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un petit dialogue en musique, dans lequel il parvient à exprimer à Angélique son amour, l'adoration qu'elle lui inspire, et à procurer de sa part, par la même voie, une réponse sympathique. Le dialogue s'anime, devient vif et prononcé au point que certaines parties s'en étant fait entendre très-contraires aux principes d'Argan, ce vieillard l'interrompt brusquement et renvoie le professeur.

Arrive Béline, femme d'Argan, la belle-mère future pour laquelle Thomas a apprêté son discours.

Argan. M'amour, voilà le fils de monsieur Diafoirus. Thomas Diafoirus.—Madame, c'est avec justice que le ciel vous a concédé le nom de belle-mère, puisque l'on voit sur votre visage.

Béline.-Monsieur, je suis ravie d'être venue ici à propos, pour avoir l'honneur de vous voir.

Thomas Diafoirus.-Puisque l'on voit sur votre visage... puisque l'on voit sur votre visage. Madame, vous m'avez interrompu dans le milieu de la période, et cela m'a troublé la mémoire.

Monsieur Diafoirus.-Thomas, réservez cela pour une autre fois.

Argan. Je voudrais, m'amie, que vous eussiez été ici

tantôt.

Toinette.-Ah! madame, vous avez bien perdu de n'avoir point été au second père, à la statue de Memnon, et à la fleur nommée héliotrope.

Argan.-Allons, ma fille, touchez dans la main de monsieur, et lui donnez votre foi, comme à votre mari.

Angélique.-Mon père. .

Argan. Eh bien! mon père! Qu'est-ce que cela veut dire?

Angélique.-De grâce, ne précipitez pas les choses.

dialogue, in which he manages to pour forth his love and adoration for Angelica, and to procure a sympathetic reply through the same channel. The dialogue becomes very animated and significant, and certain portions of it being strongly opposed to the principles of Argan, that old gentleman angrily interrupts it, and dismisses the master.)

Enter Beline, the wife, step-mother to Angelica, the future mother-in-law, for whom Thomas has prepared a becoming speech.

Argan.-Love, here is Dr. Diafoirus, and his son.

Thomas Diafoirus.—Madam, it is most rightly that heaven has granted you the name of belle-mère (mother-in-law), since there is apparent upon your countenance.

Beline.—Sir, I am delighted to have come in time to make your acquaintance.

Thomas Diafoirus.-Since there is apparent upon your countenance . upon your countenance. . . Madam, I fear that in cutting me short in the first part of the period you have somewhat disturbed my recollection.

Dr. Diafoirus.-Reserve that for another time, Tommy.

Argan. My love, I wish that you had been here a little while ago.

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the

Toinette.-Ah! ma'am, you do not know what you have missed in not being here for "the second father," statue of Memnon," and "the flower called heliotrope." Argan.-Come, my dear daughter, give this young gentleman your hand, and promise him your faith as to your future husband.

Angelica. Oh, pray! my dear father!

Argan.-Well, what do you mean?

Angelica.-I beseech you, do not hurry matters so, and give me time to reflect.

33. UNE CONSPIRATION SOUS L'EMPIRE.

Le Comte et la Comtesse des Tournelles, représentants de la vieille noblesse dissidente des provinces de l'Ouest, attendent chez eux des amis conviés pour une affaire politique secrète. On est en 1810, au Château des Tournelles, près de La Vendée. Edouard de Nangis, cousin de la comtesse, lieutenant de chasseurs à cheval, en congé d'un mois, est au château depuis quelques heures. Cordialement accueilli par sa cousine qu'il avait aimée jusqu'à son départ pour l'armée, et instruit par elle de ce qui se passe, il attend, avec elle et le comte, les invités.

(Nous recommendons instamment la lecture de la pièce entiere, Les Mécontents de Mérimée, de laquelle les scènes suivantes sont tirées; et pour mieux l'apprécier nous prions nos lecteurs de s'en rapporter, pour le ton d'Edouard de Nangis, à L'homme à l'oreille cassée d'About, et pour certaines analogies de situation, quoiqu'en sens inverse, à la pièce de Bataille de Dames.)

François (annonçant).-M. le Baron de Machicoulis, le Chevalier de Thimbray. (Il sort.)

Le Baron de Machicoulis.--Belle dame, voici deux fidèles chevaliers qui viennent jurer à vos pieds .. (Apercevant Edouard. Bas.) Un militaire! quel est ce jeune homme?

La Comtesse.-Baron de Machicoulis, je suis enchantée de vous voir en si bonnes dispositions. Bonjour, chevalier; comment se porte Madame de Thimbray? Messieurs, je vous présente mon cousin, le Marquis Edouard de Nangis, qui est des nôtres. Vous trouverez en lui tout le courage de ses aïeux, ainsi que leur attachement à leurs rois légitimes. Edouard, le Baron de Machicoulis, le Chevalier de Thimbray,

Edouard (à part).—Quelles figures à mettre sous verre! Le Baron de Machicoulis.- J'aurais reconnu monsieur pour un Nangis rien qu'à sa grande ressemblance avec feu monsieur le Marquis de Nangis son père, que j'ai fort connu de son vivant. Nous avons servi ensemble autrefois, monsieur.

33. A CONSPIRACY DURING THE EMPIRE OF NAPOLEON THE FIRST.

The Count and Countess des Tournelles, representatives of the old dissentient nobility of the Western Provinces of France, are expecting friends, summoned for a secret political affair. It is the year 1810, and at the Hall or Chateau des Tournelles, on the confines bordering on La Vendée. Edward de Nangis, the Countess's cousin, a lieutenant in the Horse Chasseurs, on a month's leave, has been for an hour or two at the Hall. Well received by his cousin, with whom he had been in love up to the time of his leaving for the army, and being informed by her of what is going on, he waits for the company with her and the Count.

(We earnestly recommend the reading of the whole play, Les Mécontents, by Mérimée, from which the following scenes are drawn; and, for a better appreciation of it, we would advise our readers to refer, for Edward de Nangis's manner, to About's L'Homme à l'oreille cassée, and for certain coincidences, although quite the other way, to the play of Bataille de Dames.)

François (announcing).-Monsieur le Baron de Machicoulis, the Chevalier de Thimbray. (Exit François.)

The Baron de Machicoulis.-Fair lady, behold two trusty knights coming to swear at your feet . . . (perceiving Edward) (aside) A soldier! who is the gentleman ?

The Countess.- Baron de Machicoulis, I am delighted to see you in such good spirits. Chevalier, how are you? and how is Lady de Thimbray? Gentlemen, let me introduce to you my cousin Edward, Marquis of Nangis, who is on our side. In him you will discover the spirit of his ancestors, as well as their attachment to their lawful sovereigns. Edward, the Baron de Machicoulis, the Chevalier de Thimbray. Edward (aside).-What guys! Do for a cabinet.

The Baron de Machicoulis.-I could have recognized your cousin for a Nangis by his mere likeness to the late marquis, his lordship's father, with whom I was well acquainted in his lifetime. Your late father and I, sir, saw some service together in the army.

Edouard.-Ah! monsieur a servi?* Comtesse.) A quoi ?

(Bas à la

Le Baron de Machicoulis.-Nous nous sommes trouvés ensemble au siége de Gibraltar. Il y faisait un peu chaud,

sur ma foi.

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Le Baron de Machicoulis (bas au Comte).- Ce jeune homme est-il sûr? Ses manières sentent un peu le régiment.

Le Comte.-Ma femme dit qu'elle répond de lui, Edouard (bas à la Comtesse).-Cousine, si je lui coupais sa queue pour vous faire un cordon de sonnette?

La Comtesse (bas).—Edouard, vous me mettez au supplice. Le Chevalier de Thimbray (regardant à sa montre).—Ces messieurs sont en retard si je vais bien.

Le Comte.-Fierdonjon me disait hier encore qu'il serait le premier arrivé.

Le Baron de Machicoulis (à Edouard). marquis.

Monsieur le

Edouard.-Je m'appelle Monsieur de Nangis, ou le lieutenant Nangis, comme vous voudrez. Ne me donnez pas du marquisat, s'il vous plaît.

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La Comtesse.-Mon cousin est si modeste! (Bas.) Il a certaines idées.

Le Baron de Machicoulis.-Monsieur de Nangis, donc, vous arrivez de l'armée probablement ? Edouard.--Aujourd'hui même.

Le Baron de Machicoulis.-D'Allemagne ?
Edouard.-D'Allemagne.

Le Baron de Machicoulis.-Vous avez probablement vu l'affaire de Wagram.

Edouard.-Un peu.

La Comtesse.-Son cheval a été tué sous lui, et il a été blessé lui-même. Pauvre garçon !

affreuse!

Que cette guerre est

* L'équivoque ne se scutient pas dans l'anglais

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