L A LOGIQUE OU L'ART DE PENSER, CONTENANT Outre les regles communes, PLUSIEURS OBSERVATIONS nouvelles, propres à former Sixième édition, revûe & de nouveau augmentée. Impri Chez la Veuve de GUILLAUME DESPREZ, M. D C C. IX. AVEC PRIVILEGE DU ROI. AVERTISSEMENT fur cette nouvelle édition. Na fait diverfes additions O importantes à cette nouvelle édition de la Logique, dont l'occafion a été que les Miniftres fe font pleints de quelques remarques qu'on y avoit faites; ce qui a obligé d'éclaircir & de foûtenir les droits qu'ils ont voulu attaquer. On verra par ces éclairciffemens, que la raifon & la foi s'accordent parfaitement, comme étant des ruiffeaux de la même fource, & que l'on ne fauroit gueres s'éloigner de l'une fans s'écarter de l'autre. Mais quoique ce foient des conteftations Theologiques qui ont donné lieu à ces additions, elles ne font pas moins propres ni moins naturelles à la Logique; & l'on les auroit pu faire quand il n'y auroit jamais eu de Miniftres au monde qui auroient voulu obfcurcir les verités de la foi par de fauffes fubtilités. L AVIS A naiffance de ce petit Ouvrage eft due entierement au hazard, & plutôt à une espece de divertiffement, qu'à un deffein ferieux. Une perfonne de con◄ dition entretenant un jeune Seigneur, qui dans un âge peu avancé faifoit paroître beaucoup de folidité de penetration d'efprit, lui dit qu'étant jeune il avoit trouvé un homme qui l'avoit rendu en quinze jours capable de répondre d'une partie de la Logique. Ce difcours donna occafion à une autre perfonne qui étoit préfente, & qui n'avoit pas grande eftime de cette fcience, de répondre en riant que fi Monfieur.... en vouloit prendre la peine, on s'engageroit bien de lui apprendre en quatre ou cinq jours tout ce qu'il y avoit d'utile dans la Logique. Cette propofition faite en l'air ayant fervi quelque temps d'entretien on fe refolut d'en faire l'effai; mais comme on ne jugea pas les Logiques ordinaires affez courtes ni affez nettes, on eut la penfee d'en faire un petit abregé qui ne fût que pour lui. C'est l'unique vue qu'on avoit, lorsqu'on commença d'y travailler, & l'on ne pensoit pas y employer plus d'un jour; mais quand on voulut s'y appliquer: il vint dans l'efprit tant de reflexions nouvelles, qu'on fut obligé de les écrire, pour s'en décharger; ainfi au-lieu d'un jour on y en employa quatre ou cinq; pendant lesquels on forma le corps de cette Logique, à laquelle on a depuis ajoûté diverfes choses. Or quoiqu'on ait embrassé beaucoup plus de ma |