Mémoires de Brissot ... sur ses contemporains: et la révolution française, Volume 2

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Page 6 - Prête-moi ta plume, disait-il, prête-moi ton talent enchanteur, prête-moi tes accents sublimes». Voltaire ajoutait: « avec lesquels tu as enseigné à tous les princes qu'ils doivent épouser la fille du bourreau si elle leur convient, et que l'honneur joint à la prudence est d'assassiner son ennemi, au lieu de se battre avec lui comme un sot ». Heureusement pour l'honneur de Voltaire qu'il avait terminé sa carrière avant la Révolution ; Marat l'eût fait passer pour un aristocrate et un...
Page 289 - L'auteur de la grande et superbe Histoire de l'Empire romain avait à peine quatre pieds sept à huit pouces ; le tronc immense de son corps à gros ventre de Silène était posé sur cette espèce de jambes grêles qu'on appelle flûtes; ses pieds assez en dedans pour que la pointe du droit pût embarrasser souvent la pointe du gauche, étaient assez longs et assez larges pour servir de socle à une statue de cinq pieds six pouces. Au milieu de son visage, pas plus gros que le poing, la racine de...
Page 147 - C'est à ses manœuvres qu'il devait son aventure de MotiersTravers. Thérèse Levasseur voulait l'en éloigner, parce qu'elle y était trop connue, parce qu'elle craignait que son caquetage ne revînt à Rousseau, et qu'il n'apprît tous les marchés qu'elle faisait pour vendre aux étrangers jusqu'à sa vue sans qu'il s'en doutât. De là cette scène de pierres jetées dans sa maison, et cette haine prétendue des habitans de Motiers contre lui.
Page 137 - J'aimais, j'étais heureux, et les lettres de Julie et de Saint-Preux dont j'étais pénétré me rappelaient mille situations enivrantes. Je n'aurais pas souhaité d'autre demeure ; les hommes y étaient simples, les champs y étaient solitaires, et la nature y était belle, quoique l'hiver couvrît ces contrées de ses neiges pendant une grande partie de l'année.
Page 147 - Il avait connu Hume, et l'avait souvent entretenu sur Rousseau. Hume n'attribuait sa brouillerie avec ce grand homme, qu'aux faux rapports de la Levasseur. Elle s'ennuyait dans sa solitude de Wotton. Ignorant la langue, elle ne pouvait causer avec personne, ni se livrer à son commérage ordinaire. Elle créa des fantômes pour effrayer facilement son maître, le tirer de cette île, et elle y réussit.
Page 4 - Helvétius alors opprimé, et on ne trouvera peut-être de plat dans son article que les citations qu'il empruntait au livre de Marat pour le critiquer. Par exemple, lorsque Marat dit que la pensée fait vivre l'homme dans le passé, le présent et l'avenir, l'élève au-dessus des objets sensibles, le transporte dans les champs immenses de l'imagination, étend pour ainsi dire à ses yeux les bornes de l'univers, lui découvre de nouveaux mondes, et le fait jouir du néant même , Voltaire répond...
Page 5 - , oubliant qu'il a vanté plus haut l'intrépidité de ces héros. Voltaire se borne à faire observer « que si monsieur le docteur en médecine se contredit' ainsi dans ses consultations, il ne sera pas souvent appelé par ses confrères ». Je vois bien dans tout cela du persiflage, et une malignité à faire ressortir les défauts de l'ouvrage qu'il attaque, mais je n'y trouve ni platitude ni lâcheté. Peut-être, au reste, la sévérité de Voltaire avaitelle été provoquée autant par son...
Page 433 - H ne me montra sa lettre que vingt-Quatre heures après l'envoi, et je lui en prédis la triste issue. Cette lettre, où il n'y avait de ridicule que le naïf orgueil et les prétentions de celui qui l'avait écrite, fut présentée au roi par le duc d'Orléans.
Page 416 - J'y prêchais la république; mais, à l'exception de Clavière, personne ne la goûtait. D'Eprémesnil ne voulait débourbonnailler la France (c'était son mot) que pour y faire régner le parlement. Bergasse voulait un roi et les deux chambres, mais il voulait surtout faire le plan seul, et que ce plan fût rigoureusement exécuté : sa manie était de se croire un Lycurgue. Les succès de Mesmer et de Cagliostro lui causaient un tourment dévorant...
Page 127 - Genevois étaient déterminés comme lui à s'ensevelir sous les ruines de la place plutôt que de se rendre. Rien n'était plus touchant que le spectacle de leurs exercices, de leurs travaux ; c'était la rage dans l'âme qu'ils parlaient des puissances coalisées et de leurs projets homicides : on semblait être à Sagonte.

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