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séjour brillant et s'égare dans une forêt; la Fée, qui ne la perd point de vue, excite un orage affreux. Un charbonnier qu'elle rencontre augmente sa frayeur, par ses propos grossiers; elle tombe accablée de crainte et de fatigue au pied d'un arbre. Pendant son évanouissement, la scène change; elle se trouve transportée de nouveau au milieu de la courbrillante de la Fée, où l'on va célébrer le mariage d'Alcindor. Elle laisse alors échapper des regrets, renonce à sa folle vanité, et assure son bonheur en faisant celui de sonfidèle amant.

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BELLEAU (REMI), né à Nogent-le-Rotrou, en 1528, mort à Paris, en 1577. Ses Pastorales furent estimées de son tems. Ronsard l'appelait le peintre de la nature. Il fut un des sept poëtes de la Pléïade française. Son poëme de la Nature et de la diversité des Pierres Précieuses, passait alors pour un bon ouvrage. Il n'a donné, au Théâtre qu'une comédie intitulée : la Reconnue.

BELLECOURT (GILLES COLSON, dit), né en 17., mort en 1779.

Fils d'un peintre, connu sous le nom de Colson, il avait Jui-même cultivé la peinture, et pris des leçons du célèbre Carle Vanloo; mais son goût pour la déclamation l'entraîna sur le Théâtre, où il débuta en 1750, par les rôles tragiques. Pendant quelques années, le public ne le dédommagea point, par ses applaudissemens, du sacrifice qu'il avait fait en abandonnant son premier état; mais le travail et l'application développèrent ses talens, sur-tout, dans les rôles de haut-comique, auxquels il s'était exclusivement consacré, depuis plusieurs années, et qu'il remplissait avec distinc♫

tion. Son zèle et ses connaissances l'avaient rendu trèsptile à ses camarades, dont il fut regretté. Il s'est aussi essayé dans la comédie, comme auteur ; il a fait jouer une petite pièce intitulée : les Fausses apparences, qui n'a eu que quelques représentations.

BELLE ESCLAVE (la), tragi-comédie, de l'Étoile, 1643.

Près d'être uni par les plus doux liens à la belle Clarice, le prince Alphonse la perd à la prise de Mégare, où vraişemblablement elle a dû finir ses jours; lui-même se trouve esclave en Afrique. Un Roi du pays, qui l'a pris en amitié,lui permet de choisir, entre toutes les femmes qu'on lui amène, celle qui lui plaira davantage : pourtant, il en excepte une, dont il veut, dit-il, faire présent au Grand-Seigneur : c'est la belle Clarice, cette amante dont Alphonse pleure la perte. Ils se reconnaissent bientôt; mais ils n'osent faire éclater leurs sentimens, que sous les noms de frère et de sœur. Quelque bonne volonté que le Roi ait pour Alphonse, il craint de lui accorder la liberté de Clarice. Alphonse, au désespoir, implore les bontés de la Reine, et obtient cette grâce. Cependant le Roi donne ses ordres pour qu'on ramène Clarice; alors un certain Haly vient annoncer qu'elle s'est précipitée dans la mer. Alphonse se désole; mais bientôt la Reine découvre la fourberie de cet Haly, qui, épris des charmes de Clarice, voulait se l'approprier. Enfin on la rend à son cher Alphonse, et le Roi pardonne au fourbe, en faveur de la joie commune.

BELLE ET BONNE, OU LES DEUX SŒURS, vaudeville en un acte, par M. Léger, au Théâtre du Vaudeville, 1797..

C'est à-peu-près le même sujet que celui qui a été traité par M. Ségur, sous le titre des Deux Veuves. L'une de ces deux sœurs, belle, mais vive, capricieuse et coquette, écarte, dès la première entrevue, l'époux qui lui était destiné ; l'autre, bonne, moins jolie, plaît, par ses talens, sa modestie et sa douceur, à l'amant qui devait épouser la belle. Celle-ci, qui ne craint pas de manquer d'adorateurs, loin de se fâcher, applaudit aux feux des amans, et détermine son père à les unir.

On trouve quelques négligences dans ce petit ouvrage, dont au reste, les détails sont agréables. La scène entre la belle et l'époux qui lui est destiné, est sur-tout trèspiquante.

BELLE INVISIBLE, (ha) ou LA CONSTANCE. ÉPROUVÉE, Comédie en cinq actes, en vers, de BoisRobert, 1656.

Élevée sous des habits d'homme, Olimpe jouit, à la faveur de ce déguisement, et sous le nom d'Alexis, d'une succession de trente mille ducats de rente, à condition qu'elle épousera Marcelle, sa cousine germaine, qui, trompée par les apparences, l'aime beaucoup et pressè le mariage. Mais Olimpe est éprise de dom Carlos, neveu du vice-roi de Naples. Quelle parti prendre? Si elle dé→ couvre son sexe, il lui faudra perdre les deux tiers d'une fortune, sans laquelle ses prétentions à la main de dom Carlos, lui paraissent ridicules. Fort heureusement, Olimpe inspire autant d'amitié qu'Alexis avait inspiré d'amour, et la passion de Marcelle se reporte sur dom Alvare, qui la recherche depuis long-tems. Dégagée de cet embarras, Olimpe ne s'occupe plus que de son amant; sa folle délicatesse le fait passer par toutes

sortes d'épreuves, dont il sort triomphant. Marcelle renonce à tous les biens qu'elle pouvait prétendre, d'après la connaissance du sexe de sa cousine. Dom Alvar, son époux, et dom Léonard, son pèrė, ne sont pas moins généreux qu'elle. La pièce est terminée par le mariage d'Olimpe avec dom Carlos, et par celui de Marcelle avec dom Alvar.

Cet imbroglio renferme le sujet de deux pièces, dont P'une est intitulée: Aimer sans savoir qui, et l'autre: La Jalouse d'elle-même.

BELLE- MÈRE (la), comédie en cinq actes et en `vers, de Vigée, jouée au Théâtre-Français, 1788.

Monsieur et Madame de Belfont, mariés en secondes noces, ont eu des enfans de leur premier mariage; mais égarée par les conseils d'un homme sans principes, Madame de Belfont veut faire passer, toute la fortune dẹ son époux, dans les mains de sa fille. Elle y parvient, en abusant de l'ascendant qu'elle a usurpé sur lui. Mais bientôt il rougit de sa faiblesse, et en vient même jus➡ qu'à faire rougir sa femme d'une conduite odieuse. Madame de Belfont restitue les biens qu'elle avait reçus; et, par cette action, recouvre l'estime et l'amour de son mari, et l'amitié de ses enfans.

Ce fonds était trop stérile pour une pièce en cinq

actes.

BELLEMONT (Madame ). Élève du Vaudeville, elle en devint le plus bel ornement, par les grâces, la finesse de son jeu et les charmes de sa voix. Elle le quitta ensuite pour le Théâtre des Variétés; mais elle s'apperçut bientôt

que ses moyens y étaieut renfermés dans un cercle trop étroit: pour leur donner l'essor, elle parut à l'Opéra-Comique, où elle est maintenant au nombre des sujets les plus chéris du public.

BELLE ORGUEILLEUSE (la), ou L'ENFANT GATÉ, comédie en vers et en un acte, de Destouches, au Théâtre Français, 1741.

Madame Argante, oubliant ses devoirs de mère, accorde à sa fille cadette, pleine d'orgueil et de vanité, toute la tendresse qu'elle refuse à son aînée, fille bien élevée, sage et modeste. Pulchérie entend soupirer une foule d'adorateurs qu'elle dédaigne. Sophie n'aime qu'un Marquis, qui, pénétré d'estime et de respect pour elle, cède néanmoins à l'ascendant de la beauté. M. de Bon Accueil, frère de madame Argante, homme prudent et vertueux, ne peut voir sans indignation la conduite de sa sœur envers ses filles ; son injuste préférence pour Pulchérie, et son mépris pour Sophie: il force la première à faire un choix; mais ello rejette tour-à-tour un Robin, un Financier et un Comte. Le Marquis est le seul à qui elle pourrait accorder sa main; mais ses titres ne sont pas assez élevés; elle ne peut descendre jusqu'à lui, qu'autant qu'il obtiendra le rang de Duc. Piqué du procédé de Pulchérie, le Marquis, qui venait lui faire hommage de cette dignité, va reporter à Sophie, un cœur, qu'il lui avait donné, mais que la beauté de sa sœur avait égaré pour un instant. Sophie, qui a fait l'aveu de son amour à M. de Bon Accueil, reçoit les protestations de tendresse du Marquis, et a la satisfaction de voir son hymen s'accomplir au grand déplaisir de madame Argante et de sa sœur.

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