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& dans mes actions; jagez donc en voyant l'ordre de ce monde, qu'il y a une ame fouverainement intelligente. Elem, de Phil, Newt, chap. 1.

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La Philofophie nous montre bien qu'il y a un Dieu; mais elle eft impuiffante à nous apprendre ce qu'il eft, ce qu'il fait, comment & pourquoi il le fait; s'il eft dans le tems, s'il eft dans l'efpace, s'il a commencé une fois, ou s'il agit toujours, s'il eft dans la matiere, s'il n'y eft pas, &c. &c. &c. Il faudrait être lui-même pour le fçavoir. Elém. de Phil. Newt. chap. 1.

A ta faible raison garde-toi de te rendre,

Dieu t'a fait pour l'aimer, & non pour le comprendre.
nvisible à tes yeux, qu'il regne dans ton cœur;
Il confond l'injuftice, il pardonne à l'erreur;
Mais il punit auffi toute erreur volontaire :

Mortel, ouvre les yeux, quand fon foleil t'éclaire.
Henr. Ch. VII.

Je n'ai pas recours à un Dieu, parce que je ne puis comprendre la nature mais je comprends évidemment que la nature a befoin d'une intelligence fuprême; & cette feule raifon me prouverait un Dieu, fi je n'avais pas d'ailleurs d'autres preuves. Dial. de Lucrece, & Poffidonius.

Qui conçoit, veut, agit, eft libre en agissant,
C'eft l'attribut divin de l'Etre tout-puissant.

On ne connaît pas les voies de la Providence, & les hommes ont tort de juger d'un tout, dont ils n'apperçoivent que la plus petite partie. Mélang. de Litt. Lhermitte.

On dit que ces brigands, aux meurtres acharnés,
Qui rempliffent de sang la terre intimidée,
Ont d'un Dieu cependant confervé quelqu'idée;
Tant la Nature même en toute nation

Grava l'Etre fuprême & la religion.

Orphel. de la Chin. A&t. 1.

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On fent naturellement fa dépendance d'un Etre fuprême; & l'erreur fe joignant toujours à la vérité, a fait regarder les Dieux, dans prefque toute la terre, comme des Seigneurs qui venaient quelquefois vifiter & réformer leurs domaines. La religion a été chez tant de peuples, comme l'aftrologie: l'une & l'autre ont précédé les tems hiftoriques; l'une & l'autre ont été un mêlange de vérité & d'impofture. Effais fur l'Hift. Gen. du Japon.

Il est prouvé qu'il y a plus de bien que de mal dans ce monde, puifqu'en effet peu d'hommes fouhaitent la mort; vous avez donc tort de porter des plaintes au nom du genre-humain, & plus grand

tort de renier votre Souverain, fous prétexte que quelques-uns de fes Sujets font malheureux. Mél. de Litt. De Dieu, chap. 1.

La doctrine des deux principes eft de Zoroaftre. Orofmade ou Oromaze, l'ancien des Jours, & Arcmane, le génie des ténèbres, font l'origine du Manichéifme. C'eft l'Ofiris & le Tiphon des Egyptiens; c'est la Pandore des Grecs; c'eft le vain effort de tous les Sages, pour expliquer l'origine du bien & du mal. Effais fur l'Hift. Gén. Perfe & Arabie.

Vous ne trouvez pas que le Créateur foit bon parce qu'il y a du mal fur la terre. Mais la néceffité, qui tiendrait lieu d'un Etre fuprême, ferait - elle quelque chofe de meilleur ? Dans le fyftême qui admet un Dieu, on n'a que des difficultés à furmonter, & dans tous les autres fyftêmes on a des abfurdités à dévorer. Mélang. de Littératur. de Dieu.

Le Dieu de l'univers,
Qui vole fur les vents, qui fouleve les mers,
Ce Dieu dont la fageffe ineffable & profonde
Forme, éleve & détruit les Empires du monde.

Henr. Ch. 1.

pur

& durable,

Au milieu des clartés d'un feu
Dieu mit avant les tems fgn trône inébranlable,

Le Ciel eft fous fes pieds; de mille aftres divers
Le cours toujours réglé l'annonce à l'univers.
La puissance, l'amour, avec l'intelligence,
Unis & divifés, compofent fon effence.

Ses faints dans les douceurs d'une éternelle paix,
D'un torrent de plaisirs enyvrés à jamais,
Pénétrés de fa gloire, & remplis de lui-même,
Adorent à l'envi fa Majefté fuprême.

Devant lui font ces Dieux, ces brûlans Séraphins,
A qui de l'univers il commet les deftins.

Il parle, & de la terre ils vont changer la face,
Des Puiffances du fiécle ils retranchent la race,
Tandis que les humains, vils jouets de l'erreur,
Des confeils éternels accusent la hauteur.

Ce font eux dont la main frappant Rome aflervie,
Aux fiers enfans du Nord ont livré l'Italie,
L'Efpagne aux Africains, Solime aux Ottomans.
Tout Empire est tombé, tout peuple eut fes tyrans :
Mais cette impénétrable & jufte Providence
Ne laifle pas toujours profpérer l'infolence;
Quelquefois fa bonté, favorable aux humains,
Met le fceptre des Rois dans d'innocentes mains.
Henr. Ch. x.

Ne fçais-tu pas encor, homme faible & fuperbe,
Que l'infecte infenfible enfeveli fous l'herbe,
Et l'aigle impérieux, qui plane au haut du ciel,
Rentrent dans le néant aux yeux de l'Eternel?

Mahomet Ode 1.

Le

Le vrai Dieu, mon fils, est un Dieu qui pardonne.
Alzire. Act. 1.

Vous leverez les yeux vers le Dieu de vos peres,
Vous verrez qu'un cœur droit peut espérer en lui;
Allez, qui lui reffemble est sûr de fon appui.
Henr. Ch. 1.

L'Eternel en fes mains tient seul nos destinées;
Il fçait, quand il lui plaît, veiller fur nos années.
Henr. Ch. 11.

Les œuvres des humains font fragiles comme eux.
Dieu diffipe à fon gré leurs deffeins orgueilleux.
Lui feul est toujours ftable. En vain notre malice
De fa fainte cité veut faper l'édifice;
Lui-même en affermit les facrés fondemens,
Ces fondemens vainqueurs de l'enfer & des tems,
Henr. Ch. 1.

O Dieu! cria Turenne, arbitre de mon Roi,
Defcends, juge fa caufe, & combats avec moi;
Le courage n'eft rien fans ta main protectrice;
J'attends peu de moi-même, & tout de ta juftice,

DIEU X.

Henr. Ch. x.

L'idolâtrie qu'on reproche à tant de nations eft encore une chose bien peu éclaircie. Il ne ferait peut-être pas difficile de laver de ce reproche la

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