écus le mariage de ma fille. Allons, qu'on fasse venir le notaire pour dresser le contrat. ÉRASTE. En attendant qu'il vienne, nous pouvons jouir du divertissement de la saison, et faire entrer les masques que le bruit des noces de monsieur de Pourceaugnac a attirés ici de tous les endroits de la ville. SCÈNE X. TROUPE DE MASQUES, DANSANTS ET CHANTANTS. UN MASQUE, en Egyptienne. Sortez, sortez de ces lieux, CHOEURS DE MASQUES CHANTANTS. Ne songeons qu'à nous réjouir : L'ÉGYPTIENNE. A me suivre tous ici Votre ardeur est non commune, Et vous êtes en souci De votre bonne fortune : Soyez toujours amoureux, Aimons jusques au trépas, L'ÉGYPTIEN. Les biens, L'ÉGYPTIENNE. La gloire', L'ÉGYPTIEN. Les grandeurs, L'ÉGYPTIENNE. Les sceptres qui font tant d'envie, L'ÉGYPTIEN. Tout n'est rien, si l'amour n'y mêle ses ardeurs. L'ÉGYPTIENNE. Il n'est point, sans l'amour, de plaisirs dans la vie. TOUS DEUX ENSEMBLE. Soyons toujours amoureux, C'est le moyen d'être heureux. CHOEUR. Sus, sus, chantons tous ensemble; UN MASQUE, en pantalon. TOUS ENSEMBLE. Ne songeons qu'à nous réjouir : PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET. Danse de Sauvages. SECONDE ENTRÉE DE BALLET. Pourceaugnac est une farce; mais il y a dans toutes les farces de Molière des scènes dignes de la haute comédie. Un homme supérieur, quand il badine, ne peut s'empêcher de badiner avec esprit. Lulli, qui n'avoit point encore le privilége de l'opéra, fit la musique du ballet de Pourceaugnac ; il y dansa, il y chanta, il y joua du violon. Tous les grands talents étoient employés aux divertissements du roi, et tout ce qui avoit rapport aux beaux arts étoit honorable. (V.)—Cette pièce, faite précipitamment pour une fête que donnoit Louis XIV, est une de ces farces auxquelles Molière attachoit peu d'importance; on y trouve peu de ces idées profondes qu'il répandoit dans ses moindres ouvrages cependant elle offre encore plusieurs traits de haute comédie ; et l'on y reconnoît souvent le cachet original de l'auteur. (P.) NOMS DES PERSONNES QUI ONT CHANTÉ ET DANSE DANS MONSIEUR DE POURCEAUGNAC. Une musicienne, mademoiselle HILAIRE. Deux musiciens, les sieurs GAYE et LANGEAIS. Deux maîtres à danser, les sieurs LA PIERRE et FAVIER. Deux médecins grotesques, il signor CHIACCHIERONE (LULLI), et le sieur GAYE. Matassins dansants, les sieurs Beauchamp, La Pierre, Favier, NOBLET, CHICANNEAU, et LESTANG. Deux avocats chantants, les sieurs ESTIVAL et GAYE. Deux procureurs dansants, les sieurs BEAUCHAMP et CHICAN NEAU. Deux sergents dansants, les sieurs LA PIERRE et FAVIER. TROUPE DE MASQUES CHANTANTS ET DANSANTS. Une Égyptienne chantante, mademoiselle HILAIRE. Un Egyptien chantant, le sieur GAYE. Un pantalon chantant, le sieur BLondel. CHŒUR DE MASQUES CHANTANTS. Deux vieilles, les sieurs FERNOND le cadet, et LE Gros. |