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DRAMATIQUES;

ου

DICTIONNAIRE GÉNÉRAL

DES THÉÂTRES.

BEAUMONT

BEA

EAUMONT (FRANCIS), né à Leicester, en 1585 auteur dramatique anglais.

Sa jeunesse fut obscure; mais son esprit se développant avec l'âge, il finit par montrer une imagination vive et brillante. Le jugement et le goût présidèrent à tous

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ses travaux; ce qui fit dire à Dryden que sa muse que

était la Folie conduite par la Sagesse. Il avait fait, ainsi que son ami Fletcher, ses études à Cambridge. Tous deux suivirent et abandonnèrent la carrière de la jurisprudence; et, par suite, ils composèrent en société des Tragédies et des Comédies, qui obtinrent des succès mérités. Beaumont avait la réputation d'être un si bon juge, en matière de Théâtre, que Benjohnson lui soumit tous ses ouvrages et se trouva bien de ses conseils. Ses censures étaient justes, sévères, mais sans amertume. Il s'en permettait rarement dans la société, et, lorsqu'il s'y livrait à la plaisanterie, c'était toujours avec tant de délicatesse qu'on était obligé de lui pardonner.

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Un mauvais poëte présenta un ouvrage de sa composi→ tion à Jacques Ier., qui se plaisait à protéger les lettres. Le Roi lut l'ouvrage, et s'aperçut qu'il manquait un pied au troisième ou au quatrième vers; il le fit observer à Beaumont, dont il aimait la société. Celui-ci lui répondit : «< Sire, >> votre réflexion est juste; mais si votre majesté continue » de lire, peut-être trouvera-t-elle un pied de trop dans » les vers suivans ».

Cambden s'étant servi, dans une société de savans, d'un mot inusité fut relevé par Benjohnson; la dispute s'échauffa: Cambden choisit Beaumont pour juge, et le pria de dire son sentiment sur ce mot : « J'attends, lui répondit notre » 'poëte, pour prononcer en sa faveur, que vous vous en » soyez déclaré le père ».

Beaumont mourut en 1615, à peine âgé de 30 ans, et fut enterré à Westminster.

BEAUNIER (N.), a publié : l'Heureuse Inconstance, comédie en un acte et en vers. M. de Carabás, comédie en un acte. Le Mariage de Rousseau, intermède. Délia, ou les Troubadours, comédie lyrique en un acte..

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BEAUNOIR (Madame de), auteur dramatique, 1808. ¡On doit à cette dame, plusieurs ouvrages, parmi lesquels on distingue: Vénus Pélerine, le Danger des Liaisons, Fanfan et Colas, le Sculpteur, et la Famille des Pointus

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BEAUPRÉ (Mlle. de). Cette actrice est une des premières qui aient parù sur le Théâtre, où, jusques-là, l'on n'avait vu que des hommes. Elle disait de Corneille: « Il nous a fait » grand tort; avant lui, nous avions pour trois écus, des Fièces que l'on nous faisait en une nuit, et qui rappor

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taient beaucoup; aujourd'hui, ses ouvrages nous coûtent » bien de l'argent, et nous gagnons peu de chose: il est » vrai que cès vieilles pièces étaient mauvaises; mais les » Comédiens étaient excellens, et ils les faisaient valoir »>

BEAUPRÉ (Mlle. MOTTE de), Comédienne du Marais, en 1669, et depuis du Palais Royal, en 1670.

Cette actrice avait deux qualités fort rares, la beauté et la sagesse; aussi se retira-t-elle du théâtre en 1672. Il n'est pas vrai, comme on l'a écrit, qu'elle ait épousé Brécourt.

BEAUPRE (Mlle.), actrice.de la Comédie Italienne, retirée en 1780.

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Elle a joué pendant seize ans à ce Théâtre. Dès son début elle montra beaucoup d'assurance. Son jeu était un mélange piquant de naïveté et de finesse.

BEAUPRÉ (N.), danseur de l'Opéra, 1808.

Il excelle dans la danse comique, par sa vivacité, son ardeur et sa précision.

BEAURIEU (GASPARD-GUILLARD DE), né à SaintPaul, dans l'Artois, en 1728, avait soixante-huit ans, lorsqu'il vint à Paris, dans la maison de la Charité. Il avait une figure assez semblable à celle qu'on donne à Ésope; il portait dans le monde, un manteau dans le genre de ceux adoptés, sur la scène, pour les rôles dits à manteau; un large feutre et des souliers carrés. Sa tournure grotesque lui donnait un air d'originalité, que ne démentaient ni ses idées, ni sṣa manière de vivre, ni son caractère. Il était simple et bon, aimait les enfans et s'était constamment occupé de leur éducation : ce goût l'avait porté à se faire élève de l'École *Normale. Admirateur de Locke, de J.-J., de Mably et de Charles Bonnet, il s'était profondément pénétré de leurs

principes. Sa conversation était profonde et pleine do sel. Quand on lui reprochait son indifférence pour la fortune: « J'ai trop aimé, répondait-il, l'honneur et le repos, pour » avoir jamais pu aimer la richesse ».

Il ne pouvait se persuader, que, comme l'ont pensé quelques naturalistes, l'âme se trouvât dans l'Ambryon. Qu'y ferait-elle, disait-il? On n'habite pas une maison qui n'a` ni portes ni fenêtres, et qui n'est pas même sortie de terre. Il répétait souvent ce mot piquant du P. Castel, auquel il aimait à se comparer: Lavie de l'homme est une épigrammè dont la mort est la pointe.

On a de lui un grand nombre d'ouvrages philosophiques, parmi lesquels on remarque un Cours d'Histoire, l'Histoire des Insectes et l'Étude de la Nature. Il à donné, en 1769, l'Heureux Vieillard, drame pastorah

BEAUSSOL (PEYRAND DE), né à Lyon, est auteur des Arsacides, de Stratonice, et de plusieurs autres pièces maintenant oubliées.

BEAUVAL (JEAN-PITEL ), d'abord gagiste et moucheur de chandelles de la troupe de Molière, débutà en 1670, quitta le théâtre en 1704, et mourut en 1709; il excellait dans les rôles de niais, et jouait bien les valets. Il remplaça Hubert, dans les rôles que celui-ci jouait en femme. Molière, qui le protégeait, ne lui donnait que des rôles convenables à son genre de talent: il remplît parfaitement celui de Thomas Diafoirus du Malade Imaginaire, qui semblait fait pour lui. Ses succès, dans cette pièce, le reconcilièrent avec le public, qui ne le voyait pas avant, aver beaucoup de plaisir.

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