude complète sur la prononciation du vieux français. Je n'aborde la question que dans ses rapports avec mon sujet.

Mon plan est bien simple. Je parlerai d'abord du son des voyelles, ensuite du son des diphthongues, enfin de celui des consonnes. Après, je m'occuperai de plusieurs des parties du dis

1) Voir notamment le Chapitre sur la prononciation de la voyelle u, et de la diphth. eu.

cours, en m'étendant particulièrement sur les verbes. Ce livre sera donc comme un dictionnaire et une grammaire du dialecte parlé à Blois et dans ses environs, mais spécialement dans le canton de Mer.

M. le comte Jaubert a fait un glossaire du langage qu'on parle dans le centre de la France. Ce livre décèle un immense travail, et l'auteur y fait preuve d'une grande érudition; mais son défaut, à mes yeux, c'est d'embrasser une trop vaste étendue de pays. On ne parle pas ici comme on parle là, de sorte qu'il y a des mots, que l'on peut croire usités dans tout le centre, qui ne sont employés que dans une région et ne seraient pas compris dans une autre. Je mesure, non le mérite, mais l'utilité d'un ouvrage de cette nature au peu d'étendue de pays que l'auteur a embrassé. Le glossaire du dialecte d'un seul canton sera beaucoup plus utile aux savants présents et futurs pour l'histoire de notre langue, que celui d'une province considérable. Aussi j'avais songé d'abord à faire un glossaire du dialecte Merrois, mais je me suis aperçu bien vite que, pour parvenir à ce but, je n'avais besoin, excepté pour un petit nombre de mots, que de faire un tri parmi les deux volumes du comte Jaubert. Outre que mon travail y aurait perdu de son mérite et de son originalité, j'ai pensé que je rendrais peut-être un plus grand service à la philologie française en exécutant mon plan, tel que je l'ai conçu.

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