A Z O R. Ah! Zémire, arrêtez. N'achevez pas le refte. Tout ce qui vous eft cher, vous prefle par ma voix.... ZEMIR E. Azor, c'en eft assez ; j'aurois tort, je le vois. obéiffance; Elle détache fon bouquet, le lui rend,en le jettant avec dépit. Au furplus, reprenez ce que je tiens de vous : Affan en feroit trop jaloux. AZOR feul. Que fon dépit la rend touchante ! Ue Non, jamais il ne fut un objet plus charmant. Mais ce n'eft pas affez, s'il ne peut l'engager Fin du fecond Alte. ACTE J'ai crû que votre cœur devoit être content; M'a dit qu'Azor étoit le plus content du monde ZEMIR E. Sa joye eft un outrage; & l'éclat qu'il en fait Eft d'une cruauté. NADIN E. Vous pleurez ! ZEMIR E. Oui, je pleure. De tout ce qu'il m'a fait entendre tout à l'heure Il devroit être fatisfait. Eft-il bien raisonnable ? ZEMIR E. Ah! j'ofe t'en prier, Ne parlons plus d'Azor; épargnè fa vičtíme, NADIN E. Allons, n'y penfons plus. Z EMIR E. Je le veux oublier. Ah! falloit-il qu'il vint,exprès dans ces retraites, C'est trop offenfer votre gloire. D'Azor & de fes foins on pourra fe paffer. ZEMIR E. Hé, peut-on difposer ainfi de fa mémoire? Pour des fujets moins importans, Je vois que, parmi nous, tous les jours onoublie Sa plus chére compagne, & fa meilleure amie: Bien ou mal-à-propos, pour la plupart du temps, On fe brouille avec elleson la quitte on en change; On la punit & l'on fe venge.ed Zémire, ce doit être, à plus forte raison, Tout de même en amour. ZEM IR E. Affan n'a qu'à vous plaire... Eft-ce un fi grand malheur ? ZEMIR E. Mais comment veux-tu qu'il me plaife? NADINE. Sçais-je comme on infpire, & comme on prend du goût 2 Je crois que tout cela fe fait à l'avanture. On céde à son étoile, & l'on fuit la nature. Aflan vous aime. Hé bien, le dépit méne à tout |