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433 fut aimé des grands et d'Oriane. On le comparait à l'Amadis de Gaule. Il ne fut pas, lui non plus, étranger aux soucis. Pour moi, si j'étais jardinier, je mêlerais, même en un bouquet de fête, deux ou trois de ces fleurs jadis amies du soleil : dans la vie comme dans un parterre, il n'y fleurit pas que des lis, des œillets, des verveines et du muguet. (Grenoble.) J. P.

-M. H. de S. a oublié de parler de la cartouche jaune, certificat de présence sous les drapeaux, qui couvrait d'infamie le soldat qui s'était mal conduit au corps. On n'en était pas chiche, à ce qu'il paraît, avant 1789; car le roi Louis XVI ordonna que les cartouches jaunes ne seraient plus délivrées qu'en vertu d'un jugement, et il déclara nulles toutes celles qui avaient été expédiées depuis le 1er mai 1789. On parla beaucoup trop des cartouches jaunes lors de l'affaire de Nancy et dans toutes les révoltes militaires de ce temps. L'abus qu'on en fit, fut une des causes principales de la Révolution française. Les soldats saisirent avec empressement et avec raison la première occasion de se venger des officiers, trop imbus du caporalisme prussien. Ces derniers durent s'estimer heureux de sauver leur vie par la fuite, et, à leur tour, en portant les armes contre la patrie, ils eurent le droit de recevoir la cartouche jaune. A. B.

ERRATUM: VI, 349, 1. 27, lisez : Couleur (non cordon) de flamme.

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Héro et Léandre (VI, 356). · Le premier quatrain, le quatrain aux calembours, ne figurerait-il pas déjà au bas d'une caricature de Daumier? Il y a quelque vingtcinq ans, Daumier donna dans le Charivari une suite de caricatures tirées de la mythologie ou de l'histoire ancienne, avec des quatrains de ce genre, facétieusement attribués à des auteurs connus. Je puis citer Annibal passant les Alpes, avec ces vers, ou à peu près :

Au sommet de ces monts dont la pompeuse aiSemble un col chenu de géant, [grette Pour dompter les Romains, Annibal triomMit les Alpes en vinaigrette. [phant.

Pour le second quatrain, sauf deux ou trois mots changés, il est de Voltaire, qui l'a imité (ainsi qu'il l'indique) d'une épigramme de l'Anthologie, déjà empruntée par Martial. La gravure est sans doute de Laugier, d'après Delorme, comme celle qui représente les deux amants réunis, et dont l'inscription est prise dans Clément

Marot.

La Biographie Didot distingue deux Musée, l'un personnage presque mythologique comme Orphée; l'autre qui serait l'auteur du poëme de Léandre, et aurait vécu

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quatre ou cinq cents ans après JésusChrist.

La réalité, ou du moins la possibilité du trajet de Léandre, a été fort discutée. Lord Byron lui-même ne l'affirme pas tout à fait. « Qu'un jeune Grec des temps héroïques, amoureux et robuste, ait réussi dans cette entreprise, il n'y a rien là d'étonnant ni de douteux. Qu'il l'ait fait ou non, c'est une autre question, parce qu'il aurait pu avoir un petit bateau pour s'en éviter la peine.» Lady Montagu, répondant à d'autres contradicteurs, disait : « A présent que j'ai vu ce détroit, je ne regarde plus l'aventure de Léandre comme impossible, ni le pont de bateaux de Xerxès comme une merveille. Il est si étroit qu'il n'est pas étonnant qu'un jeune amant ait entrepris de le passer à la nage; ni qu'un roi ambitieux ait tenté de le faire traverser par son armée mais il est si sujet aux tempêtes, qu'il l'est encore moins que l'amant ait été noyé et le pont détruit. »> Outre les tempêtes, il paraît que l'on peut encore être contrarié par les courants. Peu de temps après lord Byron et le lieutenant Ekenhead, un autre Anglais, M. Turner, y échoua complétement. Byron lui-même, si excellent nageur qu'il se piquât d'être, s'y était assez fatigué pour en être un peu malade. Aussi, et tout en choisissant d'autres détroits moindres encore que l'Hellespont, trouvé-je plus bizarre que gracieuse l'idée de retourner cette histoire et de faire nager la dame au lieu du galant. Tel est pourtant le sujet de la fable 2, nuit vii, de Straparole, et du poëme de Gentil-Bernard, Phrosine et Mélidor. O. D.

- Le quatrain placé au bas de l'estampe gravée par Laugier, d'après Delorme (1819), est ainsi conçu :

Léandre, guidé par l'Amour,
En nageant disait aux orages:
Laissez-moi gagner les rivages;
Ne me noyez qu'à mon retour!

(Anthologie, traduction de Voltaire.) L'Anthologie grecque contient deux épigrammes d'Antipater de Macédoine (1, 55; III, 7), relatives à ce sujet, mais dont le sens diffère de celui du quatrain. Voltaire semble avoir eu sous les yeux cette épigramme de Martial (Spectacula):

VOTUM LEANDRI.

Cum peteret dulces audax Leandrus amores Et fessus tumidis jam premeretur aquis, Sic miser instantes affatus dicitur undas: Parcite dum propero, mergite dum redeo.

Du reste, tous les éléments de la question se trouvent dans: Ristelhuber, De Herus et Leandri historia heroica, Lutetiæ Parisiorum, 1863, in-8. M. G.

· Daumier a fait, sur l'antiquité, toute

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une série de lithographies au bas desquelles sont des légendes en vers. Ce quatrain en est une. Maintenant toutes ces légendes sont-elles de Daumier? P. CH.

Néerlande (VI, 359).

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Ce mot est com

posé de deux qui devront se diviser ainsi : Neer, » puis land. » Le premier a beau se lire dans le dictionnaire flamand, il n'en est pas moins grec d'origine; et com me il est un comparatif, il signifie « plus bas, » ou «< inférieur : véptepos, de véple, qui équivaut à xάtw, en bas. Mais encore que NEER soit un comparatif, il doit se traduire par un positif. C'est ainsi que dans la langue latine, juniores signifie au positif ·les jeunes gens, » et seniores « les vieillards. » Une fois adopté par les Allemands, notre NEER deviendra NIEDER, prononcé NÎDRE. Quant à LAND, qui est tout à la fois flamand, allemand et anglais, il signifie PAYS. De là une parole à tous chère entre toutes VATERLAND. Dans ce mot sacré, entre, avec land, pays, un mot qui se trouve être à la fois grec, latin, allemand, j'ai failli dire de tout âge et de tout climat, avec le sens de père, de лáw, je nourris, comme celle que souhaite l'enfant est dite mère, de paw, désirer. Or la patrie, la terre patrie, l'aimée terre patrie, comme chante le poéte, ΦΙΛΗΝ ΠΑΤΡΙΔΑ ΓΑΙΑΝ, qu'estce avant tout? C'est le champ où dort, jusqu'au réveil pour le ciel, la poussière de nos pères. Et c'est pour cela sans doute que dans l'antiquité, un chef guerrier criait un jour à ses frères d'armes : «< Amis, courage! mourons plutôt ici jusqu'au dernier. S'il nous fallait quitter la patrie, qui de vous emporterait sur ses épaules les ossements de ses ancêtres? » De nos jours est sortie en France, d'une bouche éloquente, cette inoubliable parole: « On n'emporte pas sa patrie à la semelle de ses souliers,>> Du vocable land, allemand, flamand et anglais, nous avons fait « lande, » une lande, d'où M. de la Lande et le département des Landes; et par là nous entendons un sol en jachère, une terre en friche. Parfois ce pays inférieur ou bas dont je m'occupe se dit encore, par analogie, le pays creux, de нонL, creux, et LAND, pays. Dans le même idiome germanique, l'enfer, ce creux des creux au-dessous de nos pieds, par opposition au firmament, ce creux des creux, CELI CELORUM, se nomme HOLLE. Au résumé, l'Allemagne ainsi nommée, parce qu'elle comprend toute race d'hommes, en grechos, en teutonique all, tout, et mann, homme, désignait, sous le nom de NEERLAND, une sorte d'Allemagne inférieure, autrement les Pays-Bas, les Flandres, la Belgique et la Hollande! (Grenoble.)

J. P.

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Te souviens-tu, disait un capitaine
Au vétéran qui mendiait son pain,

est d'Emile Debraux, chansonnier, mort en février 1831, âgé de 33 ans.

Voici ce que dit Dumersan, dans la notice qu'il lui consacre dans son édition de Chants et Chansons populaires de la France (Paris, Deloye, 1842, 3 vol. gr. in-8°).

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« Émile Debraux ne fut pas un faux « enthousiaste ni un spéculateur d'opposi « tion. Elève du lycée impérial, il y puisa « cet esprit de patriotisme qu'on y incul<< quait à la jeunesse. En 1815, lorsque la << trahison eut livré la France à l'étranger, il fut, comme tant d'autres, indigné des humiliations dont on accablait notre « vieille armée, et le sentiment profond de «< la gloire qui s'attachait aux exploits de << nos soldats, lui inspira des chants dans lesquels il fit revivre tous les souvenirs « propres à réveiller l'orgueil national.

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«Il faut convenir, ajoute-t-il, que si << dans les sujets peu élevés, l'auteur a été « simple et familier; dans ceux qui deman« daient de la noblesse et de l'inspiration, « il s'est montré plein d'âme, de verve et « de poésie. »

Il quitta jeune, dit encore Dumersan, un emploi qu'il avait à la bibliothèque de l'école de médecine, pour n'être plus que libre et chansonnier. Béranger à dit de lui :

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437 Testament (VI, 361).-M. Reinaud, professeur d'arabe et membre de l'Institut, dit (Biog. Didot, art. Locman): « Le mot locman dérive d'une racine arabe qui signifie avaler. Il en est de même en hébreu du nom de Balaam. Aussi, la plupart des commentateurs du Coran, malgré les dissemblances n'ont pas hésité à identifier Locman et Balaam; et les rabbins, qui en général considèrent les chapitres du Pentateuque, relatifs à Balaam, comme une addition faite au récit révélé, ont suivi leur exemple ou plutôt ce sont eux qui dès le temps de Mahomet avaient suggéré cette idée aux Arabes..... Dans tous les cas, maintenant que l'identité de Locman et de Balaam est bien établie, on comprend que les fables arabes aient été placées sous le patronage d'un personnage dont la célébrité est surtout redevable au rôle extraordinaire que son ânesse joue dans nos livres saints. » Mais pourtant, M. Reinard ne va pas jusqu'à considérer le du passage livre des Nombres comme un simple apo. logue. O. D.

Voir les Curiosités littéraires, par A. Lalanne (Paris, 1857), p. 159, 167.

A. B.

Jean de Verd (VI, 361). Le fameux Jean de Weert avait été apprenti cordonnier; mais il avait été créé baron par l'Empereur; son fils légitime n'aurait donc pas eu besoin d'être anobli par un petit prince comme le duc de Lorraine. Mais le chef de partisans s'était probablement conduit de manière à ce que plus d'un enfant trouvé se crut ou se prétendit en droit de réclamer cette glorieuse origine. M. Eug. Asse, auteur de l'art. Werth, de la Biographie Didot, dit nettement : « Marié deux fois, il ne laissa aucune postérité. » Le Magasin pittoresque d'octobre 1855 est moins décisif. « Il fut marié deux fois et l'on ne saurait dire s'il eut beaucoup d'enfants... On ne trouve nulle part la date précise de sa mort. » L'auteur de cette notice semble en effet indiquer que d'après l'inscription d'une chapelle donnée à l'église de Weert, par Jean et sa femme, tous deux vivaient encore en 1662. O. D.

Œuvres de Mirabeau (VI, 362). Des trois ouvrages de ce genre attribués à Mirabeau, l'Erotika-Biblion (1783), le Libertin de Qualité (1783), le Rideau levé (1786); le premier seul est bien de lui. Une lettre à Madame de Monnier, à la date du 21 décembre 1780, en fait foi.

Mirabeau a toujours nié qu'il fût pour rien dans les deux autres; l'attribution qu'on lui en a faite est sans preuves d'aucune sorte, et littérairement elle ne supporte pas l'examen.

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Le Libertin de Qualité a paru sous ces initiales, M. D. R. C. D. M. F., c'est-àdire M. de Riquetti, comte de Mirabeau, fils (voir Bachaumont au 5 janvier 1785); la première édition du Rideau levé est anonyme.

D'après une note trouvée par M. Léon de La Sicotière, d'Alençon, dans les papiers de Louis Dubois, ce dernier livre aurait pour auteur un gentilhomme bas-normand, le marquis de Sentilly.

La dernière édition de l'Erotika-Biblion est, croyons-nous, celle de Bruxelles, 1866, in-18. (Bruxelles.) A. P.-MALASSIS.

Comme il doit s'agir, sans doute, de la dernière édition de chacune des œuvres légères du grand tribun, nous allons donner la bibliographie complète des livres badins et érotiques qu'il à publiés ou qui lui sont attribués.

1. Erotika-Biblion. A Rome, de l'imprimerie du Vatican, MDCCLXXXIII (Suisse), in-8°, 192 P.

Il existe, dit-on, une édition in-18, sous la même date.

Paris, 1792, chez Le Jay, in-8o, II, 174 p.; on lit sur le titre : Dernière édition.

Cette édition est précédée d'une préface dans laquelle l'éditeur fait connaître que le livre a été composé à Vincennes et l'on cite un extrait d'une lettre du 21 octobre 1780 à sa maîtresse Mme Monnier :

« Je comptois t'envoyer aujourd'hui, ma << minette bonne, un nouveau manuscrit « très-singulier..... Croirois-tu que l'on « pourroit faire dans la Bible et l'anti« quité, des recherches sur l'Onanisme, la « Tribaderie, etc.; enfin, sur les matières « les plus scabreuses qu'aient traitées les «< casuistes et rendre tout cela lisible même « au collet le plus monté; et parsemées « d'idées assez philosophiques?

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Paris, 1801, pet. in-iz, avec un portrait de Mirabeau.

Paris, 1833, chez les frères Girodet, pet. in-80 de xп-271 p. Vignette sur le titre représentant Jupiter, édition augmentée d'une préface et de notes.

Le comte d'I., dans sa Bibliographie des ouvrages relatifs à l'Amour, etc., dit « qu'une édition accompagnée d'un com«mentaire étendu, et rédigé en grande « partie, à ce qu'on assure, par l'auteur du « Glossarium eroticum linguæ latinæ (1), « fut imprimée vers 1831, mais elle fut « détruite presque aussitôt après l'impres«sion; à peine quelques exemplaires in« trouvables aujourd'hui, ont-ils été con

<< servés. »>

L'on n'a aucun renseignement sur cette édition et l'on présume qu'elle n'existe

pas.

(1) Pierrugues. Voir l'Intermédiaire du 25 avril 1866.

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Enfin, la dernière édition de cet ouvrage (je ne parle pas d'une mauvaise réimpression publiée à Stuttgart, s. d.), a paru en 1866, à Bruxelles, sous le titre suivant: Erotika-Biblion, édition revue et corrigée sur l'édition originale de 1783 et sur l'édition de l'an IX avec les notes de 1833, attribuées au chevalier Pierrugues. In-12, papier vergé, avec un portrait de l'auteur, gravé par Flameng, xv-220 p., 16 fr.

2. Le Rideau levé ou l'éducation de Laure, édition revue sur celle originale de 1786, et ornée de 6 figures libres, gravées d'après celles des éditions de 1786 et de 1790, 1 vol. in-18, papier vergé. Bruxelles, 1867, 20 fr.

La première édition de cet ouvrage, de beaucoup le plus licencieux, a paru en 1786, Cythère (Alençon); elle a été réimprimée en 1790, l'an V, en 1800. Toutes ces éditions forment 2 parties in-12 ou in18, avec figures.

En 1830, l'édition de 1790 a été réimprimée à Paris, en 2 vol. in-18, avec 12 fig. libres. Il existe aussi une édition de Bruxelles, sans date, avec des lithographies obscènes, et le comte d'I. indique une traduction anglaise faite aux Etats-Unis. In-18, avec 6 fig.

3. Ma Conversion ou le Libertin de Qualité, édition réimprimée sur celle originale de 1783, 5 fig. libres, in-18, papier vergé. Bruxelles, 1867, 20 fr.

La première édition porte Londres; elle a été imprimée à Alençon, chez Malassis; son titre était Ma Conversion, par M. D. R. C. D. M. F. (M. de Riquetti, comte de Mirabeau fils).

:

Le volume contient une épître dédicatoire à M. Satan, et le frontispice représente l'auteur à son bureau. L'Amour et les trois Grâces, transformées en trois G..ces nues, semblent guider sa plume. Au haut de l'estampe, est un médaillon où l'on lit Ma Conversion, et au bas le frontispice a pour légende ces mots : Auri sacra fames. Cinq estampes enrichissent et développent le sujet. On en trouve la description tout au long dans les Mémoires de Bachaumont. Londres, 1788, tome XXVIII, pages 15 et 16.

Dans ce même volume, on trouve une appréciation de ce livre, ainsi conçue : « On ne sait si l'ouvrage est réellement de celui qu'indiquent les lettres initiales, mais malheureusement il est assez bien fait pour

qu' On y trouve quelquefois l'onction de Clarisse, le piquant de Gilblas, la finesse de Zadig, l'atrocité des Liaisons dangereuses, l'impiété philosophique du Système de la Nature. Son héros est le prototype parfait de ceux du jour, de ce qu'on appelle énergiquement un Roué. »

'on soit tenté de le croire. » Flus loin on lit:

La Correspondance secrète, de Métra, est plus sévère et plus vraie : « Quel dé

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« goûtant spectacle il offre à nos yeux (le « Libertin), les débauches les plus abomi«nables, la scélératessé la plus consom« mée, l'avidité de l'or et des plus sales << plaisirs. Comment un homme plein d'es« prit et de goût a-t-il pu entreprendre une « pareille tâche. ?»(De Paris, 14 septembre 1784, tome XVII; Londres, 1789.)

La seconde édition, d'après Barbier, est intitulée Le Libertin de Qualité ou Confidences d'un prisonnier au château de Vincennes. Hambourg, 1784, in-8°.

D'après le comte d'I., la 2e édition porterait Stambul (Paris), 1785, in-8°; une troisième serait de 1796, in-18; une édition publiée à Paris, en 1830, porterait la date de 1774, Amsterdam; une autre, publiée la même année, celle de Paris, 1801.

D'après la Biographie de Michaud, Barbier aurait négligé de mentionner une autre production obscène de Mirabeau, intitulée le Rubicon. Ce livre nous est inconnu et nous ne l'avons vu signalé nulle part. Il existe sous ce titre un pamphlet politique de Kersaint, de 1789, mais qui n'a rien d'obscène.

D'après le comte d'I., les ennemis de Mirabeau, pour se venger, auraient arrangé Ma Conversion sous forme d'autobiographie. Voici le titre de ce libelle: Vie privée, libertine et scandaleuse de feu H. G. R., ci-devant comte de Mirabeau. A Paris, chez tous ses créanciers, rue de l'Echelle (en Suisse), 1791, in-8° de IV-192 pag., avec portrait, frontispice et 5 figures, et in- 18.

Mirabeau méritait ce châtiment.

4. Recueil de Contes (par le comte de Mirabeau). Londres, 1783, 2 parties in-8°. 2e édition, Londres, 1785, 2 part. in-8, I frontispice. Réimprimé à Tours, an IV, 388 pages, sous le titre : Contes et Nouvelles adressés du donjon de Vincennes à Sophie Ruffey.

Ce recueil contient 16 contes, 15 sont tirés du Conservateur, ouvrage périodique, 1756-61; le 16, Arnaud et Armide, est tiré des 14, 15 et 16e livres de la Jérusalem délivrée.

D'après une note de la nouvelle édition des Supercheries littéraires de Quérard, ces contes seraient tous de Lachabeaussière, qui en 1776 aurait confié le manuscrit à Mirabeau, alors son ami.

5. Elégies de Tibulle avec des notes et recherches de mythologie, d'histoire et de philosophie, suivies des Baisers de Jean Second, traduction nouvelle adressée du donjon de Vincennes, par Mirabeau l'aîné, à Sophie Ruffey. Tours et Paris, an III, 2 vol. in-8, 14 fig. et portrait.

Le Recueil de Contes se trouve souvent joint au Tibulle et possède alors deux titres. Le premier porte Tibulle et les Baisers, traduction nouvelle, suivie de Contes et Nouvelles, tome III.

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6. Le Chien après les Moines, lu et approuvé par une bande de défroqués nouvellement débarqués en Hollande. S. 1. n. d. (1782), in-8°.

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Tel est le titre, dit une correspondance a du 10 décembre 1783, de Métra (Correspondance secrète, tome XV, Londres, 1788), d'une production toute nouvelle, a en prétendus vers que les moines appel« leront une chienne de poésie et qui est << bien véritablement de la poésie de chien. « Ce ne sont à vrai dire que des aboyemens, << mais pour conserver le stile du genre, « des gueulées dégoutantes. »

Ce poëme est précédé d'une épître dédicatoire, aux très-illustres et inimitables révérends pères Théophile et Chrisostome, Carmes déchaussés, associés des Ziel-Verkoopers, teneurs de tripots, amateurs du beau sexe, et curés de l'église française, etc., etc., etc., à Amsterdam.

Une réimpression de cette brochure paru il y a deux ans à Genève, dans la collection des Raretés bibliographiques, publiée par M. J. Gay; on y a joint une épître à Mlle Guimard, par Mirabeau.

7. L'Espion dévalisé. Londres, 1782 (il existe une édition sous la même dáte, faite à Neuchâtel), in-8°. Ce pamphlet est attribué à tort à Mirabeau. Voir ma réponse à une question posée dans l'Intermédiaire, année 1869, 5o vol., col. 67.

8. Histoire secrète de la cour de Berlin (Alençon, Malassis), 1789, 2 vol. in-8°.

Ouvrage politique composé à la suite. d'une mission confiée par M. de Calonne en 1786 à Mirabeau; cependant par les révélations et les détails scandaleux qu'il contient, il peut être compris au nombre des ouvrages profanes. Mirabeau n'osa pas le publier à son retour en France, il ne parut qu'en 1789 sans nom d'auteur. M. de Mérilhou, dans l'édition des Œuvres de Mirabeau (Paris, 1825), dit « que son origine ne fut un mystère pour personne; « qu'on blâma cet abus des confidences « les plus intimes, cette divulgation des « secrets de famille que Mirabeau n'avait "pu connaître que sous le voile d'une « fausse amitié. »

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L'Histoire secrète de la cour de Berlin est reproduite dans le troisième volume de l'édition des Euvres de Mirabeau, Paris, 1820, et dans la sixième édition de Paris, 1825.

9. Lettres originales de Mirabeau écrites du donjon de Vincennes, pendant les années 1777, 1778, 1779 et 1780. Paris, 1792, 4 vol. in-8° et et 4 vol. in-12.

Cette publication, faite par Manuel, eut une grande édition en 1820, 3 vol. in-8°. Un choix de ces lettres parut en 1812, 1819 et 1824, en 4 vol. in-18 et en 1828 en 6 vol. in-32. En 1861 parut un nouveau choix : Lettres d'amour de Mirabeau, précédées d'une étude sur Mirabeau par Mario Proth, in-18, Paris, Dentu (Biblio

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thèque de l'amour et de la galanterie). Cette édition et notamment l'étude qui la précède, ont été l'objet d'une vive critique dans la Correspondance littéraire du 25 novembre 1861, publiée par M. L. Lalanne.

10. Nouvelles de Boccace. Paris, 1802, 4 vol. in-8°, fig.

Traduction libre attribuée à Mirabeau et publiée plusieurs années après sa mort.

Pour compléter cette bibliographie, nous citerons encore deux ouvrages publiés sous le nom de Mirabeau, le premier est intitulé: 11. Euvres posthumes et facéties de Mirabeau le jeune. Paris, 1798, in-18, 120 pag. Une deuxième édition porte la date de l'an VIII, in-18, 120 p., une fig. libre.

Ce sont les contes en vers de Pajon, parus en 1753, à Anvers, sous le titre : Contes nouveaux et Nouvelles nouvelles. A l'époque du Directoire on pensa que le nom de Mirabeau procurerait de la vogue à ces récits en vers.

Une réimpression récente a été faite en 1866 à Luxembourg (Bruxelles), in-18, tirée à 106 exempl.

L'autre ouvrage publié sans doute dans des conditions analogues est intitulé: 12. Le degré des âges du plaisir, ou jouissances voluptueuses de deux personnes de sexes différents, aux différentes époques de la vie, recueillis sur des mémoires véridiques, par Mirabeau, ami des Plaisirs. Paphos, de l'imprimerie de la Mère des Amours, 1793, in-18, 8 fig.

Une réimpression a été faite de ce livre à Bruxelles en 1863, 2 vol. in-16 avec 10 figures. Ce dernier ouvrage ne serait-il pas une reproduction du Libertin de Qualité ? Quant à la question de savoir si tous ces livres se trouvent dans les réserves de la Bibliothèque impériale, je l'ignore.

C. M.

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Catéchisme de 1806 (V, 378, 299; V, 232, 162, 64; IV, 166, etc.). Dans le diocèse de Nancy, on se servit de l'édition in-16 de Paris. « Mgr ANTOINE-EUSTACHE OSMOND (sic), par la Miséricorde divine et l'autorité du saint-siége apostolique, évêque de Nancy, premier aumônier honoraire du roi de Hollande et membre de la Légion d'honneur, » se contenta d'ajouter son mandement approbatif (4 pages in-16, sorties des presses de Leseure à Nancy).

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