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No 126.]

L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX. [10 avril 1870.

223 aux Anglais a été soutenue par Louis XIV et par Napoléon Jer.

L'honorable sénateur-académicien devrait savoir mieux que cela l'histoire de l'empire... romain. DICASTÈS.

Premières chansons (inconnues et retrouvées) de Béranger (VI, 124). · Revenons à nos... chansons. La mine vierge que nous avons découverte est loin d'être épuisée, et les œuvres complètes de Béranger attendent encore dix ou douze piè

cettes.

LES LUNETTES.

Air: Du curé de Pomponne. On ne saurait trop voir clair, Messieurs, tout nous le prouve, Car on ne peut juger sur l'air Ni sur ce qu'on éprouve; Si nos regards sont fascinés Par des causes secrètes,

Pour qu'ils soient moins bornés, Sur ton nez,

Ami, mets tes lunettes.

Hier, un jeune homme égaré

Par sa mauvaise vue,

Près d'une vieille à teint plâtré,
Se sentit l'âme émue;

Mais son œil, de traits surannés,
Vit traces indiscrètes,
Quand, ses vœux couronnés,
Sur son nez,

Il eut mis ses lunettes.

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Le poëte ne savait pas encore tout le parti qu'il pouvait tirer d'un sujet; il avait, pour ainsi dire, l'haleine courte et il s'arrêtait, en général, après le 3o couplet de la chanson. Ainsi, voici un joli sujet galant qui ne lui fournit pas plus de trois couplets :

LA BLONDE ET LA BRUNE.

Air: Du petit matelot.
Commandant l'amour et l'ivresse,
La brune au sein ferme, à l'œil noir,
N'ouvre son coeur à la tendresse
Que parce qu'il en faut avoir. (bis.)
La blonde à la gorge d'albâtre,
La blonde à l'oeil humide et bleu,
Désire un amant idolâtre

Et de son amant fait son dieu...

Faut-il continuer sur cet air-là? Irai-je jusqu'au bout? C'est à moi de tourner le feuillet, si la chanson sent un peu trop son Directoire.

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La blonde attend qu'on la caresse.
La brune caresse d'abord.
Elle jouit avec adresse.

La blonde jouit sans effort. (bis.)
L'une soupire en votre absence,
L'autre attend l'heure du retour,
L'une parle amour et constance,
Et l'autre ne parle qu'amour.

Que le sort à mes vœux réponde
Pour que mes désirs soient constants.
Si je possède brune et blonde,
A l'été j'unis le printemps. (bis.)
Pour plaire toujours à chacune,
Lorsque je les caresserai,
Je laisserai faire à la brune
Ce qu'à la blonde je ferai.

BÉRANGER.

Assez! Par bonheur, la chanson est finie et l'hieroglyphe de Cythère est assez obscur pour qu'il faille un Champollion qui le devine. Faisons maintenant un peu de bruit, afin d'étourdir les scrupules:

RONDE DE MASQUES.

Air: Allons aux prés Saint-Gervais.

Chantons le masque joyeux

Qui des censeurs trompe ici tous les yeux;
Chantons le masque joyeux,
L'attribut du plus gai des dieux!

Quand a reine de Cythère
Masque de divins appas,
L'Amour décèle sa mère:
Il suit ses pas.

Chantons le masque joyeux, etc.

Bacchus en humeur riante
Emprunte des traits sensés,
Mais sa danse chancelante
Le nomme assez.

Chantons le masque joyeux, etc.

Que Minerve, pour séduire,
Prenne le masque des fous;
Quand nous la voyons sourire,
Nous l'aimons tous.
Chantons le masque joyeux, etc.

Tous les masques dont le vice
Couvre ses traits abhorrés,
Par le Temps et la Justice'
Sont déchirés.

Chantons le masque joyeux, etc.

Ah! si tous étaient fantasques,
Mais toujours gais et divers,
On ne voudrait voir que masques
Dans l'univers!

Chantons le masque joyeux, etc.
BÉRANGER.

Ce n'est pas là, il faut l'avouer, du Béranger de la première qualité, mais les chansons se suivent et ne se ressemblent pas. Béranger « est un homme d'esprit qui saura prendre sa revanche » au numéro prochain. Pour copie conforme: P. L. JACOB, bibliophile.

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L'Intermédiaire

DES CHERCHEURS ET CURIEUX

(CORRESPONDANCE littéraire, NOTES and QUERIES français.)

225

Jeux du cirque et du plébiscite.- - << Plebiscitum et circenses. »

Le moyen, par le temps qui court, de ne pas causer un peu plébiscite, dans un journal... qui n'est pas politique? S'en tenir à ce qui est permis, ne pas toucher au fruit défendu, en vérité, ce serait par trop fade! Aussi, M. J. L. (Dieu le garde!) est-il venu au-devant de tous nos croqueurs de pommes, en posant la question ciaprès. Allons, Vivat Plebiscitum!

Mais il y a, à l'ordre du jour, une question préalable, question qui, Dieu merci, survivra à celle du plébiscite et de tous les pro-plébiscitaires et anti-plébiscitaires. C'est... c'est une Trouvaille, à nulle autre pa[reille!

PANEM ET CIRCENSES! Rien ne manquait à une cité gallo-romaine, quand elle avait ses arènes; la vieille Lutèce avait eu les siennes; mais elle les avait perdues, enfouies sous les déblais et remblais quinze ou seize fois séculaires du vieux París. Or, nous savions bien où elles avaient existé et où on les verrait reparaître, l'expropriation aidant. Le percement de la rue Monge, au versant méridional de la montagne Sainte-Geneviève (mons Lucotitius), a permis de les rendre à la lumière : cœlo ostenduntur, comme ce four de Bernard Palissy, retrouvé dans le sous-sol du Carrousel, en 1865, dont nous eûmes la bonne fortune de pouvoir offrir les prémices à nos lecteurs (II, 449).

Si le temps et la place nous le permettaient... Mais il faut nous borner à jeter ici le cri de joie : Euréka! et renvoyer ceux qui voudront y aller voir, au Journal des Débats du 12 avril, où la nouvelle a été donnée avec quelque détail par un de nos meilleurs amis. C. R.

Nostra culpa. Où avions-nous les yeux, lorsque nous avons laissé passer (VI, 193) ces deux énormités dans le quatrain anglican : «< « Christ's vinegerent (lisez vicegerent), >> et << Pius number none (lisez nine). » Ce sont là poutres (lisez bien poutres) que nous n'avons pas vues, et notez que cette affreuse coquille, en ôtant à S. Ŝ. Pie IX son numéro, en

«<

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faisait, au lieu d'un vicaire, un vigneron (vinegerent) des vignes du Seigneur. Quelle erreur! Quelle horreur!

Le

Plébiscite. »> « Le plébiscite,a dit M. Gambetta (au Corps législatif, 5 avril 1870), c'est la science, la conscience que le peuple a d'un fait politique, plebis scitum. »

La définition est-elle bonne? En tout cas, l'étymologie l'est beaucoup moins. L'orateur a pris le mot scitum pour le supin de scire, savoir, tandis qu'il appartient au verbe sciscere, décider, ordonner. (La Patrie, citée par le Figaro du 8 avril 1870.)

Quel est, à cet égard, le plébiscite des électeurs de l'Intermédiaire?

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J. L.

BELLES-LETTRES PHILOLOGIE BEAUX-ARTS HISTOIRE ARCHÉOLOGIE NUMISMATIQUE - EPIGRAPHIE - BIOGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE DIVERS.

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De la vraie dimension du poulet de coquille. Aussitôt après avoir pris connaissance de la Question préalable sur la couverture de l'Intermédiaire du 10 mars, je me suis transporté chez un papetier expert et lui ai demandé du « papier à lettre petit format. » Cet industriel m'en a remis plusieurs feuilles, toutes diverses de format, parmi lesquelles il m'a désigné le poulet de coquille, le poulet de griffon, la mignonette, dont les dimensions sont respectivement 13/20, 11/16, 10/13, sans parler d'autres « petit format » tous diffé rents, dits de fantaisie, édités par certaines maisons de Paris et d'ailleurs. D'où viennent ces noms baroques et quel est celui qu'il faut adopter décidément pour les petits papiers » de l'Intermédiaire? Celui dont je me sers en ce moment est le « coquille » coupé en quatre. Cz.

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Barabras. Dans un feuilleton intitulé Egypte, et publié par le Journal officiel (16 mars 1870), sous la signature de Théophile Gautier, je lis que sur le port d'Alexandrie grouille « une foule bariolée de nègres, de Cophtes, de fellahs, de Barabras, de Grecs, de Maltais; » et plus loin « les troisièmes (du chemin de fer)... étaient littéralement bourrées de fellahs, de Barabras, de nègres et de gens du peuple, de toute nuance et de tout âge. » Que peuvent bien être ces Barabras, beaucoup moins connus que leur quasi-homonyme Barrabas, le brigand de la Passion? DICASTÈS.

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Bramante d'Urbino : autographes, écrits, dessins. · 1) Quelqu'un aurait-il connaissance d'un autographe du plus grand des architectes modernes? Celui de la bibliothèque Corsini à Rome étant plus que douteux; les écritures sur des dessins attribués à tort à Bramante, à l'Ambrosienne de Milan, et aux Uffizi de Florence, ne pouvant compter, et les rares dessins tout à fait certains de cet artiste dans cette dernière collection, ne portant rien d'écrit. Les deux reçus que possède Mgr Angelini à Rome ne sont pas entièrement concluants;

2) Où se trouvent des écrits de Bramante, et notamment les suivants où existent-ils? a) La lettre publiée par Pungileoni, commençant ainsi : Jo Bramante de Urbino Duc. Ingeniero de Commissione Duc., - L'original n'est plus aux archives de Milan; il n'en existe qu'une copie à l'archivio Melzi, et un commencement de copie à la Corsiniana;

etc.

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b) Les écrits de Bramante cités par « Doni, nella seconda Libreria (a carta 77 dell'ediz di Venezia, 1555), » Savoir: 1. Cinque libri d'Archetetture, comprenant: 1o del rustico; 2o del dorico; 3o del ionico; 4° del corinto; 5° del composto. II. Pratica di Bramante. Libro unico (del Lavoro tedesco, etc.) III. Modo di fortificare. Libri III. Doni vit ces écrits mss. en 1555; depuis je crois que personne d'autre ne les a cités. Inutile de dire le haut intérêt qu'il y aurait à les retrouver;

3) Où pourrait-il y avoir des dessins originaux de Bramante, ailleurs que ceux qui lui sont attribués dans les collections suivantes aux Uffizi, à l'Ambrosienne, à la bibliothèque Litta, chez M. Amati, à l'Albertina, au Louvre, à Velletri (avec gravure inadmissible ?), et où se trouve le volume de dessins d'architecture ayant appartenu à Vasari, puis à Mariette, enfin à d'Agincourt?

H. DE GEYMULLER, architecte.

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229 entre négociants thiernois, pour la fourniture du papier « que consommait le gouvernement espagnol.

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J'avais eu tort de consulter plutôt mon souvenir que mon portefeuille, car l'acte notarié dont il s'agit, reçu par De Madières, notaire à Thiers, en 1617, constate que les associés s'engagent, vis-à-vis du seigneur Don Rodriguez Caldéron, marquis de sept églises (sic), à fournir «< chascun an, pendant douze années, cinq mille rames papier, pour l'impression des bulles au monastère Nostre-Dame de Praddo, à Valladolid. >>

Marché qui succède à celui qui avait existé antérieurement avec deux négociants thiernois, appartenant à la seconde moitié du XVIe siècle.

car

Cette rectification nécessaire, l'exactitude doit être la qualité dominante d'un archiviste, me permet de demander à l'érudition bienveillante de quelque lecteur de l'Intermédiaire, des éclaircissements sur cette impression de bulles, qui consommait à Valladolid, aux XVIe et XVIIe siècles, cinq mille rames de papier thiernois par an!

D'autre part, et attendu qu'il n'y a pas de Pyrénées pour l'Intermédiaire, je demande si l'on pourrait retrouver la minute d'un acte reçu par Anth. Ruys, notaire à Valladolid, le 27 décembre 1616, acte qui a précédé l'obligation reçue par De Madières, à Thiers, et qui doit relater les termes du premier traité intervenu entre le monastère et les négociants thiernois? G. SAINT-JOANNY.

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aucun intérêt, un éditeur intelligent et soigneux ne trouverait-il pas là dedans matière à une publication fort digne d'être bien accueillie? La chose mérite qu'on y songe. Les archives du ministère en question sont, il est vrai, rigoureusement fermées aux profanes, mais ce qui concerne le règne de Louis XIV et la Régence n'offre rien sans doute de menaçant pour le second Empire, et le ministre actuel est peut-être moins inflexible que ses prédécesseurs. P. A. C.

Le manuscrit de la Nouvelle Héloïse » et des « Confessions.. Le représentant du peuple Lejeune remit à la Convention, de la part du citoyen Girard, salpêtrier, le manuscrit original des lettres de la Nouvelle Héloïse, à la séance du 15 fructidor, an II (p.270 des Procès-verbaux imprimés). Qu'est devenue cette relique?

Qu'est devenu aussi le manuscrit des Confessions, entièrement de la main de Rousseau, remis par sa veuve à la Convention, et sur lequel il fut fait un rapport le 6 vendémiaire, an III (p. 115 des Procès-verbaux imprimés), constatant l'authenticité du manuscrit et déclarant en même temps qu'il ne contenait pas de variantes assez considérables pour être livré à l'impression? J. K.

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La « Correspondance de Napoléon Ier. » — Malgré divers reproches adressés à cette volumineuse publication, elle conserve pour l'histoire une importance capitale, mais n'est-elle point susceptible de recevoir encore des additions intéressantes? On trouve dans un grand nombre de catalogues d'autographes l'indication de lettres écrites soit par le général Bonaparte, soit par le Premier Consul, soit par l'Empereur, et en consultant leurs dates, on reconnaît qu'elles ne figurent point dans les volumes mis au jour par la Commission organisée en vertu 'd'un décret de Napoléon III. Un supplément rédigé avec intelligence et fruit de recherches qui ne seraient peut-être point sans difficulté, mais qui méritent d'être tentées, n'est-il pas nécessaire? A. F.

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G. R.

Boucot. Toynard (IV, 60). Claude Boucot, conseiller du roi : cette désignation est insuffisante et aurait eu besoin d'être complétée pour indiquer la fonction. L'auteur de la question s'est tu. en outre, sur l'époque où vivait son personnage, ce qui ne laisse pas que de rendre la réponse incertaine, car il y a plusieurs Boucot connus avec le prénom de Claude. Celui-ci, cependant, ne serait-il pas Claude Boucot, seigneur du Clos-Gaillard, conseillersecrétaire du roi, échevin de Paris, en 1649, sous la prévôté de M. Le Feron, puis conseiller de ville? La famille Boucot, qui a exercé pendant plus d'un siècle la charge de receveur de la ville de Paris, portait : d'azur, au chevron d'or, accompagné en chef de deux molettes d'éperon, et en pointe d'une gerbe liée du même.

Toynard, fermier-général. Il était fils de Barthélemy Thoynard, lieutenant-criminel du bailliage d'Orléans, et appartenait à une famille considérable de cette ville, qui a donné entre autres personnes de mérite le savant Nicolas Thoynard. Il fut fermier-général en 1721. On le représente comme avare et suffisant. Voir sur lui la Vie privée de Louis XV. Cette famille, alliée aux Beauharnais, portait : d'azur, au croissant montant d'argent, au

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chef cousu de gueules chargé de trois étoiles d'or. L. DE LA M.

-

Mort de Louis XVI. Santerre. Beaufranchet d'Ayat (V, 698). L'ordre d'exécuter le roulement de tambour qui a couvert les dernières paroles du roi, a, ce me semble, toujours été imputé à Santerre. Voilà ce que dit à ce sujet Peltier (Histoire de la Révolution du 10 aoust 1792): « Santerre, qui commandait la garde, fit signe aux tambours de couvrir sa voix, et crie au roi qu'il ne l'avoit pas mené dans ce lieu pour y parler, mais pour y mourir. » LÉO.

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Purgare et saignare » (VI, 131).- Molière n'a rien exagéré. On peut s'en convaincre en parcourant le Journal de la santé de Louis XIV par ses médecins, Vallot, d'Acquin et Fagon. Le bibliophile Jacob en a fait le sujet d'un intéressant chapitre dans ses Curiosités de l'Histoire de France. Il y est question d'un traitement qui se composait de dix lavements de différentes sortes. Dans une autre circonstance, le roi fut saigné deux fois des pieds, une fois des bras, et purgé quatre fois. J. R.

Molière n'a rien inventé ni exagéré. Les lettres de Guy Patin, médecin trèssavant et estimé, sont remplies des plaintes qu'il fait contre les ignares qui ne sai gnent pas assez et ne purgent pas avec une sorte de frénésie, et des sarcasmes violents qu'il lance contre eux. Il se félicite d'avoir purge vingt fois en trois ou quatre jours un malade qu'il affirme avoir guéri. Lui-même attribue sa guérison à un nombre phénoménal de saignées (treize, si ma mémoire est bonne), faites coup sur coup et accompagnées de purgations energiques. E. G. P.

Certes, notre grand Molière avait raison. Guy Patin était partisan effréné de la saignée, de la bonne, de la saincte et divine saignée, comme dit Joachim du Bellay. Il saigna sa femme douze fois pour une fluxion de poitrine, et son fils vingt fois pour une fièvre continue.

Dans sa correspondance, nous voyons qu'en quinze jours il saigna treize fois un enfant de sept ans; il en saigne un de deux mois, enfin un de trois jours. Du reste, il prêchait d'exemple, et se fit saigner sept fois pour un rhume. Et avec quelle satisfaction, on peut dire, le voiton citer comme exemples fameux, comme modèles de dévouement aux principes, ses confrères Martel et Cousinot; le premier se faisant saigner trente-deux fois pour une fièvre, le second soixante-quatre fois pour un rhumatisme; Baralis, enfin, vieillard de quatre-vingts ans, se faisant égale

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