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E. BARASSÉ, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE SAINT-LAUD, 83.

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A NOS LECTEURS.

M. Lemarchand, au dévouement duquel nous devons d'avoir entrepris la rénovation de la Revue, et qui, sans prendre le titre officiel de Directeur, avait bien voulu en accepter les fonctions, vient de remettre sa démission entre nos mains.

Accablé sous des travaux de toutes sortes, il a cru, par un scrupule exagéré, qu'il ne pouvait plus remplir en conscience la tâche si bienveillamment acceptée. Il nous a, dans la forme la plus aimable et la plus gracieuse, fait part de sa résolution et promis de rester de cœur et d'action attaché à l'œuvre de la Revue, à laquelle il ne cessait de porter le plus vif intérêt.

Quel que soit notre regret, regret qui sera partagé par tous nos lecteurs, il nous a fallu céder à une détermination vainement combattue, songer à une autre organisation, et établir un comité de rédaction.

Nos collaborateurs sont assez nombreux et assez sympathiques pour que la tâche ait été facile, et nous sommes heureux d'annoncer que cinq membres, aussi éclairés que dévoués, ont bien voulu accepter une mission qui laisse à l'éditeur la seule obligation qui lui incombe, celle de stimuler le zèle des écrivains et de surveiller l'exécution matérielle, comme elle garantit à chacun que les articles consacrés à la Revue seront l'objet d'un examen aussi intelligent que juste et bienveillant, et acceptés en dehors de tout esprit d'exclusion.

L'Editeur Gérant,

E. BARASSÉ.

Juin 1870.

MONTFLEURY PÈRE.

Zacharie Jacob, connu sous le nom de Montfleury, naquit en Anjou, à la fin du seizième siècle, ou au commencement du dixseptième. Tous ses biographes sont d'accord sur ces deux points, mais nul n'indique avec plus de précision le lieu ni la date de sa naissance. Issu de parents nobles, et destiné par eux à l'état militaire, il fut admis, après avoir achevé ses études et ses exercices, parmi les pages du duc de Guise, fils du Balafré et père du dernier représentant de cette fameuse maison princière. Dans les nombreux loisirs que lui laissaient probablement ces fonctions, le jeune page, comme Molière enfant, fréquenta le théâtre, et, comme lui, il en prit tellement le goût, qu'il voulut absolument être comédien. Peu soucieux de l'avenir, peut-être brillant, et à coup sûr honorable, qui l'attendait dans la carrière des armes, un jour il disparut de chez le duc de Guise, sans prévenir personne d'un projet qu'on n'eut sans doute pas approuvé. C'était pour se joindre à une troupe d'acteurs qui parcourait les provinces. Il prit en même temps le surnom de Montfleury, soit pour se dérober plus sûrement aux recherches de sa famille, au cas qu'elle entreprît de contrarier son dessein, soit seulement pour se conformer à une coutume alors fréquemment suivie dans les arts et la littérature, où cet usage des pseudonymes n'est même pas encore entièrement abandonné.

En quelle année Zacharie Jacob, que j'appellerai désormais Montfleury, embrassa-t-il la profession de comédien? On l'ignore. Quelles parties de la France parcourut-il avec cette troupe am⚫ bulante; quelles purent être les circonstances de sa vie, pendant qu'il menait cette existence aventureuse des comédiens de campagne, dont Scarron a fait, dans son Roman comique, une peinture si vive, et vraisemblablement un peu chargée ? Nous n'avons non plus, à cet égard, aucun renseignement. Il est toutefois per

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