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Et les clystères donc! Celui que M. Fleurant apporte avec tant de précautions, et que M. Purgon avait pris soin de préparer lui-même!... Et le petit clystère dulcifiant que Sganarelle veut faire prendre à Jacqueline, dans le Médecin malgré lui, et que cette joyeuse nourrice repousse en s'écriant: « Je n'en ai que faire, ma fi! Je << ne veux pas faire de mon corps une bou« tique d'apothicaire, »>

De tout quoi il appert, comme on dit, que les purgations et les saignées étaient en grand honneur du temps de notre cher Molière. Soyez certain que s'il n'avait pas vu un abus, il n'aurait pas si bien frappé.

On peut, du reste, lire un très-curieux ouvrage de M. Maurice Raynaud, les Médecins au temps de Molière, qui fourmille de renseignements très-intéressants. A. NALIS.

Un vers faux de Jean Reboul (VI, 134). Il n'est pas impossible, en effet, qu'un poëte, plus poëte que grammairien, ne se soit pas aperçu que « charmant enfant qui me ressembles » était à la seconde personne, et demandait une s à la fin du verbe; et « pour qui je tremble » pourrait être une correction de cette faute grammaticale. Cependant, Reboul pouvait alléguer, sinon une autorité, du moins un antécédent. C'est dans Musset, acte II, scène re de la Coupe et les Lèvres, où Franck apostrophe l'or:

... Un esprit en délire Ne saurait inventer de rêves si hardis, Si monstrueusement en dehors du possible Que tu ne puisse encor sur ton levier terrible Soulever l'univers pour qu'ils soient accomplis. O. D.

C'est aux compatriotes, aux contemporains de Jean Reboul de répondre, et la réponse est facile. Vous signalez le « qui me ressemble » comme horriblement défectueux. Le mot est dur et l'appropriation passablement exagérée; si vous aviez dit légèrement irrégulier, je serais d'accord avec vous, moi qui prétends être très (et qui suis peut-être trop) puriste. Le vers attaqué présente une faute d'orthographe, concedo; nais une faute volontaire, calculée, n'est pas, au point de vue littéraire et grammatical, une véritable faute; ce serait tout au plus une erreur de

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système. Reboul a sciemment écrit ressemble sans s, quoiqu'il n'ignorât pas que I's est caractéristique de la seconde personne des verbes; encore disparaît-elle réglementairement à l'impératif dans ceux de la première conjugaison. Reste à savoir si le retranchement à l'indicatif est une licence autorisée. M. Boissin ne connaît et ne cite d'exemples du retranchement de l's final, qu'à la première personne : Je voi, je sai, je connoi.

Je vous donne un conseil, qu'à peine je reçoi. (RACINE, Iphigénie.)

Je sors et je revien. Tule permets!- Va, frère, avant cet entretien.. (C. DELAVIGNE, Üne famille au temps

de Luther.)

Les traités de prosodie justifient la même licence à la seconde personne. Exemples à l'appui :

Seul et fidèle appui qui reste à ton vieux maître, Viens, sois mon guide au moins, puisqu'il ne [veut pas l'être.

(C. DELAVIGNE, Le Paria.)

Vis, superbe ennemi, sois libre, et te souvien Quel fut et le devoir et la mort d'un chrétien. (VOLTAIRE, Alzire.)

...

Tu ne l'es plus, va, fui. - Je le suis trop pour elle, et pas assez pour lui. (C. DELAVIGNE, Une famille au temps de Luther.)

Je ne prétends pas que ces altérations de la forme grammaticale soient tout à fait louables; c'est toujours à regret que je vois sacrifier les principes. de la grammaire aux exigences de la versification. Je me borne à dire qu'ils sont strictement acceptables, au point de vue de la règle et de l'usage.

Le vers de Reboul, rapproché de ceux de Voltaire et de C. Delavigne, me paraîtrait même plus tolérable et moins choquant, et après tout, fallût-il imposer l's réglementaire à la seconde personne, ressembles, cette terminaison formerait encore avec ensemble une rime excessivement riche que je ne me ferais aucun scrupule d'admettre comme parfaite; la rime pour l'oreille me paraissant bien préférable à la rime pour l'œil.

Quant à la leçon tirée du journal le Ha

vrais :

Charmant enfant, pour qui je tremble, on ne peut la considérer que comme la fantaisie d'un malheureux correcteur: aucune variante, dans les œuvres de Reboul, n'a pu justifier pareille transformation. (Nimes.) CH. L.

- Le droit de suppression des de la deuxième personne du présent de l'indicatif a toujours existé en poésie, sans distinction de conjugaison, et il n'yajamais eu

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Le duc de Bourgogne et les Florentins (VI, 137). Sismondi raconte que, sous le règne de Philippe le Bel, le peuple appauvri par des impôts exorbitants ne se livrant plus au commerce ni à l'industrie, que presque tout le commerce de France était entre les mains des Italiens; de riches manufactures de brocarts, d'étoffes d'or et de soie, etc., avaient été fondées à Florence et en Lombardie. Ces étoffes s'écoulaient en France; Philippe et sa cour déployaient un grand luxe dans leurs habits, dans les ameublements, etc. Mais leurs revenus ne suffisaient pas pour subvenir à leur folle prodigalité, et ils empruntaient.

Parmi les marchands italiens, les plus riches étaient les frères Franzesi, florentins. Philippe, jusqu'à la fin de son règne, qui advint en 1314, les employa comme ses ministres autant que comme ses banquiers, il leur céda, en gage de leurs avances d'argent, le revenu de diverses provinces. La fortune des Franzesi en devint colossale.

C'est probablement auprès des successeurs de ces Florentins, que le duc de Bourgogne envoya son châtelain en 1383, et l'affaire qu'il avait à traiter avec eux n'était autre qu'un emprunt. (Voir Histoire des Français, au 8e vol.)

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D. PH.

Fert, Fert, Fert» (VI, 146, 70). - Dans Historia Insignium illustrium seu operis heraldici pars specialis, de Jacob Spener, D., p. 136, je trouve au mot FERT:« L'écusson au champ de gueules, avec croix d'argent, désigne la Savoie elle-même. La tradition commune a été jusqu'ici qu'Amédée III ou IV, surnommé le Grand, comte de Savoie, conserva Rhodes aux chrétiens contre les Turcs, en 1310; c'est pourquoi les chevaliers de Rhodes ou de Jérusalem lui conférèrent leur croix avec la devise FERT, laquelle se traduit suivant les initiales Fortitudo ejus Rhodum tenuit (Sa vaillance conserva Rhodes), ou suivant Geliot, p. 54 Fance, enfonce, romps tout. On ajoute qu'en adoptant cette croix, on supprima l'ancien deiyux, à savoir un aigle noir au bec et aux membres de gueule, sur champ d'or, indiquant son origine des empereurs saxons, mais le très-célèbre Samuel Guichenon a réfuté cette interprétation, à laquelle a adhéré BRIANVILLIUS, P. 70. Conf. Cl. Franc. Menestr., l'Art du blason, qui montre, d'après Monod, auteur savoisien, que Thomas, père d'Amédée, était déjà investi de cette croix qui est repré

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sentée sur son tombeau à Augustæ Prætoriæ, avec cette même devise F. E. R. T.

Monod pense que ce Thomas, bien que le plus jeune des frères, adopta, suivant l'usage de l'époque, qui était de ne pas attribuer aux frères les mêmes insignes, la croix que portaient dans leurs armes les principales villes du Piémont, province qui lui était dévolue en héritage. La devise FERT fut conservée par le comte Amédée VI le Vert, non-seulement comme étant l'ancienne devise de sa maison, mais aussi en mémoire du collier (joug?) ignominieux que le marquis de Saluces l'avait contraint de porter. Dans l'Histoire généalogi» — de la royale maison de Savoie, il y a la représentation des splendides tombeaux dans le monastère de l'ordre de SaintBenoist, à Brou, près de Bourg-en-Bresse, bâti par Marguerite de Bourbon, fille de Charles, duc de Bourbonnais et d'Auvergne, et d'Agnès de Bourgogne. Sa sépulture, que lui fit dresser une autre illustre Marguerite (d'Autriche) porte: Fortune, Infortune, Fort-Une; sur celle de son fils Philibert, il y a Fert, Fert, Fert. P. A. L.

que

:

- On lit dans les Mémoires historiques sur la maison de Savoie, par le marquis Costa de Beauregard : « La devise FERT, en lettres gothiques, plusieurs fois répétée dans ce collier (de l'Annonciade), a fourni matière aux dissertations; les uns ont voulu y trouver un sens énigmatique...; les autres, un monument de la délivrance de Rhodes par Amédée V; mais on a reconnu ces mêmes lettres sur des monnaies et sur des tombeaux d'une date plus ancienne, d'où l'on peut conclure que le choix des quatre lettres n'est autre chose que l'effet d'un caprice. Il en est de même des armes et du cri de Savoie. On perd son temps à vouloir expliquer ces signes vénérables d'une ancienne origine; et quand ils renfermeraient quelque sens caché, on gagnerait peu de chose à percer l'obscurité qui les enveloppe. »

Nous sommes un peu plus curieux aujourd'hui qu'on ne l'était en 1816, époque à laquelle l'auteur écrivait, et nous voulons rerum cognoscere causas.

En parlant de caprice, M. Costa veut sans doute dire qu'aux premiers temps de la chevalerie, chacun prenait la devise qui lui plaisait. On lit encore dans une note: Il est permis de croire que les devises mystérieuses, comme celle de Savoie, furent à la mode dans un temps; les marquis de Saluces portaient aussi les quatre lettres N. O. C. H. deux fois répétées, qui voulaient dire en allemand: Encore, encore. Le roi René de Sicile avait composé celle de son ordre, des trois lettres L. O. S. entrelacées dans des croissants, ce qui offrait pour sens : los en croissant, c'est-à-dire (laus) renommée toujours croissante. » (L'ordre du Crois

237 sant, institué en 1268 par René d'Anjou, roi de Sicile.)

Une maison qui lutta d'abord d'influence avec les premiers comtes de Maurienne, celle des barons de Montmayeur, portait dans ses armoiries une aigle éployée de gueule sur un champ d'argent, avec cette devise: Unguibus et rostro, et quelquesuns de ses membres, mettant cette devise en pratique, se rendirent redoutables à leurs voisins par leurs violences et leurs excès.

Etant donc admis que la devise Fert date du Xe siècle, on peut comprendre qu'après la prise de Rhodes (1310) quelque guerrier courtisan ait imaginé, pour le monument commémoratif, de célébrer la valeur d'Amédée V, en adaptant aux 4 lettres Fert cette devise nouvelle :

Fortitudo Ejus Rhodum Tenuit; que, lorsqu'en 1362, Amédée VI, dit le comte Verd, fonda l'ordre militaire du Collier, transformé plus tard en ordre de l'Annonciade, par Amédée VIII (1409), cette même devise ait été conservée.

Enfin, que lorsqu'en 1434 Amédée VIII fonda l'ordre religieux de Saints-Mauriceet-Lazare, quelque chancelier ait cherché et fait adopter une autre légende plus en rapport avec sa destination; de là, celle de : Fœdere Et Religione Tenemur. Ces jeux d'esprit sont sans conséquence pour la devise primitive Fert. Remarquons que sur les monnaies les lettres ne sont pas séparées par des points, c'est le mot latin Fert. Si Guichenon n'a pas dit tout ce qu'il pouvait savoir sur cette devise, c'est qu'il régnait de son temps un système de réticence et que, historiographe pensionné de Savoie, «< il n'osait, comme dit de lui Bayle, écrire une ligne qui n'eût passé et repassé au creuset de Turin. »

Si des monnaies de Thomas de Savoie, qui régna de 1188 à 1233, portent la devise Fert, il y a tout lieu de croire qu'elle figura sur celles de ses prédécesseurs dès Humbert II qui, en 1082, obtint ce droit de régale, des archevêques de Vienne et de Tarentaise, en échange de services rendus; peut-être même quelques années plus tôt, sous le règne du fils d'Odon et de la marquise Adélaïde de Suse. Cette monnaie est connue dans les anciennes chartes sous le nom de Solidi Maurianenses, sous de Maurienne ou de Suse; et c'est avec cette monnaie que Thomas de Savoie paya en 1232 l'achat de droits de suzeraineté sur la ville de Chambéry.

On en saurait peut-être davantage sur l'origine et le vrai sens de la devise Fert, si... si Frédéric Barberousse, irrité contre la Savoie, n'y avait pas, à deux reprises, mis tout à feu et à sang, et n'avait pas, l'an 1174, brûlé la ville et le château dé Suse où se trouvaient les principaux titres des comtes de Maurienne.

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Guichenon déplore ce malheur en des termes d'une naïveté cruelle, dont voici le sens en deux mots : Que Frédéric ait exercé sa colère sur des habitants, sur des pierres et sur des meubles, passe encore; mais qu'il s'en soit pris à des parchemins, à des titres d'une si grande importance, cela tient véritablement de la barbarie!

Quelques-uns de messieurs les chercheurs et les curieux seraient-ils par hasard de son avis?

(Voir Grillet, Costa, dal Pozzo, etc.) Le Dr PH.

Le combat de la barrière de Clichy (VI, 156). L'officier supérieur, représenté dans le tableau de Vernet, recevant des ordres du maréchal Moncey, est, comme je l'ai dit (119), M. Odiot, qui avait le physique romain, comme le caractère. M. Dupaty, le statuaire, est effectivement à côté dé lui, mais seulement en. grenadier de la garde nationale; les autres officiers sont de l'autre côté du maréchal, près de son fils le colonel du 3e hussards.

Relativement à cette époque néfaste, j'ai un biscaïen qui, le 30 mars 1814, alla tomber rue Chantrenne (aujourd'hui rue de la Victoire), dans le jardin de la maison de banque Tourton, Ravel et Cie. Je possède aussi une autre dragée, un peu salée, à l'adresse de cette même maison, que l'on faisait alors, ainsi que les autres, lestement«< sauter pour le roi de Prusse.» C'est une lettre ainsi conçue : « Monsieur, Son Altesse le maréchal prince Blucher a demandé de la ville de Paris une contribution extraordinaire de cent millions de francs, et je suis chargé sous ma responsabilité personnelle d'assurer le prompt recouvrement de cette somme. Depuis trois jours j'ai invité M. le préfet de la Seine et MM. les maires de Paris de s'occuper sérieusement de cet objet et de prendre les mesures nécessaires pour répondre à la demande de Son Altesse le général en chef. Rien n'a été fait jusqu'ici et je me trouve dans la nécessité de prendré des mesures de rigueur pour assurer l'exécution des ordres supérieurs. Je vous dois donc déclarer, que vous devez être envoyé, demain midi, comme otage dans une forteresse prussienne, si jusqu'à onze heures la ville de Paris ne s'est point libérée du tiers de la contribution demandée, moitié en argent comptant, moitié en bonnes lettres de change, payables dans quinze jours, sur Francfort, Amsterdam ou Berlin. Je vous invite donc de faire valoir votre influence sur tous les banquiers de Paris, pour effectuer le prompt payement de la somme demandée. L'offcier qui vous présentera cette lettre est chargé de vous faire garder jusqu'à demain midi: ou d'après les circonstances votre liberté vous sera rendue, ou votre départ

-

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Un sonnet de Filicaia (VI, 163). Le traducteur latin du Sonnet patriotique de Filicaia, dont le nom est demandé, serait, je crois, son contemporain Régnier-Desmarais, qui fut secrétaire d'ambassade à Rome et secrétaire de l'Académie française; c'était un littérateur et grammairien trèsdistingué. Son opiniâtreté dans ses opinions l'avait fait surnommer l'abbé Pertinax, quoiqu'il ne fût pas dans les ordres. Parmi les nombreux ouvrages de RégnierDesmarais, on compte un recueil de poésies françaises, italiennes, espagnoles et latines. Je désire que cette réponse satis

fasse M. J. B.

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E. D.

« Far Fiasco» (VI, 166). Introuvable dans le Dictionnaire italien et françois. Bien curieusement reveu, corrigé, augmenté par Nathanael Duez, maistre de la langue françoise, italienne et allemande... A Genève, chez Samuel de Tournes. M, DC.LXXVIII. Avec Privilége, qui renferme beaucoup de proverbes curieux et comiques. Le verbe fare est employé dans cinquante significations. Voici quelques proverbes fare come ser Gallo,, faire comme sieur Galle, qui s'en alla et ne revint plus; far per Santa Maria in Casa, faire pour saincte Marie chez soy et faire tout à son profit; chi l'a fa aspetta, qui fait un mal ou un desplaisir, en attende la punition ou la pareille, etc. Mais tout cela n'avance pas la question. A. TIONEB.

Littré discute la question, mais la laisse indécise, et l'on jugera sans doute que la petite historiette du Gaulois, arrangée pour la circonstance comme l'étymologie de Beauce par Rabelais (I, 16), ne la résout pas davantage.

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Il n'y a aucune relation de sens entre fiasco, flacon » et far fiasco, « échouer. »> Cette dernière expression est d'ailleurs toute récente en italien et ne s'y explique pas. Si au contraire on trouvait en français l'équivalent phonétique faire flasque, l'interprétation en serait aussi facile que graveleuse. On songerait à certain quatrain de Raynouard :

Si vous voulez m'attendre
Ce soir en un lieu sûr,
Promettez d'être tendre,
Je promets d'être dur.

Celui qui ferait flasque manquerait évidemment à la promesse du dernier vers.

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Il est vrai que fiasco n'a pas ce sens dans l'italien classique. On n'y trouve au sens de flasque, que fiacco (lat. flaccus). Je demande que l'on suppose que la modification phonétique qui a fait de flaccus flasque (voir Littré, h. yo), ait eu lieu aussi dans quelque dialecte italien; ce serait dès lors dans ce dialecte inconnu que je chercherais l'origine de notre locution. En attendant qu'on ait vérifié cette supposition, ne peuton accepter ma conjecture au moins comme une solution provisoire ? C. Y.

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Bahut (VI, 167). Furetière, d'après Nicot, fait venir bahut, coffre, de bajulo, « à cause qu'on le porte sur des mulets. » L'abbé de Sauvages l'écrit bahu et le dérive de l'espagnol bahul. Ménage cite aussi cette origine espagnole, mais il préfère tirer bahut de l'allemand behüten, garder. Ducange est du même avis. « Bahudum, arcæ species, nostris bahud... à Germano buhüten, servare. >> Roquefort aussi, et il cite l'allemand behalten, behüten, garder, enfermer. Le regrettable Albin d'Abel de Chevaller, dans son chapitre de l'élément germanique, traité par lui avec tant de prédilection, s'exprime ainsi : BAHUT, BEHUT, espèce d'ancien coffre... en basse latinité, bahudum. ·Tud. : bahuotan, behuotan, garder, conserver; composés du préfixe ba, be et de huotan, huotjan, qui ont la même signification, d'où hute, endroit de réserve... Anglo-saxon, hedan, garder, conserver. Allemand behüten, item. ; hollandais, behouden et hoeden, item. ; danois, hytte, item, Enfin, Pierre Larousse, dans son Grand Dictionnaire universel, après avoir cité lui-même la plupart de ces diverses étymologies, ajoute: « Mais il nous semble que c'est aller chercher bien loin ce que nous avons ici sous la main : dans le celtique, nous trouvons le mot bahu, qui signifie coffre dont le dessus est fait en rond. » Comme nous venons de le voir, ce mot revêt une forme similaire dans presque toutes les langues. (Grenoble.) N. M.

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il voudrait dire peau. Pourrait-on le faire venir de bos? Le glossaire de l'Ancien Théâtre Français (édition elzév.) donne au verbe bahutter le sens de badiner; mais je ne vois pas que ceci puisse servir à trouver la véritable étymologie de bahut.

O. D.

Tous les vocabulaires français définissent par ces mots coffre dont le couvercle est en voûte (B. L.) Bahutum, (armoricain); baol, voûte, arcade, tortue; baota, voûter, arquer. C'est ainsi que arca signifie coffre. Boîte pourrait venir aussi de la. (Alençon.) C. F. D.

D

Signification du mot « lord (VI, 167). - Tout membre de la Chambre haute est lord, mais la réciproque n'est pas vraie. En dehors de la noble assemblée, ce titre est accordé, soit par les lois, soit par l'usage, à plusieurs catégories de personnes. Sans prétendre faire une énumération limitative, je citerai: 1o les pairs d'Ecosse, qui n'ont pas été choisis pour siéger à la Chambre haute pendant la durée d'un parlement; 2o les pairs d'Irlande non élus à vie pour faire partie de la Chambre des lords: tel était le cas de Henry-John Temple, vicomte Palmerston; 3° les fils aînés des ducs, des marquis et des comtes; c'est ainsi que le comte Derby actuel a longtemps porté le titre de lord Stanley; 4° les fils puînés des ducs; ceux-ci doivent placer leur nom de baptême entre la qualification de lord et leur nom patronymique ainsi le troisième fils du duc de Bedford, don le nom de famille est Russell, s'appelait lord John Russell 'avant d'être fait comte par la reine Victoria, et d'avoir ainsi entrée à la Chambre des lords. DICASTÈS.

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L'aryenne lah, s'adjoindre, s'associer, rd h, soumettre, dominer, commander; lahrdh, qui s'adjoint, s'associe et commande, ou qui commande à ses associés. Ecossais: laird, lord, seigneur, Jésus-Christ, ce mot semble répondre à notre mot duc, latin dux, de ducere, conduire, être général. Ce titre fut donné d'abord par l'armée, le peupie, le souverain, et devint héréditaire comme celui de duc. Ensuite le souverain le donna à différents personnages qu'il voulait honorer ou récompenser. Grec laos, peuple, armée, réunion de personnes. C. E. D.

Confrérie Notre-Dame de Montserrat VI, 167). Le monastère Montserrat (MontScie) se trouve dans la Catalogne, à sept lieues de Barcelone. Nous renverrons M. S. J. à un livre plusieurs fois imprimé : Histoire de N. D. du Montserrat, avec la description de l'Abbaye et des hermitages, par le R. P. Dom Louis Montégut, religieux de l'Abbaye de N. D. du M. S.

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Schwytz (VI, 167). Beaucoup de noms de villes, de contrées, de cours d'eau, de montagnes de l'Europe tiennent probablement leurs noms des colonies aryennes qui se sont répandues et établies à l'occident de l'Asie et y ont implanté leur langue. Mais cette langue ayant disparu, et n'existant plus que dans ses descendantes, j'ai cru retrouver les racines des noms de lieux de la vieille Europe dans les idiomes araméens ou sémitiques, fils aînés (à mon avis), de la langue primitive écrite.

Ainsi Schwytz aura pu être composé de Schvi, fort, puissant, et de eits, mur, rempart. Schweits, puissantes murailles, forts remparts. Dans le principe, Schwytz n'aurait-il pas été une place forte? C. E. D.

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(Alençon.)

Des soufflets donnés aux dames qui accompagnaient Marguerite de Valois (VI, 168). Millin, dans le troisième volume des Antiquités nationales (p. 29, 30), parle de cette aventure, à propos du tombeau de Larchant, le fameux chef des QuaranteCinq de Henri III, qui était dans l'église du couvent des Grands-Augustins à Paris. Lorsque Marguerite de Valois, femme du « Roi de Navarre, qui devint Henri IV, quittoit la cour de France pour aller re« joindre son époux, Larchant, accompagné d'une troupe d'arquebusiers, arrêta « cette princesse par ordre de Henri III, « entre Saint-Clerc et Palaiseau, l'obligea « de se démasquer, fouilla dans sa litière, a donna quelques soufflets à Mme de Duras « et à Mlle de Béthune, ses favorites, et mena « ces dames et autres de la suite de la « Reine de Navarre prisonnières à l'Abbaye « de Ferrière. » Millin, suivant son habitude, ne cite aucun auteur, mais je trouve, dans une note de Leduchat sur l'Histoire secrète d'Aubigné, une allusion au même fait. Il renvoie à une note sur le chapitre sept du deuxième livre de la Confession de Sancy et aux Mémoires de DuplessisMornay. Voici ce qu'en dit Auger Ghislain de Busbec, ambassadeur de Venise en France, dans sa vingt-troisième lettre, en date du 27 août 1583 (traduction de l'abbé Antoine Béchet): «Le Roi (Henri III), « a reproché publiquement à sa sœur, la « Reine de Navarre, ses intrigues et ses déréglemens, lui nommant tous les amans qu'elle a eus depuis son mariage, l'ac«cusant d'avoir eu un fils d'un commerce « adultère (1) et précisant tellement les « dates et les lieux, qu'il sembloit avoir « été témoin des faits qu'il citoit. La Reine,

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