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a le son d'un y fortement accentué, dans les terminaisons ail, eil, euil, wil. Ex. travail, pareil, fauteuil, œil, etc., qui se prononcent à peu près tra-vaye, pa-reye, etc.

En général, les précédés d'un i ont ce son mouillé. Ex. Versailles, Marseille, juillet, cuillère, tailleur, etc. Les exceptions les plus à noter sont ville, tranquille, mille et leurs dérivés.1

8. S entre deux voyelles se prononce 2, comme dans rose. Ex. poison. Autrement s a le son dur, comme dans espoir, poisson, dessert.

9. T au milieu des mots, s'il est suivi d'un i et d'une autre voyelle, se prononce assez souvent comme ss. Ex. potion, initiale.

10. X se prononce tantôt comme cs.

Ex. axe,

extrême; tantôt comme gz. Ex. examen, Xavier. Xa le son de z dans deuxième, sixième, etc.

Accents et signes orthographiques.

11. Les signes qui surmontent souvent certaines voyelles, et qui servent ordinairement à indiquer les différentes sortes d'e et les voyelles longues, s'appellent accents. Il y a trois sortes d'accents: L'accent aigu (') qui se met sur les é fermés. Ex. vérité.

L'accent grave () qui se met sur les è ouverts.

1 Il est bon de dire que cette prononciation de 7 mouillé n'est pas universelle. Dans plusieurs parties de la France, on prononce / comme dans le mot anglais William

Ex. progrès, père.-L'accent grave dans à, où, là etc., indique une signification différente et non un changement de prononciation.

L'accent circonflexe (^) qui se met sur la plupart des voyelles longues. Ex. côté, tête, flûte.

12. Le tréma (*), qui est une sorte d'accent, se met sur les voyelles e, i, u pour indiquer qu'il faut les prononcer séparément. Ex. maïs, poëte, Saül.

13. Dans les mots leçon, reçu, façade, il y a sous le c une cédille (5) qui indique que cette lettre doit avoir le son de s (dur).

14. L'apostrophe (') sert à remplacer les voyelles a, e, i élidées, c'est-à-dire supprimées à la fin de certains mots, généralement monosyllabes. Ex. l'âme pour la âme, j'aime pour je aime, s'ils pour si ils. Toutefois i n'est élidé que dans si devant il et ils et a dans l'article la. (Cf. p. 16, ¶ 5.)

15. Le trait d'union sert à unir deux ou plusieurs mots. Ex. vis-à-vis, avez-vous? Il s'emploie principalement entre le verbe et le pronom sujet dans les formes interrogatives.

Décomposition des mots en syllabes.

16. Un point important pour la bonne prononciation du français est la division des mots en syllabes. Il y a pour cela une règle générale qui se déduira facilement des exemples suivants: monotonie, mo-no-to-nie; inutile, i-nu-ti-le; Améri que, A-mé-ri-que; celui, ce-lui.

La syllabe en français finit en général par une voyelle et commence par une consonne.

Il est bien entendu que, s'il y a deux consonnes de suite, elles appartiennent à deux syllabes difféEx. garder, gar-der; adjectif, ad

rentes.

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17. Quand un mot terminé par t, d, s, x, z est suivi d'un mot commençant par une voyelle (ou une h muette), c'est l'usage en français de lier ou unir ces deux mots, c'est-à-dire de faire sentir la consonne finale sur la voyelle initiale du mot suivant. Ex. Sont-ils arrivés? Prononcez: Son-til-zarrivés? Aux armes! Prononcez: Auzarmes!

18. En faisant la liaison, s et x ont le son de 2, et d prend le son de t. Ex. Grand enfant. Prononcez: Gran-tenfant.

19. Il faut bien remarquer que la liaison ne se fait

pas toujours, et qu'il faut en user avec discrétion; l'usage apprendra ce qu'il faut faire.1

1 La raison de cet usage est la nécessité d'éviter l'hiatus, c-à-d. la

L'accent tonique.

20. Le rhythme de la langue française diffère totalement de celui de la langue anglaise. En français, les syllabes d'un mot se prononcent d'un ton égal, la dernière étant marquée plus fortement. En d'autres termes, l'accent tonique (stress) porte sur la dernière syllabe pleine (non muette).

21. S'il y a un monosyllabe, il se joint au mot suivant dans la prononciation; et s'il y a plusieurs monosyllabes de suite, l'accent tonique se place sur le plus important ou sur le dernier.

22. Ainsi, dans les vers suivants, prononcez également toutes les syllabes en appuyant un peu plus sur celles qui sont en gros caractères :

Quel astre à nos yeux vient de luire?
Quel sera quelque jour cet enfant merveilleux?
Il brave le faste orgueilleux,

Et ne se laisse point séduire ...

23. Avec un peu d'exercice et une oreille attentive, il est facile d'acquérir ce rhythme particulier à la langue française.1

rencontre désagréable de deux sons de voyelle, comme le serait, par exemple, la prononciation son||il.

1 Un savant allemand a imaginé de représenter ce rhythme par une notation musicale, à peu près dans ce genre:

Quel astre à nos yeux vient de luire ? etc.

CHAPITRE I.

DE L'ARTICLE.

I. L'article défini.

1. Demandez à un Anglais quel pays habitent les Français, il répondra probablement: "France." A cette autre question: "Quels sont les principaux aliments1 de l'homme?" la réponse d'un commençant est trop souvent: "Pain, viande et fruits." Un Français dirait, en mettant l'article: "La France. Le pain, la viande et les fruits."

En effet, en français:

Il faut, en général, l'article devant le nom (ou substantif).

2. Le est l'article défini masculin singulier.

La est l'article défini féminin singulier. Les est l'article défini pluriel (pour les deux genres, le masculin et le féminin).

3. Nous disons deux genres: pain et viande sont des choses inanimées, et cependant le pain est masculin et la viande est féminin. C'est qu'en français il n'y a pas de genre neutrc: nous appliquons le genre masculin et le genre féminin à tous les objets.

4. Le, la, les sont aussi appelés articles simples. 5. a) L'homme domine l'univers.

1 Ne pas confondre aliments (nourriture) avec le mot anglais ailment.

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