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No 121.]

L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX. [25 janv. 1870.

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Et par ses avis essaya

De la rendre plus sage.
Mais elle, avec un refrain,
De danser se mit en train.
La cadence établie,

On vit partout en peu d'instants
Les pas de la Folie
Régler les pas du Temps.

La Sagesse survient d'abord;
Elle s'irrite et gronde;
Mais tous deux sont si bien d'accord,
Que c'est elle qu'on fronde.
Même ils prennent ses leçons
Pour de joyeuses chansons,
Et plus la dame crie,
Plus ils dansent à ses accents;
Les pas de la Folie

Règlent les pas du Temps.

Auteurs, guerriers, buveurs, amants
Bientôt suivent leurs traces;
L'Amour, sur l'horloge du Temps,
Bat la mesure aux Grâces.
La Gaîté, de leurs refrains,
Fait sauter tous les humains;
La Sagesse s'oublie;

Et sa voix, dans ses bons moments,
Aux pas de la Folie

Règle les pas du Temps.

Au Temps nous donnons une main
Et l'autre à la Folie;
Aimable ou sot, triste ou badin,
A leur ronde on se lie.
Le Temps baisse-t-il sa faux?
Nous faisons un pas à faux
Et la danse est finie;

En notre place nos enfants
Aux pas de la Folie

Règlent les pas du Temps.
BÉRANGER.

Cette chanson, un peu rococo-empire, offre pourtant de gracieuses images qui n'étaient pas indignes du crayon de Pru

dhon.

RONDE.

AIR: de l'Anglaise.

Aimons la vérité,

Sans haine du mensonge :
L'erreur qui se prolonge
Vaut la réalité.

Un vieux mari
Se croit chéri;
Un jeune objet

Croit son amant parfait.
Barbon,
Tendron,

Dupés,
Trompés,
Sont tous les deux
Heureux!
Aimons la vérité, etc.

L'orgueil trompeur
Met, en flatteur,
Du coton dans
Les oreilles des grands:
S'ils entendaient,
Ils s'aigriraient,
Sans être tous

Moins fous. Aimons la vérité, etc.

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« tre saint-gris! j'en tiens, dit le roy en «riant. Je ne croyois pas trouver un si

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grand esprit dans un si petit village. »

Plus tard, on a substitué M. de Guise à Henri IV, Beautru à Gaillard, et le mot c... au mot paillard. Mais où ai-je donc lu qu'en plein moyen âge, Charles le Chauve, en face duquel était assis à table l'Irlandais Jean Scot, surnommé Erigène, lui demanda, en riant, quelle distance il y avait entre un Scot et un sot (inter Scotum et sotum), et attrapa cette riposte si vive et si spirituelle: Rien que la table! T. DE L.

Un mot de M. Rouland et un mot d'un évêque du XVIIe siècle.- M. Louis Veuillot, dans une de ses lettres écrites de Rome à l'Univers, disait dernièrement au sujet de M. Rouland : « Permettez-moi une petite anecdote sur ce célèbre personnage. Il était ministre et il se vantait de ses sentiments religieux. « Quand je suis dans << mon village, disait-il, je vais à la messe « le dimanche, et au moment de l'éléva« tion, moi, ministre de l'intérieur, je « m'incline, quoique la messe soit dite « par un simple prêtre. » Un ClermontTonnerre, évêque de Noyon, dont SaintSimon a rendu la vanité fameuse, entendant du bruit dans sa cathédrale, un jour de grande fête, s'écria devant l'autel : « On dirait vraiment que c'est un homme de rien qui leur dit la messe! » T. DE L.

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LEGENDO

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L'Intermédiaire

DES CHERCHEURS ET CURIEUX

(CORRESPONDANCE littéraire, NOTES and QUERIES français.)

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Un « Intermédiaire » dauphinois. D'aucuns sont quelquefois pères sans le savoir, Et pères très-certains, on le leur fait bien voir! C'est le cas aujourd'hui pour l'Intermédiaire. D'un gentil Dauphinois voici qu'on l'a fait père, A son insu... Déjà le marmot a trois mois... Voyez comme en dormant le bien nous vient [parfois!

il

En d'autres termes, nous avons reçu, y a quelques jours seulement, le premier numéro, daté de novembre 1869, d'une publication intitulée: Petite Revue des bibliophiles dauphinois, ou Correspondance entre tous les amateurs dauphinois qui ont quelque question à poser, quelque réponse à faire, ou quelque trouvaille et curiosité à signaler. Grenoble, imprimerie Ed. Allier. In-8° de 16 pages.

Cette petite revue, qui a pour parrains les quinze membres de la Société des Bibliophiles dauphinois, se réclame de l'Intermédiaire, auquel elle emprunte son origine, son sous-titre, son cadre, son préambule, adressé aux chercheurs et curieux dauphinois. Elle est très-joliment imprimée sur beau papier à faire envie et ornee de charmants petits dauphins, qui émaillent ses delphinalia, ou dauphinoiseries (1).

Afin de donner un exemple à ses lecteurs, elle a reproduit une question tirée de son grand confrère de Paris », celle de Guinguette (II, 290), ainsi que les quatre réponses qui y furent faites (II, 593), et elle a choisi le mot, pour en faire l'objet d'observations nouvelles, que voici: «< A Grenoble et dans les villages environnants, où l'on compte autant de cafés, de cabarets, de guinguettes, que d'autres maisons, et où la vigne menace de tout envahir, même les terrains les plus rebelles à la production d'un vin abordable, nous avons trois mots pour exprimer graduellement la difficulté d'absorption du vin du pays: 1o Raclet, pour le vin dont le passage laisse dans le gosier quelque chose à désirer; 2o Ginguet, pour celui qui fait guinguer; 3o Reginguet, pour celui qui fait reginguer, ou qui tue un serpent à quarante pas, pour

(1) Elle paraîtra huit fois par an, au prix de 8 fr.

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me servir de l'image usitée à New-York en pareille occurrence. Le contraire du vin ginguet, c'est le vin du Midi, les vins de I'Hérault, par exemple, qui au dire de M. Brame, sont « plus solides que liquides, » et dont Pierre de Blois parlait peutêtre dès le douzième siècle, lorsqu'il disait qu'il avait vu des vins plus propres à cribler qu'à boire: « Vidi aliquando vinum adeo fæculentum quod non nisi clausis oculis et consortis dentibus, cum horrore et rictu, cribrari oportebat potius quam potari. (Petri Blesensis opera omnia. Parisiis, 1667, in-fol., p. 24.) Y a-t-il dans le Midi quelque expression populaire particulière pour désigner ces vins ? »> secrétaire de la Société des Bibliophiles dauphinois, qui a signé ces lignes et rédigé le numéro, est M. H. Gariel, le savant bibliothécaire de la ville de Grenoble.

Le

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C. R.

Questions.

PHILOLOGIE BEAUX-ARTS

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ARCHÉOLOGIE

BIOGRAPHIE

NUMISMATIQUE BIBLIOGRAPHIE

Le gouvernement parlementaire en France. Je viens de trouver une petite brochure de 21 pages, un pamphlet, si l'on veut, sans date, sans nom de lieu, mais qui se trouve reliée avec une Lettre de Dulis à son ami, par M. Mercier, 1767, et avec des Lettres américaines sur les Parlemens, 1770 et 1771. Elle doit être du même temps et est intitulée: Apparition du cardinal Alberoni. J'y lis ces paroles, qui sont placées dans la bouche d'Alberoni, apparaissant à un politique de l'Europe en 1754:

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--

Le dénoûment des « Mille et une Nuits.>> L'illustre orientaliste autrichien Hammer paraît être le premier Européen qui ait eu sous les yeux un manuscrit original complet et poussé jusqu'à la mille et unieme nuit. Il y trouva un dénoûment trèsdifférent de celui de Galland. Le sultan y reprenait son premier dessein et ordonnait de faire mourir Sheherazade. Mais alors celle-ci demandait et obtenait la vie, au nom des trois enfants que dans l'intervalle elle avait donnés à son époux. Naturellement Hammer proclama que ce dénoûment qu'il découvrait était le véritable, et que Galland avait inventé le sien. Et cette opinion paraît avoir été aussitôt partagée par tous les orientalistes, même par ceux qui, comme Sylvestre de Sacy, reconnaissaient que le dénoûment de Galland se trouvait aussi dans quelques originaux. Or, il ne faut pas oublier que le manuscrit dont s'était servi Galland (manuscrit qui, remontant à 1548, est probablement de beaucoup le plus ancien de tous ceux que l'on connaît en Europe), était divisé en quatre cahiers ou volumes, et que le quatrième est perdu. Comment donc savoir si exactement aujourd'hui que ce volume égaré ne contenait pas de dénoûment? Très-aisément, répond-on. Les trois volumes subsistants ne contiennent que deux cent quatre-vingt-deux nuits. Ajoutons-en, si l'on veut, une centaine pour le cahier manquant: on sera encore loin de mille et un. Le manuscrit de Galland était donc incomplet, et ne pouvait présenter aucun dénoûment parce qu'il n'arrivait pas là. C'est pourtant ce que j'essayerai d'examiner. De l'aveu de plusieurs commentateurs, l'original arabe est loin de former un tout homogène; et le premier auteur,soit qu'il ait pris le nombre mille et un dans un sens indeterminé, soit qu'il ait été interrompu dans son travail, ne l'a pas poussé jusqu'à la mille et unième nuit effective. Ce chiffre n'a été depuis atteint que par les copistes qui ont ajouté pêlemêle à l'œuvre primitive des contes ramassés partout, même des ouvrages entiers et d'abord fort étrangers aux Mille et une Nuits, comme les Sept Visirs ; le Backyarnameh; les Voyages de Sindbad. (Galland donne ces voyages au commencement de son livre; mais on sait qu'il les a tirés d'un manuscrit séparé.) Caussin de Perceval et Jonathan Scott (cités par Loiseleur-Des

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longchamps, édition du Panthéon litteraire ont cru devoir conjecturer que les véritables Mille et une Nuits arabes s'arrêtent avec l'Histoire de Camaralzaman. Eh bien, c'est aussi à cette Histoire de Camaralzaman qu'arrive le troisième volume du manuscrit original de Galland: le quatrième nécessairement en donnait la fin. Joignons à cette circonstance l'ancienneté de ce manuscrit, et peut-être ne sera-t-il pas trop hardi de conjecturer qu'au lieu d'être incomplet et déjà dépareillé en quatre volumes, il contenait au complet et sans additions le travail du véritable et premier auteur des Mille et une Nuits. Dans ce cas, il aurait très-bien pu avoir un dénoûment, et ce serait celui que nous donne Galland. On voit, du reste, qu'une bonne partie de son livre n'appartient pas à son original arabe, et, excepté les Voyages de Sindbad, on ne sait pas bien d'où il a tiré cette partie; mais on ne doute pas que ce ne soit toujours de sources orientales. Ce dernier point, toutefois, pourrait sans trop d'invraisemblance souffrir quelques exceptions, le Dormeur éveillé, par exemple; mais Hammer ni Loiseleur-Deslongchamps n'en font aucune que pour le seul dénoûment. Au résumé, voilà la question: Galland a-t-il inventé son dénoûment, ou l'a-t-il traduit de l'arabe? O. D.

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« An dives sit omnes quærunt, nemo an bonus. » Est-ce une traduction d'Euripide? « Ars est celare artem. » CARL MÜLLER.

La chanson du « Petit Mari. » — - Quelque lecteur de l'Intermédiaire connaît-il une chanson dont voici le premier couplet:

Ma mèr' m'a donné un mari,
Mon Dieu, quel homme!
Quel petit homme!

Ma mèr' m'a donné un mari,
Mon Dieu, quel homme!
Qu'il est petit!

C'est l'histoire des tribulations épouvantables d'une pauvre mariée, qui a un mari si petit que, la première nuit de ses noces, elle le perd dans son lit. Elle se lève et allume la chandelle pour le chercher, met le feu à sa paillasse et retrouve son mari rôti. Elle le met délicatement sur une assiette; mais le chat le prend pour une souris et veut l'emporter. Alors la malheureuse veuve enferme son petit mari dans un sabot, en guise de cercueil, et l'enterre derrière la bûche du foyer.

Cette chanson, que l'on chante encore aux enfants dans le pays de Rennes (haute Bretagne), est-elle connue ailleurs? Faitelle allusion à quelque fait connu d'une histoire locale? Je n'ai jamais pu trouver à Rennes une tradition qui s'y rattachât. (Saint-Malo). A.-G. J.

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Sergent-major. A quelle époque remonte ce titre, avec la valeur et la signification précises qu'il a aujourd'hui ? Dans le Baron de Foneste, d'Agrippa d'Aubigné: liv. II, chap. V, Foeneste dit à Enay, a Bous abez veau dire, il se fait de grands miracles à Saumur. N'est-ce pas une velle chause du sergent Mayour, qui emboya son chebal en boyage, pource qu'il perdoit les yeux? Son chebal fut guéri et lui debint abeugle.» Dans l'édition elzévirienne, annotée par M. P. Mérimée, ce passage est accompagné de la note suivante : Mayour ou Majeur est, je crois, un nom propre. Le grade de sergent-major était

α

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On

Epitaphe du tombeau de Dante. lit partout qu'une des épitaphes du tombeau de Dante, à Ravenne, qui lui a été peu généreusement attribuée, se termine par ces vers:

Hic claudor Dantes, patriis extorris ab oris,
Quem genuit parvi Florentia mater amoris.

Un seul écrivain, à ma connaissance, cite le dernier vers d'une manière un peu différente. Grosley, dans ses « Observations sur l'Italie et les Italiens» (t. I, p. 338, de l'édition de 1764, Londres), l'écrit de la manière suivante :

Quem genuit pravi Florentia mater amoris.

Il y voit une scandaleuse imputation, familière aux Vénitiens, sous laquelle on a voulu caractériser Florence, » et il en profite pour raconter une historiette dans le goût des « Mémoires de l'académie de Troye. »

Même sans admettre l'interprétation de Grosley, parvi vaut évidemment mieux que pravi, mais il ne serait pas sans intérêt de savoir comment le vers a été rapporté par quelque voyageur, français ou étranger, contemporain de Grosley ou antérieur à lui. A-t-il mal lu, ou un sentiment de convenance a-t-il fait depuis substituer au premier l'adjectif qu'on, lit aujourd'hui ? (Dieppe.) E. R.

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adoptée par le comte Amé le Grand, lorsqu'il changea « l'aigle de l'ancienne armoirie de la maison de Savoye » pour prendre la croix d'argent en champ de gueules, en souvenir du secours et assistance qu'il rendit aux chevaliers de SaintJean, à la conquête de Rhodes; elle signifierait en ce cas: Fortitudo Ejus Rhodum Tenuit (Rhodes conquise ou maintenue par sa valeur).

Mais, dans un récent ouvrage d'un magistrat, M. Fabre, Trésor de la chapelle de Savoie aux XVe et XVIe siècles (château de Chambéry), 1868, in-4o, je la trouve expliquée ainsi: Fœdere Et Religione Tenemur (nous sommes unis par l'alliance et la religion).

Quelle est la bonne version? Y en a-t-il d'autres? Pourquoi ces mots ou ce polygramme sont-ils constamment trois fois répétés? Y a-t-il quelque rapport entre cette devise de la maison de Savoie et celle tant de fois sculptée dans la splendide nécropole de Brou autour des tombeaux de Philibert le Beau et de la bonne duchesse Marguerite, Fortune, Infortune, Fortune. R... s. v. P.

Inscriptions singulières. J'ai, pendant bien des années, remarqué sur une maison de la Grande rue de Sèvres une inscription qui probablement existe encore et qui m'a fort intrigué. Cette inscription, gravée sur pierre, est ou était appliquée sur le mur de face d'une maison de la Grande rue, faisant l'angle d'une ruelle; elle paraît fort ancienne et est ainsi conçue:

GRANDE ROUTE DE VERSAILLES

A PARIS.

Jusqu'ici, rien d'extraordinaire, mais cette inscription est gravée à l'envers, en sorte que, pour la lire dans le sens qu'elle devrait avoir, il la faudrait présenter devant une glace.

Que peut vouloir dire cette singularité ? Est-ce le produit d'une gageure ou d'une fantaisie de l'ingénieur? Peut-être quelque collaborateur de l'Intermédiaire serat-il à même d'éclaircir ce mystère ?

Cette inscription en rappelle à ma mémoire une autre qui ne manquait pas d'originalité:

Un de mes amis, propriétaire d'une petite maison, rue Rochechouart, avait fait établir dans son jardin, en y employant quelques débris antiques, une fontaine ornée d'un mascaron, par la bouche duquel s'échappait l'eau tombant dans une vasque. Cette fontaine était intermittente et portait l'inscription suivante :

LEMA UVA ISTEM SMEFA ITCRAC HER! Bien des personnes avaient vainement

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cherché à traduire cette inscription sans y parvenir, et je n'oserais affirmer que quelques savants n'y aient pas échoué.

J'allais oublier d'ajouter que cette fontaine n'était alimentée que par les eaux de pluie, ce qui explique son intermittence et pourra aider ceux des lecteurs de l'Intermédiaire qui ont du loisir, à déchiffrer l'inscription. J. BRUNTON.

<< La martyre, » de Gabriel Marx. Quiconque a vu cette admirable toile à l'Exposition universelle de 1867, en a dû conserver le vivant souvenir : Une jeune fille chrétienne, chastement enveloppée dans les plis d'un long vêtement de couleur indécise, laissant passer seulement le col, la tête et les bras, expire sur la croix infa mante que le Sauveur des hommes a glorifiée pour les martyrs de la foi. Abattu au pied de l'instrument du supplice, un jeune homme contemple, avec un poignant désespoir, le visage transfiguré de celle qu'il aimait, dont les traits portent la sereine empreinte de cette foi ineffable qui regarde la mort comme un gain, parce qu'elle ouvre la vie éternelle.

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Au fond, la ville aux sept collines, « rouge des feux du soir, s'estompe au loin dans des contours indécis; les bourreaux se sont depuis longtemps éloignés, l'heure est solennelle; rien, si ce n'est peut-être les sanglots étouffés de celui qui demeure seul, ne vient troubler le silence auguste au milieu duquel l'âme de la martyre va s'envoler au ciel.

Ce tableau est tout un poëme, et l'impression qui m'en est restée vibre encore au dedans de moi. Il n'est pas une des œuvres plus célèbres ou plus importantes que renfermait alors l'enceinte du palais de l'Exposition, que je n'eusse donnée pour cette seule œuvre d'un peintre bavarois.

Je demande où est ce tableau ? S'il a été acheté par un particulier ou pour une collection publique ? S'il a été gravé et par qui? Où pourrait-on s'en procurer la gravure? DE LA ROQUETTE.

Une comtesse à trouver. «En la cour d'un roi de France, nommé Charles, je ne dirai point le quantième, pour l'honneur de celle dont je veux parler, laquelle aussi je ne nommerai par son nom propre, il y avoit une comtesse de fort bonne maison, mais étoit étrangère. Et pource que toutes choses nouvelles plaisent, cette dame, à sa venue, tant pour la nouveauté de son habillement que pour la richesse dont il étoit plein, étoit regardée d'un chacun. Et, combien qu'elle ne fût des plus belles, si avoit-elle une grâce avec une audace tant bonne, qu'il n'étoit possible de plus ; la parole et la gravité de même de sorte qu'il n'y avoit personne qui n'eût crainte

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