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BEAUVAL (Madame), épousa le comédien de ce nom, malgré l'opposition formelle de son père. Pour y parvenir, elle fit cacher son amant dans la chaire du curé; et, à la fin du prêne, elle déclara, devant Dieu et les hommes, qu'elle prenait Beauval pour son époux. A l'instant, celui-ci sortit de dessous la chaire, et fit la même déclaration. De cette manière, ils se virent mariés, sinon par le curé, du moins sous ses yeux.

BEFFARA (N.), né en 1751, a donné en 1777 ;. L'Esprit de Molière, en 2 vol. in-12. Ce recueil est fait, avec autant d'intelligence que de soin. Le choix des articles, leur distribution, méritent des éloges. Ils sont placés, par ordre alphabétique; ce qui est très-commode pour les lecteurs, et sur-tout pour les instituteurs, qui peuvent facilement y choisir les morceaux les plus propres à former le goût de leurs élèves.

BEFFROY (Mlle.), actrice du Théâtre de l'Impératrice, 1800.

Cette actrice, qui a de l'intelligence et une figure. agréable, a obtenu des succès sur-tout, dans quelques rôles, a travestissemens.

BEFFROY DE REIGNY, DIT LE COUSIN-JACQUES, est l'auteur de Nicodème dans la Lune, du Club des Bonnes Gens, de la Petite Nanette, et de quelques autres ouvrages du même genre, où l'on remarque de la naïveté et de l'originalité.

BÉHOURT (JEAN), régent au College des BonsEnfans, de Rouen, y a fait jouer Polyxène, Hypsicratée et Ésaüi.

BÉJART (ARMANDE-GRÉSINDE-CLAIRE-ÉLISABETH), épousa, en premières noces, Molière, et en secondés, Gué In Detriché; elle jouait bien dans le haut comique, chantait avec grâce et avec goût, et eut beaucoup de célé brite. Elle quitta le théâtre en 1694, et mourut en 1700. La demoiselle Béjart, sa mère, qui avait épousé en secret le sieur de Modène, était aussi comédienne, jouait les soubrettes et les carricatures; elle mourut en 1672.

BÉJART (N.), frère de la célèbre actrice de ce nom, jona d'abord dans la troupe de Molière, en province, et ensuite à Paris. Il remplissait les rôles de pères et de seconds valets, dans le comique, et les troisième et quatrième rôles, dans le tragique. Il fut estropié d'une blessure qu'il reçut au pied, en séparant deux de ses amis, qui se battaient sur la place du Palais-Royal. Comme cet acteur justement célèbre, était encore plus cher au public, depuis qu'il boîtait, tous les comédiens de Paris et de la province, qui jouaient dans son emploi, imitaient son infirmité. Il se retira en 1670, et mourut fort âgé, en 1676.

BÉLISAIRE, tragi-comédie, par la Calprenède, 1659, non imprimée : Quoiqu'assez médiocre, elle eut du succès. Voici ce qu'en dit la muse historique de Loret:

Pour voir en tragi-comédie
Une pièce grave et hardie,
Dont le sujet soit signalé,
Extrêmement bien démêlé,
Et digne de ravir et plaire,
Il faut voir le grand Bélissaire
Que les sieurs acteurs de l'Hôtel
Tiennent d'un auteur immortel;

Savoir: le fameux Claprenède;
Pièce, sans mentir, qui ne cède
Aux ouvrages les plus parfaits
Que depuis dix ans on ait faits;
Pièce, entre les plus mémorables,
Qui contient des vers admirables;
Pièce valant mille écus d'or,
Et dans laquelle Floridor,
Qui de grâce et d'esprit abonde,
A le plus beau rôle du monde.

BELISAIRE, Tragédie de Rotrou, 1343.

Après avoir fait la conquête de la Perse et de l'Inde, Bélisaire revient à la cour de Justinien, où il va recevoir les honneurs du triomphe. Mais l'Impératrice Théodare, dont il a dédaigné les feux, est animée contre lui du désir de la vengeance : l'amour de Bélisaire pour Antonie

redouble encore sa haîne. Elle détermine Léonse à servir ses projets; mais il n'a plus la force de frapper Bélisaire, qu'il croyait l'auteur de sa disgrâce, quand il entend de la bouche de ce héros, son éloge et sa justification. Furieuse, l'Impératrice cherche un autre vengeur dans Narsès, favori de l'Empereur. Il s'introduit auprès de Bélisaire, le trouve endormi, voit un écrit sur une table, le lit et apprend que Bélisaire, honoré de la confiance entière de son maître, vient de lui donner le gouvernement de l'Italie. Il se refuse à immoler son bienfaiteur, L'Impératrice cherche et trouve un autre bras elle profițe de la passion de Philippe pour Antonie et le détermine à assassiner Bélisaire. La vertu et l'innocence, triomphent encore de la haîne et de l'amour. Philippe reconnait son libérateur dans le héros qu'il va frapper, et soudain il est désarmé. Il avoue ses desscins criminels à Bélisaire. Celui-ci, qui recon

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nait, dans les trames formées contre lui, la haîne de l'Impé ratrice, prend la résolution d'en instruire l'Empereur dans un songe, et feint de s'endormir. Justinien entre dans l'appartement de Bélisaire, écoute le rêve de ce général, et se cache derrière une tapisserie. Cependant, l'Impératrice qui ne veut plus se fier qu'à soi-même du soin de sa vengeance, pénètre chez ce grand homme, et va lui enfoncer un poignard dans le sein; mais l'Empereur, qui se trouve là, lui retient le bras. Indigné, Justinien veut exiler son épouse: Bélisaire obtient son pardon. Cette générosité ne fait qu'accroître sa fureur, et, à défaut de poignard, elle recourt à la calomnie, pour perdre son ennemi. D'abord elle lui tend plusieurs pièges qu'il évite. Enfin, une lettre qu'il adressait à Antonie, tombé entre ses mains. Elle suppose que cette lettre, pleine d'expressions de la plus vive tendresse, lui est adressée à elle même. Elle la remet à l'Empereur et l'excite à la vengeance. Faible et crédule, Justinien dépouille son ami de toutes ses dignités, et le condamné à perdre la vue. Ses arrêts sont successivement exécutés par Léonse, Narses et Philippe ce n'est qu'après qu'il a cessé d'exister, que l'Impératrice avoue son crime et l'innocence de ce grand homme.

BÉLISAIRE, opéra en trois actes, par M. Dartigny, musique de Philidor, aux Italiens, 1796.

Cette pièce est tirée du roman de Marmontel: le moment, choisi par l'auteur, est celui où Bélisaire, victime des intrigues de la cour de Justinien, et privé de la vue, s'est retiré, avec sa fille, le jeune Tibère et un enfant de douze ans, dans un château situé sur les frontières de

l'empire.

Le plan de cet opéra est aussi mal conçu que mal exécuté; le dialogue en est froid, mais la musique à paru digne de Philidor. Celle du second acte, qui est de M. Lebreton, n'est pas moins digne d'éloge.

BELIN, né à Marseille, à laissé trois tragédies a la Mort d'Othon, Vononez, Mustapha et Zéangir. Il est mort à Paris, vers l'an 1699.

BELLA, opéra en trois actes, par M. Duval, musique de Deshayes, au Théâtre Louvois, 1795.

Cette pièce, qui ressemble à celle de Zélia, tant de fois représentée au même théâtre, a eu peu de succès, et n'a pas été imprimée.

BELLE ARSENE (la), comédie en quatre actes, en vers, de Favart, musique de Monsigny, aux Italiens, 1775.

C'est un sujet de féerie, dont l'idée est empruntée d'un conte de Voltaire. La Belle Arsène désespère ses amans par son indifférence et ses mépris. Alcindor, le plus constant de tous, et le plus digne de lui plaire, ne peut vaincre sa fierté; pour la corriger, il affecte d'être inconstant; mais il offense son orgueil, sans faire naître sa sensibilité. Cependant son amour-propre ne peut supporter les dédains de cet amant; alors elle prie une Fée, sa marraine, de la transporter dans son palais, où bientôt elle commande en souveraine; où tout ce qu'elle desire s'exécute; où chacun s'empresse de l'amuser par des danses et des concerts; mais il n'y a point d'hommes dans la cour de la Fée, point d'amans : elle n'y voit point Alcindor, qu'elle ne peut s'empêcher de regretter. Ces fêtes la fatiguent et l'ennuient; elle fuit ce

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