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273 culation une foule de locutions devenues proverbiales, tu jouis de ce glorieux privilége, qu'on répète les tiennes sans en citer l'auteur, parfois même sans le connaître. Après plus de deux siècles de vulgarisation, voilà qu'on se demande l'origine d'un mot qui court les rues par toutes les cités de l'Univers... CLOVIS MX.

-Il faut toujours revenir à nos grands écrivains, à Corneille, à Molière surtout, à Regnard, pour retrouver ces mots, ces phrases, ces locutions devenues proverbiales. Gresset aussi en a fourni un assez grand nombre. Quant à la phrase qui nous occupe, elle n'a rien d'historique, elle n'est que d'un haut comique, dans la circonstance où elle est prononcée.

N'ayant pas mon Molière sous la main, en ce moment, je cite de mémoire... A. NALIS.

- Cette phrase, qui n'est ni anecdotique, ni historique, est éclose du génie comique de Molière, faisant expliquer ainsi à Sganarelle, l'opinion hardie dont s'étonne Géronte lui-même, que le cœur est à droite, et non à gauche. E. G. P.

-

- Naïveté si vraie, que bien des gens peuvent penser l'avoir inventée. Mais c'est un coup de plume, ou mieux, un coup de pinceau de Molière.

Sganarelle, s'embrouillant dans une dissertation pseudo-médicale avec Géronte, a mis le coeur à droite et le foie à gauche. Etonnement de Géronte ! -«Nous avons changé tout cela,» répond Sganarelle, avec l'aplomb d'un savant... qui ne sait pas. En somme, le cœur n'est ni à gauche, ni à droite, il est au milieu, la pointe inclinée à gauche. A. G. J.

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Lettres de Mme de Sévigné (VI, 197). Dans l'excellente édition des Grands Ecrivains de la France, publiée par Hachette, on lit (tome III, p. 248) : « L'expression antiquités judaïques, figure le titre de la << traduction de Josèphe, par Arnauld d'Andilly (1666). L'alliance de ces deux << mots n'est pas autre chose qu'un plaisant << souvenir; on était habitué à les pronon« cer ensemble; le premier a naturelle«ment amené le second au bout de la « plume. (Strasbourg.) » CH. MEHL.

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thur et Ulric de Fonvielle, sont les trois petits-fils du chevalier B.-F.-A. de Fonvielle. E. V. T.

- «Qui l'eût cru! Ulric de Fonvielle, ce jeune sous-Rochefort, est en effet le petitfils d'un forcené royaliste, chevalier de l'Eperon d'or, auteur de tragédies vendues en cornets et d'un ouvrage dont je prends la liberté de recommander la lecture à son petit-fils Théorie des factieux.

<< Le hasard m'a mis entre les mains, sur les quais, il y a quelques jours, une ode de M. le chevalier de Fonvielle, dédiée à la patrie, à qui le poëte déclare tout d'abord que « des vers sans art vont couler «< comme un torrent, » qu'ils ressemblent « à l'éclair qui remplit l'espace, à la fou« dre, effroi des cœurs pervers, » et que leur but sera de démasquer les libéraux qui méditent des forfaits nouveaux, et que Thémis doit frapper de sa hache.

Puis, M. le chevalier, s'apercevant qu'il prend les choses d'un peu haut, commande à ses vers de « prendre un ton plus doux, << et de brillanter la burlesque auréole des « modernes Brutus. »

Il parle de ce « fils du hasard » qui « im« provisą sa gloire, escalada le temple de « Mémoire » et « data sa première victoire « d'un cul-de-sac. >>

«L'aïeul et le petit-fils s'entendraient au mieux, on le voit, pour raser la colonne Vendôme.» (Le Masque dE FER, dans le Figaro du 11 avril 1870.) (Valenciennes.)

J. L.

Le marronnier du 20 mars (VI, 197). L'anecdote qui concerne le peintre Vien, me paraît de pure invention. Dans la notice historique sur sa vie et ses ouvrages, écrite par Joachim Le Breton et insérée dans le Magasin encyclopédique de Millin, 1809, t. VI; on dit que Vien partit pour Rome en décembre 1744, y resta cinq ans et ne revint à Paris qu'en 1750. Comment aurait-il pu se trouver en 1746 sous le marronnier du 20 mars? P. CLAUER.

Droits d'exécutions criminelles avant et pendant la Révolution (VI, 198). Voici des renseignements authentiques sur les droits d'exécutions criminelles, à Paris, avant la Révolution. Barbier, dans son Journal, a donné la copie d'un mémoire autographe du bourreau, où la mise en scène des exécutions est détaillée avec amour. On a conservé l'orthographe :

« Mémoire de ce quy est dut à l'exécuteur pour avoir my à exécution l'arest de la cour qui condamne un particulier à estre pendue à Montmartre, préalablement appliqué à la question,

«Savoir pour s'estre transporté audit Montmartre, avec deux hommes et y avoir

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« Sy les cordes casse, chaque corde couste 6 liv. En outre elles ne peuve jamais servire que deux fois à l'exécuteur.

« Pour ce qui est des autres justices il y a toujours quelque frais à faire qui vat l'un dans l'autre à 3 ou 6 liv.

« En outre, tous les jours employé aux grande justice, il en couste à l'exécuteur 10 ou 12 liv. de frais, pour la norriture, celle des domestiques et du cheval.

« Il est obligé d'avoir toujours ce qui serve aux justices en provisions, pour n'aporté aucun retard à répondres aux ordres sans délay, ce qui tient des fonds considérable sans aucun profit.

« En outre, il est obligé d'ébergé les confraire hors de leur séjour à Paris, sans

quoy

il ne les trouveret point dans les car d'heur pressants, où il est obligé de répondre à plusieur jurridiction à la fois, et il n'a d'autre ressource puisqu'il n'y a personne à employer pour cela, hors de cette vacation.

« Il y a mil autre petit détaille, auquels il faudret un volume pour en faire l'explication, mais la lumière des magistrats doivent les pénétrer sans paine.

«

Cette simple mention de mille autres petits détails ne donne-t-elle pas le frisson? AD. D.

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ayant appartenu à Labouïsse-Rochefort, est à la bibliothèque publique de Toulouse. On m'a dit que ce manuscrit, fort mal en ordre, contient les poésies de Mainard déjà publiées, ses Priapées, qui ont été imprimées il y a quelques années, beaucoup de brouillons et de vers inachevés. Labouïsse a publié dans ses Lettres biographiques ce qu'il y avait de meilleur dans le manuscrit, que j'aurais voulu pouvoir consulter toutefois, lorsque j'ai donné une édition nouvelle, plus complète que les anciennes, des poésies de Mainard ainsi divisées: 1o Euvres poétiques (réimpression de l'édit. de 1640, in-4o). Paris, Gay, 1864. Pet. in-12; 2° Poésies diverses recherchées dans les recueils contemporains de l'auteur. Genève, Gay, 1867. In12; 3o Le Philandre, poëme pastoral, précédé de la vie du poëte, par Colletet, augmentée et complétée sur de nouveaux documents, plus une notice bibliographique. Genève, Gay, 1867. In-12. Trois volumes sont accompagnés de notes. Les Priapées ont été imprimées, sans mon concours, dans le même format, à Freetown (Bruxelles). M. T. de L., en collationnant ces volumes avec le manuscrit de Toulouse, serait certain de connaître tout ce qui reste de Mainard. P. BLANCHEMAIN.

Cantates de 1814 et 1815 en l'honneur des Bourbons (VI, 201, 20, V, 695).

a

Ce qui serait curieux, dit M. E. G. P., a serait de rechercher si, » etc. Effectivement nous trouvons le rédacteur en chef du Drapeau blanc, A. Martainville, qui, lors du sacre de l'empereur, écrivait, plein d'enthousiasme napoléonien :

Qu'ils viennent, ces enjeauleux,
Dir' qu'il n'y a pas de Providence,
D'après l'état malheureux
Dont il a su tirer la France;

J'leur dirons: r'gardez l'Empereur,
Ils s'ront forcés d'croire au Sauveur.

Ce même Martainville écrivait le 6 juillet 1815, à sa femme, qui était au Pecq : « Il n'y a pas encore un seul soldat étran« ger dans Paris, les troupes alliées occu

pent les barrières extérieures, et aujour «d'hui, probablement, elles prendront « possession des postes intérieurs. Les sol« dats de Napoléon filent vers Orléans » (on les appelait alors les Brigands de la Loire!) « les uns l'oreille basse, les autres « vomissent encore des menaces. Louis << est un des plus enragés. Je t'envoie les « journaux qui t'apprendront en détail « tout ce que je te pourrais dire. » (Dieu sait s'ils étaient tristement curieux!) « Les << deux Chambres ont le râle de la mort; j'espère leur donner demain le coup de « grâce. Lis la proclamation du roi, elle « est à merveille. » (Il n'y avait rien de changé en France, il n'y avait qu'un Français de plus.) a Fouché a marché droit (!);

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Chantons l'antienne

Qu'on chant'ra dans cent (ou mille) ans!
Que Dieu maintienne
En paix ses descendants,

Jusqu'à c' qu'on prenne

La lune avec les dents!

est tout entier dans la Partie de Chasse de Henri IV, par Collé, et si on le chanta en 1814, ce fut à titre de souvenir.

Un grand nombre de pièces politiques furent alors chantées dans les banquets des gardes nationaux, des gardes à cheval, des officiers de l'armée, et imprimées à part en minces plaquettes. La plupart de ces plaquettes sont devenues très-rares.

Une chanson qui eut un certain succès, du côté de Caen et de Bayeux, et que l'on attribua malicieusement à M. de GuernonRanville, lorsqu'il eut été appelé à faire partie du dernier ministère de Charles X (elle était en réalité l'œuvre de deux vieilles demoiselles de sa famille), mérite d'être rappelée. On y trouvait ce couplet, du moins singulier:

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M. E. G. P. trouve qu'il serait curieux de rechercher si, parmi les bardes enthousiastes qui ont salué les Bourbons, ne seraient pas des bardes oublieux qui avaient adulé Napoléon. Il y en a bien au moins cinq ou six, parmi ceux qui figurent dans l'Almanach des Muses de 1815.

L.-P. Bérenger, auteur de l'Elan du cœur français, doit être Laurent-Pierre Bérenger, né à Riez (Basses-Alpes) en 1749. Il publia, en 1800 et 1802, des vers enthousiastes à l'adresse de Napoléon consul, et plus tard, quand le consul fut devenu empereur, parlant au nom de l'Académie de Lyon, il le glorifiait d'avoir « rétabli l'équilibre de l'Europe, redonné le bonheur à la France et à l'Italie, et mérité la reconnaissance du monde entier, après avoir fixé l'admiration. » (Moniteur du 3 floréal an XIII.)

Lebrun-Tossa (Jean-Antoine), Dauphinois, né en 1760, auteur en 1815 de l'Invocation à l'empereur Alexandre, où il dit, en parlant de Napoléon:

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Marchez, dirait le tigre, à de nouveaux combats. Aux princes que j'ai faits rendez leurs majorats. Reportez sur le trône et mes sœurs et mes frères: J'engraisse mes amis des publiques misères...

avait écrit à l'occasion du mariage de Marie-Louise:

Que peux-tu désormais ajouter à ta gloire? Des mortels le premier, sois-en le plus heureux?

P.-A. Vieillard, auteur des stances à Alexandre, « libérateur des Français, » et du Tombeau de Louis XVI, avait écrit une cantate lors du mariage de MarieLouise, et un Chant d'allégresse inspiré par la grossesse de l'impératrice et inséré au Journal de l'Empire du 25 décembre 1810.

Le même Journal de l'Empire, devenu le Journal des Débats, nous reparle de M. Vieillard le 1er juin 1814 (page 2, col. 2). Il a remis à neuf le Triomphe de Trajan, ce pauvre opéra de Lesueur et Persuis, paroles d'Esménard, composé en l'honneur de Napoléon; il l'adapte aux circonstances, et le 20 mai il a eu « l'honneur de présenter un exemplaire de cette pièce à Mgr le duc de Berry. »

Et à ce propos nous devons dire que le Journal des Débats ne donne pas de prénoms à Vieillard; mais le Dictionnaire des Girouettes attribue à P.-A. Vieillard les pièces que M. E. G. P. a trouvées au nom de P.-L. Vieillard, dans l'Almanach des Muses, que je n'ai pas sous les yeux.

Quant à Dupuy des Islets, ancien chevau-léger, il est l'auteur d'un chant mis en musique par Garat et dédié à Napoléon:

<< L'amour et l'orgueil de la France. >>

Il ne perdit pas de temps pour tourner le dos à l'empereur, car la cantate relevée par M. E. G. P. dans un recueil de 1815, avait été insérée dans le feuilleton du Journal des Débats dès le 15 avril 1814, pages 3 et 4, avec cette signature: Le chevalier Du Puy des Islets, ancien chevau-léger de la garde du roi. (Grenoble.) N. M.

Quatre vers sans nom d'auteur (VI, 206). L'auteur persan que M. Ed. P. cite dans sa réponse, est Saadi. Dans les Apologues et Contes orientaux, etc., de l'abbé Blanchet (Paris, Debure fils aîné, MDCCLXXXIV, p. 197), on trouve, au nombre des maximes orientales, celle-ci : « On se réjouissoit à ta naissance et tu pleurois; vis de manière à ce que tu puis« ses te réjouir au moment de ta mort à << voir pleurer les autres. » (SADI.) E. G. P.

«

Le cinname de V. Hugo (VI, 135). Cinamo, cinamomino et cinamomo, selon un vieux dictionnaire italien, signifie « de

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la cannelle »; Cinnamo, cinnamomo, selon un dictionnaire moderne. Cinname serait donc un mot italien francisé, comme cinnamome. Si l'un est reçu, pourquoi pas l'autre ? A. TIONEB.

Biographie et œuvre de Pierre Guérin (VI, 209, 136).

Etait-il de Paris et mourut-il à Rome?

Bouillet affirme :

Qu'il était de Paris et qu'il mourut à Rome,

du moins « pendant un voyage qu'il fit en Italie » en 1833; j'ai de lui un billet adressé à cette époque à Horace Vernet.

<< Jeudi 24 janvier 1833.

« Je pense comme vous, mon cher Ho« race, que quand on n'est ni bête ni mé«< chant, les premières et les plus promptes « résolutions sont toujours les meilleures. << Partons donc quand vous voudrez et «< comptez que je suis tout à vous de grand « cœur. Mais ne dites à personne ma ré« solution, car elle serait combattue et « peut-être ébranlée. »

J'ai aussi un joli billet de lui adressé à Mme Vernet, daté de Florence, oct. 1829, et témoignant avec effusion de cœur, tous ses regrets d'avoir quitté de si bons amis. On sait qu'Horace Vernet le remplaça comme directeur de l'Académie française à Rome, où Guérin séjourna encore quelque temps auprès d'eux à la Villa Medici. - En 1830, H. Vernet fit là un joli portrait de lui, qu'il lithographia ensuite. Au début de la lithographie, Guérin fit aussi quelques essais sur la pierre. En 1818, il intitula « le Repos du monde, » l'Amour, qui, étendu au bord d'un ruisseau, s'amuse à faire des cercles dans l'eau, en expectorant, comme disent les Anglais. Un de ses tableaux au Louvre, Clytemnestre, fut gravé par Alfred Johannot. P. A. L.

- Selon le Magasin pittoresque, 1841, p. 33, P. Guérin naquit à Paris le 13 mars 1774, et il mourut à Rome le 16 juillet 1833. Son tombeau se trouve dans une chapelle de l'église Saint-Louis de cette ville. C'est l'œuvre de Lemoine.

Le musée de Versailles, no 644, possède le Bonaparte accordant la grâce aux révoltés du Caire. Le photographe A. Braun de Dornach a reproduit deux dessins de ce peintre; ce sont des Scènes antiques (Musée du Louvre). Parmi les Ouvrages de peinture de l'Ecole moderne de France exposés depuis le 26 mai 1823, dans le musée royal du Luxembourg, on remarquait Phèdre et Hippolyte, Enée racontant à Didon les malheurs de la ville de Troie, Clytemnestre et sainte Geneviève, patronne de Paris, de Pierre Guérin, mem

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bre de l'Institut, chevalier des ordres du Roi, né à Paris. A. B.

« Heures perdues... et autres heures (VI, 214, 139).- Que M. E. G. P. me permette une petite rectification. Ce qu'on nomme vulgairement l'étoile du berger, c'est la planète Vénus, parce qu'elle devient visible quand le jour baisse, à l'heure où le berger ramène son troupeau. On la voit aussi le matin avant le lever du soleil, et même parfois en plein midi : cela arrive quand elle est très-rapprochée de la Terre. Dans tous les cas, cette planète, que les anciens nommaient Vesper quand on la voit le soir et Lucifer quand on la voit le matin, est très-différente de l'étoile polaire qui est loin d'être une belle étoile: c'est une étoile de deuxième grandeur, et il faut un peu d'habitude pour la trouver. Je croirais volontiers que l'étoile du berger n'a rien de commun avec l'heure du berger, et que l'étymologie de ces mots est encore à trouver. FAUCHEUX.

Un bon mot souvent rajeuni (VI, 215, 143). Un honorable co-abonné, M. Garané, me reproche courtoisement de'mettre sur le compte de Henri IV une anecdote qui daterait de bien plus loin, et pour preuve, il cite Lamonnoie qui vivait au XVIIIe siè cle et qui la raconte sans indication d'origine, ce qui ne me paraît pas bien concluant. Il est vrai que Lamonnoie prend pour personnages l'empereur Auguste et un jeune Grec, mais il ne dit pas qu'il tienne de l'un d'eux son anecdote. Je ne demanderais pas mieux assurément que de rendre à César ce qui lui appartiendrait, encore qu'il ne m'ait jamais paru, même dans sa seconde manière, disposé à accepter une impertinence, et si, pour les besoins de la cause, j'avais cru pouvoir attribuer la repartie à Henri IV, dont il était question précédemment, j'en conviendrais bien volontiers; mais, au Béarn, où j'ai passé quinze hivers, on ne serait pas d'aussi facile composition.

Ne pourrions-nous, M. Garané et moi, nous mettre d'accord par un compromis; tout le sel de l'anecdote étant dans la repartie, mon honorable contradicteur ne doit pas tenir plus à ce qu'elle vienne de César, que je ne tiens à l'attribuer à Henri IV. Prenons donc le juste milieu (in medio virtus, comme dit Ovide), et choisissons d'un commun accord Charlemagne pour le sujet principal de l'épi

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Petit crevé, gros crevé (VI, 215, 141). Le gros crevé de Mme de Sévigné n'était pas le neveu, mais bien le frère de Mme de Montespan. Il était à Candie et "en mille autres lieux, car à défaut de la réputation de grand capitaine, il avait au moins celle de brave soldat. Il commandait en chef dans les trois combats de Messine, une des pages les plus glorieuses de l'histoire de notre marine, alors qu'un homme, qui passait jusque-là pour le premier marin du monde, ne parut devant la flotte française que pour y laisser la victoire et la vie. Il est vrai que le gros crevé avait sous ses ordres un certain Duquesne à qui pourrait bien revenir la meilleure part de son succès. Cela même n'a jamais été contesté mais n'est-ce donc rien qu'un grand seigneur, qui tient le rang et le pouvoir de chef, et qui se sent aussi brave que personne, ait pourtant assez de jugement et de modestie pour reconnaître la supériorité d'expérience et de génie d'un vieux loup-de-mer roturier, et de se conduire d'après ses avis? Mettez à la tête de nos vaisseaux, par exemple Villeroy, et donnez-lui pour lieutenants à la fois Duquesne, Tourville et Jean Bart, et il est bien probable que Ruyter conservera les titres d'invincible et de premier marin du monde. O. D.

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Y.

Voltaire représenté (VI, 217, 70).—« Je « vous envoie pour vos étrennes un petit « dessein (sic) d'un Voltaire, pendant qu'il perd une partie aux échecs. Cela « n'a ni force ni correction, parce que je « l'ai fait à la hâte, la lumière et au tra«< vers des grimaces qu'il fait toujours « quand on veut le peindre; mais le carac« tère de la figure est saisi, et c'est l'es<< sentiel. Il vaut mieux qu'un dessein soit << bien commencé que bien fini, parce que

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« l'on commence par l'ensemble, et qu'on « finit par les détails. » Voilà ce qu'écrivait, du château de Ferney, le chevalier de Boufflers à sa «< chère maman. » Où se trouve actuellement le dessin de l'auteur d'Aline, dont la Suisse admirait :

Les crayons, la prose et les vers,
Et les petits contes pour rire.

Il y a une vingtaine d'années, on rencontrait très-souvent à Nancy un portrait de M. de Voltaire, dessiné à Ferney et gravé par M. B... 1765. Cette date correspond, à deux ou trois années près, au voyage en Suisse du chevalier qui, à ́son retour en Lorraine, s'est peut-être amusé à graver son dessin, en remplaçant le jeu d'échecs par une plume et du papier. A. TIONEB.

Les fils des croisés du palais de Versailles (VI, 219, 169). - « Pour l'honneur de l'érudition et dans l'intérêt de l'érudi-. tion,» il me semble inutile de déclarer fausses, ou nécessairement falsifiées, toutes les pièces des collections Courtois et Letellier, gens dont les noms obscurs, me dit Pierre l'Hermite, un bon gentilhomme, celui-là? étaient, cependant, connus avant le procès phénoménal de Vrain - Lucas. Vers 1841, j'étais élève ès mathématiques de sa vénérable dupe; excellent homme, que son étonnante naïveté recommandait à la folâtre jeunesse. On ne niera point, je pense, que nous n'ayons affaire, en sa personne, au plus chétif paléographe? car Vrain-Lucas, sans être bien ferré, n'eut qu'à proportionner ses efforts à la candeur de la victime: il l'a fusillée avec ses autographes de Cléopâtre, de César, de Judas Iscariote... C'était, ô Pierre l'Hermite, insulter la monture... jusqu'à la bride, inclusivement!

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Quand on fait de l'érudition, il est sage de laisser, en leur coin, nos systèmes, nos prétendues formules de progrès, voire nos

idées profondément... politiques. » Les Salles des Croisades répondent, si je n'examine que la pensée première d'un roi « sans préjugés, » à ce besoin de justice, qui veut que nous acceptions, sans envie ni méfiance, une notoriété de situation historique. L'intérêt public, l'intérêt personnel, sont ici d'accord pour faire agréer ces conséquences naturelles de l'ordre social; et la vanité nobiliaire, qui n'est pas seule en cause en nos chroniques « mirobolantes et supercoquentieuses,» se console avec Tacite, l'honnête Romain, des généalogies qu'elle a commises: interim liber, professione pietatis, aut laudatus erit aut excuH. DE S.

satus!

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