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293 << ouvrages de ce dernier étaient tombés « dans ce qu'on appelait le domaine pu« blic, la Censure exigeait un centime par « feuille de citation. Si vous traduisiez en « citant, vous ne payiez qu'un demi-cen« time par feuille, parce qu'alors la citation « était du domaine mixte; la moitié ap<< partenant au travail du traducteur vi<< vant, et l'autre moitié à l'auteur mort. » Ce singulier impôt était-il levé en vertu d'une loi, d'un décret, ou d'un règlement? Comment était-il perçu? Pourrait-on citer des auteurs sur qui il ait été levé? Quelle somme aurait-il produit? L. B.

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Racine, Néron et Louis XIV. Est-il bien exact que dans le passage de Britannicus où Narcisse parle des goûts artistiques de son maître, passage tant de fois cité, Racine ait eu en vue Louis XIV et non pas Néron? Est-il certain que, comme le dit M. Taschereau dans la Vie de Molière : « Racine devint l'interprète du sentiment pénible que cette faiblesse du roi faisait éprouver à la France. »> J'avoue que quand je me reporte à ce moment du plus grand éclat de Louis XIV et de la plus grande idolâtrie de toute la nation, j'ai peine à croire à ce sentiment pénible pour quelques pas de danse noble; et surtout à l'audace qu'aurait eue un poëte, tout aussi courtisan qu'un autre, de tracer un portrait du roi et d'écrire au bas le nom de Néron; et cela quand il va dire que ce nom était une cruelle injure, même pour les plus cruels, tyrans. D'ailleurs, ce portrait exactement tracé d'après les historiens de Néron, ressemble-t-il en effet à Louis XIV? Il n'y est pas parlé de la danse, et la danse était pourtant le seul exercice theatral du roi, et cela chez lui, et non pas, pour qu'on le comparât à Néron, sur la scène de l'Hôtel de Bourgogne ou du PalaisRoyal. Louis Racine, que M. Taschereau cité en note, se garde bien d'attribuer à son père aucun dessein prémédité. Il prétend seulement que le couplet de Narcisse frappa le roi, quí depuis cessa de paraître dans les ballets qu'il faisait représenter à sa cour. C'est aussi là tout ce que disent Voltaire, Laharpe, Geoffroy, et la plupart de ceux qui ont voulu faire honneur aux vers de Racine d'un changement qui peut aussi bien s'expliquer par l'âge plus avancé du roi, par l'état moins prospère de ses affaires, etc. Mais même réduite à ces proportions, l'anecdote demande encore à être examinée. Britannicus est de 1669; et en 1670 (février, suivant M. E. de la Bédollière; 7 septembre, d'après M. Taschereau) Louis XIV dansait encore les rôles de Neptune et d'Apollon dans les Amants Magnifiques. O. D.

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Genre de mort de différents papes. Un journal allemand dont les assertions ont été reproduites dans des feuilles anglaises et ont même passé, je crois, dans la presse parisienne, a cru pouvoir avancer qu'une quarantaine de papes avaient péri de mort violente; il a même affirmé qu'on en avait compté une douzaine dont le décès devait être attribué au poison. Tout ceci n'est-il pas fort exagéré, fort contestable? Le journal allemand ne précise point de faits, ne donne pas de détails, de sorte que les vérifications sont difficiles. On a prétendu que Clément XIV avait été empoisonné, mais rien n'est plus douteux. Nous lisons dans de vieux annalistes que Jean X, jeté en prison, fut étouffé au moyen d'un oreiller qu'on lui appliqua sur le visage; que Jean XI, élu en 931, déposé en 933, fut enfermé au château Saint-Ange et que sa destinée est restée fort obscure. La fin de Jean XII (14 mai 964) a été attribuée à un homicide, et on ajoute en gé. néral peu de foi à l'assertion de Luitprand qui affirme que ce pontife périt sous les coups du démon. Ces diverses circonstances et celles qui concernent divers autres papes ne mériteraient-elles pas d'être examinées par des critiques sérieux, de façon à donner une solution sincère de la question assez curieuse qu'a posée l'écrivain allemand, lequel ne semble pas d'ailleurs en avoir fait l'objet d'une étude approfondie? T. C.

Laudanum. Quelle est l'origine de ce mot? Ménage le fait venir de laudare, ce qui pourrait se prendre pour une assez bonne épigramme à l'adresse des panégyriques, dédicaces, oraisons funèbres, réceptions académiques: mais ce n'est pas cela. Laudanum, pour laudandum; et c'est à la drogue elle-même que ce laudandum aurait été appliqué pour témoigner de son excellence. Ménage signale encore l'expression donner du laudanum pour flatter; mais il est permis de ne voir là qu'un jeu de mots, sans autorité réelle pour déterminer une étymologie. Je croyais en avoir trouvé une autre que je voudrais au moins soumettre à l'appréciation de nos correspondants. Valmont de Bomare, au mot ciste, donne à la résine de cet arbuste mé

295 ridional les noms de labdanum, ladanum et lodon des Arabes. C'est bien approcher de laudanum, si ce n'est pas y arriver tout à fait. L'un des usages que le naturaliste assigne à cette résine, pourra sembler curieux. « En Turquie, on fait entrer le labdanum dans la composition des talismans soporifiques usités dans les sérails musulmans et tartares, moins pour se rendre propice le dieu Morphée, que pour causer une sorte de léthargie ou d'engourdissement aux vestales à qui on ne veut pas décerner les honneurs du mouchoir : on sait que ce refus leur causerait un grand chagrin. » Ainsi la résine du ciste est aussi un narcotique. Il est donc trèspossible qu'on ait employé autrefois dans la médecine européenne, qui faisait tant d'emprunts aux Arabes et aux Juifs, une substance fournie par les îles grecques ou turques de la Méditerranée et que plus tard, son prix plus élevé, sa rareté plus grande, peut-être les falsifications des producteurs et des marchands levantins, aient amené à y substituer un faux labdanum ou laudanum composé avec l'opium, dont l'usage aura fait tomber celui de la résine du ciste et qui sera resté seul connu dans notre pharmacie. Il est à remarquer que le mot laudanum, usité bien avant Bomare, ne se trouve pourtant pas dans son dictionnaire (au moins dans l'édition in-8°) et qu'il n'en parle pas davantage au mot pavot, où il indique plusieurs manières de traiter l'opium et plusieurs noms particuliers donnés à ces combinaisons.

Je ne quitterai pas ce sujet sans demander à nos correspondants médecins quelle est la quantité de laudanum que l'on peut boire sans inconvénient... pour le plaisir. Ce n'est pas toutefois que j'aie personnellement la moindre envie de tâter de ce plaisir; mais c'est que je trouve dans la Biog. Didot, qu'un ecrivain anglais, Thomas de Quincey, qui du reste s'intitulait lui-même le mangeur d'opium (opium eater) « buvait jusqu'à huit mille gouttes de laudanum par jour. Quelque prodigieuse. que semble cette quantité, elle ne représente que la moitié des doses quotidiennes que prenait le poëte Coleridge. >> La chose ou la dose m'a paru en effet assez prodigieuse pour en faire l'objet d'une question. O. D.

Priviléges des cardinaux et des criminels. Pendant longtemps les cardinaux ont joui du privilége, comme autrefois les vestales à Rome, de sauver par leur seule rencontre le criminel que l'on conduisait au supplice. Sans conteste ce privilége a existé, mais a-t-il subsisté jusqu'à la Révolution?

Il existait encore pour les condamnés une autre voie de salut: Lorsqu'on menait un criminel au gibet, si une fille s'offrait

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à l'épouser (pas le gibet, le criminel), il était rendu à la liberté, et des lettres du roi confirmaient sa grâce. On connaît des lettres de ce genre délivrées par Charles V en 1376 et Charles VI en 1382; y en a-t-il d'autres exemples? TH. PASQUIER.

Véronique. - Papebroeck, Tillemont, nient qu'aucun linge ait conservé l'empreinte de la figure du Christ et prétendent même que Methodius (saint, bien entendu) fut le premier à répandre cette fable de la Véronique.

Par ce temps de concile qui court, ne pourrait-on éclairer à cet égard notre orthodoxie, et s'il n'y a vraiment point de Véronique, faire bien lessiver la précieuse relique que l'on garde à Saint-Pierre de Rome? TH. PASQUIER.

De Gombauld. Connaît-on l'origine de Jean Oger de Gombauld, de l'Académie française, l'un des beaux esprits de l'hôtel de Rambouillet? Quelle était sa famille? son nom patronymique, est-il Gombauld ou Oger, alias Ogier? Ces deux noms ont été portés par d'anciennes familles de la côte saintongeaise. On le dit gentilhomme, né d'un quatrième mariage, à Saint-Just ou près de Saint-Just, à Lujac, aux environs de Marennes, et mort à Paris en 1666, âgé de quatre-vingt-seize ans. Quoiqu'il fit profession de la religion catholique, il était protestant de coeur et fut inhumé, nous apprend Tallemant des Réaux, à la mode protestante. Trouve-t-on son acte de décès inscrit sur les registres du temple de Charenton ou sur ceux d'une des paroisses de Paris? L. DE LA M.

D'Escars ou des Cars? Le nom de cette ancienne famille noble est écrit d'Escars dans des ouvrages du XVIIIe siècle. Ainsi l'écrit le Dictionnaire de Moréri qui le fait venir d'une terre de ce nom.

De notre temps on l'écrit généralement des Cars.

Quelle est la véritable orthographe? Dans le Dictionnaire géographique de la France par Joanne (2e édition), il n'y a pas de localité nommée Escars.

On y trouve, au contraire, Cars (Les), dans la Haute-Vienne, avec les restes « de l'ancien château. »

Etait-ce le château de la famille dont il s'agit ici? FRÉDÉRIC Lock.

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des Huttiers? A qui pourrait-on s'adresser pour avoir des renseignements sur eux ? (Versailles.) R. DE S.

La veuve de Marat.-Elle mourut à Paris le 24 février 1824.

Connaît-on quelques particularités intéressantes sur son existence, notamment sous la Restauration ? TH. PASQUIER.

« Adam et Eve, » poëme. Quel en est l'auteur? Il commence ainsi :

Je veux chanter ces deux premiers parents... OL. B.

Le duc de Berry et Virginie. Le Figaro du 21 avril, en rappelant la mort du duc de Berry, dit : « Le duc de Berry la quitte (la duchesse) à l'Opéra pour ne plus la revoir. Elle le conjura vainement de rester. Il allait voir Virginie et il rencontra le couteau de Louvel! »

Quelle est cette Virginie? Est-ce une artiste de l'époque ou le nom d'un des personnages des pièces que l'on jouait le dimanche, 13 février 1820? Le spectacle comprenait: Le Rossignol, les Noces de Gamache, et un ballet, le Carnaval de Venise.

Y a-t-il un autre ballet intitulé : le Carnaval de Venise, que la comédie-ballet de Regnard, en trois actes et un prologue? J. A.

« Le Livre des Marchands. » Un anonyme à découvrir. Pourrait-on indiquer quel est l'auteur du Livre des marchands fort utile à toutes gens? Cette satire contre l'Eglise romaine a été plusieurs fois réimprimée; le Manuel en signale sept éditions différentes depuis celle de Corinthe, Mil cinq cent XXXIII, jusqu'à celle de Genève, 1582. Nous pouvons en mentionner une autre avec un titre modifié : Le Livre des marchands ou plutost des affronteurs et vendeurs de happelourdes, Franckenthal (lieu d'impression supposé probablement), 1588, in-16. Elle est mentionnée dans le Bibliographe alsacien (3e année, 1865, page 97). C. B.

Un livre à retrouver. «La Voix du Prestre. » L'ouvrage dont je transcris le titre et qui fut imprimé en 1750, in-12, était un libelle très-vif contre les évêques ; il avait pour auteur l'abbé Constantin qui disparut. C'est du moins ce qu'affirme une note manuscrite de l'abbé Sepher, indiquée dans le Dictionnaire des Anonymes de Barbier, no 19199. Où trouver quelques détails sur cet abbé Constantin dont au

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E. M.

Un ouvrage d'A.-A. Barbier resté inédit. - Le savant auteur du Dictionnaire des ouvrages anonymes (dont une troisième édition se prépare quarante-cinq ans après l'apparition de la seconde) a mis au jour en 1822, un ouvrage fort utile et rempli de recherches sérieuses: Examen critique des dictionnaires historiques. Ce volume comprend les lettres A-J; l'auteur a parfois annoncé le second tome (notamment au Dictionnaire des Anonymes, no 19327, mais la publication n'a pas eu lieu. Le manuscrit de cet Examen, plus ou moins terminé, n'existe-t-il pas dans les mains des fils du laborieux bibliographe, occupant l'un et l'autre d'importantes fonctions dans l'administration de grands dépôts littéraires? Ne pourrait-on pas livrer à l'impression ce qu'il renferme de plus intéressant, le joindre, par exemple, à la nouvelle édition du Dictionnaire? Barbier savait sur l'histoire des littérateurs et des livres une multitude de détails qu'il serait bon d'arracher à l'oubli. (Lyon.)

Réponses.

A. R.

De qui le rondeau : « A la fontaine où s'enyvre Boileau? » (V, 125.) — C'est un des deux rondeaux adressés par le ministre du saint Evangile, Pierre Dubosc, au duc de Roquelaure, qui lui avait fait don des Métamorphoses d'Ovide en rondeaux, de Benserade (de l'édition de l'Imprimerie royale, 1676, in-4). Le premier est oublié; le texte du second s'est altéré. Les voici tous deux :

A Monseigneur le Duc de Roquelaure, qui lui avait donné les Métamorphoses d'Ovide en rondeaux..

En grand Seigneur vous faites toute chose;
Si quelqu'un peut le contester ou l'ose,
Tant pis pour lui! C'est un fat, sûrement;
Paris, la Cour, le monde également
Prendront le fait pour moi sur cette cause.
Jamais, depuis que la gloire est éclose,
On n'a vanté, soit en vers soit en prose,
D'homme qui fût tourné plus noblement
En grand Seigneur.

Le Gazetier qui sur ce point n'impose,
L'histoire aussi, sans craindre qu'on y glose,
A vos grandeurs font plus d'un monument.
Mais eût-on cru qu'Ovide, auteur charmant,
Vous eût fait voir dans sa Métamorphose
En grand Seigneur?

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De ces Rondeaux un livre tout nouveau
A bien des gens n'a pas eu l'art de plaire,
Mais, quant à moi, j'en trouve tout fort beau,
Papier, dorure, image, caractère,
Hormis les vers qu'il faloit laisser faire
A La Fontaine.

Nous copions ces pièces dans un livre où l'on ne s'aviserait guère d'aller les chercher, et d'ailleurs fort rare: La vie de Pierre Du Bosc, ministre du saint Evangile, enrichie de lettres, harangues, dissertations et autres pièces importantes qui regardent ou la théologie où les affaires des Eglises réformées de France dont il avait été longtemps chargé. Rotterdam, Reinier Leers, MDCXCIV, in-8 de 612 p., plus 4 de table, et 8 pour le titre et l'Epître dédicatoire au marquis de Ruvigni. L'éditeur de ce livre, auteur de la Vie, qui en est le morceau capital, est Philippe Le Gendre, ci-devant pasteur à Rouen, qui avait épousé en Hollande une fille que Pierre Du Bosc avait eue de son second mariage avec Anne de Cahaignes, fille de maître Etienne de Cahaignes, écuyer, sieur de Verrières, docteur et professeur en médecine dans l'université de Caen. La dernière partie du volume (p. 577 à 610) est consacrée aux vers grecs, latins et françois composez par M. Du Bosc en diverses occasions, avec quelques autres faits à sa louange.

(Bruxelles.)

A. P.-MALASSIS.

« Catéchisme de 1806 » (V, 232, 162, 64; IV, 166, etc.)—A toutes les éditions précédemment indiquées, on peut ajouter encore la description de celle qui fut en usage dans le diocèse de Bourges.

L'exemplaire que je possède, et que j'ai découvert, en bouquinant, à Charost, consiste simplement dans l'édition de Paris, veuve Nyon, née Saillant, 1806 (XIV 180 pages, petit in-12), en tête de laquelle se trouve ajouté le Mandement de Mgr MARIE-CHARLES-ISIDORE DE MERCY, archevêque de Bourges, officier de la Légion d'honneur, etc., qui ordonne la publication du Catéchisme à l'usage de toutes les églises de l'Empire français, pour être seul enseigné dans son diocèse (4 pages, petit in-12). A Bourges, de l'imprimerie de J.-B. Brulass, seul imprimeur de Mgr l'archevêque et du clergé, rue Jacques-Cœur.

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Le texte de ce Mandement n'offre rien de particulièrement remarquable. Je citerai cependant le paragraphe suivant :

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« Le Catéchisme que nous vous offrons aujourd'hui, N. T. C. F., conformément « aux intentions de S. M. I. et R., peut « être regardé comme un nouveau bien« fait de la divine Miséricorde, dont les « desseins se développent successivement « sur notre Patrie, comme une nouvelle << preuve de l'intérêt que l'Auguste Empe«reur qui nous gouverne prend au réta«blissement de la religion de nos pères. « Suscité de Dieu pour la tirer, en quelque «sorte, des ruines où elle paroissoit en«sevelie parmi nous, il a vu de ce coup « d'œil pénétrant et sûr, auquel rien n'échappe, combien il importoit qu'un « enseignement uniforme fit revivre les << principes de cette religion sainte dans « l'étendue du vaste Empire dont la Pro«vidence lui a confié les rênes, etc. »>

"

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301 l'édition de 246 p. soit la première, comme le croit M. Ol. Barbier. Il faudrait conférer ces deux éditions pour décider entre elles la priorité. L'exemplaire de l'édition de 242 p. que nous possédons est dans une bonne reliure du temps, veau marbré, filets; il porte la signature d'une femme: Caroline Saint- Wendelin. (Bruxelles.) A. P.-MALASSIS.

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Jeu de la Révolution française (VI, 126). Dans la réponse faite à cette question, le Dr Ph. (Genève) donne la description d'un jeu de cartes inventé en l'an III

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seul instant, et constatent que, dans ses dernières années, il fit souvent à Fontevrault de longs séjours; il se loue, en outre, des soins que lui prodiguaient dans ses infirmités les pieuses filles de Robert d'Arbrissel (Epist. 32, 1. IV). Or, est-il supposable que Robert et ses religieuses l'auraient ainsi traité, si l'accusation eût été fausse?

C'est probablement sur les représentations de Geoffroy et celles de Marbode, où les mêmes imputations sont reproduites avec plus de force et de détails, que Robert réforma sa conduite scandaleuse, et si les deux sexes continuèrent à être réunis à Fontevrault, du moins ils ne furent plus confondus.

Quant à l'authenticité de la lettre, voici ce qu'en dit l'abbé Simon, auteur d'une Histoire de Vendôme : « J'ai vu et lu l'original, qu'on a bien voulu me confier. L'écriture est du XIIe siècle; tous les connaisseurs en sont d'accord. J'ai confronté cet original avec la copie que le père Sir

de la République par le citoyen Saint-Simond a fait imprimer avec les autres let

mon Vermandois, et il termine son article par cette demande : « S'est-on servi longtemps en France de ces nouveaux jeux de cartes? et en existerait-il encore dans les archives des tables de jeu ? »

Pour répondre à la question de M. Ph., je lui dirai que la bibliothèque de la ville de Versailles possède, parmi ses curiosités, une collection nombreuse de cartes à jouer de divers pays. Au nombre de celles faites en France, à différentes époques, se trouve le jeu inventé par Saint-Simon Vermandois. LESTOI.

Robert d'Arbrissel (VI, 142; V. 596706). — Où rechercher la vérité, si ce n'est dans les écrits des contemporains? Pourquoi rejeter les preuves fournies par Marbode et Geoffroy, et accueillir les conclusions d'écrivains postérieurs, épilogueurs intéressés, dont les réfutations et les négations deviennent faciles par suite de la disparition des pièces originales? Voici textuellement un fragment de la lettre adressée par Geoffroy à Robert : « Fæminarum quasdam nimis familiariter tecum habitare permittis; quibus privata verba sæpius loqueris et cum ipsis etiam et inter ipsas noctu frequenter cubare non erubescis. Hinc tibi videris, ut asseris, Domini salvatoris digne basulare crucem, cum extinguere conaris male accensum carnis ardorem. » (Epist. 47, 1. IV.)

A une imputation aussi précise, que répond M. Ch.? Il serait difficile de fournir d'autres arguments en faveur de l'accusation, dit-il, que les lettres des ennemis de Robert. Il serait encore plus difficile à M. Ch. de prouver que Geoffroy était l'ennemi de Robert. En effet, ses lettres attestent que leur amitié ne fut pas altérée un

tres de Geoffroy, et j'ai reconnu la plus exacte conformité. » Ensuite, il réfute victorieusement tous ses contradicteurs, et je regrette de ne pouvoir citer, comme trop longue, l'anecdote qu'il raconte au sujet de la disparition de ce document; mais je renvoie à son ouvrage où, du reste, M. de Petigny a puisé ses renseignements.

Il est juste d'ajouter que, comme historien, l'abbé Simon constate le fait, mais que, comme prêtre, il n'en reconnaît pas l'exactitude, et ne croit pas Robert capable de s'être livré à ces imprudences et à ces indiscrétions... Quant à moi, qui ne porte pas la même robe et n'ai pas les mêmes scrupules, je ne doute pas que Robert, comme tant d'autres exaltés, n'ait joué avec le feu, sauf à sentir un peu le roussi, et sauf, plus tard, à appliquer sur la brûlure l'onguent de la pénitence. (Vendôme.)

A.

Confrérie Notre-Dame de Montserrat (VI, 168). — Montserrat, en espagnol Monserrate (Mons Serratus, montagne dont les sommets sont dentelés comme une scie), situé en Catalogne, à peu de distance de Barcelone, est célèbre par un monastère où de nombreux pèlerins viennent adorer une image miraculeuse de la Vierge, trouvée dans les rochers vers l'an 880. Tous les détails de cette découverte, ainsi que la description du sanctuaire et des treize ermitages répartis dans la montagne, sont consignés dans un petit ouvrage imprimé à Barcelone, entre 1755 et 1759, intitulé: (Compendio historial, etc.) Abrégé historique ou brève et véridique relation du prodigieux sanctuaire et de la chambre angélique de N.-D. de Montserrat, adressé aux pieux et dévots sentiments des per

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