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son courage, il put tenir tout ce qu'il avait promis aux peuples de la Géorgie. Ceux-ci, reconnaissants d'un pareil bienfait, décernèrent de grands honneurs à ces étrangers, et surtout à leur brave chef. Le roi lui donna, entre autres domaines, la forteresse d'Orpeth, d'où lui fut acquis, pour lui et ses descendants, le surnom d'Orpélian. Cette famille ne cessa de rendre à la Géorgie des services signalés; elle fut en possession de fournir à la couronne ses plus fermes soutiens, et au peuple ses plus braves défenseurs. Convertis à la foi chrétienne, les Orpélians la servirent toujours avec zèle contre les entreprises des infidèles, et acquirent tant de gloire, qu'il n'eût tenu qu'à eux de remplacer sur le trône les fantômes de rois qui s'y succédaient obscurément sous leur protection. Le chef des Orpélians était de droit sbalasar, ou généralissime des armées géorgiennes; il avait en propre, outre la forteresse d'Orpeth et autres apanages, douze étendards, sous chacun desquels se rangeaient mille combattants. Dans les solennités publiques, il marchait devant le roi, portant une baguette surmontée d'une tête de lion. Son drapeau était rouge, pour le distinguer de celui du souverain, qui était blanc. A la table royale, il avait seul le privilége de manger couché sur un lit, et d'être servi avec des plats d'argent; enfin, c'était lui qui couronnait le roi. On conçoit que tant d'honneurs aient pu exciter l'envie de la noblesse géorgienne et du souverain lui-même il n'y aura plus lieu d'en douter après les événements que nous allons raconter.

En l'année 1049 de notre ère, sous le règne d'un roi nommé David, les Turcs Seldjoukides firent une irruption dans l'Asie-Mineure et les provinces caucasiennes. Le roi David eut peur et se sauva dans les montagnes; mais le sbalasar, Libarid Orpélian, s'avança bravement à la rencontre des infidèles, suivi seulement d'une poignée de guerriers auxquels se joignirent quelques corps arméniens et grecs.

Il présenta la bataille à un ennemi dont l'armée était vingt fois plus nombreuse que la sienne, se comporta vaillamment et fixa la victoire sous ses drapeaux. Cet événement lui acquit tant de gloire, que les nobles géorgiens en concurent une violente jalousie. Ces ingrats ne rougirent pas de se liguer contre leur chef, qu'ils assassinèrent traîtreusement. Ce forfait n'attendit pas long-temps son châtiment : l'armée des Turcs s'était débandée, mais elle n'était pas détruite, et quand elle revint à la charge, les chrétiens, privés d'Orpélian, n'osèrent lui tenir tête; ils furent, pour la plupart, taillés en pièces, et la Géorgie tomba au pouvoir des Seldjoukides. Tiflis ne fut pas plus épargnée que les autres villes, et les vainqueurs y mirent une garnison, pendant que les débris de l'armée vaincue allaient chercher un refuge dans les hautes montagnes.

Cependant Libarid avait laissé un fils, Ivané Ier. Cet héritier de la gloire paternelle fut rappelé par le roi Davidle-Fort, deuxième du nom, et rentra non-seulement en possession de son patrimoine, mais reçut encore le don de la forteresse de Lorhi. L'an 1160, David III, qui avait régné avec sagesse et modération, mourut et laissa un fils en bas âge nommé Temna. La veille de sa mort, il avait appelé auprès de lui le connétable Ivané Orpélian III, petit-fils du précédent, et, en présence de toute sa cour, lui avait tenu le langage suivant : «< Quand je

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ne serai plus, mon frère George « gouvernerà l'état au nom de son « neveu, comme un bon et loyal régent ayant la crainte du Seigneur. Quant à vous, Orpélian, je vous << laisse la tutelle de mon fils; veillez << sur ses jours et son éducation, je « le confie à votre loyauté : quand il « aura atteint l'âge de majorité, vous «<le ferez reconnaître pour mon légi<< time successeur. » Cela dit, il avait mis l'enfant entre les bras du sbalasar; et celui-ci avait juré, sur son épée, de remplir fidèlement les intentions du monarque expirant. Il tint parole; et le jeune Temna apprit, sous

ses ordres, comment il auait gouverner un peuple guerrier dans un temps de troubles et de discordes. A l'époque de la majorité du prince, les grands du royaume, mécontents de l'administration de George, vinrent trouver Orpélian, le pressant de faire reconnaître le véritable roi. Ivané se rendit à leurs désirs; mais comme il arriva que le régent ne voulut pas rendre la couronne, il fallut recourir aux armes. George se retira à Tiflis, où Ivané vint l'assiéger; malheureusement ce général, espérant que la réflexion ramènerait l'usurpateur à de meilleures dispositions, laissa traîner le siége en longueur. Son adversaire profita si bien de ce délai, qu'en peu de temps Ivané se vit abandonné par la majeure partie des seigneurs, que les promesses fallacieuses du premier attiraient auprès de lui.Obligé alors de fuir à son tour, il se retira, avec son pupille, dans la forteresse de Lorhi, et envoya son frère Libarid et ses deux fils demander du secours aux Atabeks de Perse et d'Arménie. Le régent ne tarda pas à venir mettre le siége devant Lorhi, qu'il réduisit à la dernière extrémité. La présence seule du jeune roi donnait encore quelque force au parti de ses défenseurs, lorsque ce prince, saisi d'une terreur panique, déserta lui-même sa propre cause; et s'étant laissé couler au pied des remparts, vint se jeter aux genoux de son oncle, implorant sa pitié, et ne demandant que la vie. Le vainqueur, que nous pouvons appeler maintenant George III, la lui accorda, dans l'effusion de sa surprise et de sa joie; mais mieux eût valu mille fois la lui ôter! Le monstre fit crever les yeux à ce faible enfant, et le réduisit à cet état abject où l'homme ne peut plus espérer les douceurs de la paternité. La guerre désormais devenait sans objet. Orpélian consentit donc à se rendre, sous la condition qu'il ne lui serait fait aucun mal. George en avait donné sa parole; et cependant, quand il eut en son pouvoir celui qui avait voulu l'empêcher de régner, il ne craignit plus de se parjurer: il traita

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en tout son prisonnier comme il avait traité son neveu, lui laissant la vie par dérision. Non content de cela, il attira auprès de lui les parents d'Ivané et les fit tous massacrer égard pour les enfants, les vieillards ni les femmes. Enfin, voulant anéantir, s'il était possible, jusqu'au souvenir de la race des Orpélians, il fit effacer leurs noms de toutes les inscriptions des églises, ainsi que des livres historiques.

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Sur ces entrefaites, Libarid, frère du malheureux Ivané, ignorant cette catastrophe, arrivait avec une armée de 60,000 hommes. Mais quand il eut appris ce qui s'était passé : « Les chrétiens, dit-il, n'ont pas fait cela, « pourquoi irais-je les punir d'un crime qu'ils n'ont pas commis? » Il se retira donc, et congédia son armée. Ses deux neveux le suivirent dans l'exil, et se réfugièrent, l'un chez l'Atabek Ildigouz, l'autre auprès de l'émir de Kondsag. Ce ne fut que long-temps après, sous le règne de Thamar, tille et héritière de George III, que l'un d'eux, du nom de Libarid, consentit à rentrer en Géorgie, où on lui restitua la forteresse d'Orpeth. Il fut la source des nouveaux Orpélians.

Le règne de Thamar forme la période la plus glorieuse de l'histoire géorgienne. Cette princesse, que ses peuples reconnaissants appelèrent Mep'hé, nom qui ne convient qu'aux souverains de l'autre sexe, eût acquis une célébrité historique sur un champ plus vaste; elle eût été Sémiramis à Babylone, Élisabeth à Londres, Catherine à St-Pétersbourg. Elle rappela à son service, ainsi que nous venons de le dire, les illustres rejetons de la race des Orpélians, chassa les Persans qui avaient envahi ses états, conquit tout le pays situé entre le Kour et l'Araxe, rendit tributaires plusieurs princes voisins, et étendit sa domination de la mer Caspienne à la mer Noire. Son fils, George IV, surnommé le Lippu (Lascha), secondé par Ivané Orpélian, entreprit plusieurs guerres heureuses contre les tribus situées hors de la limite méridionale de la

Géorgie, et les contraignit à embrasser le christianisme. Mais, en l'année 1220, les Mongols, que conduisaient les généraux de Tchinghis-Khan, entrèrent dans l'Arménie et se portérent de là vers le Caucase, qu'ils traversèrent en entier, semant partout, sur leur passage, la dévastation et la mort. La vieillesse de George IV fut abreuvée d'amertumes par une suite de malheurs qui offrent peu d'intérêt historique. Il laissa un fils en bas âge, qui régna depuis sous le nom de David IV, et confià sa tutelle à sa sœur Rousoudan. Cette princesse s'empara de la couronne en 1224, au détriment de son neveu. Sous son règne, les Mongols rentrèrent dans l'isthme caucasien, et y causèrent encore une fois d'épouvantables ravages. A dater de cette époque, jusqu'à la fondation du nouveau royaume de Perse (1500 de J.-C.), l'histoire géorgienne se confond avec celle des conquêtes de Tchinghis Khan et de Timour-Lang (Tamerlan). Seulement on voit briller, de temps en temps, quelques beaux faits d'armes inspirés par le désespoir des vaincus. Des succès momentanés laissent aux peuples opprimés le temps de respirer; mais les conquérants ne tardent pas à revenir, grossis et murmurant comme les vagues de la tempête. De 1305 à 1346, plusieurs combats méritent à George VI le surnom de Très-Illustre. En 1388, Tamerlan ravage de nouveau la Géorgie, dont il emmène le roi, Bagrat, prisonnier. Celui-ci feint de se convertir à la religion de Mahomet; il gagne ainsi la confiance du vainqueur, lui demande une armée pour rentrer dans ses états et en appeler les habitants au musulmanisme le guerrier mongol donne dans le piége, et envoie ses soldats à la mort. Furieux ensuite et rugissant comme un lion, il rentre en Géorgie, où, dans trois expéditions successives, il dévaste les villes, les campagnes et les monastères; fait couler des flots de sang et ne détruit pas moins de sept cents villages, tandis que George VII, fils et successeur de Bagrat, se cache dans les gorges les plus reculées du

Caucase. En 1404, Tamerlan abandonne enfin ce malheureux pays; George descend de ses montagnes, reprend successivement Tiflis et les principales forteresses occupées par les Persans, et vit encore quelques années tranquille et heureux, autant qu'il pouvait l'être au milieu des ruines de sa patrie, encore fumantes du sang géorgien. Dix années après, Alexandre, de la maison de Bagration, réunit sous sa domination tous les pays géorgiens.

De 1500 à 1703, c'est-à-dire jusqu'au règne de Vakhtang VI, le dernier roi de la branche principale des Bagratides, on voit se saccéder douze monarques du nom de David, Louarsab, Simon ou George, tous tributaires de la Perse, quelquefois en état de rébellion, mais toujours victimes des dissensions intestines. En 1618, Chah-Abbas emmène cinq cent mille Géorgiens des deux sexes, et les dissémine sur le sol de la Perse. Les royaumes de Kakheth et de Karthli se forment des débris de celui de Géorgie; puis ils se fondent l'un dans l'autre, se séparent de nouveau et se réunissent encore. Les provinces, cette époque, étaient administrées par des gouverneurs qui prenaient le titre de Khans. Enfin, Vakhtang VI, qui attacha son nom à un code long-temps vénéré, et l'un des plus belliqueux souverains du Caucase, vient interrompre, par d'éclatantes vertus, longue obscurité, jusqu'à ce que, vaincu lui-même et ayant épuisé toutes ses ressources, il se jette dans les bras de la Russie, et se retire à Astrakan, pour y mourir en paix (*).

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Depuis long-temps le zèle religieux des Géorgiens et l'horreur que leur inspirait le joug des mahometans les avaient portés à rechercher secrètement l'alliance de la Russie. Cette puissance s'était déja, depuis le règne d'Ivan-Vassilievitch, étendue jusqu'au pied du Caucase, et, dès l'année 1555, plusieurs tribus tcherkesses avaient

(*) Pour quelques Orientalistes, ce prince n'est que le cinquième de son nom.

reconnu son vasselage. En 1586, un roi de Kakéthi se mit sous la protection du czar Fodor, et trois ans après, une ambassade géorgienne vint implo

rer son secours contre les Turcs. Cet événement se renouvela souvent et inspira aux Russes cette convoitise des provinces caucasiennes qu'ils ont, depuis, si largement satisfaite. En 1722, Pierre-le-Grand traverse le défilé de Derbent, et vient assiéger le vieux Chamacki, où des sujets de son empire avaient été lâchement assassinés par les Persans. Un traité lui assure la possession des provinces qui bordent la mer Caspienne; mais quelques années après, elles sont rendues à Nadir-Schah. Enfin, arrive le règne d'Héraclius, deuxième du nom. Si la dignité de l'histoire nous permettait de reproduire ici une expression devenue proverbiale, nous dirions que ce fut le commencement de la fin. Héraclius, voulant se soustraire à la domination des Persans, se constitua vassal de Catherine II, par le traité de Gheorgiewsk (24 juillet 1783). Douze années après, une armée persane vient ravager ses états pour punir cette désertion; Aga-MohamedKhan s'empare de Tiflis, l'abandonne au pillage, met tout à feu et à sang, et emmène vingt mille prisonniers. Héraclius ne reçoit de la Russie que d'impuissants secours; il meurt (1798) accablé de chagrins et de regrets. Son fils George n'a pas un règne plus tranquille. Constamment occupé à guerroyer contre les montagnards lesghis et les Persans, il implora la protection de l'empereur Paul Ier, et mourut avec la certitude qu'il était le dernier roi de Géorgie. La reine Marie, sa veuve, voulut d'abord s'opposer aux prétentions des Russes; on dit même qu'elle fit poignarder un officier supérieur que le général Tzitzianoff avait chargé de la conduire à Moscou. Enfin elle se rendit, et son fils David, ayant peu après (1800) fait une entière cession à l'empereur Alexandre de l'héritage de ses pères, tous deux se retirèrent à St-Pétersbourg. A dater de cette époque, la Géorgie de

vient une province russe; elle n'est plus du domaine de l'histoire.

Les Géorgiens professent la religion chrétienne, et appartiennent, pour la plupart, à l'église grecque orthodoxe. Dans cette nation, les hommes sont grands et robustes; ils ont l'humeur guerrière et quelquefois farouche; ils sont intelligents, hospitaliers, mais ignorants et peu affables. Leurs femmes ont des traits délicats et réguliers, le regard doux, la taille élancée et la peau blanche. Leur beauté leur a de A l'époque où les provinces du Cautout temps valu une grande célébrité. case n'étaient pas sous la protection de la Russie, les Géorgiennes peuplaient les harems de l'Orient, et partageaient avec les Circassiennes l'hon

neur de donner des souveraines à l'Asie.

Les belles-lettres ont été cultivées avec quelque succès par les Géorgiens. La traduction de la Bible, qui remonte au VIIIe siècle, est restée le premier et le plus beau monument du pur idiome de ce peuple. Les rois de ce pays envoyaient ordinairement quelques jeunes gens choisis s'instruire dans les écoles d'Athènes; aussi les mythographes grecs, les ouvrages de leurs anciens philosophes et ceux des Pères de l'Église, ont-ils été traduits en géorgien. Plus tard, des rapports suivis avec les musulmans de l'Arabie et de la Perse amenèrent dans la littérature du Caucase une invasion du goût de ces peuples. Au XVIIIe siècle, les dynasties royales des Moukraniens et du Kakheth produisirent les littérateurs les plus distingués. La traduction de la Bible, revue et complétée par les soins de trois rois, fut imprimée et plusieurs des meilleurs ouvrages français du siècle de Louis XIV obtinrent le même hon

à Moscou

neur.

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La langue géorgienne, dont la plus belle époque date du règne de Thamar, tient, par la ressemblance d'une grande partie de ses mots, aux idiomes persan et arménien. Sans être rude à la prononciation, elle est so

nore et abondante en articulations fortes (*).

La population de la Géorgie, dans ses limites actuelles, s'élève à 400,000 individus environ, et se compose d'indigènes, d'Arméniens qui fuyent devant la persécution mahométane, de Juifs, de Kourdes, de Tatares, de Persans et de quelques Turcomans, dans le district de Bortchalo. Les Arméniens ont, en quelque sorte, le monopole du commerce, les Géorgiens se livrant de préférence à la culture des terres.

Outre les vignobles du Kakethi qui fournissent à la Géorgie tout le vin nécessaire à la consommation, on cultive, dans les trois provinces de l'ancien royaume, la garance, le mûrier, les céréales et surtout le riz. Le Karabagh est renommé pour sa belle race de chevaux persans. Les moutons sont fort nombreux dans toute la contrée; les bœufs, les cochons, et généralement les animaux domestiques de l'Europe font partie de ses richesses agricoles.

Tiflis, que traverse le Kour, ou Cyrus, est encore la ville la plus importante de la Géorgie moderne. (Voy. la pl. 4.) Prise et saccagée plusieurs fois, notamment en 1796, elle a été reconstruite avec goût. Elle se divise eu ville vieille, sale et tortueuse, et en ville neuve, dont les rues n'ont pas moins de 60 pieds de largeur; les maisons y sont construites en briques, et surmontées par de grandes terrasses sur lesquelles les femmes aiment à se rassembler dans les belles soirées d'été. On y voit les dames âgées causer entre elles et prendre des rafraîchissements, tandis que les jeunes filles dansent au son de la guitare ou du tambour de basque. (Voy. pl. 11.)

On remarque à Tiflis de belles places, (*) Nous devons à l'obligeance de M. Brosset, auteur de plusieurs ouvrages de philologie géorgienne, la communication de quelques notes intéressantes sur la langue et la littérature de la Géorgie.

Voyez aussi les divers fragments insérés dans le Journal asiatique, et surtout les savants écrits de M. Klaproth.

de vastes caravansérails, des hôpitaux, une cathédrale et un jardin botanique. Sa population, composée d'indigènes, d'Arméniens, de Russes, de Juifs et de Persans, peut s'élever à 30,000 ames. Le choléra-morbus y a fait plusieurs fois d'assez grands ravages.

L'abondance des marchandises de toute nature et de tout pays, la variété des costumes orientaux, le passage des chameaux et des chevaux, donnent à Tiflis un aspect pittoresque et animé, que les étrangers ne peuvent se lasser d'admirer.

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Mtsketha, dont l'origine se perd dans les traditions bibliques, est aujourd'hui presque entièrement ruinée, l'exception de la cathédrale et de la forteresse; sa population ne dépasse pas 1000 à 1200 ames.

Gori est situé à 20 werstes N.-O. de Tiflis, sur la Pchiani, à peu de distance du confluent de cette rivière et du Kour; cet emplacement rappelle l'ancienne Gorsenna. C'est la seconde ville du royaume, sous le rapport de la population et du commerce; on y voit huit églises, dont une appartient au rit catholique.

Souram, dans le Karthli, est remarquable par la beauté du pays environnant. Le château est situé sur une montagne élevée, d'où la vue peut plonger dans les étroites vallées qui conduisent en Iméréthi. (Voy pl. 10.) A une werste de Souram, un groupe de cabanes, entourées de peupliers, sert à la quarantaine des voyageurs qui viennent d'Akaltzike.

Rouissy est un petit village de Karthli, que nous mentionnons pour signaler une église d'une architecture élégante, dont l'origine remonte au moyen âge. (Voy. le n° 2 de la pl. 1.)

Elisabetpol, capitale du khanat de Gandjah, est déchue de son ancienne prospérité, bien qu'elle compte encore 12,000 habitants; les vastes solitudes qui l'entourent sont remarquables par des ruines immenses et d'intéressantes antiquités. De ce nombre est la colonne de Chamkhor, dont on ignore à la fois l'origine et l'usage primitif. Elle

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